lundi 30 octobre 2017

NE ME PARLE PAS DE MARI

- Je te réveille ?
- Non, j’ai veillé très tard, mais je suis debout depuis un bon moment.
- Alors ?
- C’était comme d’autres soirées sauf que d’emblée, avec l’alcool, tout est allé vite.[1]
J’étais un peu pompette, gaie, et je n’ai pas traîné pour me jeter sur un jeunot.[2]
Je lui ai carrément sauté dessus.
Mais par la suite, je n’ai pas pu aller chez lui, et chez moi, il y avait mon mari.[3]
- Merde.
- C’est ma voiture, encore une fois, qui a, plus ou moins, servi de refuge.[4]
- Il est très jeune ?
- Assez.
- Assez pour qu’il fasse ce que tu veux ?
- En effet.
- Pour qu’il fasse quoi par exemple ?
- Je te laisse deviner.
- Ce n’est pas drôle.
Tu le revois quand ?
- Je l’emmène déjeuner au restaurant demain.
- Il y a un hôtel au dessus du restaurant ?[5]
- Je te laisse encore deviner.
Et avec le tien, c’était comment ?
- Moi je ne vais pas te laisser sur ta faim.
Pour rester dans le cul-unaire, je dirais que c’était savoureux.
Nous étions insatiables.
Le top de la baise.
Je n’ai pas cessé d’avoir faim de sa bite, et lui de mon cul.
Lorsque je lui faisais une fellation, je voulais que ce soit sans fin.
Tout mon être réclamait sa queue.
- Tu me fais mouiller chaque fois que tu me parles de « ça ».
Je t’écoute en me livrant à un va et vient intense avec le doigt dans le vagin ...
- Nous voulions toujours plus.
- Ne t’arrête pas ...
- j’aimais trop quand je me mettais à quatre pattes, et qu’il me pénétrait par derrière, en me malaxant les miches[6] comme diraient certaines.
- je ... j ... jou ... is ... con ...tinue ...
- Il n’y a pas un comme lui pour éveiller mes fesses à des sensations profondes, pour surexciter mes lèvres, pour mettre ma bouche en feu.
Et le summum, c’était quand il me léchait le sexe.
Tu m’écoutes ?
- Aaaaah ...
- Quoi ?
- Oooooh ...
- Je vois.
- Aaahhh...[7]
- Ton mari rentre à quelle heure ?
- Ne me parle pas de mari.
Je t’ai déjà dit qu’il me pompe l’air.
Heureusement que je ne le vois pas de la journée.
- Je pense comme toi, et je me demande même pourquoi je me suis mariée.
- Je me le demande aussi.
Je vais te laisser, on sonne à la porte.[8]
  
BOUAZZA




[1] Alcool à volonté, joints, musique, danse, fornications, enculeries, adultères.
[2] Un habitué des soirées  où il trouve toujours à baiser.
Il est fier du ʺchemin parcouruʺ et de sa ʺréussiteʺ: il a cessé depuis un certain temps de s’adonner au sexe dans les caves de la cité avec des ʺcas sociauxʺ pour – tout en étant marié – baiser dans des chiottes, des voitures, et  autres, avec des mâles et des femelles ʺlibérésʺ qui, parce qu’il est ʺgentilʺ, accueillent sa bite à orifices ouverts : bouches affamées, vagins boulimiques ou postérieurs insatiables.
La semaine d’avant, dans un autre lieu, pendant qu’il enculait dans un coin une femelle ʺémancipéeʺ, habituée à sa queue de gigolo, des effluves se répondaient dans la pénombre où deux femelles, allongées à même le sol, se léchaient goulûment le vagin.
Du sexe sans frontières.
Des lesbiennes, des homosexuels, des bisexuels, des hétérosexuels, des suceuses, des travestis, des masturbateurs, et autres, alimentent et entretiennent ʺl’évolution cul-turelleʺ.
Parmi eux, certains font participer des animaux aux ébats, et ne tarissent pas d’éloges sur les chiens.
Une des femelles qui les apprécie tout particulièrement, répète à chaque occasion, qu’il lui est impossible de comprendre comment certains et certaines peuvent s’en passer, ni comment ils ne peuvent concevoir les rapports sexuels, que dans le cadre du mariage entre un homme et une femme.
Attachée au sexe dans tous ses états, le mariage ne l’empêche pas de continuer à diversifier les partenaires pour des ébats  ʺrévolutionnairesʺ.
Elle tient aussi à rappeler que ceux qui voient en elle une pute, ne savent pas que pour la pute, le cul est un marché où elle se fait sauter pour de l’argent, alors qu’elle, elle fait « ça » par engagement, par conviction, par militantisme, par féminisme.
[3] Elle n’hésite pas à accueillir des mecs au domicile conjugal, pour un café dit-elle, et parfois pour manger, y compris en présence du mari.
[4] Toujours excitée, la sainte nitouche, proche de la ménopause, atteinte d’agitation aiguë, cul-tive son désir pathologique de faire n’importe quoi pour se faire remarquer.
[5] Les repas de ce genre se déroulent souvent dans des endroits avec des chambres au dessus  pour s’envoyer en l’air.
[6] Les nichons, les seins.
[7] En face d’elle, dans une pièce qu’elle s’est réservée, à côté d’un pénis en bois d’ébène et d’une sculpture représentant un mâle avec sa bite en érection, trône une copie du tableau de Gustave Courbet, ʺl’origine du mondeʺ : tableau représentant une femelle allongée nue sur le dos, les jambes écartées, offrant son vagin avec sa toison pubienne.
Elle a toujours aimé se prendre pour la femelle du tableau, en précisant qu’il aurait été mieux avec une bite dans le vagin.
[8] Je ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé plus d’une fois. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire