Le livre de Marwan Muhammad, Nous (aussi) sommes la Nation,[1] est « un
coup de plume dans le néant, un jaillissement, un torrent du réel ».[2]
Pour essayer d’en rendre compte, je vais faire de mon
mieux afin d’éviter de commenter, d’analyser, de faire des remarques, de
critiquer, ou autres.
Il suffit de citer l’auteur[3] qui commence
par noter :
« Je suis musulman et je ne
m’en excuse pas. Ce n’est ni une revendication ni une posture identitaire, mais
un choix : celui d’adhérer à une religion. Dans notre France
contemporaine, le dire est presque devenu un acte militant, le vivre a
désormais quelque chose de transgressif.
Il
existe un prix social, politique, médiatique associé au fait d’être musulman
(ou perçu comme tel). Je le paye volontiers, dans un acte lucide et consenti,
comme seul le ferait un homme libre, sans contrainte mais conscient de tout ce
que cela implique, des amis bienveillants qui peinent à se départir de l’idée
que la religion serait l’opium de mon peuple, aux hommes politiques qui ont
fait de la dignité des musulmans le marchepied de leur gloire populiste, des
insultes occasionnelles lancées par de courageux automobilistes en excès de
vitesse à la énième polémique télévisée autour de l’Islam ».[4]
« Allumer
la télévision est devenu un exercice introspectif, un examen de conscience
collectif dans lequel des analystes et des experts chaque jour plus nombreux
nous aident, nous musulmans convoqués en thérapie citoyenne, à mieux comprendre
les raisons de notre violence supposée, de la soumission de nos femmes à la
délinquance de nos jeunes, de l’anachronisme de nos croyances à la remise en
question de notre nationalité, définissant les modalités de notre précaire
appartenance à un pays qui, en se cherchant, nous a perdus ».[5]
« [...]
j’ai écrit les pages qui suivent en montrant, à partir de mon expérience
personnelle, comment un citoyen ordinaire pouvait s’engager au service d’une
cause qui semble souvent hors de portée : celle des droits humains
aujourd’hui mis à mal, notamment (mais pas exclusivement) aux dépens des
musulmans, puis en précisant, à partir de la genèse du travail du collectif
contre l’islamophobie (CCIF) en France, comment cette lutte pouvait s’ancrer
dans le réel ».[6]
Tout
est dit.
Il propose par conséquent,
« sans détour, de déconstruire une partie des stéréotypes et des récits
islamophobes les plus fréquents », de « s’arrêter sur le rôle de
l’État dans l’émergence et la continuité de formes de discrimination devenues
structurelles et systématiques », et d’essayer de « montrer pourquoi
cette situation n’est pas une fatalité ».[7]
Né à
Paris à la fin des années soixante-dix, d’une mère originaire d’Algérie et d’un
père originaire d’Égypte, Marwan Muhammad rappelle les parcours professionnels
de ses parents, les allers-retours entre les deux rives de la Méditerranée, et
souligne que dès l’enfance, il a tout naturellement saisi l’éthique de l’islam qui
donne un sens à la vie, et que ce sens est lié à la présence de Dieu.
Les
valeurs qui en découlent se traduisent, entre autres, par l’attachement au
partage, par la qualité du comportement, par la modestie, par la dignité.
« [...]
notre vie a un sens. Il existe un pourquoi. Il existe un Dieu unique qui est à
l’origine de toute chose. Il a envoyé pour l’humanité des prophètes et des
messagers, afin de transmettre aux femmes et aux hommes un message : celui
de la foi, de la paix et de l’espérance, d’Adam à Muhammad en passant par
Moïse, Jésus et tant d’autres. Les êtres humains s’élèvent en dignité, par leurs
actes et les intentions qui y président. Ces actes s’inscrivent dans une
relation verticale et exclusive d’adoration de dieu, mais également dans une
dimension horizontale d’entraide, de bienveillance, de respect, d’amour et
d’empathie, envers son prochain comme son lointain ».[8]
Enfant,
l’auteur a rencontré le racisme.
Dès
l’école maternelle :
« Il
s’appelait Lateef et c’était mon copain. Lateef était musulman. Lateef était
noir. Á l’époque, je ne savais pas encore que c’était mal. Un jour
Lateef a fait pipi-caca sur lui. Lateef pleurait. Lateef hurlait. Mais
les dames de service l’ont laissé comme ça jusqu’au soir, jusqu’à ce qu’il soit
épuisé, jusqu’à ce qu’il n’ait plus de larmes, jusqu’à ce qu’il soit résigné.
Lateef était sale. Quand la maman de Lateef est venue le chercher, elle
n’a rien dit. Ça ne se faisait pas à l’époque. Il fallait passer son chemin. Et
puis que pouvait-elle dire dans une langue qui n’était pas la sienne, dans des
codes qui n’étaient pas les siens, à des gens qui ne doutaient de rien ?
Ce
soir-là, j’ai vu mes parents essuyer des larmes de tristesse à la table du
dîner, pendant que je leur expliquais comme Lateef était sale. La
maîtresse s’était occupée de tous les enfants de la classe, sauf de Lateef,
juste parce qu’il était noir ».[9]
Et
lui-même, bien sûr, a été attaqué par le virus du racisme :
« Moqué
pour ma couleur, pour mon nom ou mes cheveux frisés. Biologiquement sale.
Accusé de vol à l’âge où je ne savais même pas épeler le mot. Mis en
quarantaine des bons enfants, même lorsque j’avais la main levée. Depuis, j’ai
la rage. Une rage qui ne m’a pas quitté pendant de trop longues années. Elle
m’a poussé à réussir dans mes études, à ne jamais me laisser faire, à ne jamais
avoir peur, à vouloir être digne de tous les sacrifices que nos parents avaient
fait pour nous. Cette rage, je lui ai parfois cédé avant de chercher à
l’apprivoiser, j’ai hurlé de colère et de tristesse, comme Lateef, pleuré les
larmes de mon corps. Depuis je l’ai domestiquée et éduquée, mais cette colère
ne me quitte pas ».[10]
Il a
été scolarisé vers la fin de l’école primaire, puis de la troisième à la
terminale scientifique,[11] dans
des établissements de l’enseignement privé catholique où souvent, il était le
seul Arabe de la classe.
« C’est
par le biais de l’enseignement privé catholique que j’ai suivi des cours de
catéchisme. Je n’étais pas obligé d’y assister - mes parents m’avaient laissé
le choix. Pour eux comme pour la plupart des musulmans, l’islam s’inscrivait
naturellement dans un filiation monothéiste. C’est quelque chose que beaucoup
d’Occidentaux ont beaucoup de mal à comprendre : les musulmans ne voient
pas l’islam comme une religion en concurrence ou en conflit avec les autres
monothéismes, mais comme une progression logique, une continuation spirituelle.
Sur le plan de la foi et des croyances, les musulmans entretiennent ainsi à
l’égard des juifs et des chrétiens, par certains aspects, un rapport de
continuité et non pas de distance ou
d’étrangeté ».[12]
L’auteur
note qu’il y avait, par exemple, « la façon dont le prêtre catéchiste et
mes copains catholiques comprennent la vie et le rôle de Jésus, et la
comparaison immédiate avec la manière dont l’islam, avec respect et révérence,
parle de Jésus. C’est là qu’émerge ce qui est, à mon sens, l’un des seuls réels
points de divergence entre les deux croyances, autour de la question de la
paternité et la filiation de Jésus. L’islam considère la naissance du Christ
comme miraculeuse : il est écrit que Dieu a insufflé dans le ventre de
Marie un souffle de vie qui a donné naissance à Jésus. Ce que j’essayais
d’expliquer à mes camarades catholiques à l’époque, c’est que cette naissance
miraculeuse ne créait pas automatiquement une relation père/fils entre Dieu et
Jésus. Ce dernier est pour les musulmans un prophète d’une très grande
importance, mais cela ne saurait remettre en cause l’unicité totale et absolue
de Dieu, axe central de la croyance musulmane ».[13]
Marwan
Muhammad traite des grandes lignes de ses études supérieures : de sa
tentative de faire médecine à sa formation pour travailler dans le secteur
bancaire.
Au
bout de quelques années d’activité dans la finance, et à la fin d’une période
où il a été détaché au Japon, ses questionnements en lien avec la morale et
l’éthique, ont fini par le convaincre de quitter, avec le soutien sans faille
de son épouse, l’emploi de trader, rouage d’un secteur aux pratiques
condamnables.
Commence alors le combat du Collectif
Contre l’Islamophobie en France (CCIF).
« Les
comportements racistes, négrophobes, antiroms, antiasiatiques, antisémites ou
islamophobes ne jaillissent pas spontanément de la simple ignorance ou de la peur
irrationnelle d’une culture, d’une couleur de peau ou d’une religion, mais sont
la forme incarnée de stéréotypes devenus socialement et politiquement opérants.
Les discours et les systèmes, idéologiques et politiques, expliquent ainsi bien
mieux l’existence du racisme que le recours à une analyse en termes
psychiatriques. En d’autres termes, si des gens sont racistes, c’est parce
qu’ils le peuvent. L’islamophobie n’est pas une maladie transmissible
dont la présence musulmane serait le vecteur, mais l’acte volontaire de mettre
en cause des personnes en raison de leur appartenance religieuse ».[14]
Sur
la genèse du terme « islamophobie », il y a ceux et celles qui
prétendent que le terme a été inventé en Iran pour rejeter la critique de
l’islam, alors que de multiples écrits montrent qu’il est d’invention française,
et se réfère au rôle du colonialisme français dans l’hostilité à l’islam :
« Le
terme « islamophobie » est donc bien d’invention française et
désigne, dès sa création, un traitement différentiel et discriminatoire
appliqué aux musulmans sur la base de leur appartenance religieuse. L’objet du CCIF
est justement de combattre ce traitement discriminatoire lorsqu’il se présente,
à travers ses expressions contemporaines, dans les formes les plus
crues ».[15]
L’islamophobie
se rapporte à « l’ensemble des actes de discrimination ou de violence
contre des institutions ou des individus, en raison de leur appartenance,
réelle ou supposée, à l’islam ».[16]
Le
terme suscite un rejet virulent de la part de ceux et de celles qui cherchent à
camoufler leur hostilité aux musulmans, en alimentant et en entretenant de faux
« débats » dits « sémantiques ».
L’auteur
s’attache à la clarification de la définition et des usages du terme, en
écartant les ambiguïtés qui visent à maintenir et à consolider les confusions,
pour continuer, impunément, les agressions contre les musulmans.
Ainsi,
la création du CCIF en 2003 n’est pas un hasard, et correspond à l’année de
débats au sujet de la future loi du mois de mars 2004 sur le port du foulard
par des musulmanes.
« Le
« débat sur le foulard » créait les conditions de possibilité d’une
discrimination spécifique à l’égard des femmes voilées, alors même que la loi
n’était pas encore votée ».[17]
Il
va de soi qu’à chaque fois, tout est fait pour que les personnes concernées, à
savoir les musulmanes et les musulmans, soient écartées des
« débats ».
« Et
lorsqu’une femme portant un foulard est miraculeusement invitée à s’exprimer
[...] c’est pour être sommée de se justifier ou de se désolidariser de
l’intégrisme ».[18]
Et
les femmes musulmanes sont présentées comme asservies.
« Et
ce que nous redoutions s’est produit : l’utilisation du texte de loi à des
fins d’exclusion et de discrimination dans de nombreux espaces de la société,
bien au-delà du champ théorique d’application de la loi. le CCIF était devenu
nécessaire ».[19]
L’auteur
expose des éléments relatifs à l’essor du CCIF qui en 2016 atteint 13.000
adhérents, et une quinzaine de salariés, et met en garde face au risque, bien
réel, d’oublier la lutte contre l’islamophobie, en devenant de simples
gestionnaires de cette islamophobie.
Il
présente des cas de victimes soutenues par le CCIF en signalant qu’elles peuvent
être françaises ou pas, se réfère à des études, des enquêtes, des rapports, et
rappelle le recours à « l’approche
systémique » dans la façon de faire du CCIF.
L’auteur
présente diverse associations, organismes, institutions pour traiter des
rapports du CCIF avec eux, et renvoie dos à dos « les postures de
repli » de certains musulmans, et « l’injonction d’exemplarité »
qui ne font que maintenir l’islamophobie.
Qu’avons-nous
à dire ? Á qui ? Comment ?
Se
poser des questions de cette nature dans le cadre de « l’approche
globale » de l’islamophobie, met en relief l’extrême importance de la
communication, des rapports avec les médias.
Conscient
de cette donnée, le CCIF ne néglige pas le contenu de la production de son
site, la diffusion sur les réseaux sociaux, les conférences régulières, le
rapport annuel, et autres.
L’auteur
revient sur la campagne de 2012 sur le thème « Nous aussi sommes la
nation », et traite de certains de ses aspects positifs et aussi négatifs.
« Dans la première partie de ce
livre, j’ai d’abord essayé d’expliquer comment, à partir d’un parcours
personnel presque anodin, à la croisée d’influences diverses qui marquent une
jeunesse urbaine contemporaine, on pouvait en venir à lutter contre le racisme
et, en l’occurrence, l’islamophobie. C’était une manière de rappeler que cet
engagement est incarné par des êtres humains de chair, d’idées et d’émotions.
Et c’est là une profonde différence entre l’antiracisme de terrain que nous
avons choisi de mettre en oeuvre, ancré dans un réel abîmé, et une vision plus
théorique, se revendiquant d’un universalisme asymétrique dans lequel se
complaisent certains de nos plus fidèles contempteurs. Pour eux, le racisme est
un débat conceptuel sans conséquences. Pour nous, il est une expérience de vie
forgée dès l’enfance.
J’ai
ensuite défini le concept d’islamophobie, dans sa genèse comme dans son usage,
puis retracé l’histoire du CCIF, sa raison d’être, son approche et ses moyens
d’action, comme une association qui, avant tout, cherche à être en prise avec ce
que vivent toutes les victimes d’islamophobie. Sans les juger, sans poser de
préalable ni de condition à leur assistance. Sans séparer ceux que l’opinion
majoritaire tolère de ceux qui, pour une barbe trop longue, des vêtements trop
foncés, un foulard trop large, des idées jugées trop religieuses devraient
faire l’objet d’un tel déni d’humanité que leurs droits en deviendraient
presque quantité négligeable. C’est à partie de ce travail d’assistance,
psychologique et juridique, que le CCIF fonde son diagnostic et définit, aussi
pragmatique que possible, des stratégies d’action multiformes, adaptées à
chaque contexte d’intervention. Cette approche a permis au CCIF, quatorze ans
après sa création, de préserver son indépendance, son efficacité, son autonomie
(y compris financière), de bénéficier d’une couverture nationale, d’un vaste
soutien au sein des communautés locales, du milieu universitaire, progressiste
et associatif, ainsi que d’une large reconnaissance internationale.
Avant
d’aborder le rôle des institutions et les moyens de marginaliser l’islamophobie
qui marque notre temps, j’essaye dans les lignes qui suivent de proposer une
déconstruction des idées et récits les plus récurrents, qui visent à construire
les musulmans comme un problème. Pour que cette partie soit plus facile
d’accès, j’ai choisi de les lister comme un « pot-pourri », sans
séquençage particulier, afin que le lecteur puisse s’y référer plus aisément.
De la même manière que la lutte contre l’islamophobie est incarnée par des
êtres humains et des organisations, les idées que je déconstruis ici sont
produites et diffusées par des groupes de personnes qui, conséquemment, sont en
désaccord avec nous.
Ces
désaccords donnent parfois lieu à de vifs débats et, par leur dimension
conflictuelle rappellent que la lutte pour les droits humains est, elle aussi,
un « sport de combat », dans lequel les comportements racistes ou
dominants n’évoluent pas de manière spontanée, suite à quelque révélation
morale matinée de bons sentiments, mais par la prise en charge réelle, à tous
les niveaux, du racisme comme système, dans ses mécanismes comme dans son
idéologie ».[20]
Après
avoir listé et tenté de déconstruire des stéréotypes nourris et répandus pour
« légitimer » des agressions contre les musulmans (la religion c’est
l’opium du peuple, les musulmans sont contre la liberté d’expression, pour la
liberté des femmes il faut interdire le foulard, etc.), l’auteur traite de
l’État face à l’islamophobie.
« Nous
constatons à tous les échelons de l’intervention du CCIF, l’existence de
mécanismes de validation institutionnelle de la discrimination islamophobe, de
même que pour d’autres formes de racisme structurel ».[21]
Par
des incursions dans des « faits divers », le recours à des pratiques
de discrimination est clairement établi.
En
matière de lutte contre le terrorisme, les amalgames et les ambiguïtés ne
manquent pas, faisant, encore une fois, des musulmans une population à
combattre.
« Si la plus terrible victoire
de l’islamophobie a été de déshumaniser les musulmans, d’en faire une catégorie
générique à qui l’on pouvait confisquer la parole et nier la liberté, qu’il me
soit permis de rétablir ici leur plus essentielle dignité, celle de femmes
et d’hommes qui ont une voix, une voie et une foi qui leur sont personnelles et
intimes, uniques ».[22]
Marwan
Muhammad parle des organisations mises en place pour s ‘occuper de l’islam
en France et des idées qui les traversent.
Il
parle aussi de l’ignorance, de l’incompréhension, des fantasmes entretenus
autour des musulmans.
Il
parle de l’instrumentalisation des femmes musulmanes par ce « féminisme
d’État » aux « relents coloniaux », et invite les musulmans à
s’intéresser sérieusement, profondément, pleinement à la situation des femmes
musulmanes, afin d’avancer ensemble.
Il
parle de la situation politique et de ses rouages.
Il
écrit à la fin du livre :
« Tous
les matins, à la page, on prend sa plume et son courage, puis on se jette à la
vie. En cela, malgré toutes les fractures, les divisions, les épreuves mais
aussi les réussites, nous montrons que vivre ensemble est devenu une acte de
résistance. Ce récit du commun aux plumes entrelacées offre la plus belle des
contradictions aux tristes sires qui, pour mieux exclure ceux qui ne leur
ressemblent pas, regardent le passé pour dire qu’ils n’y sont pas.
L’histoire
de France est un futur ».[23]
BOUAZZA
[1]
Éditions La Découverte, Paris, 2017.
[2]
Marwan Muhammad, Nous (aussi) sommes la Nation, Éditions La
Découverte, Paris, 2017, Prologue P.5.
[3] Il est
statisticien et militant associatif. Il rejoint le Collectif Contre
l’Islamophobie en France (CCIF) en 2010, avant d’en devenir le directeur en
2016.
[4]
Marwan Muhammad, op.cit, Prologue P. 5, 6.
[5]
Marwan Muhammad, ibid, Prologue P. 6.
[6]
Marwan Muhammad, ibid, Prologue P. 7.
[7]
Marwan Muhammad, ibid, Prologue P. 7.
[8]
Marwan Muhammad, ibid, P. 23.
[9]
Marwan Muhammad, ibid, P. 24, 25.
[10]
Marwan Muhammad, ibid, P. 25.
[11]
Il est resté dans ce lycée privé même si ses parents avaient quitté la ville de
Paris pour s’installer en banlieue.
[12]
Marwan Muhammad, ibid, P. 27.
[13]
Marwan Muhammad, ibid, P. 28.
[14]
Marwan Muhammad, ibid, P. 62.
[15]
Marwan Muhammad, ibid, P. 64.
[16]
Marwan Muhammad, ibid, P.64.
[17]
Marwan Muhammad, ibid, P.71.
[18]
Marwan Muhammad, ibid, P.73.
[19]
Marwan Muhammad, ibid, P.75.
[20]
Marwan Muhammad, ibid, P.109, 110, 111.
[21]
Marwan Muhammad, ibid, P.167.
[22]
Marwan Muhammad, ibid, P.205.
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