En
ce début du mois de septembre 2015,[1] la
publication par le quotidien britannique « The Independent », de la
photo[2] de la
dépouille d’un enfant mort en mer, comme des milliers d’autres personnes qui
tentent, depuis un certain temps déjà, d’atteindre d’autres rivages, semble
avoir provoqué « une certaine émotion », face à « l’afflux des
migrants ».
Depuis
longtemps , bravant tous les dangers, des milliers de personnes, hommes,
femmes, et enfants, fuyant les horreurs des pays d’origine, tentent d’arriver en
Europe et d’y rester, en dépit de l’hostilité dont elles sont l’objet, et qui
ne date pas d’aujourd’hui.
Ce « processus
migratoire » ne cesse de mettre en relief certaines conséquences des
méfaits du système colonialo-impérialo-sioniste qui a semé, et qui sème encore,
l’oppression partout.
En
arabe, les personnes qui prennent la mer pour atteindre l’Europe sont appelés
« lhrraaga ».[3]
Les
« brûleurs ».
J’en
ai déjà parlé, mais ce n’est pas la première fois que je reprends ce dont j’ai
déjà palé.
Ce
sont généralement des personnes qui tentent, à bord d’embarcations de fortune,[4] de
quitter l’Afrique,[5]
pour atteindre l’Europe[6] où ils
sont considérés, lorsqu’ils y arrivent,[7] comme
« clandestins ».[8]
« Brûleurs »
parce que avant de se lancer dans cette tentative d’atteindre des côtes
européennes, ils brûlent tous les documents qui peuvent permettre de les
identifier et donc de les expulser vers les pays de départ.
Des pays où sévissent des régimes fondés sur
l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice,
la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression,
l’exploitation, le viol, la torture, l’enfermement, la négation de l’être
humain.
Avec
ces régimes, pour les populations qui y subissent les horreurs, l’Afrique[9] est un
bagne, un continent où la merde gicle et dégouline de partout.
Nauséabonde.
L’esclavage
a fait des ravages.
Le
colonialisme n’a rien épargné.
Le
système colonialo-impérialo-sioniste continue d’alimenter, d’entretenir et de
répandre les ordures et la pourriture.
Les
régimes mis en place par ce système, sont tenus de tout mettre en œuvre afin de
servir les intérêts de leurs employeurs.[10]
Ces
employeurs, qui connaissent mieux que quiconque leurs employés et qui
n’ignorent rien de leurs pratiques, savent qu’ils sont assoiffés de sang,
d’argent et de vices, qu’ils sodomisent et massacrent des hommes, violent,
méprisent, humilient et tuent des femmes, s’adonnent à la pédophilie et font
disparaître des enfants.
Ce
qui a été appelé « l’indépendance dans l’interdépendance »,[11]
« la révolution » ou la fin de l’apartheid, n’a pas débarrassé les
« indigènes » de l’asservissement, des persécutions, de l’oppression,
de l’exploitation, de l’arbitraire, des enfermements, des tortures, des
humiliations, des vexations, des injustices et autres.
Les
criminels mis à la « tête » des « États » dits
« indépendants » ont des comptes bancaires partout, des lingots d’or,
des pierres précieuses, des bijoux de grande valeur, des fermes modèles, des
haras, des propriétés immobilières sans nombre, des résidences dans les
« grandes capitales » et au bord de « plages pour
milliardaires », des palaces, des tableaux de peintres de renom, des
cabarets, des boîtes de nuit, des salles de jeu, des restaurants, des voitures
luxueuses, des avions, des bateaux.
Ils
affament et détruisent avec l’appui de leurs employeurs, investissent dans les
lieux de la débauche, se font livrer par vols entiers des débauchés dits stars,
artistes et autres, des alcools et des drogues à profusion, des mets pour
« civilisés » que les « barbares » ne connaissent même pas
de nom, raffolent de sexe sans frontières et de partouzes.
Ils salissent et souillent tout, recourent à la
dépravation, à la censure, aux usurpations, aux falsifications, aux trafics,
aux trahisons, aux tromperies, aux tricheries, aux enlèvements, aux
séquestrations, aux emprisonnements, aux supplices, aux liquidations, aux
tueries, aux massacres et autres à des degrés inimaginables.
Les
« empires coloniaux » ont peut-être disparu, mais pas les effets du
colonialisme.
Le
système colonialo-impérialo-sioniste a imposé à des populations entières de par
le monde de chercher des moyens de subsistance dans des conditions, le plus
souvent, atroces.
Beaucoup
parmi elles, rurales, se sont trouvées dans des faubourgs de villes nouvelles
coloniales, contraintes de s’adapter à des modes de survie dans des
bidonvilles.
Ces
populations ont connu la transplantation forcée dans leur pays d’origine, avant
qu’elles ne soient poussées à le quitter parfois pour fournir la main d’œuvre,
taillable et corvéable à merci, dont les métropoles avaient besoin.
Le
processus migratoire ne peut pas être compris en occultant l’histoire de la
transplantation d’êtres de sociétés rurales, d’êtres colonisés, maintenus dans
l’ignorance, dépossédés, sans moyens, dans des sociétés industrialisées qui par
de multiples mécanismes ont imposé et imposent leur domination.
Les
pays d’Afrique[12]
restent pour les employeurs des réserves de matières premières et de main
d’œuvre, des marchés pour tout écouler, des points stratégiques pour les
militaires, des terrains d’expérimentations des armements, des lieux de
pédophilie et autres « loisirs pour touristes », des dépotoirs multiples
et variées et des décharges d’immondices.
Ces
pays sont dotés d’une armée et d’une police très opérationnelles pour les
oppressions et les massacres des populations.
À cet effet, le système
colonialo-impérialo-sioniste leur vend les armes nécessaires et se charge de la
formation.
Ces
armes sont vendues au prix fort par ce trafiquant, qui alimente, oriente,
entretient et contrôle les conflits armés entre ses employés.
Doté
d’avions bombardiers des plus performants dans les exterminations, d’une flotte
maritime pour les agressions, d’innombrables chars de carnage, de missiles,
d’équipements militaires les plus récents, d’armements sophistiqués, d’armes
nucléaires, le système colonialo-impérialo-sioniste répand la terreur.
Dans
ce domaine, une certaine « préséance » est reconnue à la France en
Afrique, qu’elle continue de considérer comme sa « chose ».[13]
Depuis
un certain temps, l’Europe ne veut plus que ces « hrraaga » émigrent
pour atteindre « la forteresse ».
Elle
fait tout afin d’empêcher leur venue, mais ces « brûleurs » sont
décidés à tout faire pour s’évader du bagne des pays d’origine.[14]
Ils
n’ont rien à perdre.
Ils
continuent de mourir pour fuir ce qu’ils ne peuvent plus supporter.
Afin
de les contenir, l’Europe verse des sommes énormes à ses employés [15] pour
qu’ils usent de tous les moyens de rétention.
Par
ailleurs, en plus des possibilités illimitées de chaque État d’Europe, l’Union
Européenne a mis en place une force[16] avec
des avions, des hélicoptères, des navires et autres, destinés à renforcer
« la forteresse ».
Mais
rien n’arrête « lhrraga » :
Ni
les naufrages au large de l’île italienne de Lampedusa et ailleurs qui ont
entraîné la mort de centaines de personnes, qui s’ajoutent aux milliers
d’autres naufragés[17] dans la
mer contrôlée par cette Europe où ils rêvaient de survivre plus décemment que « chez
eux ».
Les
criminels installés à la « tête » des « États » d’Afrique
s’en foutent bien sûr.
Complètement, et recourent au pire.
Tout
cela est noyé bien sûr.
Les
imposteurs, à l’œuvre depuis des lustres, ont toujours usé d’une diarrhée
verbale pour camoufler leurs crimes.
Des
mots qui alimentent et entretiennent le faux.
Gonflés
d’orgueil et d’arrogance, ils répandent leur diarrhée.
Ils
donnent des leçons qu’ils ne s’appliquent pas à eux-mêmes.
Sèment
les tromperies et toutes les horreurs selon l’étable de leur loi.[18]
Veulent
imposer leur « Histoire », avec hache majuscule, pour décapiter la
Vérité.
Ils
font semblant de « s’offusquer » des effets de ce dont ils sont la
cause.
Les coups les plus inimaginables sont montés.
Les manipulations les plus incroyables sont pratiquées.
Les mensonges les plus éhontés sont servis.
Les hommes, les femmes et les enfants qui continuent
d’arriver en Europe,[19] ne sont
pas différens de ce qui a été décrit il y a des décennies :
« Ils
avaient le pas pesant, les bras ballants et la face effarée. Ceux qui
s’arrêtaient pour les voir passer fermaient brusquement les yeux, en une minute
de doute intense et subit, où l’origine et la fin conventionnelles de l’homme
étaient vélocement révisées, les classifications des règnes et les métaphysiques
mises à bas et échafaudées de nouveau comme un château de cartes sur leurs
mêmes fondements et suivant la même systématique […] ils ouvraient les
yeux : la faillite de la civilisation, sinon de l’humanité, qu’ils avaient
vu défiler vêtue de fripes, ou, à tout le moins, des fripes emplies de
néant ».[20]
BOUAZZA
[1]
Selon le calendrier dit grégorien.
[2]
Largement reprise par divers médias, ce qui ne signifie nullement que par je ne
sais quel miracle, les médias ont subitement modifié leurs attitudes souvent
hostiles à ces populations.
[3]
Lhrraaqa, alharraaqa (hrraaga, hrraaqa) pluriel de lhrraag, alharraag (hrraag,
harraaq) du verbe ″haraqa″ en arabe, qui signifie brûler (les ″r″
roulés).
[5]
Et des pays situés ailleurs.
[7]
Ce qui n’est pas toujours le cas.
Et avec ce phénomène, la mer devient synonyme de
cimetière pour beaucoup de familles.
[9]
Et des pays situés ailleurs.
[10] Qui parfois s’en débarrassent, pour les remplacer par
leurs semblables en ayant recours à un ʺautreʺ discours destiné à maintenir la
confusion et la manipulation.
[11] Statut
octroyé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est traduit dans
les colonies par la multiplication des "États" supplétifs,
subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans
l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
[12]
Et d’autres pays ailleurs.
[13]
Ce qui ne signifie pas que les autres métropoles se contentent de regarder .
[14]
Cette main d’oeuvre continue d’essayer d’arriver alors que souvent, la mort est
au rendez-vous.
Elle veut atteindre la ″forteresse″, même s’il n’est plus fait appel à
elle, car elle n’arrive pas à se débarrasser de la merde qui gicle et dégouline
de partout au bagne d’Afrique et ailleurs.
[15] Qui
profitent par ailleurs des réseaux ″des
passeurs″ s’enrichissant des
sommes de plus en plus élevées que versent les candidats à l’évasion, que ces ″passeurs″ envoient à la mort.
[16]
Frontex.
[17] Le but
ici n’est pas de fournir les divers chiffres relatifs à ces naufrages.
Je
ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.
[18] Les
tables de leur loi.
[19]
Et ailleurs.
[20] Driss
Chraïbi (Driis Chraaïbii), Les Boucs, Paris, éditions Denoël, 1955, P.
26.
Je
ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.
Voir :
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com
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