Dans
mon parcours dit « professionnel », j’ai eu à intervenir auprès de
jeunes délinquants.
Je
me suis en effet intéressé au suivi, dit « éducatif », de mineurs ayant
certaines difficultés.
J’ai
voulu apprendre, en agissant, la manière de « travailler » avec eux
et avec leurs familles.
Dans
leur grande majorité, ces mineurs ne sont pas étrangers au processus
migratoire.[1]
Était-ce
la raison de mon « désir d’agir » ?
Ils
sont, pour la plupart, issus de familles originaires d’Afrique.[2]
Comme
moi.
Dans
le processus migratoire, le parcours des familles de ces jeunes se caractérise
par de multiples ruptures, par de nombreuses transformations et par diverses révisions.
Ces familles
sont généralement dans des situations qui leur demandent d’autres comportements,
d’autres modes de vie, d’autres attitudes par rapport à des croyances, à des
convictions, à des traditions, à des environnements, et autres.
Elles
sont tenues de faire face à des changements continus qui nécessitent de
s’adapter, sans cesse, à des remaniements successifs.
Dans
les sociétés de départ, des membres de ces familles ont connu plusieurs manques.
Leurs
parents ont connu des souffrances pour trouver des moyens de subsistances en
milieu rural ou citadin, dans des bidonvilles ou des habitats de ce genre,
plongées dans la misère, maintenues dans l’ignorance, sans formation, sans
soins et sans beaucoup d’autres choses.
Les
enfants n’échappent pas toujours à des conséquences de situations pareilles.
En
effet, les incidences n’épargnent pas les modes d’organisation familiale, et les
comportements.
Dans
mes rapports avec les « collègues » et les « partenaires »
de « travail », j’ai fait ce que j’ai pu pour attirer l’attention sur
ces questionnements en ayant toujours recours à des mots simples, en évitant
les discours empruntés, la phraséologie creuse, et les termes de circonstance.
J’ai
fait ce que j’ai pu pour agir dans un esprit de collaboration saine, dans tous
les sens du terme.
C’est
un effort de tous les instants que des êtres mettent à rude épreuve.
Des
êtres qui alimentent et entretiennent le faux.
Des
êtres arrogants.
Des
êtres donneurs de leçons.
Des
êtres qui tentent d’user d’expressions recherchées, complexes, paravent de
l’ignorance.
Des
êtres médiocres qui essayent de se faire passer pour des experts.
Des
êtres qui travestissent les faits.
Des
êtres qui insultent la réalité.
Des
êtres qui sur le temps de travail pratiquent la présence à la carte.
Des
êtres qui font la semaine de moins de vingt heures, en comptant le temps des réunions,
et se plaignent d’être harassés, débordés par « le travail » en
prétendant faire des journées de plus de dix heures pour étayer des
revendications dites « syndicales ».
Des
êtres en surnombre mais qui réclament l’augmentation du personnel car ils ne
sont pas assez nombreux « pour faire de l’éducatif ».
Des
êtres qui ont recours à n’importe quoi pour obtenir des
« indemnités », des « primes », des remboursements de
« frais ».
Des
êtres sans méthode, sans rigueur, sans cohérence.
Des
êtres d’une incompétence chronique.
Des
êtres qui ne sont crédibles ni auprès des mineurs délinquants, ni auprès des
familles.
Alors,
concrètement, que font-ils » ?
Des
dégâts.
« Enveloppés »
par « l’éducatif ».[3]
Leurs
actes préjudiciables ne se comptent plus.
De
temps à autre, ces actes sont « entrecoupés » par des
« intermèdes » que ces êtres trouvent « amusants ».
C’est
ainsi par exemple, que l’un de ces personnages, « frai émoulu », qui lorgnait
sans cesse sur un siège parmi ceux, « luxueux », qui équipaient
quelques bureaux, a décidé tout simplement de s’en emparer, de le mettre dans
sa voiture, et de rentrer chez lui afin de faire « une agréable surprise »
à sa compagne, « enseignante » je crois.
Ce
personnage, comme beaucoup de ses comparses, dont certains anciens dans
« le métier », « travaille pour aider jeunes à s’éloigner de la
délinquance » !
Quelques
mois plus tard, il a obtenu, à sa demande, un changement de service pour, compte
tenu de sa « compétence », poursuive ailleurs « une carrière
prometteuse ».[4]
BOUAZZA
[1] Même
si les statistiques dites ʺethniquesʺ
sont officiellement ʺmises à l’indexʺ par les autorités ditesʺcompétentesʺ.
[2] Il y
a lieu de préciser ici, pour ceux et celles qui ne le savent pas encore, que
ʺle Maghrebʺ fait partie de l’Afrique.
[3] ʺLes ducs à tiffesʺ.
[4] En dehors de l’épisode du
vol du siège de bureau, je ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.
Voir :
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com
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