J’ai connu Aldo en août 1982.[1]
J’avais trente deux ans.
Avec mon épouse et nos deux enfants, nous nous étions rendus
chez lui, en Italie.
C’est le mari de la cousine[2] de mon
épouse.
Il y
avait aussi la « nonna ».[5]
Ainsi
que son mari.
Ils
étaient encore de ce monde.
Les
voisins étaient au courant de mon arrivée, celle d’un Marocain qu’ils pensaient
voir en gandoura[6]
bleue avec un voile de Targui,[7] ou en
jellaba[8] et selhaam.[9]
Je
suis arrivé habillé en pantalon d’été blanc, en chemise d’été blanche et bleue,
et j’avais des lunettes de soleil.
Comme
un Italien.
Les
voisins étaient très déçus.[10]
Aldo
était géomètre.
Il
dirigeait des travaux de construction à Turin.
Continuellement
sur les chantiers : il a beaucoup travaillé.
C’était
un homme proche des ouvriers.
Un
bon époux, un père[11] aimant.
Je
ne parle pas l’italien mais mon épouse, ou sa cousine qui parle le français, se
chargeaient de faire les traductrices : j’appréciais l’humour d’Aldo.
Depuis
quelques années, il est malade et a un suivi médical assez conséquent qui lui
impose de ne pas s’éloigner des soignants à Turin.
De
temps à autre, nous avons de ses nouvelles par son épouse.
BOUAZZA
[1] Selon
le calendrier dit grégorien.
Je
l’ai revu plusieurs fois par la suite bien sûr, ailleurs qu’à Turin en Italie,
et aussi en France où nous avions passé des vacances ensemble, et où il était
présent, avec son épouse, au mariage de mes deux fils.
[2] La
fille de l’un de ses oncles paternels.
[3] Le
ʺrʺ roulé, ʺpetit taureauʺ, Turin, sa ville.
[4]
Lorsque je l’ai vu pour la première fois, en août 1982 donc, elle avait dix ans
je crois.
Mon
premier fils avait sept ans et quelques mois, le deuxième quatre ans moins
quelques semaines.
Nous
avions quitté le Maroc l’été d’avant pour nous installer en France.
Il
faisait chaud à ʺTorinoʺ et la fille de la cousine de mon épouse était très
contente de nous faire ʺgranitaʺ, une glace pilée et aromatisée et de nous
apprendre à en faire.
Aujourd’hui,
et depuis plusieurs années déjà, elle a son appartement à Turin.
[5] La
mère d’Aldo.
[6] Le
ʺrʺ roulé, robe longue.
[7] Le
ʺrʺ roulé, singulier de Touarg, population du Sahara dite ʺles hommes bleusʺ en
raison du vêtement couleur de ciel, qui déteint sur eux.
[8] Djellaba, robe longue avec
capuchon.
[9] Burnous, cape avec
capuchon.
[10] Je ne l’ai appris que plus
tard, par la cousine de mon épouse.
Je pouvais arriver dans une des tenues que les voisins
avaient envie de voir, mais j’ignorais ce qu’ils espéraient.
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