« La
ruée migratoire », surtout depuis 2015,[1] a
poussé l’Union Européenne à décider d’un mécanisme dit de relocalisation pour
les demandeurs d’asile.
Dans
le cadre de ce programme, l’État en France s’est engagé à accueillir 30700
réfugiés.
135
personnes ont d’ores et déjà été accueillies.
150,
en provenance de Grèce, ne vont pas tarder à l’être.
Ce
qui va presque doubler le nombre des personnes accueillies en France où il est
prévu d’accueillir 30700.
Mais
comme dirait le défunt Driss Chraïbi, « petit à petit, le nid fait son
oiseau ».[2]
En
attendant, il y a lieu de rappeler, encore rappeler, toujours rappeler,
« ce qu tout le monde sait ».
Depuis
longtemps, bravant tous les dangers, des milliers de personnes, hommes, femmes
et enfants, chassés par les horreurs répandues dans les pays d’origine, tentent
d’arriver en Europe et d’y rester, en dépit de l’hostilité dont elles sont
l’objet, et qui ne date pas d’aujourd’hui.
Ce
« processus migratoire » ne cesse de mettre en relief certaines
conséquences des méfaits du système dominant qui a semé et qui sème encore,
l’oppression partout.
En
arabe, les personnes qui prennent la mer pour atteindre l’Europe sont appelés
« lhrraaga ».[3]
Ce
sont généralement des personnes qui tentent, à bord d’embarcations de fortune,[4] de
quitter l’Afrique et d’autres pays situés ailleurs,[5] pour
atteindre l’Europe, « la forteresse », où ils sont considérés,
lorsqu’ils y arrivent, ce qui n’est pas toujours le cas, comme
« clandestins ».
« Lhrraaga »
parce que avant de se lancer dans cette tentative d’atteindre des côtes
européennes, beaucoup brûlent[6] tous
les documents qui peuvent permettre de les identifier et donc de les expulser
vers les pays de départ.
Des pays où sévissent des régimes fondés sur
l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice,
la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression,
l’exploitation, le viol, la torture, l’enfermement, la négation de l’être
humain.
Avec
ces régimes, pour les populations qui y subissent les horreurs, l’Afrique et
d’autres pays situés ailleurs,[7] sont
des contrées où la merde gicle et dégouline de partout.
Nauséabonde.
L’esclavage
a fait des ravages.
Le
colonialisme n’a rien épargné.
Le
système dominant continue d’alimenter, d’entretenir et de répandre les ordures
et la pourriture.
Les
régimes mis en place par ce système, sont tenus de tout mettre en œuvre afin de
servir les intérêts de leurs employeurs.
Le
système dominant a imposé à des populations entières de par le monde de chercher
des moyens de subsistance dans des conditions, le plus souvent, atroces.
Les
pays d’Afrique et d’autres pays situés ailleurs,[8]
restent pour les employeurs des réserves de matières premières et de main
d’œuvre, des marchés pour tout écouler, des points stratégiques pour les
militaires, des terrains d’expérimentations des armements, des lieux de
pédophilie et autres « loisirs pour touristes », des dépotoirs multiples
et variées et des décharges d’immondices.
Depuis
un certain temps, l’Europe ne veut plus que ces « hrraaga » émigrent
pour atteindre « la forteresse ».
Elle
fait tout afin d’empêcher leur venue, mais ces « hrraaga » sont
décidés à tout faire pour fuir les horreurs des es pays d’origine.
Ils
n’ont rien à perdre.
Ils
continuent de mourir pour fuir ce qu’ils ne peuvent plus supporter.
Afin
de les contenir, l’Europe verse des sommes énormes[9] à ses
employés pour qu’ils usent de tous les
moyens de rétention.
Par
ailleurs, en plus des possibilités illimitées de chaque État d’Europe, l’Union
Européenne a mis en place une force dite « Frontex » avec des avions,
des hélicoptères, des navires et autres, destinés à protéger « la
forteresse » des assauts des « miséreux », des "hors-la-loiʺ,
des ʺenvahisseursʺ, des « terroristes », comme des médias ne cessent
de le répéter sur tous les tons et à tous les temps.
« Ils avaient le pas pesant, les bras ballants et
la face effarée. Ceux qui s’arrêtaient pour les voir passer fermaient
brusquement les yeux, en une minute de doute intense et subit, où l’origine et
la fin conventionnelles de l’homme étaient vélocement révisées, les
classifications des règnes et les métaphysiques mises à bas et échafaudées de
nouveau comme un château de cartes sur leurs mêmes fondements et suivant la
même systématique […] ils ouvraient les yeux : la faillite de la
civilisation, sinon de l’humanité, qu’ils avaient vu défiler vêtue de fripes,
ou, à tout le moins, des fripes emplies de néant ».[10]
BOUAZZA
[1] Selon le calendrier dit
grégorien.
[2] Ce qui en France signifie
petit à petit, l’oiseau fait son nid.
[3] Le ʺrʺ roulé, les
ʺbruleursʺ.
[4] Affrétées par des
assassins qui gèrent un trafic qui rapporte des sommes colossales.
[5] Comme l’Irak et la Syrie
depuis peu.
[6] Du verbe brûler, haraqa,
(hrq, hrg).
[7] L’Irak et la Syrie depuis
peu.
[8] L’Irak et la Syrie depuis peu.
[9]
Sommes que les corrompus mis à la ʺtête des Étatsʺ à qui elles sont destinées,
ajoutent à tout ce qu’ils ne cessent de piller pour s’enrichir, encore
s’enrichir, toujours s’enrichir.
[10]
Driss Chraïbi, Les Boucs, Paris, éditions Denoël, 1955, P. 26.
Je ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.
Voir :
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com
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