Sur « Les
Zemmour,[1]
essai d’histoire tribale »,[2] texte que
tu m’a envoyé par internet[3] en 2019,
Marcel Lesne paré de son habit de colonialiste aligne ses mots sur la théorie
du colonialisme Français divisant le Maroc en « bled siba et bled makhzen ».[4]
Cette
« explication », qui continue d’être reprise pour soutenir n’importe
quoi sur les populations et l’espace de cette contrée, se devait de figurer
dans sa thèse.
Certes,
il flatte le Zmmourii[5] tapi(s)[6] en moi
en soulignant dès le début de son travail que « les Zemmour font du bled
siba une réalité vivante » et « qu’aucun étranger ne traverse leur
territoire sans s’assurer contre paiement, la protection coutumière, ou mezrag ;
le Sultan[7]
lui-même contourne le forêt de la Mâmora,[8] ravie
par les Zemmour aux Bni Ahsene,[9] et longe
la côte pour se diriger vers Meknès[10] ».[11]
Mais
« ça » ne va pas loin, et je n’ai aucune pitié bien sûr, en le
« voyant » plus que transpirer en essayant de savoir :
Qui
sont les Zemmour ?
Quand
ont-ils fait leur apparition « dans l’histoire » ?
Quel
est « l’ancêtre éponyme » ?
Comment
éclairer « les obscurités du terme Zemmour » ?[12]
Comment
combler « les légendes généalogiques » ?[13]
Par
quel bout prendre « l’hétérogénéité des populations » ?[14]
Marcel
Lesne, comme beaucoup de ses semblables « scrutant » d’autres
« indigènes »,[16] a
cependant le mérite d’avoir essayé de faire connaître ces
« extraterrestres ».
Mais
nous, qu’avons-nous fait, depuis « l’indépendance dans
l’interdépendance »,[17] pour
connaître les populations du pays ?
Rien.[18]
BOU’AZZA
[1]
Zmmour (le ʺrʺ roulé).
[2] Revue de
l’Occident musulman et la Méditerranée, numéro 2, 1966, pp 11 à 154.
Étude
présentée comme thèse complémentaire pour le doctorat ès lettres à la Faculté
des Lettres et Sciences Humaines de Paris, en 1960, sous le titre ʺÉvolution
d’un groupement berbère, les Zemmourʺ. Elle n’avait jamais été publiée. La
thèse principale de M. Marcel Lesne, qui a pour titre ʺÉvolution d’un
groupement berbère, les Zemmourʺ, a été imprimée par l’École du Livre, à
Rabat, en 1959. (Note de la Rédaction).
[3] Je m’adresse à mon neveu, professeur d’université,
journaliste, auteur de deux livres sur le régime du roi qui sévit au Maroc.
Il m’avait signalé déjà cette thèse à laquelle je me
référais dans le texte intitulé ʺZmrʺ, mis sur un ʺblogʺ en 2013, selon le
calendrier dit grégorien.
J’avais noté alors que parmi les légendes que Marcel
Lesne passe en revue pour essayer de déterminer ʺl’origineʺ des populations
Zmmour, celle qui avait retenu mon attention, est celle qui lie le nom Zmmour à
un arbre rustique et vigoureux.
Je pensais en fait, concernant Zmmour, à ce qu’il faut
élaguer, afin que l’arbre universel s’enracine fermement dans la terre et
s’élance encore et encore vers le ciel.
[4] ʺBled
makhznʺ signifiant la soumission au sultan, et ʺbled sibaʺ l’insoumission au
sultan.
[5]
Zemmouri.
[6] Tapis
Berbère bien sûr, tissé par ‘achoura omm Bou’azza (la première lettre du prénom
‘achoura c’est la lettre ‘ (‘iine) qui n’existe pas dans l’alphabet français,
et non la lettre a qui n’est donc pas écrite ici en lettre majuscule).
Achoura la mère de Bouazza (le ʺrʺ roulé).
[7]
Le sultan devenu roi depuis, par la volonté du système
colonialo-impérialo-sioniste.
[8]
Alma’moura (le ʺrʺ roulé).
[9]
Hsene.
[10]
Mknaas.
[11]
Page 111.
[12]
Page 114.
[13]
Page 117.
[14]
Page 118.
[15]
Page 142.
[16]
Appellation arrogante et méprisante utilisée par le colonialisme, la métropole,
pour désigner les populations des territoires colonisés, la colonie.
[17] Statut
octroyé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est traduit dans
les colonies par la multiplication des "États" supplétifs,
subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans
l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces
"États" sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la
tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge,
le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture,
l’enfermement, la négation de l’être humain.
Au
Maroc, occupé par la France, l’Espagne, et autres, occupation dite
″protectorat″, le système colonialo-impérialo-sioniste a transformé le sultanat
moribond, en monarchie héréditaire, dite de "droit divin".
Le
sultan, protégé, est alors devenu roi, au service de ce système.
[18]
Je ne fais que reprendre ce dont
j’ai déjà parlé.
Voir :
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com