mardi 22 octobre 2019

LES CANONS DE LA LOI


Je reprends, encore une fois, ce texte.
Le titre n’est pas le même.
Il m’arrive de reprendre souvent ce dont j’ai déjà parlé, en changeant le titre, mais l’intention reste la même : transmettre, encore transmettre, toujours transmettre.
« Petit à petit, le nid fait son oiseau ».[1]
L’institutrice s’arrachait régulièrement les cheveux, devenait, petit à petit, une « Cantatrice chauve » parce qu’il refusait de répéter après elle :
« Petit à petit, l’oiseau fait son nid ».
Il n’avait aucun respect pour l’ordre qui, dans la logique de l’institutrice, répond aux « canons de la loi » qui tonnent plus fort et plus longtemps que les canons tout court.
Canons et autres armes de destruction massive utilisés par l’Etat colonisateur, employeur de l’institutrice, pour « pacifier »[2] le pays où l’enfant est né[3] et imposer à certains « petits indigènes »[4] l’histoire de « leurs ancêtres les gaulois ».
À bout de « patience », l’institutrice a fini par alerter les « autorités compétentes » afin que le nid de l’insoumission cesse d’être le lieu d’accueil de ce « drôle » d’oiseau.
Le nid a été détruit.
L’oiseau, lui, est toujours en Vie.
« Ces populations doivent se mettre à l’heure de notre logique.
Nous devons imposer nos règles.
Notre discipline.
Notre grandeur.
Nous devons les pénétrer profondément.
Avant nous, elles n’avaient rien.
Maintenant, nous allons leur apprendre à acquérir le sens de notre hiérarchie, à comprendre l’immense intérêt de la séparation des pouvoirs et de la distinction entre la vie privée et la vie publique, de la différence entre le profane et le sacré.
Nous allons les éduquer.
Leur montrer la richesse de l’éducatif.[5]
De la démocratie.
De la liberté.
Il nous appartient d’éveiller les consciences.
D’assurer la conscientisation[6] de ces masses incultes et sauvages pour les intégrer à notre civilisation.
Les assimiler.
Nous devons libérer ces populations de leurs servitudes qui s’opposent à notre modernisme.
Les colonies ne se font pas avec des pucelles ou des rosiers.
Ces populations ont besoin des maîtres que nous sommes.
Sans nous, elles ne peuvent pas penser.
Elles ne peuvent pas avancer.
Nous résister est un crime.
Il faut donc être sans pitié avec les criminels.
Nous sommes les missionnaires de la déclaration universelle des droits de l’Homme ».[7]
Les arrières grands-parents maternels et paternels de l’enfant ont résisté.
Ils ont été tués par le colonialisme.
Des massacres.
Des crimes.
Des carnages.
Des horreurs.
Des pillages.
Des tortures.
Des viols.
Des transgressions.
Des humiliations.
La mort semée.
La désagrégation planifiée.
Le désarroi répandu.
Les déséquilibres provoqués.
L’harmonie mutilée.
La décomposition alimentée.
La mémoire infectée.
Les grands-parents, maternels et paternels, dépossédés et chassés, se sont trouvés parqués dans des bidonvilles, prélude au processus migratoire, une transplantation plus dure, plus douloureuse.
Comment expliquer l’oppression, le colonialisme et l’impérialisme qui ont mis en place des systèmes post-coloniaux et néo-coloniaux dits des « indépendances »,[8] systèmes qui continuent les crimes les plus abjects, qui terrorisent des populations dominées, pillées, écrasées, maintenues dans la misère, les maladies et autres ?
Comment raconter Filistiine[9] et le système colonialo-impérialo-sioniste ?
Comment parler de la mafia cosmopolite qui alimente et entretient l’imposture partout ?
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Saisir le Sens.[10]
Renforcer Lien.[11]
Des compagnons d’un « drôle » d’oiseau continuent leur envol, et entonnent avec lui la Glorification.[12] 

BOUAZZA


[1] C’est une expression du défunt Idriis Achchraaïbii (les ʺrʺ roulés), Driss Chraïbi, écrivain originaire comme moi du Mghrib (le ʺrʺ roulé), du Maroc.
[2] Mot utilisé par le colonialisme et autres pour ne dire massacrer, détruire, écraser, éliminer, et autres.
[3] Almaghrib, Lmghrib (le "r" roulé), le Maroc.
[4] Le mot ʺindigènesʺ est une appellation arrogante et méprisante utilisée par le colonialisme, la métropole, pour désigner les populations des territoires colonisés, des colonies.
En France, par exemple, les originaires d’Afrique, les nègres, les bamboulas, même français, et surtout les bougnoules, les ratons, les melons, même français, c’est à dire les arabes, donc les musulmans.
Pour la métropole c’est du pareil au même.
La métropole recours sciemment à l’amalgame, à la confusion entre ʺethnieʺ, ʺcroyanceʺ, ʺdélinquanceʺ.
Ainsi, pour parler d’hommes et de femmes originaires d’Afrique du Nord par exemple, des ʺmaghrébinsʺ, la métropole use de connotations négatives pour dire les ʺarabesʺ, c’est à dire les ʺmusulmansʺ, autrement dit des ʺviolentsʺ, des ʺvoleursʺ, des ʺvioleursʺ, des ʺassassinsʺ et autres.
Pour cela, la gauche, la droite, et autres, avec leurs ʺdiverses variantesʺ, sont interchangeables.
[5] Les ducs à tiffes.
[6] La conne-scientisation.
[7] Ses phrases et d’innombrables autres ont été tenues, écrites, publiées, diffusées, appliquées par des oppresseurs qui continuent et continueront d’y recourir, sous une forme ou une autre.
[8] Statut octroyé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des "États" supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces "États" sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
Au Maroc, occupé par la France, l’Espagne, et autres, occupation dite ″protectorat″, le système colonialo-impérialo-sioniste a transformé le sultanat moribond, en monarchie héréditaire, dite de "droit divin".
Le sultan, protégé, est alors devenu roi, au service de ce système.
[9] La Palestine.
[10] Le Sens du Message d’Allaah.
[11] Le Lien avec Allaah.
[12] Attasbiih.
Je ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.

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