mardi 26 juin 2018

‘RS DDIIB

Au Maroc, lorsque j’étais enfant et que la pluie tombait alors que le soleil brillait, des adultes interprétaient ce phénomène comme étant « ‘rs[1] ddiib[2] ».
Depuis ce temps, ce souvenir est resté dans un coin de ma tête, se rappelait à moi à la manifestation du phénomène, et m’invitait parfois à en parler à mon épouse, à mes enfants, et peut-être à d’autres personnes.
Et voilà qu’en regardant le premier court-métrage du film japonais « Rêves » d’Akira Kurosawa,[3] intitulé « Soleil sous la pluie », l’enfant qui a fait ce rêve entend sa mère interpréter le phénomène comme étant « le mariage du renard », kitsune[4] no yomeiri.
C’est incroyable !
Comment le Maroc et le Japon peuvent-ils avoir une même interprétation de ce phénomène ?
Je suis dans l’incapacité de répondre à cette question.
En rigolant, j’ai dit à mon épouse que je suis peut-être d’origine japonaise.
Á moins que mes ancêtres, nomades de là-bas, n’aient poussé leur marche jusqu’au Japon.[5]
  
BOUAZZA



[1] Le ʺrʺ roulé, mariage, noce.
La première lettre du mot ‘rs c’est le lettre ‘ (‘iine) qui n’existe pas dans l’alphabet français, et non la lettre.
[2] En darija (le ʺrʺ roulé), la parlé arabe au Maroc, ddiib désigne le loup (addi-e-b en arabe classique).
[3] Film composé de huit couts-métrages se rapportant à des rêves.
Réalisé en 1989 (selon le calendrier dit grégorien) ce film est sorti en 1990.
[4] Le renard en japonais.

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