Mon
père, magistrat du ministère public, a été affecté à Lkhmiçaate
en 1959
je
crois.
L’année
d’avant mes dix ans.
Ma
sœur de deux ans mon aînée fait partie, comme moi, des cinq enfants
arrachés
à notre mère lorsqu’elle a été divorcée.
Mes premiers
souvenirs concernant « tante Mbarka »,
une
parente de mon père, remontent à l’époque de Lkhmiçaate.
Elle était une parente aimante
qui venait souvent nous voir.
Sa venue me remplissait de joie
et m’égayait.
J’avais de l’affection et de
l’amour pour elle.
J’aimais ses traits, son rire,
ses expressions, le ton de sa voix.
Parfois, lorsqu’elle parlait de
ma mère, elle finissait par des larmes.
Elle me devenait alors encore
plus précieuse.
L’un
des petits-fils de « tante Mbarka », mon neveu, le fils aîné de ma
soeur, enseignant universitaire, journaliste, et autres, a écrit :
« Ma
grand-mère paternelle était une femme forte et brave, d’un caractère hors du
commun. Sans elle, je serais sans doute dans quelque montagne du Moyen Atlas,
derrière quelque troupeau de chèvres. [...].
Le
21 octobre 1987 à midi moins dix, ma grand-mère paternelle rend l’âme à
Mabella,
après une courte maladie au cours de laquelle sa belle-fille avait fait preuve
d’une bravoure inoubliable. C’est ma mère qui pendant plus d’un mois, prenait
soin d’elle, la lavait tous les jours, restait à son chevet nuit et jour et,
parfois, dormait de fatigue près de sa tête.
La
dernière phrase de ma grand-mère était destinée à son fils :
ʺTu
seras maudit autant de fois que tous les grains de sable de la terre si, un
jour, tu maltraites cette femme ou si tu lui manques de respectʺ.
Elle
jette un dernier regard sur ma mère, et une larme a coulé sur ses joues déjà
mortes ».
« Tante
Mbrka » n’ignorait pas les comportements blâmables de son fils, et a vu
tout ce que ma soeur supportait pour rester une épouse vertueuse et une mère
aimante, s’accrochant de toutes ses forces au mariage qui a toujours été d’une
extrême importance pour elle.
Son
époux lui, n’a pas compris et ne comprend toujours pas ce que signifie le
mariage, et a porté et continue de porter très gravement atteinte à ses fondements
et à ses principes.
Il s’est livré et se livre à ce que l’Islaam
condamne avec la plus extrême sévérité.
Il
ne s’inquiète pas des conséquences de ses comportements et ne cherche pas à
s’en éloigner.
Il a
maltraité et maltraite son épouse.
Il
lui a manqué et lui manque de respect.
Il y
a de cela une vingtaine d’années, j’ai écrit
de
France à ma soeur au sujet du mariage.
Une
longue lettre je crois.
Plus
que critique pour son époux, avec qui, selon l’expression consacrée, j’ai
décidé de « couper les ponts ».
Cela
n’a pas à modifié la situation de ma soeur, qui continue de faire face et de
lutter.
Avec
beaucoup d’endurance.
Elle
est mère de cinq enfants,
grand-mère de plusieurs petits enfants, a toujours considéré, et considère
toujours, qu’elle ne doit pas penser au divorce.
Son
époux se plaît quant à lui, dans la voie d’achchaytaane
Il y
a quelques jours, j’ai appris par une de mes soeurs que le problème reste à
l’ordre du jour.
Dans
un « mail » à mon neveu, j’ai écrit :
Je
n’arrive pas à avoir ma soeur.
J’ai
appris qu’elle n’est pas en forme : Les mêmes causes produisent les mêmes
effets.
J’espère
que les problèmes ne vont pas s’aggraver ».
Il
m’a répondu :
« Je
n’ai pas pu t’écrire ou te téléphoner plus tôt parce que j’ai passé l’essentiel
de ces derniers jours avec ma mère. [...]. Comme tu l’as si bien résumé :
les mêmes causes produisent les mêmes effets et, comme on dit aussi, il a fallu
que tout change pour que rien ne change. Je ne sais plus quoi faire à ce sujet.
Ma mère a « disparu » pendant deux jours et à son retour, elle était
dans un état psychologique lamentable. Elle voulait carrément se suicider et il
a fallu quasiment qu’on l’escorte mon frère ma soeur et moi-même pendant deux
jours pour empêcher le pire. Tout ce que j’espère, et c’est ce que je lui
demande chaque jour, c’est qu’elle fasse le deuil de son mari, qu’elle vive sa
vie comme on dit et qu’elle profite de sa retraite. Je sais que c’est difficile
pour elle mais elle sait, comme moi, que c’est la seule solution pour avoir un
minimum de tranquillité vitale. Je sais aussi que près de cinquante ans de
« mariage » (j’insiste sur les guillemets), ce n’est pas rien. Mais
l’autodestruction n’a jamais été une option. Elle m’a promis qu’elle fera ce
deuil même si c’est dur pour elle, ma mère étant une personne généreuse et brave.
Á
l’heure où je t’écris, elle va un peu mieux. Elle est chez l’une de ses amies
intimes en attendant de reprendre les choses en main. Elle m’a semblé aller
dans le bon sens et cela me rassure un peu.
Voila
cher oncle ce que je peux t’écrire pour l’instant, en attendant de voir plus
clair ».
J’ai
envoyé cet autre « mail » :
« Assalaam ‘alaykom.
Merci pour ce message.
Je suis affecté par cette situation
qui ne s’améliore pas.
Ta mère comme tu le sais, a eu à
faire face à beaucoup d’épreuves, et elle continue : Qu’Allaah l’aide,
l’éclaire et la guide.
Lorsque ma mère a été divorcée et
que nous lui avons été arrachés parce que mon père pouvait piétiner ses droits
d’épouse et de mère, elle aussi a voulu se suicider ; elle s’est jetée
dans une rivière, mais a survécu par la miséricorde d’Allaah.
« Inna ma’a al’oçri
youçrane »,
nous dit le Seigneur des
univers.
Ma soeur va se ressaisir, ine
chaa-e Allaah,
et poursuivre sa marche
dans la Voie du Créateur.
Cinquante ans de
« mariage »
ce n’est pas rien.
Qu’Allaah la considère comme une
résistante vertueuse qui a tenu pour protéger ses enfants et qui continue de
tenir pour eux et pour ses petits-enfants.
Si tu peux lui faire parvenir ce
message, n’hésite pas à le faire ».
Mon neveu a répondu :
« Merci
pour ton message et tes mots. Ce message lui sera bien sûr transmis et je te
tiendrai au courant de son évolution ».
Je
lui ai adressé le texte suivant :
« Assalaam ‘alaykom.
Par la miséricorde d’Allaah, je
viens d’avoir, longuement, ma soeur.
J’ai parlé aussi à l’amie chez qui
elle est, et qui prend soin d’elle.
Je pense que de par sa capacité à
ne pas oublier l’essentiel, ma soeur va, encore une fois, faire face à
l’épreuve et ne pas échouer face au « problème ».
« Le problème », tu le
sais mieux que quiconque, c’est ton père, son mari.
Il refuse de changer, de se
réformer, de se repentir.
Il a ignoré et ignore, entre
autres, les fondements du mariage et de la famille.
Il est dans le sentier qui était
celui de mon père.
Comme lui, il va finir peut-être
par se mettre avec « une jeunette », avoir d’autres enfants, et
continuer à « croquer la vie à pleines dents », et à « chanter
ses plaisirs ».
La voie d’achchaytaane lui paraît
lumineuse et il la suit avec enchantement.
Que faire ?
Bien entendu, je ne cherche pas à
te dicter une conduite.
Cependant, les croyants et les
croyantes
auxquels je me rattache, doivent faire de
leur mieux pour commander le convenable et combattre le blâmable.
C’est pourquoi je te demande, ainsi
qu’à tes frères et soeurs à qui j’espère que tu vas communiquer ce message, ce
que vous faites déjà, c’est à dire continuer à aider votre mère du mieux que
vous pouvez, mais cette fois en essayant de trouver une solution qui s’attaque
sérieusement au « problème ».
Qu’Allaah nous éloigne des
pratiques blâmables, efface nos fautes, nous aide à résister à achachaytaane.
Qu’Il nous éclaire, nous couvre de
Sa miséricorde, et nous soutienne pour continuer la marche, afin que nous
soyons parmi les heureux ici-bas et dans l’au-delà.
Qu’Il déverse sur nous Son infinie
générosité, et nous aide à faire de notre mieux pour l’Adorer, comme Il le
demande.
Qu’Il nous guide sur le droit
chemin, le chemin de ceux qu’Il a comblés de bienfaits, non de ceux qui ont
encouru Sa colère, ni des égarés.
Qu’Il fasse que nous soyons parmi
ceux et celles qui suivent Sa Voie, pour mériter d’être cette âme sereine dont
Il dit :
« Ô âme sereine. Retourne à
ton Seigneur satisfaite et donnant satisfaction.
Entre parmi Mes serviteurs. Et entre dans Mon Paradis ».
Mon fils aîné que j’ai informé,
comme son frère, de la situation, m’a téléphoné puis m’a envoyé ce
message :
« Assalaam ‘alaykom.
le temps passe et les souvenirs
sont de plus en plus lointains des périodes que je passais avec ma tante au
Maroc.
Mais son amour, son attention et sa
générosité je les ai toujours senti, et c'est pour ça qu'elle a une vraie place
dans mon coeur.
Il n'en était pas de même de mon
oncle,
même si à l'époque je ne me doutais pas de ses comportements...
Il ne m'était pas antipathique,
loin de là, mais je le sentais bien pris par son « poulet »
et il venait juste échanger quelques bavardages lors de certains repas.
Malheureusement, mon cousin,
que
j'aimais beaucoup à cette époque, s'est laissé « dissiper » par son
père et suit la même voie...
Qu'Allaah nous aide à être le moins
loin possible de l'Essentiel, et je pense beaucoup à ma tante depuis que j'ai
lu tes derniers « mails ».
Passe lui le grand bonjour de ma
part la prochaine fois que tu l'as, et dis-lui que je suis avec elle de tout
coeur ».
Je
lui répondu :
« Assalaam 'alaykom.
comme d'habitude, lorsque tu prends
le temps d'écrire, tu dis ce qu'il faut, comme il faut.
J'ai transmis ton message à mon
neveu, en lui demandant de le livrer à ma soeur.
De mon côté je lui en ferai, ine
chaa-e Allaah, le compte rendu, lorsque je l'aurai la prochaine fois.
J’en ai fait part aussi à ton frère
et à ta mère.
Qu'Allaah nous aide, nous éclaire
et nous guide ».
BOUAZZA
Notre mère a été la deuxième épouse de mon père qui a
eu avec elle cinq enfants.
Lorsque mon père a décidé de divorcer et
de garder les enfants, je devais avoir trois ans.
Je l’appelais affectueusement ‘ammtii
(tante paternelle).
Elle n’était pas la sœur de mon père, mais un membre
de la famille élargie, originaire de la même région que lui.
Il m’arrivait peut-être
de voir une certaine tristesse qui émanait de son regard, sans toutefois
pouvoir en saisir les raisons ni savoir comment en parler.
Plus tard, j’ai appris qu’elle a eu un
enfant et a été abandonnée par le père de cet enfant.
Son seul enfant.
Elle n’a jamais eu de mari par la suite.
Sa propre sœur qui a accepté de
l’héberger avec elle, s’est proclamée ʺmèreʺ à sa place et lui a imposé
d’oublier sa maternité.
Cette situation a duré jusqu’au décès de
la sœur.
Le fils était déjà marié, père de
plusieurs enfants et elle grand-mère.
Pour moi, rien d’autre ne peut expliquer la tristesse
qui émanait de son regard.
Elle voulait certainement dire si un jour, tu
maltraites encore cette femme ou si tu lui manques encore de
respect.
Dans un texte en date du 11 décembre 2006, mis sur leʺblogʺ
qu’il tenait.
L’Islaam depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction
et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah
le demande.
L’Islaam n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de
clan, de classe sociale, de sexe, de couleur, de langue, de parti politique, de
pays, de nationalité, d’Etat.
L’Islaam c’est ce qui unit les croyants et les
croyantes (almouminoune wa almouminaate) où qu’ils soient, sur la base du
Message d’Allaah L’Unique, Le Seigneur des univers.
À cela, il faut lier la Foi (aliimaane) et le Bienfait
(alihçaane).
La Foi est de croire à Allaah, à Ses Anges, à Ses
Livres, à Ses Envoyés, au Jour Dernier (la Résurrection) et à la Prédestination
qu’il s’agisse du Bien ou du Mal.
Le Bienfait étant d’Adorer Allaah comme si nous le
voyons car, si nous ne le voyons pas, Lui nous voit.
ʺLes musulmans et les musulmanes, les croyants et les
croyantes, les obéissants et les obéissantes, les loyaux et les loyales, les
endurants et les endurantes, les craignants et les craignantes, les donneurs
d’aumône et les donneuses d’aumône, les jeûneurs et les jeûneuses, les gardiens
de leur chasteté et les gardiennes, ceux qui invoquent beaucoup Allaah et les
invocatrices, Allaah leur a préparé un Pardon et une Récompense Immense. Il
n’appartient pas à un croyant ni à une croyante, une fois qu’Allaah et Son
Messager ont décidé d’une chose, d’avoir encore le choix dans leur façon
d’agir. Et quiconque désobéit à Allaah et à Son Messager, s’est égaré d’un
égarement évidentʺ.
Les représentations, les fantasmes, les mythes et tout
ce qui en découle, ne peuvent jamais anéantir cette Vérité.
Pour ce qui est des êtres humains, le Message d’Allaah
L’Unique, Le Seigneur des univers, est adressé à toute l’humanité.
Les bavardages stériles, les divagations hystériques,
les discours mensongers, les commentaires désobligeants, les déclarations
arrogantes, les campagnes de dénigrement, les insultes continues, les vexations
répétées, les sous-entendus outrageants, les élaborations humiliantes, les
propagandes malfaisantes, les tromperies constantes, les combinaisons funestes,
les amalgames cruels, les menaces ouvertes, les attaques brutales, les
entreprises de démolition et autres pratiques immondes recourent au faux pour
entretenir et maintenir la confusion, l’imposture.