mardi 28 novembre 2017

NOSTALGIE DOULOUREUSE ET SEREINE


La voix d’un homme retentit.
«Ce qu’il chanta [...] c’était la fin de nos maux et de nos pauvres petits problèmes, la nostalgie douloureuse et sereine à la fois de cette autre vie qui était la nôtre et vers laquelle nous étions destinés à retourner tous, vainqueurs et vaincus, accomplis ou à l’état larvaire, fidèles et athées, de par la Toute Miséricorde de Dieu.[1] C’était cela qu’il y avait dans la voix de cet homme qui chantait.[2] [...]. Quand il arrivait à la fin d’un verset, il marquait une pause –et cela était ainsi : une explosion de ferveur. Et, tant qu’il chantait, c’était ainsi : un désert où un homme chantait sa foi. Et la voix modulait, montait, changeait de registre, devenait tragique, devenait un élan, puis tombait sur nos têtes comme un vol de mouette, légère et paisible, presque un souffle. [...]. La paix, la vérité de toujours étaient en lui, dans sa voix – alors que tout croulait autour de lui et sur les continents.»[3]



[1] Allaah.
[2] Qui psalmodiait Alqoraane (le ʺrʺ roulé), Le Coran.
[3] Idriis Achchraaïbii (les ʺrʺ roulés), Driss Chraïbi, succession ouverte, Paris, Denoël, 1962.
Je ne fais que reprendre ce que j’ai déjà cité.

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