samedi 29 septembre 2018

MAROC : LE RÉGIME DE L’IMPOSTURE AU SERVICE DE SES EMPLOYEURS

Pour empêcher des indigènes[1] qui cherchent à fuir le Maroc d’atteindre l’Europe, ce continent charge le régime de l’imposture qui sévit au Maroc d’assurer le gardiennage.
Habitué à se faire du pognon sur le dos des « candidats à l’émigration », et sur les immigrés, ce régime hideux n’hésite pas à tout faire pour satisfaire ses employeurs.
Protégé depuis des lustres par le système colonialo-impérialo-sioniste qu’il sert, il a usé de moyens militaires livrés par ses maîtres, au large de Fniidq,[2] en mer Méditerranée, pour s’attaquer à une embarcation transportant des indigènes tuant une femme, Hayaate Belkacem, et blessant d’autres.[3]
Depuis longtemps, bravant tous les dangers, des milliers de personnes, hommes, femmes et enfants, chassés par les horreurs répandues dans les pays d’origine, tentent d’arriver en Europe et d’y rester, en dépit de l’hostilité dont elles sont l’objet, et qui ne date pas d’aujourd’hui.
Ce « processus migratoire » ne cesse de mettre en relief certaines conséquences des méfaits du système colonialo-impérialo-sioniste qui a semé et qui sème encore, l’oppression partout.
En arabe, les personnes qui prennent la mer pour atteindre l’Europe sont appelés « lhrraaga ».[4]
Ce sont généralement des personnes qui tentent, à bord d’embarcations de fortune,[5] de quitter l’Afrique et d’autres pays situés ailleurs, pour atteindre l’Europe, « la forteresse », où ils sont considérés, lorsqu’ils y arrivent, ce qui n’est pas toujours le cas, comme « clandestins ».
« Lhrraaga » parce que avant de se lancer dans cette tentative d’atteindre des côtes européennes, beaucoup brûlent[6] tous les documents qui peuvent permettre de les identifier et donc de les expulser vers les pays de départ.
Des pays où sévissent des régimes fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
Avec ces régimes, pour les populations qui y subissent les horreurs, l’Afrique et d’autres pays situés ailleurs, sont des contrées où la merde gicle et dégouline de partout.
Nauséabonde.
L’esclavage a fait des ravages.
Le colonialisme n’a rien épargné.
Le système colonialo-impérialo-sioniste continue d’alimenter, d’entretenir et de répandre les ordures et la pourriture.
Les régimes mis en place par ce système, sont tenus de tout mettre en œuvre afin de servir les intérêts de leurs employeurs.
Le système colonialo-impérialo-sioniste a imposé à des populations entières de par le monde de chercher des moyens de subsistance dans des conditions, le plus souvent, atroces.
Les pays d’Afrique et d’autres pays situés ailleurs, restent pour les employeurs des réserves de matières premières et de main d’œuvre, des marchés pour tout écouler, des points stratégiques pour les militaires, des terrains d’expérimentations des armements, des lieux de pédophilie et autres « loisirs pour touristes », des dépotoirs multiples et variées et des décharges d’immondices.
Depuis un certain temps, l’Europe ne veut plus que ces « hrraaga » émigrent pour atteindre « la forteresse ».
Elle fait tout afin d’empêcher leur venue, mais ces « hrraaga » sont décidés à tout faire pour fuir les horreurs des pays d’origine.
Ils n’ont rien à perdre.
Ils continuent de mourir pour fuir ce qu’ils ne peuvent plus supporter.
Afin de les contenir, l’Europe verse des sommes énormes[7] à ses employés pour qu’ils usent de tous les moyens de rétention.
Par ailleurs, en plus des possibilités illimitées de chaque État d’Europe, l’Union Européenne a mis en place une force dite « Frontex » avec des avions, des hélicoptères, des navires et autres, destinés à protéger « la forteresse » des assauts des « miséreux », des « hors-la-loi », des « envahisseurs », des « terroristes », comme des médias ne cessent de le répéter sur tous les tons et à tous les temps.
« Ils avaient le pas pesant, les bras ballants et la face effarée. Ceux qui s’arrêtaient pour les voir passer fermaient brusquement les yeux, en une minute de doute intense et subit, où l’origine et la fin conventionnelles de l’homme étaient vélocement révisées, les classifications des règnes et les métaphysiques mises à bas et échafaudées de nouveau comme un château de cartes sur leurs mêmes fondements et suivant la même systématique […] ils ouvraient les yeux : la faillite de la civilisation, sinon de l’humanité, qu’ils avaient vu défiler vêtue de fripes, ou, à tout le moins, des fripes emplies de néant ».[8]
  
BOUAZZA



[1] Appellation arrogante et méprisante donnée par le colonialisme, la métropole, aux populations des territoires colonisés, la colonie.
[2] Fnideq, ville au nord du Maroc.
[3] Le 25 septembre 2018, selon le calendrier dit grégorien.
[4] Le ʺrʺ roulé, les ʺbruleursʺ.
[5] Affrétées par des assassins qui gèrent un trafic qui rapporte des sommes colossales.
[6] Du verbe brûler, haraqa, (hrq, hrg).
[7] Sommes que les corrompus mis à la ʺtête des Étatsʺ à qui elles sont destinées, ajoutent à tout ce qu’ils ne cessent de piller pour s’enrichir, encore s’enrichir, toujours s’enrichir.
[8] Driss Chraïbi, Les Boucs, Paris, éditions Denoël, 1955, P. 26.
Je reprends beaucoup de ce dont j’ai déjà parlé, plus d’une fois.
Voir :
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com

jeudi 27 septembre 2018

MOI C’EST JOSEY

Je me suis entendu lui dire :
- Je vais parler de vous sur un « blog »[1] que je tiens.
- Ah bon ?
Avec mon épouse, nous étions assis sur un banc, et regardions couler la Sorgue,[2] en observant des canards.
J’ai toujours aimé regarder couler l’eau, la toucher, cheminer avec elle, être attentif à ses murmures, sentir qu’elle m’irrigue.
Il m’a été offert plus d’une fois de suivre des cours d’eau.
J’aime observer des canards qui y évoluent paisiblement.
Je me souviens d’une cane et de ses neuf petits[3] s’adonnant aux joies de la baignade tout en apprenant à trouver leur nourriture.
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Des souvenirs s’assemblent.
Des idées se rassemblent.
Des mots s’associent.
La mémoire résonne au rythme de l’inoublié.
Rythme des couleurs originelles.
Des parfums qui embaument le temps et l’espace.
Ravissement.
Reconnaissance.
Ruissellement de sérénité.
Une femme s’arrête devant nous.
Nous salue.
Et l’échange s’instaure.
Mon épouse voulait savoir le nom des arbres qui longent la rivière.
La femme qui ne le connaissait pas non plus, s’est alors mise à nous parler des arbres d’avant, des platanes magnifiques auxquels elle pense avec affection.
Atteints d’une maladie incurable, ils ont été remplacés par ces arbres que nous cherchions à mieux connaître.[4]
Elle parlait de l’Isle-sur-la Sorgue avec amour, et exposait avec conviction des idées pour mieux l’embellir.
Nous entamions la troisième semaine du mois de septembre 2018,[5] l’été tirait à sa fin, un soleil agréable me caressait, et j’avais plaisir à écouter cette femme :
- Il est possible que ce temps dure jusqu’au début du mois de novembre.
C’est à cet instant, je crois, que je lui ai parlé du « blog ».
Elle aurait voulu rester encore avec nous, mais un rendez-vous lui imposait de partir.
En prenant congé, elle n’a fait que quelques mètres, avant de revenir sur ses pas :
- Moi c’est Josey.
Puis s’en est allée après nous avoir offert encore un sourire.
Je ne pouvais que la regarder s’éloigner.
Comment restituer le ressenti d’un instant ?
La terre et le ciel se rejoignent, se mélangent, font jaillir d’autres images, d’autres couleurs, d’autres formes, d’autres mouvements, d’autres sons, d’autres sensations.
Avec mon épouse, nous avons décidé de passer quelques jours dans le Sud de la France, en commençant par l’Isle-sur-la Sorgue, afin de rendre visite à une de mes nièces[6] perdue de vue depuis deux décennies,[7] puis Monfavet pour un repas d’anniversaire des cinquante ans de mariage d’une cousine de mon épouse, et Montauban chez une dame que nous avons connue en région parisienne.
En attendant le TGV[8] à la gare de Lyon à Paris, pour Avignon, j’ai lu quelques écrits sur l’immigration italienne en France.[9]
Le grand-père maternel de mes deux fils, né en 1903 en Italie du nord, faisait partie de ces Italiens.
Il était arrivé en France à l’âge de 16 ans.
Pour travailler dans le bâtiment.
Lorsque je me préparais en 1977 à quitter la France avec sa fille et son petit-fils, la séparation lui était dure, mais il n’était pas triste.[10]
Il m’avait fait comprendre qu’il savait qu’avec moi, sa fille était dans de bonnes main, et qu’il était rassuré de me passer le relais afin que je prenne soin d’elle.
Dans le grenier, il avait une boîte à outils en bois.
Au fond de cette boîte, il avait écrit une phrase en italien.
« In mezzo del camin della mia vita, mi ritrovai in una selva oscura, chè la dritta via era smarita ».[11]
Dans le train, j’ai jeté un coup d’oeil sur un livre que mon fils cadet et son épouse ont offert à ma femme, et qui traite des Janissaires.[12]
« L’idée de ce livre est née d’un constat. Celui d’une négation historique des musulmans d’Europe, de leur apport civilisationnel, de leurs réalisations et parfois, de leur existence même, comme si l’Histoire n’avait jamais été que celle de deux blocs hermétiques et imperméables l’un à l’autre en tout point. D’un côté comme de l’autre, l’affaire est entendue et donne libre cours aux analyses racialistes de tenants d’une incompatibilité quasi-biologique entre les deux univers qui ne s’embarrassent guère de nuance. Les politiques d’épuration religieuse et d’assimilation forcée menées dans la foulée des « reconquêtes » nationalistes ibérique, slave, ou grecque et poursuivies avec hargne jusque, récemment, dans les charniers de Srebrenica n’ont certes pas aidé à une lecture sereine et objective de la question. Et lorsque réconciliation des deux mondes il y a, elle ne peut se faire que sous la houlette des valeurs auto-proclamées « universelles » de l’Occident moderne, sûr de lui et dominateur. Et pourtant » ![13]
Nous avons effectué le changement à Avignon-TGV, afin de prendre un TER[14] pour l’Isle- Fontaine-de-Vaucluse, c’est à dire pour la gare de l’Isle-sur- la Sorgue, dans le Sud-Est de la France.
Cette commune du département du Vaucluse[15] est à 800 kilomètres de Paris.
Elle fait partie de la Région Sud-Provence-Alpes-côte d’Azur.[16]
C’était au départ un village de pêcheurs.[17]
Des roues à aubes[18] ont permis l’utilisation de l’énergie hydraulique pour développer par la suite des manufactures de textiles et de papier.[19]
Un soir pour le dîner, ma nièce a préparé un « tajiine »[20] avec de la viande, des pommes de terre, des olives.
Elle sait combien ce plat m’est cher.
Il m’évoque ma soeur décédée.[21]
C’est en observant cette soeur que j’ai commencé à m’intéresser à l’art culinaire.
Il m’arrive de nous voir ensemble dans sa cuisine à Lkhmiçaate.[22]
Comme il m’arrive de préparer ce « tajiine », où parfois des larmes s’y mélangent pour lui donner un goût qui me transporte auprès de celle qui savait lui transmettre la saveur de l’amour.
Á Montfavet, le repas avec la cousine, son époux, leur fille avec son époux et leurs enfants, les autres invités, s’est déroulé dans un très beau cadre.
Avant de rejoindre le lieu du repas, nous avons eu l’honneur de passer par la « République Autonome de Montfavet »,[23] résidence du couple présidentiel, la cousine de mon épouse et son mari, fiers du travail accompli pour fonder cette « République », symbole de leurs efforts pour « traverser le chaos », comme le souligne le président.
Le séjour à Montauban dans le Sud-Ouest était agréable, et nous avons profité pour nous offrir une escapade à Toulouse, où « même les mémés aiment la castagne ».[24]
  
BOUAZZA



[1] Site sur internet permettant à une personne, physique ou morale, de diffuser des textes et des photos.
[2] Rivière issue de Fontaine-de-Vaucluse.
[3] Je les ai comptés.
[4] Mon épouse a fini par apprendre qu’il s’agit de micocoulirs.
[5] Selon le calendrier dit grégorien.
[6] Âgée de cinquante ans.
[7] Fille de l’une de mes soeurs, de quatre ans mon aînée.
[8] Train à Grande Vitesse.
[9] Numéro spécial de la revue Historia (septembre 2018, numéro 861), ʺCes Italiens qui ont fait la Franceʺ.
[10] J’ai quitté le Maroc sept ans auparavant, pour effectuer des études universitaires en France.
En 1977, j’ai quitté la France, marié, père d’un fils, et diplômé de l’université.
Nous sommes revenus en 1981, mon épouse, nos deux fils (le deuxième est né au Maroc) et moi pour nous installer en France.
Nous sommes maintenant grands-parents.
[11] Au milieu du chemin de ma vie, je me retrouvais dans une forêt obscure, parce que j’avais perdu le droit chemin.
Après la mort du grand-père maternel de mes deux fils , c’est mon épouse qui avait découvert dans le grenier, qu e son père avait écrit cette phrase de Dante au fond de la boîte à outils.
[12] ‘Issâ Meyer, ʺLe roman des Janissairesʺ, Éditions Ribât, 2018.
[13] Avant-propos, page 11.
[14] Train Express Régional.
[15] 84.
[16] Région Sud au lieu de l’acronyme PACA.
[17] Écrevisse, truite, et autres.
[18] Une soixantaine autrefois.
Pour capter et transmettre l’énergie de l’eau.
La roue à aubes est une sorte de naa’oura (le ʺrʺ roulé), de noria (le ʺrʺ roulé).
[19] Quelques roues à aubes sont conservées pour le tourisme, et une draperie continue d’exister.
[20] Terme du Maroc pour désigner un ragoût.
[21] Morte suite à une leucémie, en 1970, à l’âge de 28 ans.
J’avais 20 ans et c’était ma première année en France, pour des études universitaires.
[22] Khémisset au nord du Maroc.
[23] La RAM.

dimanche 9 septembre 2018

LES ÉLECTIONS EN SUÈDE ET LA MASTURBATION CUL-TURELLE


Aujourd’hui 9 septembre 2018[1] en Suède, ont lieu des élections législatives, régionales, et municipales.
Encore une fois, les chro-niqueurs et les chro-niqueuses ont pour consigne de brandir le spectre des « musulmans », qui en Europe, permettent, par leur existence, l’essor des nationalistes qui menacent « la démocratie » blablabla.
Les mêmes conneries sont reprises depuis des lustres.
Ce n’est pas du réchauffé, ce sont les dégueulis de toujours.
En juin 2010, en me rendant aux Pays-Bas en autocar, j’avais noté :
« Dés l’arrivée en Belgique, une minette et son compagnon[2] ont mis le véhicule à l’arrêt.
Le contrôle aux frontières des pays de l’Union Européenne « n’existe plus », mais il est effectué pour débusquer des « clandestins » et des « clandestines »,[3] susceptibles d’êtres des « terroristes », c'est-à-dire des « islamistes ».[4]
Avec les élections législatives anticipées du mercredi 09 juin 2010 en Hollande, les thèmes dominants de la propagande n’ont pas changé par rapport à ceux d’autres pays d’Europe :
Hystérie contre l’Islaam et contre les personnes originaires de pays dits « musulmans ».[5]
Des chro-niqueurs et niqueuses, préposés à la masturbation cul-turelle, salivent en fantasmant sur la longueur des « minarets islamiques » et sur les immigrés « sauvages ».[6]
Les croyants et les croyantes[7] ont marché, marchent, et marcheront dans la Voie d’Allaah, jusqu’à la fin de l’existence ici-bas.
« Et l’avenir est à la piété ».[8]

BOUAZZA



[1] Selon le calendrier dit grégorien.
[2] Tous deux en ʺjeanʺ (se prononce djine), T-shirt (se prononce ti cheurte) et brassard de ʺpoliceʺ.
[3] Hommes et femmes sans papiers de séjour et de travail qui séjournent et travaillent dans des pays qui leur refusent des papiers de séjour et de travail.
Ces « clandestins » et ces « clandestines », susceptibles d’être des « terroristes », c'est-à-dire des « islamistes », peuvent être arrêtés, jetés dans des centres de rétention, condamnés, emprisonnés, maltraités, expulsés, éliminés.
[4] Des médias ʺspécialisésʺ se chargent, avec conne-viction, de donner les ʺexplications nécessairesʺ.
[5] Le parti libéral (VVD) paraît-il, a empêché le parti pour la liberté (PVV), parti d’extrême droite dit populiste d’arriver en tête pour remplacer la coalition autour du parti chrétien démocrate (CDA).
Presque vingt partis politiques en Hollande se partagent, comme en France et dans d’autres contrées, des fauteuils de diverses institutions dans le pays.
[6] La propagande entretient les amalgames autour de l’Islaam et des mauvais comportements de populations originaires de pays dits ʺmusulmansʺ.
La problématique posée par les populations issues du processus migratoire change peu d’un pays à l’autre en Europe.
Ces populations, principalement celles considérées comme ʺmusulmanesʺ, connaissent des discriminations, des stigmatisations, des humiliations et autres déconsidérations.
C’est condamnable bien sûr, mais cela ne doit en aucun cas entraîner la négation du fait que des personnes issues du processus migratoire et considérées comme ʺmusulmanesʺ ont des comportements contraires aux enseignements du Message d’Allaah, à Sa Lumière.
Des comportements délinquants, malsains, néfastes, criminels :
Recours au faux, à l’usage de faux, à la corruption, aux mensonges, aux tromperies, aux tricheries, aux fraudes, aux vols, aux agressions, au trafic de drogue,  à la pédophilie, à l’adultère et autres.
[7] Almouminoune wa almouminaate.

jeudi 6 septembre 2018

KHAALID IBN ALWALIID


Dans le livre Sayfollaah,[1] l’auteur[2] note, dans la préface de la quatrième édition, qu’« on ne peut comprendre la réussite de Sayfollaah, Khalid ibn al-Walîd[3] [...] sans revenir à l’étude de celui qui, des années plus tôt, les a tous formé et orienté, et plus encore qui avait créé le système civilisationnel, politique et militaire à la base de leurs propres conquêtes : le prophète Muhammad sallaa Allaah ‘alayh wa sallam ».[4]
Il ajoute, toujours dans cette préface, que : « comme on ne peut pas élever des murs sans fondations, et qu’à plus forte raison on ne peut pas installer un toit si les murs et les fondations n’ont pas d’abord été bâtis, des campagnes militaires ne peuvent être lancées et aboutir si elles ne reposent pas sur une vision stratégique, un modèle politique efficient et plus encore sur un projet de civilisation ».[5]
Et conclut que ce travail « repose sur la préoccupation de comprendre notre présent et de remédier aux problèmes actuels. Dans un monde où de grands ensembles, de grandes puissances reposent de plus en plus sur des identités religieuses et civilisationnelles (USA, Russie, Chine et même France), la Umma[6] est maintenue dans l’émiettement et la faiblesse par les puissances sus citées, mais aussi par les nouveaux Hérode arabes, clans et potentats locaux qui, alliés aux premiers, privent notre Umma de son unité et de sa puissance. Les terres de l’islam[7] sont devenues l’échiquier sur lesquelles les nations extérieures placent et déplacent à leur gré leurs pions locaux que les populations musulmanes en sont réduites à observer la partie comme des spectateurs impuissants ».[8]

AVANT L’ADHÉSION DE KHAALID IBN ALWALIID Á L’ISLAAM :

La bataille de Badr :

Khalid fils d’Al Walid[9] est né en l’an 25[10] avant l’hégire.[11]
Quelques années après la Révélation[12] qui a fait de Mohammad l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, ce dernier a quitté La Mecque[13] pour se réfugier à Yathrib.[14]
Peu de temps après, a eu lieu la bataille de Badr,[15] à laquelle Khaalid Ibn Alwaliid n’a pas participé.
Cette bataille a été une victoire pour les musulmans.
Après leur défaite, les idolâtres de Makka s’étaient lancés dans des préparatifs pour engager une autre bataille, et imposer leur suprématie.

La bataille d’Uhud :

La bataille d’Uhud[16] qui a suivi celle de Badr a été marquée par l’action de la cavalerie, avec à sa tête, Khaalid Ibn Alwaliid.
Les archers, dans leur majorité, pensant que les combattants[17] de l’Islaam[18] avaient défaits leurs ennemis, s’étaient précipités pour amasser le butin, désobéissant ainsi aux instructions du Prophète sur lui la bénédiction et la paix, qui leur avait ordonné de ne quitter leur position sous aucun prétexte.
Khaalid Ibn Alwaliidqui, depuis le début de la bataille observait les archers, avait constaté leur défection, et avait pris à revers les combattants de l’Islaam, changeant ainsi le cours de la bataille, qui fut la première où son talent a été révélé.
« C’est sa décision d’attaquer les archers qui a permis aux mecquois de reprendre l’avantage. Grâce à sa capacité d’observation et d’analyse, il a pu immédiatement identifier la faiblesse de ses adversaires. Il a fait preuve d’une qualité précieuse dans les affaires militaires, à savoir la constance et la tempérance. Ce sont pourtant des qualités essentielles de l’enseignement islamique qui ont paradoxalement fait défaut aux archers ce jour-là. Car au moment de la défaite, il n’avait aucunement perdu espoir et continuait d’épier les moindres agissements de ses adversaires dans le but d’y déceler une faille.
Sa seconde qualité fut sa capacité d’exploiter d’emblée et sans hésitation l’opportunité qui s’offrait à lui. Cette intuition géniale qui lui permettait d’agir idéalement au moment propice sans même réfléchir. Cette réactivité aux événements est une des caractéristiques des grands chefs de guerre ».[19]
Le Prophète sur lui la bénédiction et la paix a été blessé, et les idolâtres avaient même annoncé sa mort.
Les combattants de l’Islaam étaient arrivés à repousser les attaques, et les idolâtres s’étaient retirés, considérant qu’ils s’étaient vengés après la défaite de Badr, et qu’ils étaient victorieux.

La bataille des coalisés :

Inquiets de la détermination des combattants et des combattantes de l’Islaam, les juifs d’Almadiina ont renforcé leur mobilisation contre le Prophète sur lui la bénédiction et la paix, et réussi à coaliser, avec Makka et autres, une armée pour détruire l’Islaam.
Cette bataille des coalisés[20] a été une victoire de l’Islaam face au front constitué par ses ennemis.[21]
« Les musulmans qui parvenus une fois de plus à surmonter les adversités, sortent grandis de cette guerre. Ils abandonnent désormais leur position défensive pour adopter une stratégie active et offensive, avec l’espoir de reprendre un jour La Mecque, la cité fondée par Abraham.[22]
Concernant les leçons militaires dans cette bataille, les musulmans sont parvenus à repousser les mécréants du fait de leur supériorité dans plusieurs domaines. [...].
1- Un système de renseignement performant :
Le prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam avait établi un réseau de renseignement militaire d’une complexité incomparable pour l’époque.
L’ʺÉtat-majorʺ musulman était capable de rassembler des informations cruciales. Des musulmans étaient chargés de surveiller, d’enquêter et de recueillir les informations.
Ils avaient aussi des informateurs dans la plupart des tribus ennemies. C’est ainsi qu’ils purent être avertis très tôt des opérations militaires ennemies en cours et qu’ils purent se préparer en conséquence.
2- Les opérations secrètes ou clandestines :
Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam insistait toujours pour que les opérations et les préparatifs de campagnes militaires se déroulent dans le secret absolu. Il exhortait ses compagnons à la dissimulation [...]. Parfois, des musulmans ont dû infiltrer l’ennemi, se faire passer pour des polythéistes ou des musulmans renégats afin de gagner la confiance du camp adverse [...]. Dans la bataille des coalisés, les musulmans ont manipulé des chefs de la coalition ennemie afin de briser leur alliance [...].
3- La supériorité technique :
Dans la guerre des coalisés, pour la première fois les musulmans exploitent un savoir-faire ou une supériorité technique sur leur ennemi pour faire balancer le conflit en leur faveur. Les Arabes ignoraient le procédé de la tranchée et ne s’attendaient pas à ce que les musulmans utilisent de tels moyens. [...].
4- L’embargo et la pression économique :
Pour éviter l’affrontement armé, le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam a utilisé à plusieurs reprises des formes de pression économique. [...].
5- Les opérations psychologiques :
Les négociations avortées avec les Ghatafân[23] avaient pour seul objectif d’impressionner les bédouins et démontrer la détermination des musulmans. Cette action avait donc pour objet de créer un impact psychologique susceptible de déstabiliser les ennemis. Dans de nombreuse batailles, les musulmans ont utilisé ce genre de procédés s’apparentant à des ʺopérations psychologiquesʺ ».[24]

Le pacte de Hudaybibya :

Dans ce qu’il appelle « le cycle de la paix », l’auteur traite de la décision du Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam de conduire les musulmans pour effectuer al’omra [25]à Makka en l’an 6 d’alhijra.[26]
Les mecquois s’étaient farouchement opposés à l’entrée des musulmans à Makka.
Khaalid Ibn Alwaliid, à la tête de cavaliers, a voulu intimider les musulmans qu’il voulait attaquer militairement.
Il avait fini par renoncer à cette idée.
Des négociations avaient été engagées, et le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam a signé avec les mecquois le pacte de Hudaybiya[27] qui n’autorisait les musulmans à effectuer leur pèlerinage que l’année d’après,[28] et leur imposait certaines clauses jugées contraignantes par certains compagnons.
En effet, Omar[29] par exemple, trouvait ce pacte défavorable, et ne comprenait pas pourquoi il a été signé.
« Les acquis du pacte pour les musulmans :
1/ Les musulmans gagnent le respect et la considération des Arabes en général et des modérés quraychites,[30] du fait de la dévotion qu’ils affichèrent à l’endroit de la Ka’ba, centre spirituel de l’Islam. Ces mêmes personnes furent scandalisées par l’attitude infamante des mecquois qui interdirent l’accès au temple sacré, dont ils n’avaient pas l’exclusivité.
2/ Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam est désormais reconnu par les mecquois comme leur égal : ils ont accepté de négocier avec lui car ils ne peuvent plus ignorer la force de l’Islam.
3/ Quraych est désormais totalement isolée, aussi bien des juifs que des bédouins.
4/ Ce pacte permet aux musulmans de tisser de nouvelles alliances avec les tribus bédouines et étendre leur influence.
5/ Comme l’ennemi principal des musulmans est sous contrôle, les musulmans peuvent désormais renforcer leurs positions locales autour de Médine.
6/ Ce pacte garantit aux musulmans de visiter la Ka’ba l’année suivante et d’y effectuer les rituels sacrés.
Quand aux mecquois, les avantages qu’ils tirèrent de ce pacte furent la reprise des activités commerciales avec la Syrie et l’honneur sauf en refusant malgré tout aux musulmans l’accès à la Ka’ba cette année-là ».[31]
Sur le chemin du retour à Almadiina, le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam a eu la Révélation des ʺversets de la victoireʺ :
« Nous[32] t’accordons un triomphe éclatant ».[33]

L’ADHÉSION DE KAALID IBN ALWALIID Á L’ISLAAM :

L’année suivante,[34] les musulmans effectuèrent le petit pèlerinage[35]
En majorité, les mecquois avaient quitté la ville pendant trois jours, et s’étaient installés en périphérie de Makka.
Musulman, Walid, le frère de Khaalid Ibn Alwaliid, accompagnait le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam.
N’ayant pas réussi à voir Kaalid Ibn Alwaliid qui était parmi les personnes qui avaient quitté la ville, il avait laissé une lettre à son attention :
« Cher frère, écrivait-il, rien ne m’est plus étrange que tes réticences envers l’Islam. Seule l’ignorance[36] pourrait les expliquer. Mais je pense que dans l’avenir tu seras des nôtres.
Notre Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam me demande souvent de tes nouvelles alors je lui dis que bientôt tu nous rejoindras... »[37]
Khaalid Ibn Alwaliid était impressionné par la personnalité du Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam, par ses grandes capacités militaires et autres.
Il était arrivé à la conclusion qu’un tel homme était guidé par une force toute-puissante, qu’Allaah était Allaah l’Unique, et que l’Islaam était  la religion vraie.
Deux mois après le pacte de Hudaybiya, il a dit, en conversant avec ‘ikrima[38] et d’autres :
« Il est évident que Muhammad[39] n’est ni un poète, ni un sorcier comme vous le prétendez. Je crois que son message est divin, et toute personne censée, devrait le suivre ».[40]
Et peu de temps après, il avait quitté Makka pour Almadiina, et avait témoigné, en l’an 8 d’alhijra, devant le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam qu’il n’y a d’autre Divinité[41] qu’Allaah, et que Mohammad est le Messager d’Allaah.[42]
« Tout ce qu’il avait fait dans le passé, tous les musulmans qu’il avait tués, tout cela fut pardonné ; il fut chaleureusement accueilli par ses anciens amis, qui s’étaient convertis avant lui.
La joie gagna ainsi les musulmans qui comptaient désormais dans leurs rangs le plus grand stratège de son époque. Il de vint l’un des proches compagnons du Messager de dieu sallaa Allaah ‘alayh wa sallam. Il écoutait ses paroles et ses discours et apprit de lui les enseignements et la sagesse ».[43]

LES COMBATS DE KHAALID IBN ALWALIID DU VIVANT DU PROPHÈTE SALLAA ALLAAH ‘LAYH WA SALLAM :

La bataille de Moata :

Trois mois à peine après avoir rejoint les musulmans, Khaalid Ibn Alwaliid participait avec l’armée de l’Islaam à la bataille de Moata.[44]
L’émissaire musulman envoyé auprès du chef des Ghassanides[45] allié des Byzantins[46] ayant été tué, le prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam, avait décidé d’envoyer l’armée musulmane à Moata, et avait précisé à trois compagnons[47] qu’ils devaient se succéder pour en prendre la tête, au cas où l’un est tué.
Il avait ajouté que si les trois étaient tués, il appartenait au soldats de désigner un chef.
Le nombre des combattants[48] avoisinait les 3000.
Kaalid Ibn Alwaliid était comme simple soldat au sein de cette armée.
Les Byzantins avaient décidé de combattre aux côtés de leurs alliés Arabes.[49]
L’armée musulmane avait fait face.
Les trois compagnons désignés par le Prophète sallaa Allaah ‘alyh wa sallam ont été tués.
Khalid Ibn Alwaliid avait alors pris le commandement de l’armée musulmane qui avait continué le combat avec une foi inébranlable, et un courage inouï.
Et en stratège clairvoyant, son chef avait réussi à effectuer un repli.
C’était la première fois que les musulmans affrontaient les Byzantins.
Á Almadiina, des habitants avaient traité les soldats de déserteurs pour ne pas avoir poursuivi les Byzantins. Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam les avait arrêté :
« Ce n’est pas une désertion mais un repli, avant la contre-attaque ».
Puis en voyant Khâlid s’approcher, le salua et dit à voix haute, s’adressant au ciel :
« En ce jour, Seigneur, Tu as accordé la victoire à Ton glaive ! ».
Á partir de ce jour, le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam ne cessa de surnomme Khâlid, « le Glaive de Dieu » : Sayfollah ».[50]

La conquête de La Mecque :

En dépit de la trêve, certains cherchaient l’affrontement avec les musulmans.
« C’est ainsi qu’en l’a 8 de l’hégire le pacte fut brisé lorsque la tribu des Bani Bakr,[51] alliée des Quraychites[52] mena une razzia sanglante contre la tribu des Khazâ’a,[53] alliée des musulmans, au mépris du traité de Hudaybiya. Les Khazâ’a perdirent, lors de cette attaque, des hommes et des biens. Les Bani Bakr comptaient pour cela sur l’appui des plus belliqueux dignitaires mecquois dont ‘Ikrima[54] faisait partie. Ces partisans de l’affrontement à outrance les avaient d’ailleurs secrètement armés et encouragés. Ainsi, lorsque les chefs des Khazâ’a se rendirent à La Mecque pour faire valoir le pacte de paix, ils furent expulsés avec mépris. Le pacte de Hudaybiya était maintenant mort ».[55]
Face à cette situation, le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa Sallam, a décidé de mettre un terme à la domination de Makka par les polythéistes, et s’y est dirigé, à la tête d’une armée estimée
à 10.000 combattants, au mois de ramadaane[56] de l’an 8 d’alhijra.[57]
Arrivés pendant la nuit, cette armée ayant encerclé la cité, a allumé des torches sur les hauteurs.
« Les mecquois sortirent de chez eux pour contempler, incrédules, les milliers de lumières scintiller à l’horizon. Abû Sufyân[58] et certains dignitaires Quraychites se pressèrent en direction de ces feux pour en connaître les instigateurs et leurs motivations ».[59]
Intercepté, plus qu’impressionné par les combattants musulmans, présenté au Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam, il va finir par prononcer le témoignage de son adhésion à l’Islaam.
« L’entrée dans La Mecque s’effectua sans encombre,[60] à l’exception du régiment commandé par Khâlid Ibn al Walîd qui fut accroché par les groupes d’insurgés dirigés par ‘Ikrima et Safwân.[61] Ils tirèrent des flèches et tuèrent deux soldats musulmans. Khâlid dispersa les rebelles sans ménagement. La charge de sa cavalerie tua treize polythéistes. [...] Peu après, le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam entra dans le Temple sacré de La Ka’ba, où les idolâtres avaient entassé les statuettes représentant leurs divinités. Il prit un bâton et brisa une à une les 360 idoles du panthçon arabe et les représentations païennes qui s’y trouvaient en récitant le verset du Coran :
ʺLa vérité a triomphé et le faux s’est évanoui. Certes le faux est évanescentʺ.[62]
Puis il se tint devant la porte de La Ka’ba et s’adressa aux habitants mecquois qui s’étaient réunis de lui, attendant leur sort. Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam dit :
ʺIl n’est nulle divinité hormis Dieu, l’Unique. Il a réalisé Sa promesse, Il a secouru Son apôtre et a défait à Lui Seul les Coalisés. Á ce jour, les traditions de l’idolâtrie sont révolues, à l’exception de la garde du Temple et de l’abreuvage.[63] Ô gens de Quraych, Dieu a aujourd’hui dissipé les ténèbres de l’Ignorance, il a aboli les moeurs de l’idolâtrie et la vénération des anciens. Tous les enfants sont les enfants d’Âdam,[64] et Adâm fut créé de terre. Les peuples furent conçus pour se connaître en paix. Le plus noble des hommes est celui qui se dévoue à Dieu.[65] Ô gens de Quraych, savez-vous quel sera votre sort ?ʺ
Les mecquois implorèrent le pardon et la clémence :
ʺTraite nous bien, ô noble frère, fils de notre frère...ʺ
Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam répondit :
ʺNul grief ne vous est compté à ce jourʺ.[66]
Et les mecquois, soulagés, se dispersèrent en paix ».[67]
Parmi les décisions prises par le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam, des détachements ont été mis sur pied afin de détruire les temples païens en dehors de Makka.
Khaalid Ibn Alwaliid a été chargé de la destruction de celui de ‘uzza.[68]
S’agissant des pactes à conclure avec les populations des environs de Makka pour les rallier, pacifiquement, à l’Islaam, Khaalid Ibn Alwaliid, lors d’un affrontement avec des bédouins de la tribu de Jazima, au Sud de Makka, ordonna l’exécution de plusieurs d’entre eux.
Il a été accusé d’avoir voulu se venger de cette tribu, responsable de la mort de son oncle, d’avoir eu recours à des pratiques que l’Islaam condamne, ceci d’autant plus que plusieurs personnes avaient soutenus que les bédouins de cette tribu avaient proclamé leur adhésion à l’Islaam qui efface tout ce qu’il y a eu de blâmable auparavant.
Informé, le Prophète sallaa Aallah ‘alayh wa sallam leva les mains vers le ciel et dit :
ʺSeigneur, je désavoue l’acte de Kâlid Ibn al Wâlidʺ.[69]
Dans ses explications devant le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallaam, Khaalid Ibn Alwaliid a soutenu que les bédouins ne s’étaient pas rendus, et n’avaient pas témoigné de leur adhésion à l’Islaam.
La situation restant confuse, il n’a pas été sanctionné.
« Le prix du sang » a été payé à la tribu pour les bédouins tués.

- Commentaires sur la conquête de La Mecque :

« Le Prophète sallaa Allaah alayh wa sallam utilise des procédés politiques pour que la reddition de la ville se fasse calmement et sans violence. Il convient d’énumérer brièvement ces procédés tactiques :
1- La maîtrise de l’information :
- La surprise : Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam a veillé à ce que les ennemis ne détiennent aucune information sur cette campagne en cours.
L’armée musulmane a donc pu traverser presque 600 kilomètres de désert sans que les mecquois n’en soient avertis. En arrivant si promptement, les mecquois n’avaient pu se préparer à l’affrontement et ont donc été complètement pris au dépourvu.
- La guerre psychologique : Tout d’abord, on peut constater une ʺcoordination efficace des fins politiques et des moyens militairesʺ. Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallaam a fait pression militairement sur les dirigeants de La Mecque, pour parvenir à un accord politique. Il fait montre de sa force militaire pour impressionner les ennemis et les convaincre de se rendre, sans user de cette force. Il évite ainsi toute violence inutile, ce qui permet de raisonner la population, susciter sa confiance et démontrer la mansuétude de l’Islam. Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam a voulu anéantir toute velléité et tout zèle chez Abû Sufyân, chef de la tribu, en étalant sa puissance militaire; sachant qu’il serait lui-même capable de diffuser le défaitisme dans son propre camp ; c’est ce qui s’est effectivement produit.
- La communication avec la population : Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam utilise Abû Sofyân pour communiquer un message à la population de La Mecque avant d’y même entrer, pour éviter ainsi tout malentendu et incident. Il leur demande de se réfugier chez eux en signe de reddition afin de prévenir tout ʺdommage collatéralʺ. Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam veille donc à ce qu’il y ait une bonne circulation de l’information entre son armée et la population.
2- La pédagogie :
Dans le discours de la Ka’ba, on remarque cette médiation constante entre révolution et maintient. Il ne fait pas table rase du passé puisqu’il conserve les pratiques qui ne contredisent pas l’Islam ; ce n’est donc pas une révolution par principe. Il se contente juste d’effacer les travers des traditions ancestrales arabes qui bafouent l’adoration exclusive de Dieu tout en maintenant par pragmatisme les pratiques saines. Il y a donc un aspect pédagogique ; il s’agit d’éduquer le peuple sans le brusquer ; l’amener progressivement à la Vérité. De même au niveau politique, il évite les bouleversements pour ne pas priver la population de ses repères habituels. En suivant les conseils d’Abbâs,[70] il conforte Abû Sofyân dans ses fonctions de dirigeant afin de ne pas bouleverser les structures existantes et ne pas perturber l’environnement sociopolitique de ses habitants. Un changement brutal de chefs et d’organisation politique aurait pu créer un choc.
3- Gestion des populations adverses :
Cette campagne revêt également une dimension communicationnelle car le Prophète veille constamment à ne pas brutaliser la population et à ne pas heurter sa sensibilité, afin de susciter son adhésion.
- La modestie : Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallaam a refusé que les musulmans extériorisent leur joie et deviennent arrogants et revanchards. Il a ainsi retiré le commandement d’un régiment à Sa’d Ibn ‘Abâda[71] qui affichait un certain triomphalisme en psalmodiant un chant guerrier : ʺAujourd’hui, est le jour de la grande épopée ; les impies périront de nos épées !ʺ. Cela prouve que le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam veillait à ne pas choquer la population de La Mecque ; il oeuvrait ainsi à mettre la population en confiance et à ne pas susciter en elle rancoeur et frustration.
- Le pardon : Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam a pardonné et a refusé de se venger malgré l’oppression qu’il a subie de la part des mecquois. Sur toute la population, il n’a désigné que dix personnes qui devaient être exécutées. Mais après repentance la plupart d’entre eux ont finalement été graciés ».[72]

La bataille de Hunayn :

Les bédouins des tribus Hawâzin,[73] Thaqif,[74] et autres s’étaient mobilisées pour combattre les musulmans qui se mirent alors en mouvement pour les affronter.
L’avant-garde des combattants de l’Islaam était sous le commandement de Khaliid Ibn Alwaliid.
Pris dans un guet-apens, « Khâlid fut touché par plusieurs flèches. Son régiment composé essentiellement des membres de la tribu des Bâni Salîm,[75] fut pris de panique et se rua vers l’arrière comme un seul homme, défaisant les rangs des autres contingents et ajoutant ainsi au chaos. Khâlid appela ses hommes à rester et à résister mais ses cris se perdirent dans le tumulte de la bataille. Gravement touché, Kâlid fut transporté dans un lieu sûr par sa garde, mais il perdait connaissance. Il tomba soudainement de son cheval, inerte ».[76]
En retrouvant ses esprits, il a réuni une partie de ses hommes pour mener la contre-offensive.
Puis le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam et des compagnons, « gravirent les pentes du défilé pour se mettre en hauteur et rappeler les musulmans ».[77]
Au final, dans cette bataille de Hunayn,[78] l’armée musulmane a défait ses ennemis qui pour la plupart ont témoigné leur adhésion à l’Islaam.
« Pour la première fois, les musulmans avaient été pris au dépourvu. De même, Khâlid qui veillait toujours à se prémunir des attaques surprises fut cette fois-ci, mis en difficulté. Il jura de ne plus jamais se faire surprendre  par l’ennemi et de prendre à l’avenir toutes les précautions pour éviter de telles situations ».[79]

- Commentaires sur la bataille de Hunayn :

Alqoraane[80] indique, entres autres, « que les musulmans bénéficiaient d’une supériorité numérique sur leurs adversaires et qu’ils se contentaient de cette prépondérance pour vaincre facilement. Mais leur assurance ne les sauva pas du piège tendu par les Hâwazin qui attirèrent l’armée de Muhammad sallaa Allaah ‘alay wa sallam entre deux falaises et qui les assaillirent avec des pierres et des flèches [...].
Lors du guet-apens, beaucoup de musulmans (la plupart étant des nouveaux convertis et plus particulièrement des ʺtoulaqaʺ[81] c’est à dire des ʺpardonnésʺ, affranchis) à l’idée de la mort, la Terre leur sembla à cet instant si petite et si précieuse face au gouffre de la mort, qu’ils préférèrent sauver leur vies. L’armée musulmane semblait alors en déroute, mais le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam resté à l’avant avec une poignée des meilleurs compagnons tint bon [...].
La défaite de la tribu de Hawâzin fut terrible car la plupart furent faits prisonniers, ainsi que leurs familles qui furent par la suite relâchées au fur et à mesure des conversions et des redditions. Ce n’est donc pas l’affluence des soldats qui a permis la victoire. Au contraire la plupart étant hypocrites ou de foi très faible, ils ont déserté au premier obstacle et ont failli mener l’armée de l’Islam à sa perte. Inversement, c’est la minorité des croyants et d’ʺendurantsʺ qui a permis de retourner la situation, alors que ces derniers étaient numériquement inférieurs aux ennemis.
Il faut remarquer par ailleurs dans cette bataille les deux éléments qui ont mené le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam à la victoire :
1- Tout d’abord la ʺpatienceʺ[82] et la détermination car lui et ses compagnons ne se catastrophèrent pas de la situation en apparence désastreuse, mais ils furent au contraire déterminés à mener une contre-offensive.
2- La volonté de finaliser la victoire, de poursuivre l’effort de guerre jusqu’à la défaite totale et irrévocable de l’ennemi. Il ne se contenta pas d’une demi-victoire ou d’un simple avantage tactique contrairement à Malik[83] qui s’était satisfait de la réussite d’un guet-apens sans anticiper les suites ni prévoir les revers de fortune ».[84]

La bataille de Tabouk :

« La bataille de Hunayn a permis aux musulmans d’asseoir leur autorité sur l’ensemble de la péninsule arabe. Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam administrait désormais la vie politique de la quasi totalité des tribus arabes... ».[85]
L’empereur byzantin ne voyait pas cette situation d’un bon oeil.
Il avait alors mobilisé une armée envoyée à la frontière d’Arabie, dans la région de Balka.
Informé le Prophète sallaa Allaah ‘alyh wa sallam, a décidé de prendre l’initiative pour affronter l’armée ennemie.
L’armée byzantine avait alors évacué la région de Balka, et la bataille de Tabouk[86] n’a pas eu lieu.
« Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam décida malgré tout d’occuper la région et de lancer des expéditions afin d’étendre davantage les frontières de l’empire d’Allah[87] ».[88]
Située à plusieurs marches de Tabouk un roi chrétien, Akîdar, régnait sur un petit territoire avec une citadelle fortifiée en plein désert.[89]
Khaalid Ibn Alwaliid, à la tête d’une cavalerie de 420 hommes, a été chargé de le capturer.
Ce roi qui se trouvait en dehors de sa citadelle a été fait prisonnier, mais a fait savoir que ses hommes n’ouvriraient jamais les portes de sa cité, et avait accepté la proposition de Khaalid Ibn Alwaliid faisant de sa principauté « un État tributaire de l’Islam ».
« D’autres petits royaumes se mirent sous la protection de l’autorité islamique. Après cinquante jours d’absence, l’armée du Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam s’en retourna à Médine. Les frontières de l’État[90] étaient désormais sécurisées ».[91]
Peu de temps après, Khaalid Ibn Alwaliid a été envoyé dans la région de Najraane,[92] aux frontières du Yamane,[93] où la population a accepté sans résistance, de se mettre sous la protection de l’Islam et d’accueillir ses enseignements.[94]
Lors de son pèlerinage, dit pèlerinage de l’adieu,[95] auquel Khaalid Ibn Alwaliid a participé, le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallaam s’est adressé aux pèlerins en commençant par dire :
ʺÔ peuple, écoutez mes paroles car l’an prochain, il se peut que je ne sois plus des vôtresʺ.[96]
Dernier verset de La Révélation :
ʺÁ ce jour, Je[97] parachève votre foi, Je parfais Ma miséricorde et J’agrée pour vous l’Islam comme religionʺ.[98]
Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, était arrivé au terme de la mission dont Allaah l’a chargé.[99]

LES COMBATS DE KHAALID IBN ALWALIID DURANT LA PÉRIODE OÙ ABOU BAKR ASSIDDIIQ ÉTAIT Á LA TÊTE DE LA COMMUNAUTÉ DES CROYANTS ET DES CROYANTES :

Les combats contre l’apostasie et les faux prophètes :

Á la mort du Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam, Abou Bakr[100] a été désigné à la tête de la communauté des croyants et des croyantes.[101]
Il a déclaré :
« Ô gens ! j’ai été désigné pour vous gouverner. Tant que j’agirai avec justice et que je me conformerai aux principes divins, obéissez-moi. Mais si je faute et que je m’écarte de la voie de Dieu,[102] mon autorité ne serait plus légitime et il vous incombera alors de me déposer ! La vérité est un dépôt et le mensonge est une trahison. Le faible parmi vous, je l’élèverai et le fort je l’abaisserai[103] ».[104]
L’adhésion à L’Islaam de beaucoup de tribus bédouines était superficielle.
Abou Bakr va se trouver immédiatement confronté au problème de l’apostasie.
Un peu partout en effet, des bédouins rejetaient l’Islaam.
Les soulèvements se multipliaient, les foyers insurrectionnels ne manquaient pas, les rebellions augmentaient, les apostats, les renégats, les faux prophètes organisaient des attaques armées et défiaient l’autorité des musulmans.
Face à cette situation, la détermination d’Abou Bakr de combattre ces ennemis était totale.
Avant sa mort, le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam avait désigné Osaama[105] Ibn Zayd pour conduire l’armée de l’Islaam dans une expédition à la frontière de l’empire byzantin.
Des compagnons ont essayé de dissuader, sans résultat, Abou Bakr d’envoyer cette armée en expédition afin d’avoir des forces pour défendre Almadiina face aux attaques des ennemis.
Après une expédition de quarante jours l’armée commandée par Osaama est retournée à Almadiina.
« La situation était critique, mais les musulmans comptaient dans leurs rangs les guerriers les plus courageux, le cplus valeureux, les plus grands stratèges et surtout ils avaient avec eux la plus terrifiante des armes ; le ʺGlaive de Dieuʺ[106] : Khâlid Ibn al Walîd ».[107]
Dans sa stratégie d’organisation de l’armée, Abou Bakr, pensait à Khaalid Ibn Alwaliid à la tête de l’armée principale, dans la composition de dix corps d’armée et a demandé l’avis de ‘Amrû Ibn al ‘As[108] :
- « ‘Amrû ! je sais que ton avis est juste. Dis moi, que penses-tu de Kâlid ? »
- « Khâlid est au summum de l’art de la guerre, répondit-il. Il est le compagnon de la mort ; il a la bravoure du lion et la patience du chat ! »
C’est ainsi que Khâlid se vit confier la plus grande des armées califales. Cette armée était la seule à ne pas être réduite à un espace donné. Elle faisait au contraire figure de force mobile, censée remporter des victoires décisives sur les ennemis les plus acharnés et appuyer les autres armées si elle venaient à être en difficulté ».[109]
Tholayha Ibn khowaylid, [110] le faux prophète, chef des Banou Asad,[111] a mobilisé une immense armée contre les musulmans.
Il a été vaincu par l’armée commandée par Khaalid Ibn Alwaliide, lors de la bataille de Bazakha.
D’autres victoires contre des rebelles apostats, dont la rebelle Salma, avaient consolidé l’offensive de l’armée commandée par Khaalid Ibn Alwaliide, et cassé la résistance des Banou Ghatafaane.[112]
Maalik Ibn Nowayla des Banou Tamiime, à la frontière de l’empire perse, a été fait prisonnier, son armée s’est rendue sans combat, et lui a été exécuté.
Cette exécution s’es traduite par une forte polémique au sein des combattants et Khaalid Ibn Alwaliide, accusé d’avoir procédé à l’exécution alors que Maalik[113] a témoigné son retour à l’Islaam a été convoqué à Almadiina pour s’expliquer devant Abou Bakr.
Cette polémique était d’autant plus virulente que Khaalid Ibn Alwaliide avait décidé d’épouser Laylaa,[114] la veuve de Malik.
‘omar Ibn Alkhattab[115] voulait que Khaalid Ibn Alwaliide soit destitué.
Abou Bakr avait décidé de soutenir Khaalid Ibn Alwaliide, et dans le doute, « le prix du sang »[116] a été versé à la famille de Maalik.[117]
De retour au champ de bataille, l’ojectif de Khaalid Ibn Alwaliide était de mettre un terme à la rébellion menée par Mosaylima[118] Ibn Tamaama[119] des Banou Haniifa, qui a constitué, pour combattre les musulmans, une gigantesque armée estimée à 40.000 hommes.
Khaalid Ibn Alwaliide se dirigeait contre cet ennemi, à Yamaama,[120] à l’Est de la Péninsule arabe, à un millier de kilomètres d’Almadiina.
Une femme, Sajaah Binte Alhaarith,[121] de Taghlib, se prétendant prophétesse, menait avec son armée, des opérations un peu partout, avait décidé, par appât du gain, de s’allier à Maalik l’imposteur qui l’avait même épousé pour la neutraliser.
La bataille a été terrible.
Khaalid Ibn Alwaliide, comme à son habitude, s’est montré d’une bravoure inouïe, affrontant et éliminant en duels plusieurs combattants ennemis, organisant des contre-offensive, ne fléchissant pas devant la gigantesque armée de Maalik, poussé dans ses derniers retranchements, et tué par Wahchii,[122] mettant ainsi fin aux combats qui ont marqué la victoire de l’armée commandée par Khaalid Ibn Alwaliide, en l’an 11 d’alhijra.[123]
« La fin de Musaylima confirma les dires du Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam quelques temps avant sa mort. Il y révélait l’importance que les mouvements d’apostasie prendraient après lui. Mais il prédisait aussi que ces mouvements aussi puissants étaient-ils, seraient éphémères et leur défaite inéluctable ».[124]

Le héros des guerres d’apostasie :

En six mois l’armée des musulmans a mis fin au phénomène de l’apostasie.
Certes les révoltes n’ont pas cessé avec la mort de Mosaylima l’imposteur, les campagnes continuaient, mais les révoltes ne représentaient plus le même danger pour l’autorité de l’Islaam.
« Ces campagnes qui s’achevaient à la fin de l’année 11 de l’hégire, incarnaient une grande victoire politique et militaire pour l’autorité du Calife. Mais Khâlid fut à juste titre considéré par ses contemporains comme le héros des guerres d’apostasie. Tous ces exploits n’auraient en effet pu être possibles  sans le concours du ʺGlaive de Dieuʺ. Khâlid avait démontré là ses capacités à mener les hommes à la victoire, à entretenir dans leur coeur la motivation et le courage même dans les plus sombres adversités. La bataille de Yamamah[125] fut un modèle de commandement car dans les moments les plus incertains de la bataille, quand la situation semblait perdue, Khâlid avait su raviver chez les soldats l’espoir de la victoire. Il avait su utiliser le charisme qu’il exerçait sur ses hommes comme sur les troupes ennemies pour faire pencher la batailles en sa faveur. Général incomparable par l’abnégation et la foi dont il faisait preuve, il montrait l’exemple en se jetant à corps perdu dans le combat. L’implication de leur chef encourageait les simples soldats et créait un impact psychologique fort sur les ennemis. Ne craignant ni les blessures, ni la mort, il avait mené à plusieurs reprises des attaques décisives contre l’armée adverse. Khâlid parvenait ainsi à combler l’infériorité numérique de son armée en augmentant son moral ».[126]

Les combats en dehors de la Péninsule arabe :

« La douzième année de l’hégire venait de commencer, Abû Bakr écrivit à Khâlid :
ʺMarche en direction de l’Irak[127] par la région d’Ouboulla. Combats-y les Perses et les nations qui leur sont alliées. Ta destination finale sera Hiraʺ.
Cet ordre péremptoire que le Calife adressa à son général constituait l’acte fondateur d’une épopée unique dans l’histoire de l’humanité. Une épopée qui ménerait les musulmans jusqu’aux terres lointaines de Chine, aux montagnes enneigées du Caucase, en Afrique et même en Europe. [...]. Et c’était à Sayfoallah qu’incombait le devoir d’inaugurer cette épopée ».[128]

Les batailles contres les Perses :

En dépit de la crise politique qui le rangeait, l’empire perse était d’une puissance militaire impressionnante, avec un armement redoutable.
C’était une superpuissance de l’époque.[129]
Les musulmans n’allaient pas s’y attaquer directement, mais viser une province de Mésopotamie où les incursions et les attaques étaient déjà assez répandues.
L’objectif de l’armée dirigée par Khaalid Ibn Alwaliide était donc la province d’Ouboulla, à l’extrême sud de l’Irak qui était sous occupation Perse.
La bataille de Kazimah a été appelée la bataille des chaînes,[130] car dans l’armée perse, des officiers s’enchaînaient à plusieurs, peut-être pour se donner du courage et ne pas fuir, ou pour montrer leur détermination à faire face ensemble à l’ennemi.
L’armée perse avait à sa tête Hormuz[131] qui a été tué par Khaalid Ibn Alwaliide, et lorsqu’elle voulait effectuer une retraite, cette opération s’est avérée problématique en raison de l’enchaînement de soldats.
L’armée musulmane a vaincu.
D’autres batailles contre les perses avaient consolidé dans ses victoires, l’armée musulmane dirigée par Khaalid Ibn Alwaliide.

- Commentaires sur les batailles contre les Perses :

« En moins d’un mois, Khâlid est parvenu à détruire les forces impériales en quatre batailles séparées, sur un théâtre d’opération s’étendant sur des centaines de kilomètres carrés. [...].
1- Les attaques convergentes :
Pour vaincre les Perse et les Arabes, Khâlid a mis en oeuvre un plan qui reposait sur la simultanéité des attaques et la coordination de ses divisions, ce qui requiert une discipline et une planification rigoureuse que peu d’États-majors sont capables de mettre en oeuvre.
2- Maîtrise de l’espace : le transfert de la base militaire :
En transférant le gros de ses troupes, Khalid préservait sa liberté de mouvement et brisait la posture défensive dans laquelle ses ennemis tentaient de le cantonner. [...].
3- S’attaquer à la force de l’ennemi :
[...]. Khâlid avait pour unique objectif d’anéantir les forces de l’ennemi et se détournait des actions futiles ou secondaires ».[132]
Sur ordre d’Abou Bakr Assiddiiq, Khaalid Ibn Alwaliide est parti pour la Syrie, afin de combattre les troupes de l’autre une superpuissance de l’époque : l’Empire byzantin.
[...]. Pars sur-le-champ pour la Syrie. Tu devras faire la jonction avec les forces islamiques qui y stationnent car elles sont en danger. Je te désigne à partir de cet instant, Général en chef des armées islamiques du Châm. Tu auras donc les forces d’Abû ‘Ubayda[133] sous tes ordres. Tu as pour mission de combattre les Romains et les chasser du Châm. Tu devras laisser la moitié de tes effectifs en Irak sous les ordres de Muthanna[134] qui te remplacera jusqu’à ce que tu achèves ta mission en Syrie. Mais prends garde de ne pas t’enorgueillir ô Abû Sulaymân,[135]
l’an 12 d’Alhijra,[136] est aussi celui de la mort d’Abou Bakr Assiddiiq.
L’aureur situe cette mort en l’an 13 de l’hégire, et note 634 en correspondance selon le calendrier dit grégorien.[137]
 ‘omar[138] Ibn Alkhattab va lui succéder.

Les batailles contre les Byzantins :

« Le déclin de l’empire romain à partir du 3ème siècle conduisit les empereurs à le diviser administrativement afin de mieux combattre les menaces qui pesaient sur lui. Mais l’empire romain d’orient prenait de plus en plus d’importance à mesure que Rome périclitait. La chute de Rome[139] [...] consacra définitivement Byzance comme successeur de l’illustre empire défunt. Byzance avait hérité de l’empire romain la province de châm ».[140]
Achchaame[141] se composait de deux provinces : la Grande Syrie[142] et la Palestine.[143]
La marche a commencé par une traversée inimaginable du désert.
Pour arriver le plus rapidement possible, Khaalid Ibn Alwaliide a opté pour le chemin le plus dur à travers un désert que pratiquement personne n’ose emprunter.
« Aller droit au but. S’affranchir des contraintes et des limites. Transgresser les règles rationnelles. Accomplir l’impossible. Soumettre l’espace et le temps, les façonner à sa guise. Quoi mieux que cette traversée héroïque pourrait décrire et résumer le génie de Khâlid, son imprégnation la plus fidèle à l’esprit de l’Islam ? »[144]
La bataille contre les Byzantins pour la prise de Bosraa[145] en Syrie par des combattants musulmans, mettait ces derniers dans une situation très critique face à l’armée ennemie.
« Mais soudain un vent de poussière se souleva à l’est, formant comme une brume épaisse. Des silhouettes apparurent à travers l’horizon saturé de poussière alors qu’un bruit sourd résonnait de plus en plus distinctement. Puis dans une bourrasque, un cavalier perça le mur de sable. I           l galopait droit en direction du champ de bataille à la tête d’une troupe de cavaliers. Il brandissait une épée et galopait à toute allure en direction des Byzantins. : il avait une longue barbe, de larges épaules et... un turban rouge ! Les Byzantins comprirent immédiatement qu’il s’agissait de Sayfollah. Pris de panique, ils arrêtèrent brusquement la charge et une grande partie d’entre eux prit la fuite Ils abandonnèrent le champ de bataille et se replièrent dans la citadelle ».[146]
Les Byzantins vont tenter une autre sortie le lendemain mais « l’armée de Khâlid renforcée par les drapeaux d’Abû ‘Ubayda encercla la ville de Bosra qui ne tarda pas à se rendre ».[147]
Informé des préparatifs de l’armée byzantine à Ajnadine,[148] Khaalid Ibn Alwaliide a décidé d’aller l’affronter.
Et avant le combat, « du haut de son cheval, il galopa tout le long des premières lignes et appelait les soldats au courage et au Jihâd[149] ».[150]
Les premiers affrontements ne furent pas décisifs, mais par la suite, l’armée byzantine a connu la défaite, et l’armée de l’Islam pensait à Damas,[151] « surnommée ʺla perle du Châmʺ pour les richesses de ses temples, la profusion de ses marchés et l’éclat de ses bains publics ».[152]
Après un siège de Damas qui a duré trois mois, et donné lieu à plusieurs affrontements entre l’armée byzantine et l’armée islamique, Khaalid Ibn Alwaliide avec des combattants ont réussi à pénétrer dans Damas pour ouvrir ses portes aux combattants, imposant aux ennemis de courir trouver Abou ‘obayda qu’ils jugeaient bienveillant, pour lui proposer un accord de reddition.
Celui-ci, ignorant le fait d’armes de Khaalid Ibn Alwaliide, a accepté la proposition, et l’armée islamique est entrée dans la ville.
Afin de ne pas revenir sur les engagements pris Abou ‘obayda, il a été mis fin ainsi aux hostilités, à la grande satisfaction de l’armée byzantine et des populations.

LA DESTITUTION DE KHAALID IBN ALWALIID PAR ‘OMAR IBN ALKHATTAAB :

Quelques jours après la prise de Damas, et quelques batailles plus tard, « Abû ‘Ubayda vint à la rencontre de Khâlid pour l’informer d’une triste nouvelle : Abû Bakr [...] était mort.[153] ‘Umar Ibn Al Khattâb a été désigné pour lui succéder à la tête du Califat. Mais les bouleversements ne s’arrêtaient pas là. La première décision qu’Umar avait prise en accédant à la charge suprême était...la destitution de Sayfollaah.
Alors Abû ‘Ubayda lui remit une lettre frappée du sceau du nouveau Calife. Khâlid s’en saisit et la lut, et quand il parvint à la ligne :
ʺEt je te désigne, toi Abû ‘Ubayda général en chef de l’armée islamique en lieu et place de Khâlid Ibn al Walid...ʺ il leva les yeux. [...].
‘Umar demanda au messager qu’il remette cette lettre à Abû ‘Ubayda en personne. Mais le messager arriva au Cham alors que les troupes musulmanes étaient pleinement affairées au siège de Damas. Il ne voulait pas perturber les opérations en cours et se dirigea donc directement vers la tente d’Abû ‘Ubayda où il lui remit le message.
En lisant cette lettre, Abû ‘Ubayda mesura le danger que faisait peser cette nouvelle sur les opérations de siège. Les soldats seraient non seulement bouleversés par la nouvelle de la mort du Calife, mais surtout le changement de commandement affecterait la cohésion des opérations militaires. Äbû ‘Ubayda savait par ailleurs que Khâlid était le plus habilité à mener le siège ; sa destitution altérerait la combativité des mujâhidin.[154]
Pour ne pas perturber l’armée, Abû ‘Ubayda décida donc de dissimuler cette nouvelle jusqu’à l’arrêt total des hostilités, à Damas. Il demanda au messager de garder ces informations secrètes.
Le jour de la prise de Damas, alors qu’il était en pleine dispute avec Khâlid, il s’était encore abstenu de révéler le message d’Umar de peur de diminuer l’image de Khâlid auprès des troupes, comme auprès des ennemis. [...].
Khâlid lut la lettre et s’aperçut en lisant la date mentionnée qu’Abû ‘Ubayda détenait ce message depuis près d’un mois :
- ʺDieu te fasse miséricorde Abû ‘Ubayda. Pourquoi ne m’as-tu rien dit ?ʺ
- ʺJe ne voulais pas contrecarrer tes plans alors que nous étions aux prises avec les ennemisʺ ».[155]
Cette destitution continue encore de susciter des débats et diverses prise de position.
Pourquoi ‘omar Ibn Alkhattaab a décidé de destituer Khaalid Ibn Alwaliide ?
« ‘Umar semblait ne pas apprécier Khâlid depuis l’affaire de Malik Ibn Nuwayra, où il l’avait accusé d’avoir exécuté le chef tribal dans l’unique but d’épouser sa femme. Dès cette époque, il avait milité pour que Khâlid soit démis de ses fonctions. Or, Abû Bakr avait toujours soutenu Khâlid contre tous ses détracteurs et l’avait maintenu à la tête de l’armée malgré les polémiques qu’il suscitait. Pourtant au-delà de ces oppositions personnelles, la décision d’Umar était motivée par d’autres considérations.
Contrairement à Abû Bakr qui laissait à ses généraux une très grande liberté d’action et de larges prérogatives, ‘Umar , de par son caractère s’ingéniait à prévoir et à organiser personnellement les opérations militaires, même s’il se trouvait à des milliers de kilomètres des théâtres d’opération. Il n’aurait donc pas pu s’accommoder de la personnalité de Khâlid, habitué à prendre librement ses décisions sur le terrain. [...].
Enfin, les victoires que Khâlid a remportées lors de ses campagnes contribuèrent grandement à sa popularité au sein de la communauté islamique. ’Umar voulait prouver de la sorte que les triomphes n’étaient pas attachés à sa personne mais que Dieu est bien le Seul Instigateur des victoires et des défaites ‘Umar justifia ainsi sa décision :
ʺJe ne l’ai pas écarté par rancoeur mais parce que les gens l’ont glorifié à l’excès. Je craignais qu’ils remettent en lui tous leurs espoirs et se détournent de la confiance en Dieuʺ ».[156]

LES COMBATS DE KHAALID IBN ALWALIID APRÈS SA DESTITUTION PAR ‘OMAR IBN ALKHATTAAB  :

La destitution de Khaalid Ibn Alwaliide par ‘omar Ibn Alkhattaab, n’a pas mis fin à son rôle. Il a continué auprès d’Abou ‘obayda, à être un élément important de l’armée islamique, en menant des combats contre ses ennemis, même sans être au sommet de la chaîne de commandement.
L’armée byzantine voulant reprendre ce qu’elle a perdu en Syrie, s’est mobilisée de manière impressionnante, imposant à l’armée islamique de se retirer et de gagner, selon la proposition de Khaalid Ibn Alwaliide, la plaine de Yarmouk.[157]
« Par cette stratégie, Khâlid avait ravi aux ennemis l’initiative de la bataille. Le plan des Byzantins les plaçait pour une fois dans une position d’assaillants et leur laissait donc l’avantage. Mais en évacuant le nord de la Syrie et en n’offrant aucune résistance, les musulmans sont parvenus à faire échouer ce plan. Ils ont gardé l’initiative de la guerre en imposant le nouveau théâtre d’opération. Ils ont donc conservé une fois de plus la maîtrise de l’espace ».[158]
La bataille s’annonçait décisive et Abou ‘obayda, connaissant les capacités de Khaalid Ibn Alwaliid, lui demanda d’assumer à cette occasion, le commandement suprême de l’armée islamique.
Khaalid Ibn Alwaliid « décida aussitôt de réorganiser l’armée selon sa méthode favorite : les bataillons. L’armée islamique s’élevait à 40.000 hommes, dont 10.000 cavaliers ; il divisa les fantassins en 36 bataillons de 800 hommes chacun, tout en gardant sous ses ordres les 40000 cavaliers de la force mobile ».[159]
La supériorité numérique des Byzantins était écrasante.[160]
Les affrontements n’avaient rien épargné.
« Á travers le campement ravagé, Khâlid marchait. Enjambant les armes brisées et les provisions éparses, il regardait sous le ciel rouge s’étendre à perte de vue un spectacle de désolation. La quiétude des nuits précédentes avait disparu pour laisser place à l’afflication et à la ruine ; les stigmates de la guerre partout étaient visibles.
Les hommes valides étaient occupés à soigner les blessés et à mettre les cadavres en terre. Aucune section n’avait été épargnée par la bataille. [...].
Après ces années de conquête, les milliers d’hommes et de femmes qui s’étaient joints à la marche, ceux qui avaient voulu détruire l’ordre des idoles et instaurer le règne de la justice, ceux-là devaient-ils peut-être périr en ces lieux ? Les hommes vivent et meurent et il n’est de gloire éternelle que celle du Paradis ».[161]
Le lendemain, cinquième jour de la bataille, les affrontements s’annonçaient encore plus terribles.
« Quand les lueurs de l’aurore apparurent à l’horizon, Khâlid ceignit son épée et revêtit son armure. Il était le glaive de Dieu, invincible. Celui que le Créateur brandissait contre les négateurs. Sous son casque, il disposa sa coiffe de laine rouge, comme il l’avait fait avant chaque bataille, avant chaque combat depuis maintenant sept ans. La bénédiction du Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam le suivait à chacun de ses pas, elle irriguait jusqu'à ses gestes et ses paroles et même le tranchant de son épée vibrait de cette aura mystique ».[162]
Les Byzantins, convaincus de leur supériorité, avaient cependant proposé aux musulmans la signature d’un accord pour que ces derniers se retirent de Châm.
« Quand Khâlid entendit la proposition des Romains, il réalisa que ce qu’il attendait depuis cinq jours était enfin arrivé. Cette proposition de paix, loin de manifester la mansuétude des Byzantins, trahissait en réalité la fatigue insoutenable de leurs soldats et la conscience de leur état-major qu’ils ne pourraient pas livrer aujourd’hui d’autre bataille. Les ennemis tentaient de dissimuler leur peur par une proposition de paix. Il ne fallait pas perdre de temps, ne pas les laisser se reposer. Les Byzantins avaient subi des pertes immenses et malgré les apparences, leur moral était au plus bas. Devant l’insistance de Khâlid, Abû ‘Ubayda céda. Il congédia les messagers byzantins en leur disant :
ʺNous préférons en finir au plus vite !ʺ ».[163]
Il n’y a pas eu de combats le cinquième jour.
Durant le sixième jour et jusqu’à l’aube du septième, la bataille a fait rage.
L’armée d’Héraclius a été vaincue.[164]
« Le soleil de Yarmouk se leva alors sur la plaine. Les premières rayons surgirent de l’horizon et vinrent éclairer les collines dominant Yarmouk. Puis, ils s’engouffrèrent dans les creux, éclairèrent les ravins et les vallons, découvrant les cadavres des Byzantins figés dans un silence éternel. Puis le soleil illumina la plaine et les combattants de Khâlid découvrirent leurs visages, noirs de sang et de poussière. Ils se regardaient les une les autres, encore hagards, incrédules, comme éblouis par leur victoire »[165]
Le prochain objectif était Alqods[166] en Palestine.[167]
Peu de temps après, « Abû ‘Ubayda mit son armée en marche en direction de Jérusalem. Il confia l’avant-garde de 5000 hommes à Khâlid ».[168]
Après quelques attaques et un siège de quatre mois, les responsables de la ville étaient disposés à remettre la ville aux musulmans, à condition que ‘omar Ibn Alkhattaab vienne en personne à Jérusalem.
Ainsi ‘omar Ibn Alkhattaab, le successeur d’Abou Bakr Assiddiiq est arrivé Jérusalem, et signé avec le Patriarche l’accord entérinant la reddition de la ville.[169]
« Khâlid, ‘Amû Ibn Al ‘Âs,[170] Mu’âwiya,[171] et ‘Abd arr-Rahmân Ibn ‘Awf[172] furent des signataires ».[173]
Très vite, Khaalid Ibn Alwaliide s’était engagé dans d’autres combats.
« ‘Umar, qui recevait régulièrement des nouvelles de l’avancée de Khâlid, fut impressionné par son génie militaire ; rien ne semblait pouvoir entraver sa marche triomphale. Il confia a se compagnons :
ʺKhâlid est un vrai chef de guerre ! Que Dieu fasse miséricorde à Abû Bakr qui était bien meilleur que moi pour juger les hommesʺ ».[174]
La marche de Khaalid Ibn Alwaliide se poursuivait.

LA DESTITUTION FINALE DE KHAALID IBN ALWALIID PAR ‘OMAR IBN ALKHATTAAB  :

« Dans sa vie de guerrier, Khâlid avait combattu les plus riches dignitaires perses et byzantins, et les avait battus. Leurs richesses lui étaient revenues ainsi que la part unitaire de butin qu’il touchait au même titre que ses soldats. Depuis son enfance dorée à La Mecque, le jeune homme du clan des Bani Makhzûm avait gardé le goût pour le luxe et le faste et dépensait ainsi ses richesses sans compter. Il avait vu passer entre ses mains des fortunes incommensurables, mais elles s’étaient écoulées entre ses doigts comme le sable fin. Les richesses qu’il avait engrangées après chaque bataille lui suffisaient à peine à vivre jusqu’à la prochaine. Il distribuait généreusement de sa fortune personnelle, des pièces d’or et des joyaux aux soldats méritants et à ceux qui sollicitaient son aide. [...].
Les fortunes qu’il possédait lui permirent de profiter pleinement du raffinement du mode de vie syrien. Les vêtements luxeux, les mets délicieux et les bains constituaient la spécialité du Châm, dont Khâlid ne se privait pas. ‘Umar était au courant de ces agissements, et il honnissait plus que tout l’opulence et la vie légère. Pourtant ce mode de vie faisait partie intégrante de la culture arabe. L’Islam avait remis en cause cela, mais les sommes astronomiques que les musulmans obtenaient les détournaient bientôt de ces valeurs.[175]
Quant aux dons généreux, ‘Umar ne voyait que gaspillage et ostentation là où les Arabes voyaient habituellement générosité et magnificence. Un jour Al A’chaa,[176] le fameux chef de tribu omanais qui avait participé aux guerres d’apostasie et qui fut par la suite gracié par Abû Bakr, se rendit auprès de Khâlid. Cet ancien dignitaire tribal se plaignit de sa condition indigne et demanda à Khâlid de lui venir en aide. khâlid lui offrit 10.000 drachmes en or : une somme considérable. Mais la nouvelle de ce don parvint jusqu’à ‘Umar. Il jugeait que le comportement de Khâlid dépassait les limites, puisqu’il faisait maintenant profiter de sa fortune aux anciens renégats. Il décida de mettre un terme définitif à ces frasques. [...].
Au printemps de l’année 638, alors que Khâlid revenait de l’expédition de Marach,[177] ‘Umar avait éta informé de l’histoire d’Al A’chaa et de la récompense généreuse qu’il avait obtenue. Il écrivit à Abû ‘Ubayda et lui demanda de mettre Khâlid aux arrêts. Des comptes devaient lui être réclamés au sujet de cette affaire. La somme octroyée provenait-elle du trésor commun ou de ses biens personnels ? S’il s’avérait qu’elle provenait des biens collectifs, il devait être démis de ses fonctions et jugé pour corruption. Mais s’il s’agissait de ses biens, ¨Khâlid deveit simplement être suspendu de ses fonctions. [...].
‘Umar comprit qu’il était trop douloureux pour Abû ‘Ubayda de destituer Khâlid. Il décida donc de convoquer Khâlid à Médine pour se charger en personne de cette tâche. [...].
‘Umar désirait infliger à Khâlid une peine exemplaire. Il savait que les dépenses et le luxe seraient des affres terribles pour les musulmans, qu’ils les détourneraient de leur foi et de leurs objectifs. Le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam ainsi avait dit :
ʺCe que je crains le plus pour vous, ce n’est pas l’idolâtrie, mais la richesseʺ.[178]
Il exigea donc que Khâlid paye une amende suffisante pour l’amputer d’une grande partie de ses richesses et mette fin à son train de vie dispendieux ».[179]
De lui-même, Khaalid Ibn Alwaliide a décidé de remettre sa fortune à l’autorité islamique, et de garder pour lui 60.000 dirhams, et de quitter l’Arabie.
« Il s’installa à Homs[180] avec sa famille et y vécut les quatre dernières années qu’il lui restait à vivre.
Cette destitution fut malgré tout mal acceptée par beaucoup de musulmans qui voyaient en Khâlid un héros incomparable.
Des années plus tard, les gens parlaient encore de cette affaire.
Un jour qu’Umar revenait sur cette destitution pour justifier son jugement, Abû ‘Amrû Ibn Hafs[181] l’interrompit :
ʺTu n’as pas à t’excuser ‘Umar. Seulement, tu as déposé l’étendard que le Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam avait élevé et tu as regainé l’épée que Dieu avait brandie ! ». [...].
Après avoir longuement réfléchi, Khâlid reconnut les qualités morales dont le successeur du successeur du Prophète sallaa Allaah ‘alay wa sallam était paré. Ainsi dit-il un jour à son ami Abû ad-Dardâ’[182] qui venait lui rendre visite :
ʺLouange à Dieu qui a décrété la mort d’Abû Bakr, que j’aimais pourtant plus qu’Umar et louange à Dieu qui avec le temps m’a fait apprécier ‘Umar également. Quand ‘Umar ne sera plus de ce monde, je pense que de terribles événements se produiront ». [...].
Au crépuscule de sa vie, Khâlid ne détenait plus que son cheval, ses armes et son bouclier. I l ordonna qu’ils soient confié à ‘Umar après sa mort, pour qu’ils servent l’armée islamique de nouveau. [...].
Celui qui avait passé sa vie dans le tumulte assourdissant des batailles, rendit l’âme[183] dans la quiétude d’une matinée de Ramadan[184] ».[185]
  
BOUAZZA



[1] Livre sur la vie de khaalid Ibn Alwaliid (Khalid Ibn Al Walid), nommé aussi Sayf Allaah (le Glaive d’Allaah, l’Épée d’Allaah).
[2] A.S. Al-Kaabi, Éditions Nawa, Paris, 4ème édition, 2018 (la première édition date de 2009, selon le calendrier dit grégorien).
Abû Soleiman al-Kaabi (Abou Solaymaane Alka’bii).
[4] Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Préface, page 3.
[5] Préface, page 5.
[6] Omma, oumma, communauté,matrie.
Il s’agit en Islaam de la communauté des croyants et des croyantes (almouminoune wa almouminaate).
[7] L’Islaam.
[8] Préface, page 7.
[9] Abou sofyaane Khaalid Ibn Alwaliid Ibn Almaghiira Almakhzoumii (le ʺrʺ roulé).
Banii Makhzoume était un des clans de la tribu de Qoraïch (le ʺrʺ roulé).
Son père, ‘abd Achchams Alwaliid Ibn Almoghiira, farouche ennemi de l’Islaam, est mort mécréant.
C’est de lui qu’il s’agit dans Alqoraane (Le Coran), sourate74 (chapitre 74), Almodaththir (le ʺrʺ roulé), aayate 11 à aayate 26 (verset 11 au verset 26).
[10] 597, 593 selon d’autres sources (à Makka).
[11] Alhijra (le r roulé), l’hégire, l’émigration, l’exil qui marque le départ de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix de Makka (La Mecque), chassé par les ennemis de l’Islaam et l’arrivée à Yathribe, Yatribe (le r roulé), devenue Almadiina Médine).
Alhijra marque le point de départ, l’an 1 d’alhijra, selon le calendrier des croyants et des croyantes (cet an 1 correspond à 622 selon le calendrier dit grégorien).
[12] 612.
[13] Makka.
[14] Yatribe (le ʺrʺ roulé) qui va devenir Almadiina, Médine.
[15] Le r roulé.
Voir Alqoraane (Le Coran), sourate3 (chapitre 3), Aal ‘imraane (le ʺrʺ roulé), La Famille d’Imraane, sourate 8 (chapitre 8), Alanefaal, Le Butin.
Le mois de ramadaane (le ″r″ roulé) de l’an 2 d’Alhijra (624) a été marqué par la bataille de Badr qui illustre la détermination des croyants et des croyantes à affronter l’ennemi d’Allaah, à lui résister, et à le battre, en dépit de sa prétendue ʺpuissanceʺ.
[16] Ohod, du nom de la montagne.
Voir Alqoraane (Le Coran), sourate3 (chapitre 3), Aal ‘mraane (le ʺrʺ roulé), La Famille d’Imraane.
[17] Almojaahidiine, pluriel de Mojaahiid, du mot jihaad.
[18] Almohaajiroune wa Alaneçaar (les ʺrʺ roulés).
Les Mohaajiroune et les Aneçaar.
Les exilés, les émigrés persécutés à Makka, chassés parce qu’ils ont adhéré à l’Islaam, et les disciples, les partisans de Yathribe, ceux et celles qui, en adhérant à l’Islaam, ont décidé d’accueillir Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, dans leur cité, en l’assurant de leur protection.
[19] A.S. Al-Kaabi, Sayfollah, Éditions Nawa, Paris, 4ème édition, 2018, p. 59-60.
[20] 627.
Dite bataille de la tranchée, ou bataille du fossé (ghazwate alkanedaq) en raison de la tranchée creusée, sur proposition de Salmaane Alfaariçiyy (le ʺrʺ roulé) pour faire arrêter l’avance des agresseurs des musulmans.
Voir Alqoraane (Le Coran), sourate 33 (chapitre 33), Alahzaab, Les Coalisés.
[21] L’auteur ne traite pas de la bataille de Khaybar (le ʺrʺ roulé).
[22] Ibraahiim sur lui la bénédiction et la paix (le ʺrʺ roulé).
[23] Banou Ghatafaane, tribu installée à l’époque au Nord d’Almadiina.
[24] A.S. Al-Kaabi, op.cit, p. 87-90.
[25] Le ʺrʺ roulé.
le petit pèlerinage.
[26] 628.
[27] Solh alhoudaybiyya, traité de Hudaybiya en 628.
[28] An 7 d’alhijra, 629.
[29] Le ʺrʺ roulé.
‘omar Ibn Alkhattaab (la première lettre du prénom ‘omar c’est le lettre ‘ (‘iine) qui n’existe pas dans l’alphabet français, et non la lettre o (qui n’est donc pas écrite ici en lettre majuscule) devenu plus tard le chef de la communauté des croyants et des croyantes, après Abou Bakr Assiddiiq.
Après Abou Bakr Assiddiiq (le ʺrʺ roulé) et‘omar Ibn Alkhattaab, il y a eu ‘othmaane Ibn ‘affaane et ‘aliyy Ibn Abii Taalib.
Ce sont les quatre chefs de l’État des croyants et des croyantes, dits alkholafaa-e arraachidoune(le ʺrʺ roulé), les successeurs bien guidés.
Ils étaient, tous les quatre des compagnons de Mohammad, l’ultime prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
[30] Le ʺrʺ roulé, tribu de Qoraych.
[31] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 103.
[32] Allaah.
[33] Alqoraane (Le Coran), sourate 48 (chapitre 48), Alfath, La Victoire Éclatante, Le Succès.
Suite à la violation du pacte par les mecquois, les musulmans ont conquis La Mecque en 630.
[34] An 7 d’alhijra, 629.
[35] Al’omra (le ʺrʺ roulé).
Les mecquois s’attendaient à les voir dans un état de misère, de dénuement, de faiblesse, d’épuisement et autres, comme la rumeur en avait été répandue par les ennemis d’Allaah.
Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, et les autres croyants et croyantes, en dépit d’un voyage de centaines de kilomètres dans les dures conditions de l’époque, ont accompli les tournées prescrites autour d’Alka’ba (attawaaf, circumambulation) dans une discipline, un recueillement, une force, un élan, une vivacité, une ardeur, un enthousiasme et une foi magnifiques.
Parmi les sept tournées prescrites, les trois premières ont été accomplies d’un pas vigoureux, décidé, accéléré, rapide (harwala) démentant tous les ʺpronosticsʺ malveillants des ennemis du Seigneur des univers.
Les quatre tournées suivantes ont été accomplies lentement, toujours avec assurance, détermination et reconnaissance envers le Créateur.
Les sept tournées prescrites continuent d’être accomplies ainsi par ceux qui le peuvent.
Les femmes ne sont pas tenues de recourir à alharwala (le ʺrʺ roulé).
[36] L’ignorance du Message d’Allaah, aljahl.
[37] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 105.
[38] Le ʺrʺ roulé.
‘ikrima Ibn abii Jahl ((la première lettre du prénom ‘ikrima c’est le lettre ‘ (‘iine) qui n’existe pas dans l’alphabet français, et non la lettre i (qui n’est donc pas écrite ici en lettre majuscule).
Le fils d’Abou Jahl.
Son père, ‘amr Ibn Hichaame Ibn Almoghiira (les r roulés), surnommé Abou Jahl (le père de l’ignorance).
Il s’attaquait à Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, l’injuriait et l’avait même blessé en le frappant.
Il était l’un des pires opposants à l’Islaam.
Cet ennemi d’Allaah qui rêvait d’en finir avec la résistance des croyants et des croyantes, a été tué par les résistants et les résistantes de l’Islaam, conduits par Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, lors de la bataille de Badr.
‘Ikrima son fils était, comme lui, un farouche opposant à l’Islaam qu’il combattait.
Lorsque les musulmans avaient libéré la Mecque, il avait bénéficié du pardon accordé aux ennemis du Prophète sur lui la bénédiction et la paix.
Il avait alors adhéré à l’Islaam.
[39] Mohammad sur lui la bénédiction et la paix.
[40] A.S. Al-Kaabi, ibid, P. 107.
[41] Ilaah.
[42] Laa Ilaah illaa Allaah, Mohammad Raçoul Allaah (le ʺrʺ roulé).
Achchahaada, premier pilier de l’adhésion à l’Islaam.
[43] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 109.
[44] Gazwate Moatta, en 629.
[45] Banii Ghassaane.
[46] L’Empire byzantin dit Empire romain d’Orient.
[47] Zayd Ibn Haaritha, Ja’far (le ʺrʺ roulé) Ibn Abii Taalib (Le frère de ‘Aliyy), ‘Abd Allaah Ibn Rawwaaha.
[48] Almojaahidoune
[49] L’armée mobilisée à cet effet par les Byzantins était estimée à 100.000 hommes, auxquels s’ajoutait l’armée levée par leurs alliés, estimait également à 100.000 hommes.
[50] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 114-115.
[51] Banii Bakr (le ʺrʺ roulé).
[52] De Qoraych (le ʺrʺ roulé).
[53] Banou Khozaa’a.
[54] Voir note 36 en bas de page.
[55] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 117.
[56] Le ʺrʺ roulé, ramadan.
Le 10 du mois de ramadaane.
[57] 630.
[58] Abou sofyaane Ibn Harb (le ʺrʺ roulé).
Ennemi de l’Islaam, à la tête de la tribu de Qoraych, chef des mecquois.
Père de Mo’aawiya (Moawiya, premier calif des Ommeyyades).
[59] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 120.
[60] Voir Alqoraane (Le Coran), sourate 48 (chapitre 48), Alfath, La Victoire Éclatante, Le Succès.
[61] Safwaane Ibn Ommayya Ibn Khalaf.
Il a hérité de son père la haine de l’Islaam qu’i a combattu.
Lorsque les musulmans avaient libéré la Mecque, il avait bénéficié du pardon accordé aux ennemis du Prophète sur lui la bénédiction et la paix.
Il avait alors adhéré à l’Islaam.
[62] Alqoraane (Le Coran), sourate17 (chapitre 17), Alisraa-e (le ʺrʺ roulé), Le Voyage Nocturne, aayate 81 (verset 81).
ʺEt dis : ʺLa Vrai est venue et faux a disparu. Le faux est destiné à disparaîtreʺ.
[63] L’auteur qui note en bas de page que ʺla garde du Temple était confiée à une famille qui possedait les clefs en or de la Ka’ba, et l’abreuvage du pèlerinage était l’eau de Zam-zam distribuée aux pèlerins. Ces deux pratiques sont les seules que le Prophète a conservées de l’époque d’avant dans la gérance du Temple de la Ka’baʺ.
[64] Aadame, Adam sur lui la bénédiction et la paix.
[65] ʺÔ humains ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle et avons fait de vous des peuples et des tribus afin que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous auprès d’Allaah est le plus pieuxʺ.
[65] Alqoraane (le Coran), sourate 49 (chapitre 49), Alhojoraate (le r roulé), Les Chambres, aayate13 (verset13).
[66] ʺIl dit : ʺPas de récrimination contre vous aujourd’hui ; qu’Allaah vous pardonne ; c’est Lui Le plus Miséricordieux des miséricordieuxʺ.
Alqoraane (le Coran), sourate 12 (chapitre 12), Yousof, Joseph, aayate92 (verset92).
[67] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 124-125.
[68] ‘ozza, une des plus importantes idoles, avec allaate et manaate.
[69] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 130.
ʺSeigneur je suis innocent de ce qu’a commis Khaalidʺ.
[70] Al’abbaas Ibn ‘abd Almottalib, oncle paternel du Prophète sur lui la bénédiction et la paix.
Opposé à l’Islaam, il avait fini par y adhérer.
[71] Sa’d Ibn ‘obaada Ibn Daliim.
Il faisait partie des Aneçaar et a participé à toutes les batailles avec le Prophète sur lui la bénédiction et la paix.
permisʺ.
[72] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 125 à 128.
[73] Hawaazine.
[74] Thaqiif.
[75] Banou Saliime.
[76] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 133.
[77] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 134.
[78] Ghazwate Honayne du nom de la localité, sur le chemin de Taaif.
An 8 d’alhijra (630).
Voir Alqoraane (le Coran), sourate 9 (chapitre 9), Attawba, Le Repentir.
[79] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 135-136.
[80] Sourate Attawba.
[81] Tholaqaa-e.
[82] L’endurance, assabr (le ʺrʺ roulé).
[83] Malik Ibn ‘awf Annasrii (le ʺrʺ roulé).
Chef de la tribu de Hawaazine.
[84] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 136 à 138.
[85] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 139.
[86] Ghazwate Tabouk.
An 9 d’alhijra (630).
Au nord du Hijaaz. (Hijaaz : région ouest de la péninsule arabe, zone montagneuse formée par les montagnes du Hijaaz).
Voir Alqoraane (le Coran), sourate 9 (chapitre 9), Attawba, Le Repentir.
[87] Allaah.
[88] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 141.
[89] Dans la région de Doumate Aljandal.
[90] L’utilisation de ce terme n’écarte pas d’autres appellations.
[91] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 143.
[92] Le ʺrʺ roulé.
[93] Yemen.
[94] Khaalid Ibn Alwaliid a séjourné plusieurs mois au Yamane, et a participé à l’enseignement de l’Islaam.
[95] 10 d’alhijra.
[96] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 146.
[97] Allaah.
[98] ʺAujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et J’ai accompli sur vous Mon bienfait et J’ai agréé pour vous l’Islaam comme religionʺ.
Alqoraane (le Coran), sourate 5 (chapitre 5), Almaa-i-da, aayate 3 (verset 3).
[99] Il est mort le 12 rabii-e (le ʺrʺ roulé) alwwal de l’an 11 d’alhijra (632).
ʺInnaa lillaah wa innaa ilayh raaji’ouneʺ (Nous sommes à Allaah et à Lui nous retournons).
Alqoraane (Le Coran), sourate 2 (chapitre 2), Albaqara (le ″r″ roulé), La Vache, aayate 156 (verset 156).
[100] Assiddiiq, le véridique.
[101] Khaliifa, calife.
[102] Allaah.
[103] L’auteur note en bas de page :
Dans une autre version : ʺJ’élèverai celui que vous méprisez et j’abaisserai celui que vous admirezʺ. Cette idée est un élément essentiel de l’enseignement du Prophète et de l’Islam. L’ordre social et l’ordre de Dieu ne sont pas compatibles. Ils sont même antagoniques.
ʺL’ordre des  hommes n’est pas celui de Dieu, et les critères infondés de prestige et de valorisation sociale n’ont pas lieu d’être dans une société islamique où la piété constitue la seule noblesse légitimeʺ
Page 159.
[104] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 158.
[105] Ousama, Oçaama.
Fils de Zayd Ibn Haarith, tué à la tête de l’armée de l’Islaam lors de la bataille de Moata.
Son jeune âge, une vingtaine d’années, a soulevé des critiques, mais le commandement ne lui a pas été retiré car en Islaam, l’important c’est la foi et les valeurs qui en découlent.
[106] ʺSayf Allaahʺ.
[107] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 166.
[108] ‘amrou Ibn Al’aas (le ʺrʺ roulé).
[109] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 167.
[110] Tulayha Ibn Khuwaylid.
[111] Banou Assad.
[112] Ghatafân.
[113] Malik.
[114] Layla, laïla, Leila.
[115] Qui va succéder à Abou Abakr Assiddiiq à la mort de celui-ci.
[116] Diyya, addiyya.
[117] L’auteur note en bas de page :
ʺDya ou prix du sang est dans le droit islamique le dédommagement pécunière que le meurtrier doit verser à la famille de la victime, si cette dernière le sollicite. Le montant du dédommagement est fixé par la loi islamiqueʺ.
A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 184.
[118] Musaylima.
[119] Musaylima alkaddaab, le menteur, l’imposteur qui, avant même la mort du Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam, prétendait être un prophète.
Á la mort du Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam, les soulèvements se multipliaient, les foyers insurrectionnels ne manquaient pas, les rebellions augmentaient, les apostats, les renégats, les faux prophètes organisaient des attaques armées et défiaient l’autorité des musulmans.
Beaucoup rejetaient l’obligation d’Azzakaate, le prélèvement purificateur (impôt dit aumône légale), et pensaient qu’Abou Bakr, considéré comme faible, ne faisant pas le poids, allait se soumettre aux revendications des uns et des auteres.
Mais Abou Bakr, qui a toujours été d’une grande détermination, dont la générosité n’a rien à voir avec la faiblesse, et dont l’immense piété est une force, a fait face avec un courage impressionnant, à toutes les tentatives visant à fragiliser l’autorité de l’Islaam.
[120] Yamama, Yamamah.
[121] Saja.
[122] L’esclave que les idolâtres de Makka avaient chargé, à la bataille d’Ohod, de tuer Hamza, l’oncle paternel du Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam, en lui promettant la liberté.
Se rendant auprès du Prophète sallaa Allaah ‘alayh wa sallam après la libération de Makka, il avait témoigné de son adhésion à l’Islaam, il a été pardonné.
Soldat dans l’armée musulmane, toujours envahis de remords d’avoir utilisé sa lance pour tuer Hamza, il s’était juré de l’utiliser contre les ennemis de l’Islaam, et c’est avec sa lance qu’il a tué Maalik l’imposteur.
[123] Beaucoup de croyants connaissant Alqoraane par coeur, sont morts dans ses combats, suscitant la réflexion sur la nécessité, et l’urgence de rassembler le Message d’Allaah, et de veiller sur sa protection.
[124] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 212.
[125] Yamaama.
[126] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 241.
[127] Al’iraaq.
[128] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 251-252.
[129] Pour qui les Arabes étaient méprisables, traités avec arrogance.
Des tribus arabes étaient soumises et servaient l’Empire perse qui utilisait des bédouins arabes comme soldats.
[130] Ma’rakate dhaate assalaasil (le ʺrʺ roulé).
[131] Hormoz (le ʺrʺ roulé).
[132] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 338-339.
[133] Abou ‘obayda Ibn Aljarraah (le ʺrʺ roulé).
L’auteur rappelle que le Prophète Sallaa Allaah ‘alayh wa sallam, avait dit un jour de ‘obayda :
ʺChaque nation a son garant et le Garant de la nation islamique est Abû ‘Ubaydaʺ.
Et l’auteur note en bas de page :
Hadîth rapporté par Bukhâri et Muslim, selon le témoignage d’Anas Ibn Malik.
Il fut dès lors surnommé ʺGarant de la nationʺ (Amîn al umma), il faisait en outre partie des dix promis au Paradis de leur vivant.
[133] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 382.
[134] Mouthannaa Ibn Haarithaa (le ʺrʺ roulé).
[135] Abou solaymaane.
Abû Sulaymân, note l’auteur en bas de page, qui signifie ʺpère de Sulaymânʺ était le nom de guerre de Khâlid. L’un de ses fils s’appelait en effet Sulaymân. Abû Bakr avait l’habitude de l’appeler ainsi dans ses correspondances.
A.S. Al-Kaabi, ibid, p.359.
[136] 634.
[137] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 444-445.
[138] Le ʺrʺ roulé.
La première lettre du prénom ‘omar c’est le lettre ‘ (‘iine) qui n’existe pas dans l’alphabet français, et non la lettre i (qui n’est donc pas écrite ici en lettre majuscule).
Compagnon de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Lorsque, à la mort d’Abou Bakr Assiddiiq, la désignation de ‘omar Ibn Alkhattaab pour lui succéder  à la tête de l’État a eu lieu, ‘omar Ibn Alkhattab, tout en acceptant de servir et d’assumer ses responsabilités, n’a pas manqué de s’interroger sur la politique à suivre afin d’assurer au mieux sa fonction dans le respect du Message d’Allaah et des enseignements de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Il a exprimé en public sa crainte devant cette lourde tâche et sa peur de faillir à son devoir vis à vis des croyants et des croyantes.
Dans l’assistance, des personnes l’ont rassuré et lui ont fait savoir que tout manquement à sa mission serait combattu, au besoin par les armes.
Après les avoir écoutés, ‘omar a remercié Allaah qui a fait de lui un membre de cette prodigieuse Omma (matrie, communauté) d’Alqoraane et d’Assonna (du Coran et de la pratique de l’ultime Prophète et Messager, Mohammad sur lui la bénédiction et la paix, chargé par Allaah de continuer et de finir la Mission confiée aux Prophètes et aux Messagers précédents, sur eux la bénédiction et la paix).
Après Abou Bakr Assidiiq et‘omar Ibn Alkhattaab, il y a eu ‘othmaane Ibn ‘affaane et ‘aliyy Ibn Abii Taalib (‘Ali).
Ce sont les quatre chefs de l’État des croyants et des croyantes, dits alkholafaa-e arraachidoune″, les successeurs bien guidés (les ʺrʺ roulés).
Ils étaient des compagnons de Mohammad, l’ultime prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
[139] 476.
[140] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 348.
[141] L’auteur qui écrit que le Châm, littéralement ʺle Nordʺ en arabe ancien, note en bas de page qu’il signifie en réalité ʺà gaucheʺ se rapprochant de Chamal), à gauche de La Mecque, par opposition au Yemen, littéralement ʺà droiteʺ, ʺau sudʺ. Mais dans nombre de cultures -gauche et nord- ainsi que -droite et sud- sont associés. Ainsi le mot ʺnordʺ en français provient de ʺnerʺ qui signifiait aussi dans les langues indo-européennes primitives ʺà gaucheʺ.
A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 347.
[142] Souryaa (le ʺrʺ roulé).
[143] Filitiine.
[144] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 371.
[145] Bosra (le ʺrʺ roulé).
[146] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 380.
[147] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 383.
[148] Ajnadayne.
[149] Aljihaad.
Sur ce terme que certains et certaines ne cessent d’utiliser depuis des lustres pour alimenter et entretenir la haine contre les croyants et les croyantes, l’auteur note en bas de page :
Jihâd signifie littéralement ʺeffortʺ, sacrifice, don de soi, qu’il soit physique ou financier :
ʺCombattez pour la cause de Dieu avec vos biens et vos personnesʺ (Coran 9/41).
A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 383.
[150] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 392.
[151] Dimachq.
[152] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 407.
[153] Selon l’auteur, il est mort en l’an 13 d’Alhijra.
D’après d’autres sources, c’est en l’an 12.
[154] Mojaahidiine, combattants (du mot jihaad).
[155] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 445 à 448.
[156] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 449- 450.
[157] Alyarmouk (le ʺrʺ roulé).
[158] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 486.
[159] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 493.
[160] Armée estimée à plus de 120.000 hommes.
[161] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 523.
[162] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 525.
[163] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 526.
[164] An 15 d’Alhijra (636).
[165] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 535.
[166] Jérusalem.
[167] Filistiine.
[168] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 538.
[169] En 637.
[170] ‘amrou Ibn Al’aas (le ʺrʺ roulé).
[171] Mo’aawiya.
[172] ‘abd Arrahmaane Ibn ‘awf (le ʺrʺ roulé).
[173] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 544.
[174] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 546.
[175] ʺValeursʺ du luxe, de l’opulence, de la vie légère.
[176] Ala’chaa.
[177] (le ʺrʺ roulé).
[178] L’auteur note en bas de page :
Hadîth rapporté par ‘Abd Allah Ibn ‘Amr dans le recueil authentique de Bukhâri.
(Hadiite rapporté par ‘Abd Allaah Ibn ‘Amr dans Sahiih Albokhaarii, les ʺrʺ roulés).
[178] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 557.
[179] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 552à 558.
[180] En Syrie.
[181] Abou ‘Amro Ibn Hafs (le ʺrʺ roulé).
[182] Abou Addardaa-e. (le ʺrʺ roulé).
[183] L’auteur note en bas de page :
Les sources ne mentionnent pas la date exacte de sa mort mais il semblerait qu’il soit mort à la fin de l’année 20 soit au Ramadan de l’été 642.
[183] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 565.
[184] Le mois de ramadaane (le ʺrʺ roulé), le mois du jeûne en Islaam.
. [185] A.S. Al-Kaabi, ibid, p. 559- 563- 564- 565.