dimanche 19 janvier 2020

ALDO


J’ai connu Aldo en août 1982.[1]
J’avais trente deux ans.
Avec mon épouse et nos deux enfants, nous nous étions rendus chez lui, en Italie.
C’est le mari de la cousine[2] de mon épouse.
Ils sont installés à « Torino »,[3] avec leur fille.[4]
Il y avait aussi la « nonna ».[5]
Ainsi que son mari.
Ils étaient encore de ce monde.
Les voisins étaient au courant de mon arrivée, celle d’un Marocain qu’ils pensaient voir en gandoura[6] bleue avec un voile de Targui,[7] ou en jellaba[8] et selhaam.[9]
Je suis arrivé habillé en pantalon d’été blanc, en chemise d’été blanche et bleue, et j’avais des lunettes de soleil.
Comme un Italien.
Les voisins étaient très déçus.[10]
Aldo était géomètre.
Il dirigeait des travaux de construction à Turin.
Continuellement sur les chantiers : il a beaucoup travaillé.
C’était un homme proche des ouvriers.
Un bon époux, un père[11] aimant.
Je ne parle pas l’italien mais mon épouse, ou sa cousine qui parle le français, se chargeaient de faire les traductrices : j’appréciais l’humour d’Aldo.
Depuis quelques années, il est malade et a un suivi médical assez conséquent qui lui impose de ne pas s’éloigner des soignants à Turin.
De temps à autre, nous avons de ses nouvelles par son épouse. 

BOUAZZA



[1] Selon le calendrier dit grégorien.
Je l’ai revu plusieurs fois par la suite bien sûr, ailleurs qu’à Turin en Italie, et aussi en France où nous avions passé des vacances ensemble, et où il était présent, avec son épouse, au mariage de mes deux fils.
[2] La fille de l’un de ses oncles paternels.
[3] Le ʺrʺ roulé, ʺpetit taureauʺ, Turin, sa ville.
[4] Lorsque je l’ai vu pour la première fois, en août 1982 donc, elle avait dix ans je crois.
Mon premier fils avait sept ans et quelques mois, le deuxième quatre ans moins quelques semaines.
Nous avions quitté le Maroc l’été d’avant pour nous installer en France.
Il faisait chaud à ʺTorinoʺ et la fille de la cousine de mon épouse était très contente de nous faire ʺgranitaʺ, une glace pilée et aromatisée et de nous apprendre à en faire.
Aujourd’hui, et depuis plusieurs années déjà, elle a son appartement à Turin.
[5] La mère d’Aldo.
[6] Le ʺrʺ roulé, robe longue.
[7] Le ʺrʺ roulé, singulier de Touarg, population du Sahara dite ʺles hommes bleusʺ en raison du vêtement couleur de ciel, qui déteint sur eux.
[8] Djellaba, robe longue avec capuchon.
[9] Burnous, cape avec capuchon.
[10] Je ne l’ai appris que plus tard, par la cousine de mon épouse.
Je pouvais arriver dans une des tenues que les voisins avaient envie de voir, mais j’ignorais ce qu’ils espéraient.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire