Dans
le livre
Sayfollaah,
l’auteur
note, dans
la préface de la quatrième édition, qu’« on ne peut comprendre la réussite
de Sayfollaah, Khalid ibn al-Walîd
[...]
sans revenir à l’étude de celui qui, des années plus tôt, les a tous formé et
orienté, et plus encore qui avait créé le système civilisationnel, politique et
militaire à la base de leurs propres conquêtes : le prophète Muhammad
sallaa Allaah ‘alayh wa sallam ».
Il
ajoute, toujours dans cette préface, que : « comme on ne peut pas
élever des murs sans fondations, et qu’à plus forte raison on ne peut pas
installer un toit si les murs et les fondations n’ont pas d’abord été bâtis,
des campagnes militaires ne peuvent être lancées et aboutir si elles ne
reposent pas sur une vision stratégique, un modèle politique efficient et plus
encore sur un projet de civilisation ».
Et
conclut que ce travail « repose sur la préoccupation de comprendre notre
présent et de remédier aux problèmes actuels. Dans un monde où de grands ensembles,
de grandes puissances reposent de plus en plus sur des identités religieuses et
civilisationnelles (USA, Russie, Chine et même France), la
Umma
est maintenue dans l’émiettement et la faiblesse par les puissances sus citées,
mais aussi par les nouveaux Hérode arabes, clans et potentats locaux qui,
alliés aux premiers, privent notre
Umma de son unité et de sa puissance.
Les terres de l’islam
sont
devenues l’échiquier sur lesquelles les nations extérieures placent et
déplacent à leur gré leurs pions locaux que les populations musulmanes en sont
réduites à observer la partie comme des spectateurs
impuissants ».
AVANT
L’ADHÉSION DE KHAALID IBN ALWALIID Á L’ISLAAM :
La
bataille de Badr :
Khalid
fils d’Al Walid
est né en l’an 25
avant
l’hégire.
Quelques
années après la Révélation
qui a
fait de Mohammad l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la
paix, ce dernier a quitté La Mecque
pour se
réfugier à Yathrib.
Peu
de temps après, a eu lieu la bataille de Badr,
à
laquelle Khaalid Ibn Alwaliid n’a pas participé.
Cette
bataille a été une victoire pour les musulmans.
Après
leur défaite, les idolâtres de Makka s’étaient lancés dans des préparatifs pour
engager une autre bataille, et imposer leur suprématie.
La
bataille d’Uhud :
La
bataille d’Uhud
qui a suivi celle de Badr a été marquée par l’action de la cavalerie, avec à sa
tête, Khaalid Ibn Alwaliid.
Les
archers, dans leur majorité, pensant que les combattants
de
l’Islaam
avaient défaits leurs ennemis, s’étaient précipités pour amasser le butin,
désobéissant ainsi aux instructions du Prophète sur lui la bénédiction et la
paix, qui leur avait ordonné de ne quitter leur position sous aucun prétexte.
Khaalid
Ibn Alwaliidqui, depuis le début de la bataille observait les archers, avait
constaté leur défection, et avait pris à revers les combattants de l’Islaam,
changeant ainsi le cours de la bataille, qui fut la première où son talent a
été révélé.
« C’est
sa décision d’attaquer les archers qui a permis aux mecquois de reprendre l’avantage.
Grâce à sa capacité d’observation et d’analyse, il a pu immédiatement
identifier la faiblesse de ses adversaires. Il a fait preuve d’une qualité
précieuse dans les affaires militaires, à savoir la constance et la tempérance.
Ce sont pourtant des qualités essentielles de l’enseignement islamique qui ont
paradoxalement fait défaut aux archers ce jour-là. Car au moment de la défaite,
il n’avait aucunement perdu espoir et continuait d’épier les moindres
agissements de ses adversaires dans le but d’y déceler une faille.
Sa
seconde qualité fut sa capacité d’exploiter d’emblée et sans hésitation
l’opportunité qui s’offrait à lui. Cette intuition géniale qui lui permettait
d’agir idéalement au moment propice sans même réfléchir. Cette réactivité aux
événements est une des caractéristiques des grands chefs de guerre ».
Le
Prophète sur lui la bénédiction et la paix a été blessé, et les idolâtres
avaient même annoncé sa mort.
Les
combattants de l’Islaam étaient arrivés à repousser les attaques, et les
idolâtres s’étaient retirés, considérant qu’ils s’étaient vengés après la
défaite de Badr, et qu’ils étaient victorieux.
La
bataille des coalisés :
Inquiets
de la détermination des combattants et des combattantes de l’Islaam, les juifs
d’Almadiina ont renforcé leur mobilisation contre le Prophète sur lui la
bénédiction et la paix, et réussi à coaliser, avec Makka et autres, une armée
pour détruire l’Islaam.
Cette
bataille des coalisés
a été
une victoire de l’Islaam face au front constitué par ses ennemis.
« Les
musulmans qui parvenus une fois de plus à surmonter les adversités, sortent
grandis de cette guerre. Ils abandonnent désormais leur position défensive pour
adopter une stratégie active et offensive, avec l’espoir de reprendre un jour
La Mecque, la cité fondée par Abraham.
Concernant
les leçons militaires dans cette bataille, les musulmans sont parvenus à
repousser les mécréants du fait de leur supériorité dans plusieurs domaines.
[...].
1-
Un système de renseignement performant :
Le
prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam avait établi un réseau de renseignement
militaire d’une complexité incomparable pour l’époque.
L’ʺÉtat-majorʺ
musulman était capable de rassembler des informations cruciales. Des musulmans
étaient chargés de surveiller, d’enquêter et de recueillir les informations.
Ils
avaient aussi des informateurs dans la plupart des tribus ennemies. C’est ainsi
qu’ils purent être avertis très tôt des opérations militaires ennemies en cours
et qu’ils purent se préparer en conséquence.
2-
Les opérations secrètes ou clandestines :
Le
Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam insistait toujours pour que les
opérations et les préparatifs de campagnes militaires se déroulent dans le
secret absolu. Il exhortait ses compagnons à la dissimulation [...]. Parfois,
des musulmans ont dû infiltrer l’ennemi, se faire passer pour des polythéistes
ou des musulmans renégats afin de gagner la confiance du camp adverse [...].
Dans la bataille des coalisés, les musulmans ont manipulé des chefs de la
coalition ennemie afin de briser leur alliance [...].
3-
La supériorité technique :
Dans
la guerre des coalisés, pour la première fois les musulmans exploitent un
savoir-faire ou une supériorité technique sur leur ennemi pour faire balancer
le conflit en leur faveur. Les Arabes ignoraient le procédé de la tranchée et
ne s’attendaient pas à ce que les musulmans utilisent de tels moyens. [...].
4-
L’embargo et la pression économique :
Pour
éviter l’affrontement armé, le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam a
utilisé à plusieurs reprises des formes de pression économique. [...].
5-
Les opérations psychologiques :
Les
négociations avortées avec les Ghatafân
avaient
pour seul objectif d’impressionner les bédouins et démontrer la détermination
des musulmans. Cette action avait donc pour objet de créer un impact
psychologique susceptible de déstabiliser les ennemis. Dans de nombreuse
batailles, les musulmans ont utilisé ce genre de procédés s’apparentant à des
ʺopérations psychologiquesʺ ».
Le
pacte de Hudaybibya :
Dans
ce qu’il appelle « le cycle de la paix », l’auteur traite de la
décision du Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam de conduire les musulmans
pour effectuer al’omra
à Makka
en l’an 6 d’alhijra.
Les
mecquois s’étaient farouchement opposés à l’entrée des musulmans à Makka.
Khaalid
Ibn Alwaliid, à la tête de cavaliers, a voulu intimider les musulmans qu’il
voulait attaquer militairement.
Il
avait fini par renoncer à cette idée.
Des
négociations avaient été engagées, et le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa
sallam a signé avec les mecquois le pacte de Hudaybiya
qui
n’autorisait les musulmans à effectuer leur pèlerinage que l’année d’après,
et leur
imposait certaines clauses jugées contraignantes par certains compagnons.
En
effet, Omar
par exemple, trouvait ce pacte défavorable, et ne comprenait pas pourquoi il a
été signé.
« Les
acquis du pacte pour les musulmans :
1/
Les musulmans gagnent le respect et la considération des Arabes en général et
des modérés
quraychites,
du fait de la dévotion qu’ils affichèrent à l’endroit de la Ka’ba, centre
spirituel de l’Islam. Ces mêmes personnes furent scandalisées par l’attitude
infamante des mecquois qui interdirent l’accès au temple sacré, dont ils
n’avaient pas l’exclusivité.
2/
Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam est désormais reconnu par les
mecquois comme leur égal : ils ont accepté de négocier avec lui car ils ne
peuvent plus ignorer la force de l’Islam.
3/
Quraych est désormais totalement isolée, aussi bien des juifs que des bédouins.
4/
Ce pacte permet aux musulmans de tisser de nouvelles alliances avec les tribus
bédouines et étendre leur influence.
5/
Comme l’ennemi principal des musulmans est sous contrôle, les musulmans peuvent
désormais renforcer leurs positions locales autour de Médine.
6/
Ce pacte garantit aux musulmans de visiter la Ka’ba l’année suivante et d’y
effectuer les rituels sacrés.
Quand
aux mecquois, les avantages qu’ils tirèrent de ce pacte furent la reprise des
activités commerciales avec la Syrie et l’honneur sauf en refusant malgré tout
aux musulmans l’accès à la Ka’ba cette année-là ».
Sur
le chemin du retour à Almadiina, le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam a
eu la Révélation des ʺversets de la victoireʺ :
« Nous
t’accordons un triomphe éclatant ».
L’ADHÉSION
DE KAALID IBN ALWALIID Á L’ISLAAM :
L’année
suivante,
les musulmans effectuèrent le petit pèlerinage
En
majorité, les mecquois avaient quitté la ville pendant trois jours, et
s’étaient installés en périphérie de Makka.
Musulman,
Walid, le frère de Khaalid Ibn Alwaliid, accompagnait le Prophète sallaa Allaah
‘alayh wa sallam.
N’ayant
pas réussi à voir Kaalid Ibn Alwaliid qui était parmi les personnes qui avaient
quitté la ville, il avait laissé une lettre à son attention :
« Cher
frère, écrivait-il, rien ne m’est plus étrange que tes réticences envers
l’Islam. Seule l’ignorance
pourrait les expliquer. Mais je pense que dans l’avenir tu seras des nôtres.
Notre
Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam me demande souvent de tes nouvelles
alors je lui dis que bientôt tu nous rejoindras... »
Khaalid
Ibn Alwaliid était impressionné par la personnalité du Prophète sallaa Allaah
‘alayh wa sallam, par ses grandes capacités militaires et autres.
Il
était arrivé à la conclusion qu’un tel homme était guidé par une force toute-puissante,
qu’Allaah était Allaah l’Unique, et que l’Islaam était la religion vraie.
Deux
mois après le pacte de Hudaybiya, il a dit, en conversant avec ‘ikrima
et
d’autres :
« Il
est évident que Muhammad
n’est
ni un poète, ni un sorcier comme vous le prétendez. Je crois que son message
est divin, et toute personne censée, devrait le suivre ».
Et
peu de temps après, il avait quitté Makka pour Almadiina, et avait témoigné, en
l’an 8 d’alhijra, devant le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam qu’il n’y a
d’autre Divinité
qu’Allaah, et que Mohammad est le Messager d’Allaah.
« Tout
ce qu’il avait fait dans le passé, tous les musulmans qu’il avait tués, tout
cela fut pardonné ; il fut chaleureusement accueilli par ses anciens amis,
qui s’étaient convertis avant lui.
La
joie gagna ainsi les musulmans qui comptaient désormais dans leurs rangs le
plus grand stratège de son époque. Il de vint l’un des proches compagnons du
Messager de dieu sallaa Allaah ‘alayh wa sallam. Il écoutait ses paroles et ses
discours et apprit de lui les enseignements et la sagesse ».
LES
COMBATS DE KHAALID IBN ALWALIID DU VIVANT DU PROPHÈTE SALLAA ALLAAH ‘LAYH WA
SALLAM :
La
bataille de Moata :
Trois
mois à peine après avoir rejoint les musulmans, Khaalid Ibn Alwaliid
participait avec l’armée de l’Islaam à la bataille de Moata.
L’émissaire
musulman envoyé auprès du chef des Ghassanides
allié
des Byzantins
ayant été tué, le prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam, avait décidé
d’envoyer l’armée musulmane à Moata, et avait précisé à trois compagnons
qu’ils
devaient se succéder pour en prendre la tête, au cas où l’un est tué.
Il
avait ajouté que si les trois étaient tués, il appartenait au soldats de
désigner un chef.
Le
nombre des combattants
avoisinait les 3000.
Kaalid
Ibn Alwaliid était comme simple soldat au sein de cette armée.
Les
Byzantins avaient décidé de combattre aux côtés de leurs alliés Arabes.
L’armée
musulmane avait fait face.
Les
trois compagnons désignés par le Prophète sallaa Allaah ‘alyh wa sallam ont été
tués.
Khalid
Ibn Alwaliid avait alors pris le commandement de l’armée musulmane qui avait
continué le combat avec une foi inébranlable, et un courage inouï.
Et
en stratège clairvoyant, son chef avait réussi à effectuer un repli.
C’était
la première fois que les musulmans affrontaient les Byzantins.
Á
Almadiina, des habitants avaient traité les soldats de déserteurs pour ne pas
avoir poursuivi les Byzantins. Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam les
avait arrêté :
« Ce
n’est pas une désertion mais un repli, avant la contre-attaque ».
Puis
en voyant Khâlid s’approcher, le salua et dit à voix haute, s’adressant au
ciel :
« En
ce jour, Seigneur, Tu as accordé la victoire à Ton glaive ! ».
Á
partir de ce jour, le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam ne cessa de
surnomme Khâlid, « le Glaive de Dieu » : Sayfollah ».
La
conquête de La Mecque :
En
dépit de la trêve, certains cherchaient l’affrontement avec les musulmans.
« C’est
ainsi qu’en l’a 8 de l’hégire le pacte fut brisé lorsque la tribu des Bani
Bakr,
alliée
des
Quraychites
mena une razzia sanglante contre la tribu des Khazâ’a,
alliée
des musulmans, au mépris du traité de Hudaybiya. Les Khazâ’a perdirent, lors de
cette attaque, des hommes et des biens. Les Bani Bakr comptaient pour cela sur
l’appui des plus belliqueux dignitaires mecquois dont ‘Ikrima
faisait
partie. Ces partisans de l’affrontement à outrance les avaient d’ailleurs secrètement
armés et encouragés. Ainsi, lorsque les chefs des Khazâ’a se rendirent à La
Mecque pour faire valoir le pacte de paix, ils furent expulsés avec mépris. Le
pacte de Hudaybiya était maintenant mort ».
Face
à cette situation, le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa Sallam, a décidé de
mettre un terme à la domination de Makka par les polythéistes, et s’y est
dirigé, à la tête d’une armée estimée
à
10.000 combattants, au mois de ramadaane
de l’an
8 d’alhijra.
Arrivés
pendant la nuit, cette armée ayant encerclé la cité, a allumé des torches sur
les hauteurs.
« Les
mecquois sortirent de chez eux pour contempler, incrédules, les milliers de
lumières scintiller à l’horizon. Abû Sufyân
et
certains dignitaires Quraychites se pressèrent en direction de ces feux pour en
connaître les instigateurs et leurs motivations ».
Intercepté,
plus qu’impressionné par les combattants musulmans, présenté au Prophète sallaa
Allaah ‘alayh wa sallam, il va finir par prononcer le témoignage de son
adhésion à l’Islaam.
« L’entrée
dans La Mecque s’effectua sans encombre,
à
l’exception du régiment commandé par Khâlid Ibn al Walîd qui fut accroché par
les groupes d’insurgés dirigés par ‘Ikrima et Safwân.
Ils
tirèrent des flèches et tuèrent deux soldats musulmans. Khâlid dispersa les
rebelles sans ménagement. La charge de sa cavalerie tua treize polythéistes.
[...] Peu après, le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam entra dans le
Temple sacré de La
Ka’ba, où les idolâtres avaient entassé les
statuettes représentant leurs divinités. Il prit un bâton et brisa une à une
les 360 idoles du panthçon arabe et les représentations païennes qui s’y
trouvaient en récitant le verset du Coran :
ʺLa
vérité a triomphé et le faux s’est évanoui. Certes le faux est évanescentʺ.
Puis
il se tint devant la porte de La Ka’ba et s’adressa aux habitants mecquois qui
s’étaient réunis de lui, attendant leur sort. Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh
wa sallam dit :
ʺIl
n’est nulle divinité hormis Dieu, l’Unique. Il a réalisé Sa promesse, Il a
secouru Son apôtre et a défait à Lui Seul les Coalisés. Á ce jour, les
traditions de l’idolâtrie sont révolues, à l’exception de la garde du Temple et
de l’abreuvage.
Ô gens de Quraych, Dieu a aujourd’hui dissipé les ténèbres de l’Ignorance, il a
aboli les moeurs de l’idolâtrie et la vénération des anciens. Tous les enfants
sont les enfants d’Âdam,
et Adâm
fut créé de terre. Les peuples furent conçus pour se connaître en paix. Le plus
noble des hommes est celui qui se dévoue à Dieu.
Ô gens
de Quraych, savez-vous quel sera votre sort ?ʺ
Les
mecquois implorèrent le pardon et la clémence :
ʺTraite
nous bien, ô noble frère, fils de notre frère...ʺ
Le
Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam répondit :
ʺNul
grief ne vous est compté à ce jourʺ.
Et
les mecquois, soulagés, se dispersèrent en paix ».
Parmi
les décisions prises par le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam, des
détachements ont été mis sur pied afin de détruire les temples païens en dehors
de Makka.
Khaalid
Ibn Alwaliid a été chargé de la destruction de celui de ‘uzza.
S’agissant
des pactes à conclure avec les populations des environs de Makka pour les
rallier, pacifiquement, à l’Islaam, Khaalid Ibn Alwaliid, lors d’un
affrontement avec des bédouins de la tribu de Jazima, au Sud de Makka, ordonna
l’exécution de plusieurs d’entre eux.
Il a
été accusé d’avoir voulu se venger de cette tribu, responsable de la mort de
son oncle, d’avoir eu recours à des pratiques que l’Islaam condamne, ceci
d’autant plus que plusieurs personnes avaient soutenus que les bédouins de
cette tribu avaient proclamé leur adhésion à l’Islaam qui efface tout ce qu’il
y a eu de blâmable auparavant.
Informé,
le Prophète sallaa Aallah ‘alayh wa sallam leva les mains vers le ciel et
dit :
ʺSeigneur,
je désavoue l’acte de Kâlid Ibn al Wâlidʺ.
Dans
ses explications devant le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallaam, Khaalid
Ibn Alwaliid a soutenu que les bédouins ne s’étaient pas rendus, et n’avaient
pas témoigné de leur adhésion à l’Islaam.
La
situation restant confuse, il n’a pas été sanctionné.
« Le
prix du sang » a été payé à la tribu pour les bédouins tués.
-
Commentaires sur la conquête de La Mecque :
« Le
Prophète sallaa Allaah alayh wa sallam utilise des procédés politiques pour que
la reddition de la ville se fasse calmement et sans violence. Il convient
d’énumérer brièvement ces procédés tactiques :
1-
La maîtrise de l’information :
- La
surprise : Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam a veillé à ce que
les ennemis ne détiennent aucune information sur cette campagne en cours.
L’armée
musulmane a donc pu traverser presque 600 kilomètres de désert sans que les
mecquois n’en soient avertis. En arrivant si promptement, les mecquois
n’avaient pu se préparer à l’affrontement et ont donc été complètement pris au
dépourvu.
- La
guerre psychologique : Tout d’abord, on peut constater une ʺcoordination
efficace des fins politiques et des moyens militairesʺ. Le Prophète sallaa
Allaah ‘alayh wa sallaam a fait pression militairement sur les dirigeants de La
Mecque, pour parvenir à un accord politique. Il fait montre de sa force
militaire pour impressionner les ennemis et les convaincre de se rendre, sans
user de cette force. Il évite ainsi toute violence inutile, ce qui permet de
raisonner la population, susciter sa confiance et démontrer la mansuétude de
l’Islam. Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam a voulu anéantir toute
velléité et tout zèle chez Abû Sufyân, chef de la tribu, en étalant sa
puissance militaire; sachant qu’il serait lui-même capable de diffuser le
défaitisme dans son propre camp ; c’est ce qui s’est effectivement
produit.
- La
communication avec la population : Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa
sallam utilise Abû Sofyân pour communiquer un message à la population de La
Mecque avant d’y même entrer, pour éviter ainsi tout malentendu et incident. Il
leur demande de se réfugier chez eux en signe de reddition afin de prévenir
tout ʺdommage collatéralʺ. Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam veille
donc à ce qu’il y ait une bonne circulation de l’information entre son armée et
la population.
2-
La pédagogie :
Dans
le discours de la
Ka’ba, on remarque cette médiation constante entre
révolution et maintient. Il ne fait pas table rase du passé puisqu’il conserve
les pratiques qui ne contredisent pas l’Islam ; ce n’est donc pas une
révolution par principe. Il se contente juste d’effacer les travers des
traditions ancestrales arabes qui bafouent l’adoration exclusive de Dieu tout
en maintenant par pragmatisme les pratiques saines. Il y a donc un aspect
pédagogique ; il s’agit d’éduquer le peuple sans le brusquer ;
l’amener progressivement à la Vérité. De même au niveau politique, il évite les
bouleversements pour ne pas priver la population de ses repères habituels. En
suivant les conseils d’Abbâs,
il
conforte Abû Sofyân dans ses fonctions de dirigeant afin de ne pas bouleverser
les structures existantes et ne pas perturber l’environnement sociopolitique de
ses habitants. Un changement brutal de chefs et d’organisation politique aurait
pu créer un choc.
3-
Gestion des populations adverses :
Cette
campagne revêt également une dimension communicationnelle car le Prophète
veille constamment à ne pas brutaliser la population et à ne pas heurter sa
sensibilité, afin de susciter son adhésion.
- La
modestie : Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallaam a refusé que les
musulmans extériorisent leur joie et deviennent arrogants et revanchards. Il a
ainsi retiré le commandement d’un régiment à Sa’d Ibn ‘Abâda
qui
affichait un certain triomphalisme en psalmodiant un chant guerrier : ʺAujourd’hui,
est le jour de la grande épopée ; les impies périront de nos
épées !ʺ. Cela prouve que le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam
veillait à ne pas choquer la population de La Mecque ; il oeuvrait ainsi à
mettre la population en confiance et à ne pas susciter en elle rancoeur et
frustration.
- Le
pardon : Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam a pardonné et a refusé
de se venger malgré l’oppression qu’il a subie de la part des mecquois. Sur
toute la population, il n’a désigné que dix personnes qui devaient être
exécutées. Mais après repentance la plupart d’entre eux ont finalement été
graciés ».
La
bataille de Hunayn :
Les
bédouins des tribus Hawâzin,
Thaqif,
et
autres s’étaient mobilisées pour combattre les musulmans qui se mirent alors en
mouvement pour les affronter.
L’avant-garde
des combattants de l’Islaam était sous le commandement de Khaliid Ibn Alwaliid.
Pris
dans un guet-apens, « Khâlid fut touché par plusieurs flèches. Son
régiment composé essentiellement des membres de la tribu des Bâni Salîm,
fut
pris de panique et se rua vers l’arrière comme un seul homme, défaisant les
rangs des autres contingents et ajoutant ainsi au chaos. Khâlid appela ses
hommes à rester et à résister mais ses cris se perdirent dans le tumulte de la
bataille. Gravement touché, Kâlid fut transporté dans un lieu sûr par sa garde,
mais il perdait connaissance. Il tomba soudainement de son cheval, inerte ».
En
retrouvant ses esprits, il a réuni une partie de ses hommes pour mener la
contre-offensive.
Puis
le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam et des compagnons, « gravirent
les pentes du défilé pour se mettre en hauteur et rappeler les
musulmans ».
Au
final, dans cette bataille de Hunayn,
l’armée
musulmane a défait ses ennemis qui pour la plupart ont témoigné leur adhésion à
l’Islaam.
« Pour
la première fois, les musulmans avaient été pris au dépourvu. De même, Khâlid
qui veillait toujours à se prémunir des attaques surprises fut cette fois-ci,
mis en difficulté. Il jura de ne plus jamais se faire surprendre
par l’ennemi et de prendre à l’avenir toutes
les précautions pour éviter de telles situations ».
-
Commentaires sur la bataille de Hunayn :
Alqoraane
indique, entres autres, « que les musulmans bénéficiaient d’une
supériorité numérique sur leurs adversaires et qu’ils se contentaient de cette
prépondérance pour vaincre facilement. Mais leur assurance ne les sauva pas du
piège tendu par les Hâwazin qui attirèrent l’armée de Muhammad sallaa Allaah
‘alay wa sallam entre deux falaises et qui les assaillirent avec des pierres et
des flèches [...].
Lors
du guet-apens, beaucoup de musulmans (la plupart étant des nouveaux convertis
et plus particulièrement des ʺtoulaqaʺ
c’est à
dire des ʺpardonnésʺ, affranchis) à l’idée de la mort, la Terre leur sembla à
cet instant si petite et si précieuse face au gouffre de la mort, qu’ils
préférèrent sauver leur vies. L’armée musulmane semblait alors en déroute, mais
le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam resté à l’avant avec une poignée des
meilleurs compagnons tint bon [...].
La
défaite de la tribu de Hawâzin fut terrible car la plupart furent faits
prisonniers, ainsi que leurs familles qui furent par la suite relâchées au fur
et à mesure des conversions et des redditions. Ce n’est donc pas l’affluence
des soldats qui a permis la victoire. Au contraire la plupart étant hypocrites
ou de foi très faible, ils ont déserté au premier obstacle et ont failli mener
l’armée de l’Islam à sa perte. Inversement, c’est la minorité des croyants et
d’ʺendurantsʺ qui a permis de retourner la situation, alors que ces derniers
étaient numériquement inférieurs aux ennemis.
Il
faut remarquer par ailleurs dans cette bataille les deux éléments qui ont mené
le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam à la victoire :
1- Tout
d’abord la ʺpatienceʺ
et la
détermination car lui et ses compagnons ne se catastrophèrent pas de la
situation en apparence désastreuse, mais ils furent au contraire déterminés à
mener une contre-offensive.
2-
La volonté de finaliser la victoire, de poursuivre l’effort de guerre jusqu’à
la défaite totale et irrévocable de l’ennemi. Il ne se contenta pas d’une demi-victoire
ou d’un simple avantage tactique contrairement à Malik
qui
s’était satisfait de la réussite d’un guet-apens sans anticiper les suites ni
prévoir les revers de fortune ».
La
bataille de Tabouk :
« La
bataille de Hunayn a permis aux musulmans d’asseoir leur autorité sur
l’ensemble de la péninsule arabe. Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam
administrait désormais la vie politique de la quasi totalité des tribus
arabes... ».
L’empereur
byzantin ne voyait pas cette situation d’un bon oeil.
Il
avait alors mobilisé une armée envoyée à la frontière d’Arabie, dans la région
de Balka.
Informé
le Prophète sallaa Allaah ‘alyh wa sallam, a décidé de prendre l’initiative
pour affronter l’armée ennemie.
L’armée
byzantine avait alors évacué la région de Balka, et la bataille de Tabouk
n’a pas
eu lieu.
« Le
Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam décida malgré tout d’occuper la région
et de lancer des expéditions afin d’étendre davantage les frontières de
l’empire d’Allah
».
Située
à plusieurs marches de Tabouk un roi chrétien, Akîdar, régnait sur un petit
territoire avec une citadelle fortifiée en plein désert.
Khaalid
Ibn Alwaliid, à la tête d’une cavalerie de 420 hommes, a été chargé de le
capturer.
Ce
roi qui se trouvait en dehors de sa citadelle a été fait prisonnier, mais a
fait savoir que ses hommes n’ouvriraient jamais les portes de sa cité, et avait
accepté la proposition de Khaalid Ibn Alwaliid faisant de sa principauté
« un État tributaire de l’Islam ».
« D’autres
petits royaumes se mirent sous la protection de l’autorité islamique. Après
cinquante jours d’absence, l’armée du Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam
s’en retourna à Médine. Les frontières de l’État
étaient
désormais sécurisées ».
Peu
de temps après, Khaalid Ibn Alwaliid a été envoyé dans la région de Najraane,
aux
frontières du Yamane,
où la
population a accepté sans résistance, de se mettre sous la protection de
l’Islam et d’accueillir ses enseignements.
Lors
de son pèlerinage, dit pèlerinage de l’adieu,
auquel
Khaalid Ibn Alwaliid a participé, le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallaam
s’est adressé aux pèlerins en commençant par dire :
ʺÔ
peuple, écoutez mes paroles car l’an prochain, il se peut que je ne sois plus
des vôtresʺ.
Dernier
verset de La Révélation :
ʺÁ
ce jour, Je
parachève votre foi, Je parfais Ma miséricorde et J’agrée pour vous l’Islam
comme religionʺ.
Mohammad,
l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, était arrivé
au terme de la mission dont Allaah l’a chargé.
LES
COMBATS DE KHAALID IBN ALWALIID DURANT LA PÉRIODE OÙ ABOU BAKR ASSIDDIIQ ÉTAIT
Á LA TÊTE DE LA COMMUNAUTÉ DES CROYANTS ET DES CROYANTES :
Les
combats contre l’apostasie et les faux prophètes :
Á la
mort du Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam, Abou Bakr
a été
désigné à la tête de la communauté des croyants et des croyantes.
Il a
déclaré :
« Ô
gens ! j’ai été désigné pour vous gouverner. Tant que j’agirai avec
justice et que je me conformerai aux principes divins, obéissez-moi. Mais si je
faute et que je m’écarte de la voie de Dieu,
mon
autorité ne serait plus légitime et il vous incombera alors de me
déposer ! La vérité est un dépôt et le mensonge est une trahison. Le
faible parmi vous, je l’élèverai et le fort je l’abaisserai
».
L’adhésion
à L’Islaam de beaucoup de tribus bédouines était superficielle.
Abou
Bakr va se trouver immédiatement confronté au problème de l’apostasie.
Un
peu partout en effet, des bédouins rejetaient l’Islaam.
Les
soulèvements se multipliaient, les foyers insurrectionnels ne manquaient pas,
les rebellions augmentaient, les apostats, les renégats, les faux prophètes
organisaient des attaques armées et défiaient l’autorité des musulmans.
Face
à cette situation, la détermination d’Abou Bakr de combattre ces ennemis était
totale.
Avant
sa mort, le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam avait désigné Osaama
Ibn
Zayd pour conduire l’armée de l’Islaam dans une expédition à la frontière de
l’empire byzantin.
Des
compagnons ont essayé de dissuader, sans résultat, Abou Bakr d’envoyer cette
armée en expédition afin d’avoir des forces pour défendre Almadiina face aux
attaques des ennemis.
Après
une expédition de quarante jours l’armée commandée par Osaama est retournée à
Almadiina.
« La
situation était critique, mais les musulmans comptaient dans leurs rangs les
guerriers les plus courageux, le cplus valeureux, les plus grands stratèges et
surtout ils avaient avec eux la plus terrifiante des armes ; le
ʺGlaive
de Dieuʺ :
Khâlid Ibn al Walîd ».
Dans
sa stratégie d’organisation de l’armée, Abou Bakr, pensait à Khaalid Ibn
Alwaliid à la tête de l’armée principale, dans la composition de dix corps
d’armée et a demandé l’avis de ‘Amrû Ibn al ‘As
:
-
« ‘Amrû ! je sais que ton avis est juste. Dis moi, que penses-tu de
Kâlid ? »
-
« Khâlid est au summum de l’art de la guerre, répondit-il. Il est le
compagnon de la mort ; il a la bravoure du lion et la patience du
chat ! »
C’est
ainsi que Khâlid se vit confier la plus grande des armées califales. Cette
armée était la seule à ne pas être réduite à un espace donné. Elle faisait au
contraire figure de force mobile, censée remporter des victoires décisives sur
les ennemis les plus acharnés et appuyer les autres armées si elle venaient à
être en difficulté ».
Tholayha
Ibn khowaylid,
le faux prophète, chef des Banou Asad,
a
mobilisé une immense armée contre les musulmans.
Il a
été vaincu par l’armée commandée par Khaalid Ibn Alwaliide, lors de la bataille
de Bazakha.
D’autres
victoires contre des rebelles apostats, dont la rebelle Salma, avaient consolidé
l’offensive de l’armée commandée par Khaalid Ibn Alwaliide, et cassé la
résistance des Banou Ghatafaane.
Maalik
Ibn Nowayla des Banou Tamiime, à la frontière de l’empire perse, a été fait
prisonnier, son armée s’est rendue sans combat, et lui a été exécuté.
Cette
exécution s’es traduite par une forte polémique au sein des combattants et
Khaalid Ibn Alwaliide, accusé d’avoir procédé à l’exécution alors que Maalik
a
témoigné son retour à l’Islaam a été convoqué à Almadiina pour s’expliquer
devant Abou Bakr.
Cette
polémique était d’autant plus virulente que Khaalid Ibn Alwaliide avait décidé
d’épouser Laylaa,
la
veuve de Malik.
‘omar
Ibn Alkhattab
voulait que Khaalid Ibn Alwaliide soit destitué.
Abou
Bakr avait décidé de soutenir Khaalid Ibn Alwaliide, et dans le doute,
« le prix du sang »
a été
versé à la famille de Maalik.
De
retour au champ de bataille, l’ojectif de Khaalid Ibn Alwaliide était de mettre
un terme à la rébellion menée par Mosaylima
Ibn
Tamaama
des Banou Haniifa, qui a constitué, pour combattre les musulmans, une gigantesque
armée estimée à 40.000 hommes.
Khaalid
Ibn Alwaliide se dirigeait contre cet ennemi, à Yamaama,
à
l’Est de la Péninsule arabe, à un millier de kilomètres d’Almadiina.
Une
femme, Sajaah Binte Alhaarith,
de
Taghlib, se prétendant prophétesse, menait avec son armée, des opérations un
peu partout, avait décidé, par appât du gain, de s’allier à Maalik l’imposteur
qui l’avait même épousé pour la neutraliser.
La
bataille a été terrible.
Khaalid
Ibn Alwaliide, comme à son habitude, s’est montré d’une bravoure inouïe,
affrontant et éliminant en duels plusieurs combattants ennemis, organisant des
contre-offensive, ne fléchissant pas devant la gigantesque armée de Maalik,
poussé dans ses derniers retranchements, et tué par Wahchii,
mettant ainsi fin aux combats qui ont marqué la victoire de l’armée commandée
par Khaalid Ibn Alwaliide, en l’an 11 d’alhijra.
« La
fin de Musaylima confirma les dires du Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam
quelques temps avant sa mort. Il y révélait l’importance que les mouvements
d’apostasie prendraient après lui. Mais il prédisait aussi que ces mouvements
aussi puissants étaient-ils, seraient éphémères et leur défaite inéluctable ».
Le
héros des guerres d’apostasie :
En
six mois l’armée des musulmans a mis fin au phénomène de l’apostasie.
Certes
les révoltes n’ont pas cessé avec la mort de Mosaylima l’imposteur, les
campagnes continuaient, mais les révoltes ne représentaient plus le même danger
pour l’autorité de l’Islaam.
« Ces
campagnes qui s’achevaient à la fin de l’année 11 de l’hégire, incarnaient une
grande victoire politique et militaire pour l’autorité du Calife. Mais Khâlid
fut à juste titre considéré par ses contemporains comme le héros des guerres
d’apostasie. Tous ces exploits n’auraient en effet pu être possibles
sans le concours du ʺGlaive de Dieuʺ. Khâlid
avait démontré là ses capacités à mener les hommes à la victoire, à entretenir
dans leur coeur la motivation et le courage même dans les plus sombres
adversités. La bataille de Yamamah
fut un
modèle de commandement car dans les moments les plus incertains de la bataille,
quand la situation semblait perdue, Khâlid avait su raviver chez les soldats
l’espoir de la victoire. Il avait su utiliser le charisme qu’il exerçait sur
ses hommes comme sur les troupes ennemies pour faire pencher la batailles en sa
faveur. Général incomparable par l’abnégation et la foi dont il faisait preuve,
il montrait l’exemple en se jetant à corps perdu dans le combat. L’implication
de leur chef encourageait les simples soldats et créait un impact psychologique
fort sur les ennemis. Ne craignant ni les blessures, ni la mort, il avait mené
à plusieurs reprises des attaques décisives contre l’armée adverse. Khâlid
parvenait ainsi à combler l’infériorité numérique de son armée en augmentant
son moral ».
Les
combats en dehors de la Péninsule arabe :
« La
douzième année de l’hégire venait de commencer, Abû Bakr écrivit à
Khâlid :
ʺMarche
en direction de l’Irak
par la
région d’Ouboulla. Combats-y les Perses et les nations qui leur sont alliées.
Ta destination finale sera Hiraʺ.
Cet
ordre péremptoire que le Calife adressa à son général constituait l’acte
fondateur d’une épopée unique dans l’histoire de l’humanité. Une épopée qui
ménerait les musulmans jusqu’aux terres lointaines de Chine, aux montagnes
enneigées du Caucase, en Afrique et même en Europe. [...]. Et c’était à
Sayfoallah qu’incombait le devoir d’inaugurer cette épopée ».
Les
batailles contres les Perses :
En
dépit de la crise politique qui le rangeait, l’empire perse était d’une
puissance militaire impressionnante, avec un armement redoutable.
C’était
une superpuissance de l’époque.
Les
musulmans n’allaient pas s’y attaquer directement, mais viser une province de
Mésopotamie où les incursions et les attaques étaient déjà assez répandues.
L’objectif
de l’armée dirigée par Khaalid Ibn Alwaliide était donc la province d’Ouboulla,
à l’extrême sud de l’Irak qui était sous occupation Perse.
La
bataille de Kazimah a été appelée la bataille des chaînes,
car
dans l’armée perse, des officiers s’enchaînaient à plusieurs, peut-être pour se
donner du courage et ne pas fuir, ou pour montrer leur détermination à faire
face ensemble à l’ennemi.
L’armée
perse avait à sa tête Hormuz
qui a
été tué par Khaalid Ibn Alwaliide, et lorsqu’elle voulait effectuer une
retraite, cette opération s’est avérée problématique en raison de
l’enchaînement de soldats.
L’armée
musulmane a vaincu.
D’autres
batailles contre les perses avaient consolidé dans ses victoires, l’armée
musulmane dirigée par Khaalid Ibn Alwaliide.
-
Commentaires sur les batailles contre les Perses :
« En
moins d’un mois, Khâlid est parvenu à détruire les forces impériales en quatre
batailles séparées, sur un théâtre d’opération s’étendant sur des centaines de
kilomètres carrés. [...].
1-
Les attaques convergentes :
Pour
vaincre les Perse et les Arabes, Khâlid a mis en oeuvre un plan qui reposait
sur la simultanéité des attaques et la coordination de ses divisions, ce qui
requiert une discipline et une planification rigoureuse que peu d’États-majors
sont capables de mettre en oeuvre.
2-
Maîtrise de l’espace : le transfert de la base militaire :
En
transférant le gros de ses troupes, Khalid préservait sa liberté de mouvement
et brisait la posture défensive dans laquelle ses ennemis tentaient de le
cantonner. [...].
3-
S’attaquer à la force de l’ennemi :
[...].
Khâlid avait pour unique objectif d’anéantir les forces de l’ennemi et se détournait
des actions futiles ou secondaires ».
Sur
ordre d’Abou Bakr Assiddiiq, Khaalid Ibn Alwaliide est parti pour la Syrie,
afin de combattre les troupes de l’autre une superpuissance de l’époque :
l’Empire byzantin.
[...].
Pars sur-le-champ pour la Syrie. Tu devras faire la jonction avec les forces
islamiques qui y stationnent car elles sont en danger. Je te désigne à partir
de cet instant, Général en chef des armées islamiques du
Châm. Tu auras
donc les forces d’Abû ‘Ubayda
sous
tes ordres. Tu as pour mission de combattre les Romains et les chasser du
Châm.
Tu devras laisser la moitié de tes effectifs en Irak sous les ordres de
Muthanna
qui te remplacera jusqu’à ce que tu achèves ta mission en Syrie. Mais prends
garde de ne pas t’enorgueillir ô Abû Sulaymân,
l’an
12 d’Alhijra,
est aussi celui de la mort d’Abou Bakr Assiddiiq.
L’aureur
situe cette mort en l’an 13 de l’hégire, et note 634 en correspondance selon le
calendrier dit grégorien.
‘omar
Ibn
Alkhattab va lui succéder.
Les
batailles contre les Byzantins :
« Le
déclin de l’empire romain à partir du 3ème siècle conduisit les empereurs à le
diviser administrativement afin de mieux combattre les menaces qui pesaient sur
lui. Mais l’empire romain d’orient prenait de plus en plus d’importance à
mesure que Rome périclitait. La chute de Rome
[...]
consacra définitivement Byzance comme successeur de l’illustre empire défunt.
Byzance avait hérité de l’empire romain la province de
châm ».
Achchaame
se
composait de deux provinces : la Grande Syrie
et la
Palestine.
La
marche a commencé par une traversée inimaginable du désert.
Pour
arriver le plus rapidement possible, Khaalid Ibn Alwaliide a opté pour le
chemin le plus dur à travers un désert que pratiquement personne n’ose
emprunter.
« Aller
droit au but. S’affranchir des contraintes et des limites. Transgresser les
règles rationnelles. Accomplir l’impossible. Soumettre l’espace et le temps,
les façonner à sa guise. Quoi mieux que cette traversée héroïque pourrait
décrire et résumer le génie de Khâlid, son imprégnation la plus fidèle à
l’esprit de l’Islam ? »
La
bataille contre les Byzantins pour la prise de Bosraa
en
Syrie par des combattants musulmans, mettait ces derniers dans une situation
très critique face à l’armée ennemie.
« Mais
soudain un vent de poussière se souleva à l’est, formant comme une brume
épaisse. Des silhouettes apparurent à travers l’horizon saturé de poussière
alors qu’un bruit sourd résonnait de plus en plus distinctement. Puis dans une
bourrasque, un cavalier perça le mur de sable. I
l galopait droit en direction du champ de bataille à la
tête d’une troupe de cavaliers. Il brandissait une épée et galopait à toute
allure en direction des Byzantins. : il avait une longue barbe, de larges
épaules et... un turban rouge ! Les Byzantins comprirent immédiatement
qu’il s’agissait de
Sayfollah. Pris de panique, ils arrêtèrent
brusquement la charge et une grande partie d’entre eux prit la fuite Ils
abandonnèrent le champ de bataille et se replièrent dans la citadelle ».
Les
Byzantins vont tenter une autre sortie le lendemain mais « l’armée de
Khâlid renforcée par les drapeaux d’Abû ‘Ubayda encercla la ville de Bosra qui
ne tarda pas à se rendre ».
Informé
des préparatifs de l’armée byzantine à Ajnadine,
Khaalid Ibn Alwaliide a décidé d’aller l’affronter.
Et
avant le combat, « du haut de son cheval, il galopa tout le long des
premières lignes et appelait les soldats au courage et au
Jihâd ».
Les
premiers affrontements ne furent pas décisifs, mais par la suite, l’armée
byzantine a connu la défaite, et l’armée de l’Islam pensait à Damas,
« surnommée ʺla perle du
Châmʺ pour les richesses de ses temples,
la profusion de ses marchés et l’éclat de ses bains publics ».
Après
un siège de Damas qui a duré trois mois, et donné lieu à plusieurs
affrontements entre l’armée byzantine et l’armée islamique, Khaalid Ibn
Alwaliide avec des combattants ont réussi à pénétrer dans Damas pour ouvrir ses
portes aux combattants, imposant aux ennemis de courir trouver Abou ‘obayda
qu’ils jugeaient bienveillant, pour lui proposer un accord de reddition.
Celui-ci,
ignorant le fait d’armes de Khaalid Ibn Alwaliide, a accepté la proposition, et
l’armée islamique est entrée dans la ville.
Afin
de ne pas revenir sur les engagements pris Abou ‘obayda, il a été mis fin ainsi
aux hostilités, à la grande satisfaction de l’armée byzantine et des
populations.
LA
DESTITUTION DE KHAALID IBN ALWALIID PAR ‘OMAR IBN ALKHATTAAB :
Quelques
jours après la prise de Damas, et quelques batailles plus tard, « Abû ‘Ubayda
vint à la rencontre de Khâlid pour l’informer d’une triste nouvelle : Abû
Bakr [...] était mort.
‘Umar
Ibn Al Khattâb a été désigné pour lui succéder à la tête du Califat. Mais les
bouleversements ne s’arrêtaient pas là. La première décision qu’Umar avait
prise en accédant à la charge suprême était...la destitution de Sayfollaah.
Alors
Abû ‘Ubayda lui remit une lettre frappée du sceau du nouveau Calife. Khâlid
s’en saisit et la lut, et quand il parvint à la ligne :
ʺEt
je te désigne, toi Abû ‘Ubayda général en chef de l’armée islamique en lieu et
place de Khâlid Ibn al Walid...ʺ il leva les yeux. [...].
‘Umar
demanda au messager qu’il remette cette lettre à Abû ‘Ubayda en personne. Mais
le messager arriva au Cham alors que les troupes musulmanes étaient
pleinement affairées au siège de Damas. Il ne voulait pas perturber les opérations
en cours et se dirigea donc directement vers la tente d’Abû ‘Ubayda où il lui
remit le message.
En
lisant cette lettre, Abû ‘Ubayda mesura le danger que faisait peser cette
nouvelle sur les opérations de siège. Les soldats seraient non seulement bouleversés
par la nouvelle de la mort du Calife, mais surtout le changement de
commandement affecterait la cohésion des opérations militaires. Äbû ‘Ubayda
savait par ailleurs que Khâlid était le plus habilité à mener le siège ;
sa destitution altérerait la combativité des
mujâhidin.
Pour
ne pas perturber l’armée, Abû ‘Ubayda décida donc de dissimuler cette nouvelle
jusqu’à l’arrêt total des hostilités, à Damas. Il demanda au messager de garder
ces informations secrètes.
Le
jour de la prise de Damas, alors qu’il était en pleine dispute avec Khâlid, il
s’était encore abstenu de révéler le message d’Umar de peur de diminuer l’image
de Khâlid auprès des troupes, comme auprès des ennemis. [...].
Khâlid
lut la lettre et s’aperçut en lisant la date mentionnée qu’Abû ‘Ubayda détenait
ce message depuis près d’un mois :
-
ʺDieu te fasse miséricorde Abû ‘Ubayda. Pourquoi ne m’as-tu rien dit ?ʺ
-
ʺJe ne voulais pas contrecarrer tes plans alors que nous étions aux prises avec
les ennemisʺ ».
Cette
destitution continue encore de susciter des débats et diverses prise de position.
Pourquoi
‘omar Ibn Alkhattaab a décidé de destituer Khaalid Ibn Alwaliide ?
« ‘Umar
semblait ne pas apprécier Khâlid depuis l’affaire de Malik Ibn Nuwayra, où il
l’avait accusé d’avoir exécuté le chef tribal dans l’unique but d’épouser sa
femme. Dès cette époque, il avait milité pour que Khâlid soit démis de ses
fonctions. Or, Abû Bakr avait toujours soutenu Khâlid contre tous ses
détracteurs et l’avait maintenu à la tête de l’armée malgré les polémiques
qu’il suscitait. Pourtant au-delà de ces oppositions personnelles, la décision
d’Umar était motivée par d’autres considérations.
Contrairement
à Abû Bakr qui laissait à ses généraux une très grande liberté d’action et de
larges prérogatives, ‘Umar , de par son caractère s’ingéniait à prévoir et
à organiser personnellement les opérations militaires, même s’il se trouvait à
des milliers de kilomètres des théâtres d’opération. Il n’aurait donc pas pu
s’accommoder de la personnalité de Khâlid, habitué à prendre librement ses
décisions sur le terrain. [...].
Enfin,
les victoires que Khâlid a remportées lors de ses campagnes contribuèrent
grandement à sa popularité au sein de la communauté islamique. ’Umar voulait
prouver de la sorte que les triomphes n’étaient pas attachés à sa personne mais
que Dieu est bien le Seul Instigateur des victoires et des défaites ‘Umar
justifia ainsi sa décision :
ʺJe
ne l’ai pas écarté par rancoeur mais parce que les gens l’ont glorifié à
l’excès. Je craignais qu’ils remettent en lui tous leurs espoirs et se
détournent de la confiance en Dieuʺ ».
LES
COMBATS DE KHAALID IBN ALWALIID APRÈS SA DESTITUTION PAR ‘OMAR IBN ALKHATTAAB :
La
destitution de Khaalid Ibn Alwaliide par ‘omar Ibn Alkhattaab, n’a pas mis fin à
son rôle. Il a continué auprès d’Abou ‘obayda, à être un élément important de
l’armée islamique, en menant des combats contre ses ennemis, même sans être au
sommet de la chaîne de commandement.
L’armée
byzantine voulant reprendre ce qu’elle a perdu en Syrie, s’est mobilisée de
manière impressionnante, imposant à l’armée islamique de se retirer et de
gagner, selon la proposition de Khaalid Ibn Alwaliide, la plaine de Yarmouk.
« Par
cette stratégie, Khâlid avait ravi aux ennemis l’initiative de la bataille. Le
plan des Byzantins les plaçait pour une fois dans une position d’assaillants et
leur laissait donc l’avantage. Mais en évacuant le nord de la Syrie et en
n’offrant aucune résistance, les musulmans sont parvenus à faire échouer ce
plan. Ils ont gardé l’initiative de la guerre en imposant le nouveau théâtre
d’opération. Ils ont donc conservé une fois de plus la maîtrise de
l’espace ».
La
bataille s’annonçait décisive et Abou ‘obayda, connaissant les capacités de
Khaalid Ibn Alwaliid, lui demanda d’assumer à cette occasion, le commandement
suprême de l’armée islamique.
Khaalid
Ibn Alwaliid « décida aussitôt de réorganiser l’armée selon sa méthode
favorite : les bataillons. L’armée islamique s’élevait à 40.000 hommes,
dont 10.000 cavaliers ; il divisa les fantassins en 36 bataillons de 800
hommes chacun, tout en gardant sous ses ordres les 40000 cavaliers de la force
mobile ».
La
supériorité numérique des Byzantins était écrasante.
Les
affrontements n’avaient rien épargné.
« Á
travers le campement ravagé, Khâlid marchait. Enjambant les armes brisées et
les provisions éparses, il regardait sous le ciel rouge s’étendre à perte de
vue un spectacle de désolation. La quiétude des nuits précédentes avait disparu
pour laisser place à l’afflication et à la ruine ; les stigmates de la
guerre partout étaient visibles.
Les
hommes valides étaient occupés à soigner les blessés et à mettre les cadavres
en terre. Aucune section n’avait été épargnée par la bataille. [...].
Après
ces années de conquête, les milliers d’hommes et de femmes qui s’étaient joints
à la marche, ceux qui avaient voulu détruire l’ordre des idoles et instaurer le
règne de la justice, ceux-là devaient-ils peut-être périr en ces lieux ?
Les hommes vivent et meurent et il n’est de gloire éternelle que celle du
Paradis ».
Le
lendemain, cinquième jour de la bataille, les affrontements s’annonçaient
encore plus terribles.
« Quand
les lueurs de l’aurore apparurent à l’horizon, Khâlid ceignit son épée et
revêtit son armure. Il était le glaive de Dieu, invincible. Celui que le
Créateur brandissait contre les négateurs. Sous son casque, il disposa sa coiffe de laine
rouge, comme il l’avait fait avant chaque bataille, avant chaque combat depuis
maintenant sept ans. La bénédiction du Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam
le suivait à chacun de ses pas, elle irriguait jusqu'à ses gestes et ses paroles
et même le tranchant de son épée vibrait de cette aura mystique ».
Les
Byzantins, convaincus de leur supériorité, avaient cependant proposé aux
musulmans la signature d’un accord pour que ces derniers se retirent de Châm.
« Quand
Khâlid entendit la proposition des Romains, il réalisa que ce qu’il attendait
depuis cinq jours était enfin arrivé. Cette proposition de paix, loin de
manifester la mansuétude des Byzantins, trahissait en réalité la fatigue
insoutenable de leurs soldats et la conscience de leur état-major qu’ils ne
pourraient pas livrer aujourd’hui d’autre bataille. Les ennemis tentaient de
dissimuler leur peur par une proposition de paix. Il ne fallait pas perdre de
temps, ne pas les laisser se reposer. Les Byzantins avaient subi des pertes
immenses et malgré les apparences, leur moral était au plus bas. Devant
l’insistance de Khâlid, Abû ‘Ubayda céda. Il congédia les messagers byzantins
en leur disant :
ʺNous
préférons en finir au plus vite !ʺ ».
Il
n’y a pas eu de combats le cinquième jour.
Durant
le sixième jour et jusqu’à l’aube du septième, la bataille a fait rage.
L’armée
d’Héraclius a été vaincue.
« Le
soleil de Yarmouk se leva alors sur la plaine. Les premières rayons surgirent
de l’horizon et vinrent éclairer les collines dominant Yarmouk. Puis, ils
s’engouffrèrent dans les creux, éclairèrent les ravins et les vallons,
découvrant les cadavres des Byzantins figés dans un silence éternel. Puis le soleil
illumina la plaine et les combattants de Khâlid découvrirent leurs visages,
noirs de sang et de poussière. Ils se regardaient les une les autres, encore
hagards, incrédules, comme éblouis par leur victoire »
Le
prochain objectif était Alqods
en Palestine.
Peu
de temps après, « Abû ‘Ubayda mit son armée en marche en direction de
Jérusalem. Il confia l’avant-garde de 5000 hommes à Khâlid ».
Après
quelques attaques et un siège de quatre mois, les responsables de la ville
étaient disposés à remettre la ville aux musulmans, à condition que ‘omar Ibn
Alkhattaab vienne en personne à Jérusalem.
Ainsi
‘omar Ibn Alkhattaab, le successeur d’Abou Bakr Assiddiiq est arrivé Jérusalem,
et signé avec le Patriarche l’accord entérinant la reddition de la ville.
« Khâlid,
‘Amû Ibn Al ‘Âs,
Mu’âwiya,
et ‘Abd arr-Rahmân Ibn ‘Awf
furent
des signataires ».
Très
vite, Khaalid Ibn Alwaliide s’était engagé dans d’autres combats.
« ‘Umar,
qui recevait régulièrement des nouvelles de l’avancée de Khâlid, fut
impressionné par son génie militaire ; rien ne semblait pouvoir entraver
sa marche triomphale. Il confia a se compagnons :
ʺKhâlid
est un vrai chef de guerre ! Que Dieu fasse miséricorde à Abû Bakr qui
était bien meilleur que moi pour juger les hommesʺ ».
La
marche de Khaalid Ibn Alwaliide se poursuivait.
LA
DESTITUTION FINALE DE KHAALID IBN ALWALIID PAR ‘OMAR IBN ALKHATTAAB :
« Dans
sa vie de guerrier, Khâlid avait combattu les plus riches dignitaires perses et
byzantins, et les avait battus. Leurs richesses lui étaient revenues ainsi que
la part unitaire de butin qu’il touchait au même titre que ses soldats. Depuis
son enfance dorée à La Mecque, le jeune homme du clan des Bani Makhzûm avait
gardé le goût pour le luxe et le faste et dépensait ainsi ses richesses sans
compter. Il avait vu passer entre ses mains des fortunes incommensurables, mais
elles s’étaient écoulées entre ses doigts comme le sable fin. Les richesses
qu’il avait engrangées après chaque bataille lui suffisaient à peine à vivre
jusqu’à la prochaine. Il distribuait généreusement de sa fortune personnelle,
des pièces d’or et des joyaux aux soldats méritants et à ceux qui sollicitaient
son aide. [...].
Les
fortunes qu’il possédait lui permirent de profiter pleinement du raffinement du
mode de vie syrien. Les vêtements luxeux, les mets délicieux et les bains
constituaient la spécialité du
Châm, dont Khâlid ne se privait pas.
‘Umar était au courant de ces agissements, et il honnissait plus que tout
l’opulence et la vie légère. Pourtant ce mode de vie faisait partie intégrante
de la culture arabe. L’Islam avait remis en cause cela, mais les sommes
astronomiques que les musulmans obtenaient les détournaient bientôt de ces
valeurs.
Quant
aux dons généreux, ‘Umar ne voyait que gaspillage et ostentation là où les
Arabes voyaient habituellement générosité et magnificence. Un jour Al A’chaa,
le
fameux chef de tribu omanais qui avait participé aux guerres d’apostasie et qui
fut par la suite gracié par Abû Bakr, se rendit auprès de Khâlid. Cet ancien
dignitaire tribal se plaignit de sa condition indigne et demanda à Khâlid de
lui venir en aide. khâlid lui offrit 10.000 drachmes en or : une somme
considérable. Mais la nouvelle de ce don parvint jusqu’à ‘Umar. Il jugeait que
le comportement de Khâlid dépassait les limites, puisqu’il faisait maintenant
profiter de sa fortune aux anciens renégats. Il décida de mettre un terme définitif
à ces frasques. [...].
Au
printemps de l’année 638, alors que Khâlid revenait de l’expédition de Marach,
‘Umar
avait éta informé de l’histoire d’Al A’chaa et de la récompense généreuse qu’il
avait obtenue. Il écrivit à Abû ‘Ubayda et lui demanda de mettre Khâlid aux
arrêts. Des comptes devaient lui être réclamés au sujet de cette affaire. La
somme octroyée provenait-elle du trésor commun ou de ses biens
personnels ? S’il s’avérait qu’elle provenait des biens collectifs, il
devait être démis de ses fonctions et jugé pour corruption. Mais s’il
s’agissait de ses biens, ¨Khâlid deveit simplement être suspendu de ses
fonctions. [...].
‘Umar
comprit qu’il était trop douloureux pour Abû ‘Ubayda de destituer Khâlid. Il décida donc de convoquer Khâlid à Médine pour se charger en personne de cette
tâche. [...].
‘Umar
désirait infliger à Khâlid une peine exemplaire. Il savait que les dépenses et
le luxe seraient des affres terribles pour les musulmans, qu’ils les
détourneraient de leur foi et de leurs objectifs. Le Prophète sallaa Allaah
‘alayh wa sallam ainsi avait dit :
ʺCe
que je crains le plus pour vous, ce n’est pas l’idolâtrie, mais la richesseʺ.
Il
exigea donc que Khâlid paye une amende suffisante pour l’amputer d’une grande
partie de ses richesses et mette fin à son train de vie dispendieux ».
De
lui-même, Khaalid Ibn Alwaliide a décidé de remettre sa fortune à l’autorité
islamique, et de garder pour lui 60.000 dirhams, et de quitter l’Arabie.
« Il
s’installa à Homs
avec
sa famille et y vécut les quatre dernières années qu’il lui restait à vivre.
Cette
destitution fut malgré tout mal acceptée par beaucoup de musulmans qui voyaient
en Khâlid un héros incomparable.
Des
années plus tard, les gens parlaient encore de cette affaire.
Un
jour qu’Umar revenait sur cette destitution pour justifier son jugement, Abû
‘Amrû Ibn Hafs
l’interrompit :
ʺTu
n’as pas à t’excuser ‘Umar. Seulement, tu as déposé l’étendard que le Prophète
sallaa Allaah ‘alayh wa sallam avait élevé et tu as regainé l’épée que Dieu
avait brandie ! ». [...].
Après
avoir longuement réfléchi, Khâlid reconnut les qualités morales dont le
successeur du successeur du Prophète sallaa Allaah ‘alay wa sallam était paré.
Ainsi dit-il un jour à son ami Abû ad-Dardâ’
qui
venait lui rendre visite :
ʺLouange
à Dieu qui a décrété la mort d’Abû Bakr, que j’aimais pourtant plus qu’Umar et
louange à Dieu qui avec le temps m’a fait apprécier ‘Umar également. Quand
‘Umar ne sera plus de ce monde, je pense que de terribles événements se
produiront ». [...].
Au crépuscule
de sa vie, Khâlid ne détenait plus que son cheval, ses armes et son bouclier. I
l ordonna qu’ils soient confié à ‘Umar après sa mort, pour qu’ils servent
l’armée islamique de nouveau. [...].
Celui
qui avait passé sa vie dans le tumulte assourdissant des batailles, rendit
l’âme
dans la quiétude d’une matinée de Ramadan
».
BOUAZZA
Le mois de ramadaane (le ″r″ roulé) de l’an 2
d’Alhijra (624) a été marqué par la bataille de Badr qui illustre la
détermination des croyants et des croyantes à affronter l’ennemi d’Allaah, à
lui résister, et à le battre, en dépit de sa prétendue ʺpuissanceʺ.
Les mecquois s’attendaient à les voir dans un état de
misère, de dénuement, de faiblesse, d’épuisement et autres, comme la rumeur en
avait été répandue par les ennemis d’Allaah.
Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction
et la paix, et les autres croyants et croyantes, en dépit d’un voyage de
centaines de kilomètres dans les dures conditions de l’époque, ont accompli les
tournées prescrites autour d’Alka’ba (attawaaf, circumambulation) dans une
discipline, un recueillement, une force, un élan, une vivacité, une ardeur, un
enthousiasme et une foi magnifiques.
Parmi les sept tournées prescrites, les trois
premières ont été accomplies d’un pas vigoureux, décidé, accéléré, rapide
(harwala) démentant tous les ʺpronosticsʺ malveillants des ennemis du Seigneur
des univers.
Les quatre tournées suivantes ont été accomplies
lentement, toujours avec assurance, détermination et reconnaissance envers le
Créateur.
Les sept tournées prescrites continuent d’être
accomplies ainsi par ceux qui le peuvent.
ʺÔ humains ! Nous vous avons créés d’un mâle et
d’une femelle et avons fait de vous des peuples et des tribus afin que vous
vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous auprès d’Allaah est le plus
pieuxʺ.
ʺAujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre
religion, et J’ai accompli sur vous Mon bienfait et J’ai agréé pour vous
l’Islaam comme religionʺ.
ʺInnaa
lillaah wa innaa ilayh raaji’ouneʺ (Nous sommes à Allaah et à Lui nous
retournons).
Á la mort du Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam, les
soulèvements se multipliaient, les foyers insurrectionnels ne manquaient pas,
les rebellions augmentaient, les apostats, les renégats, les faux prophètes
organisaient des attaques armées et défiaient l’autorité des musulmans.