samedi 21 novembre 2020

LE RECONFINEMENT NE DIMINUE EN RIEN L’IMMENSURABLE


En raison de l’épidémie du coronavirus,[1] elle a vécu le premier confinement en France du 17 mars au 11 mai 2020.[2]
Un deuxième confinement a été fixé du 30 octobre au 1er décembre 2020.[3]
Comme le reste de la population, la grand-mère est tenue de rester chez elle.
Si elle veut quitter son domicile, elle doit avoir une justification et se munir d’une attestation à cet effet.
Assise sur un fauteuil face à une fenêtre qui permet de voir le ciel, elle observe.
Elle sait observer le jour qui se lève, le soleil et ses lueurs matinales, la lune quand elle vient après lui,[4] la nuit qui s’étend, l’horizon lointain, la rencontre de la mer et du ciel, et d’innombrables autres signes.[5]
Elle ramène le regard sur des mouettes qui se baignent non loin d’autres qui se chauffent au soleil sur la plage.
Elle écoute les vagues.
Flux et reflux.
« Une autre vague vient par-dessus la première et fulgure. Etincelle et ruisselle d’une vie nouvelle. Sans nombre, débordant par-delà les rives du temps, de l’éternité à l’éternité d’autres vagues naissent et meurent, se couvrant et se renouvelant, ajoutant leur vie à la vie. D’aussi loin qu’on les entende, toutes ont la même voix, répètent le même mot : paix, paix, paix … »[6]
Avec le temps, la mer a pris beaucoup d’importance pour elle.
Une fois, au Sud-Est, sur la côte d’Azur, elle a senti très fort la profonde harmonie que procure la rencontre de la mer et du ciel, rencontre qui fait jaillir d’autres images, d’autres couleurs, d’autres sons, d’autres mouvements.
Elle a senti la même chose en Italie, à Bordighera en Ligurie,[7] et ailleurs.
Dans sa marche, elle communique avec des palmiers, des pins, des cyprès, des mimosas, des eucalyptus.
Elle se voit dans son enfance, observant attentivement des géraniums, des bougainvillées, et autres.
Et la voilà adulte, à l’office du tourisme, récupérant des cartes postales gratuites de publicité pour les envoyer à des personnes qu’elle aime.
Parmi ces personnes, ses deux fils.[8]
Elle témoigne.
Avec elle, le ciel, le soleil, la lune, les étoiles, le vent, la mer, les cours d’eau, la terre, les saisons, les animaux, les plantes, les univers, témoignent.
Témoignage proclamé, renouvelé, transmis.
La mer, ce bienfait d’Allaah qui s’ajoute aux innombrables autres bienfaits dont font partie ses petits-fils, est un pétillement intime, un ravissement, un bonheur.
La remémoration l’accompagne dans la marche qui remonte à l’aube de la vie.
La marche de l’action, du labeur, de l’effort, de la volonté, de la lutte, de la défense, de la résistance, de l’ouverture, du contact, de l’échange, de l’accueil, du soutien, de la solidarité, du partage, de l’hospitalité, de la générosité, du don, de l’attachement, de la beauté, de la fidélité, de la paix, de l’amour.
La marche de l’Islaam.[9]
Elle quitte le fauteuil, se dirige vers la salle de bains afin de faire les ablutions[10] pour accomplir la prière[11] d’almaghrib.[12] 
 
BOU’AZZA
[1] Covid 19.
[2] Selon le calendrier dit grégorien.
[3] Et pourrait être prolongé jusqu’à la fin du mois de janvier 2021.
[4] Alqoraane (le Coran), sourate 91 (chapitre 91), Achchams, Le Soleil.
[5] Aayaate.
[6] Driss Chraïbi, La Civilisation ma Mère !..., Paris, Editions Denoël, 1972, p. 14.
Idriis Achchraaïbii (les ʺrʺ roulés).
Écrivain d’origine du Maroc, il est arrivé en France en 1945 pour des études universitaires.
Il n’avait pas encore vingt ans.
Il s’est installé dans ce pays et y a vécu jusqu’à la fin de son existence ici-bas survenue le premier avril 2007 à l’âge de 81 ans.
Il était dans la Drôme lorsqu’il a rejoint la vie dernière.
Son corps a été ramené au Maroc et enterré à Ddaar lbiida (Casablanca), où son père est également enterré.
Il a beaucoup écrit pour dire sa préoccupation de retrouver le pays de l’enfance.
[7] La côte des fleurs.
La riviera dei fiori.
La terre des couleurs.
La terra dei colori.
Ligurie.
Liguria.
Des orangers, des citronniers, des bananiers, des mimosas et surtout des oliviers tiennent compagnie aux palmiers.
Des merveilles dont les murmures d’Amour embaument l’air et rendent la mer encore plus parfumée.
[8] Elle est reconnaissante pour cet immense bienfait, et pour tous les bienfaits qu’Allaah, dans Son infinie générosité, a prévu pour elle avant même qu’elle ne soit ici-bas.
[9] Le cheminement dans l’impermanence d’ici-bas pour la permanence de la vie dernière, de l’au-delà, avec l’immense espoir de bénéficier de la miséricorde d’Allaah, d’être parmi les gagnants et les gagnantes, d’atteindre le but.
[10] Alwodoue.
[11] Assalaate, assalaa,
[12] Le "r" roulé, le coucher du soleil, l’Ouest, l’Occident.
La prière (assalaate) est l’un des piliers majeurs de l’Islaam, la clé de voûte de l’Adoration d’Allaah (al’baada).
En dehors de certains aménagements prévus, rien ne dispense une personne, saine d’esprit et pubère, d’accomplir la prière durant l’existence ici-bas (que le Créateur nous pardonne nos errements et nous accorde la guidance (alhidaya). Il est Celui qui répond aux invocations).
Les cinq prières quotidiennes sont d’une obligation impérieuse (outre les cinq prières quotidiennes, les croyants et les croyantes peuvent en accomplir d’autres).
Tous les Prophètes et Messagers, sur eux la bénédiction et la paix, accomplissaient la prière et avaient pour mission de l’enseigner.
La prière a connu des variations à travers le temps et l’espace, et a été fixée telle que nous la connaissons aujourd’hui, par Allaah, et enseignée par Mohammad, Son ultime Messager et Prophète sur lui la bénédiction et la paix.
Voir :
http://raho.over-blog.com
http://paruredelapiete.blogspot.com
http://ici-bas-et-au-dela.blogspot.com
http://laroutedelafoi.blogspot.com
http://voyageur-autre.blogspot.com
http://lmslm.blogspot.com
http://iimaane.blogspot.com
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com 


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