mercredi 19 février 2020

DE LUC-SUR-MER À AULT


Avec les « amigos »,[1] j’ai pris l’habitude de me rendre pour quelques jours l’été, à Luc-sur-Mer en Normandie.
Cet été, ine chaa-e Allaah,[2] c’est à Ault, dans le département de la Somme[3] que nous profiterons un peu des bienfaits de la mer.
D’ici l’été, mon fils cadet et son épouse auront achevé, ine chaa-e Allaah, les formalités pour l’acquisition d’un logement dans cette commune de la Région des Hauts-de-France.
« Située au bord de la Manche, Ault est un point de transition côtière entre les falaises de craie commençant à Ault où elles surplombent une plage de galets, et se continuant vers le sud sans interruption jusqu'à l'estuaire de la Seine ; et, en direction du nord, une côte basse de galets (et de sableà marée basse) jusqu'à l'embouchure de la Somme, puis de sable au-delà. La falaise se termine au niveau de la plage d'Onival-sur-Mer qui dépend aussi de la commune d'Ault.
Immédiatement au nord d'Onival, on trouve le Hâble-d’Ault, espace naturel protégé composé principalement de terrains sédimenteux aux espaces enherbés plutôt marécageux, gagnés sur la mer et riches en espèces d'oiseaux diverses. En effet, le Hâble d’Ault est à la limite sud de l'ancienne baie de la Somme, autrefois beaucoup plus étendue qu'aujourd'hui. À l'époque romaine, elle allait d'Ault au sud jusqu'à Quend au nord. Elle comportait des îlots qui ont permis l'installation de quelques foyers, donnant naissance ensuite à des villages (Cayeux, Le Crotoy). Ces îlots ont ensuite été reliés les uns aux autres par les dépôts d'alluvions, réduisant ainsi la surface de la baie. Cette évolution se poursuit de nos jours et semble même s'accélérer avec l'ensablement progressif de la baie.
Au sud de la commune se trouve un grand bois résidentiel, le Bois de Cise, dans une valleuse qui donne sur le littoral et possède son propre accès à la mer.
En 1837, quand Victor Hugo passe pour la première fois dans le bourg, il est impressionné par la beauté du site et de la falaise qui lui inspireront « quelques » vers. Il raconte aussi les vestiges de l'ancien Ault : « Il n'était resté debout dans l'inondation qu'une ancienne halle et une vieille église dont on voyait encore le clocher battu des marées quelques années avant la Révolution ». Séduit par les lieux, il y reviendra en 1843 et1849.
Victor Hugo a peut-être vu l’épi financé en 1834 par Louis Philippe qui accorde alors « un secours de 300 francs pour exécuter des travaux qui doivent mettre la commune à l'abri des envahissements de la mer ». L'épi est formé de galets accumulés. Mais en peu d'années la mer l'a déjà partiellement détruit.
Les années 1970 et 1980 voient un certain déclin du tourisme balnéaire en raison de l'attrait de destinations plus lointaines et réputées plus ensoleillées ».[4]
Avec les « amigos », nous savons déjà qu’à Ault, comme à Luc-sur-Mer, le pain au chocolat du matin, et la glace de la fin de l’après-midi, ne sont pas négociables.
Nous écouterons les vagues, ine chaa-e Allaah.
Flux et reflux.
« Une autre vague vient par-dessus la première et fulgure. Etincelle et ruisselle d’une vie nouvelle. Sans nombre, débordant par-delà les rives du temps, de l’éternité à l’éternité d’autres vagues naissent et meurent, se couvrant et se renouvelant, ajoutant leur vie à la vie. D’aussi loin qu’on les entende, toutes ont la même voix, répètent le même mot : paix, paix, paix … »[5] 

BOUAZZA


[1] J’appelle ainsi mes petits-fils pour dire mes amis, et ça leur plaît.
Ils m’appellent Bagui et ça me fait plaisir.
[2] Si Allaah veut.
[3] Département désigné par le nombre 80.
[4] Wikipédia.
[5] Driss Chraïbi, La Civilisation ma Mère !..., Paris, Editions Denoël, 1972, p. 14.
Idriis Achchraaïbii (les ʺrʺ roulés).

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