mercredi 21 septembre 2016

LEURS ANCÊTRES LES GAULOIS


« Petit à petit, le nid fait son oiseau ».[1]
L’institutrice s’arrachait régulièrement les cheveux, devenait, petit à petit, une « Cantatrice chauve » parce qu’il refusait de répéter après
elle :
« Petit à petit, l’oiseau fait son nid ».
Il n’avait aucun respect pour l’ordre qui, dans la logique de l’institutrice, répond aux « canons de la loi » qui tonnent plus fort et plus longtemps que les canons tout court.
Canons et autres armes de destruction massive utilisés par l’Etat colonisateur, employeur de l’institutrice, pour « pacifier » le pays où l’enfant est né,[2] et imposer à certains « petits indigènes » l’histoire de « leurs ancêtres les Gaulois », afin de leur faire oublier que les ancêtres de l’espèce humaine sont nos parents Aadame[3] sur lui la bénédiction et la paix, et Hawwaa-e,[4] qu’Allaah la bénisse.
À bout de « patience », l’institutrice a fini par alerter les « autorités compétentes » afin que le nid de l’insoumission cesse d’être le lieu d’accueil de ce « drôle » d’oiseau.
Le nid a connu toutes les agressions.
Mais la résistance de l’oiseau continue.
« Ces populations doivent se mettre à l’heure de notre logique.
Nous devons imposer nos règles.
Notre discipline.
Notre grandeur.
Nous devons les pénétrer profondément.
Avant nous, elles n’avaient rien.
Maintenant, nous allons leur apprendre à acquérir le sens de notre hiérarchie, à comprendre l’immense intérêt de la séparation des pouvoirs et de la distinction entre la vie privée et la vie publique, de la différence entre le profane et le sacré.
Nous allons les éduquer.
Leur montrer la richesse de l’éducatif.[5]
De la démocratie.
De la liberté.
Il nous appartient d’éveiller les consciences.
D’assurer la conscientisation[6] de ces masses incultes et sauvages pour les intégrer à notre civilisation.
Les assimiler.
Nous devons libérer ces populations de leurs servitudes qui s’opposent à notre modernisme.
Ces populations ont besoin des maîtres que nous sommes.
Sans nous, elles ne peuvent pas penser.
Elles ne peuvent pas avancer.
Nous résister est un crime.
Il faut donc être sans pitié avec les criminels.
Nous sommes les missionnaires de la déclaration universelle des droits de l’Homme ».[7]
Les arrières grands-parents maternels et paternels de l’enfant ont résisté.
Ils ont été tués par le colonialisme.
Des massacres.
Des crimes.
Des carnages.
Des horreurs.
Des pillages.
Des tortures.
Des viols.
Des transgressions.
Des humiliations.
La mort semée.
La désagrégation planifiée.
Le désarroi répandu.
Les déséquilibres provoqués.
L’harmonie mutilée.
La décomposition alimentée.
La mémoire infectée.
Les grands-parents, maternels et paternels, dépossédés et chassés, se sont trouvés parqués dans des bidonvilles, prélude au processus migratoire, une transplantation plus dure, plus douloureuse.
Comment parler du système colonialo-impérialo-sioniste, qui a mis en place les « indépendances dans l’interdépendance » ?[8]
Comment raconter Filistiine ?[9]
Comment expliquer la mafia qui alimente et entretient l’imposture partout ?
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Saisir le Sens.
Renforcer Lien.
Des compagnons d’un « drôle » d’oiseau continuent leur envol, et entonnent avec lui la Glorification.[10]
  
BOUAZZA




[1] C’est une expression du défunt Driss Chchraïbii (le ʺrʺ roulé), Driss Chraïbi, écrivain originaire du Mghrib (le ʺrʺ roulé), Maroc.
[2] Almaghrib, Lmghrib (le "r" roulé), Maroc.
[3] Adam sur lui la bénédiction et la paix.
[4] Ève qu’Allaah la bénisse.
[5] Les ducs à tiffes.
[6] La conne-scientisation.
[7] Ses phrases et d’innombrables autres ont été tenues, écrites, publiées, diffusées, appliquées par des oppresseurs qui continuent et continueront d’y recourir, sous une forme ou une autre.
[8] Statut octroyé qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des "États" supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces "États" sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
[9] La Palestine.
[10] Attasbiih.
Je ne fais que reprendre ce dont je ne cesse de parler.

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