Il
était interne comme moi à Faas.[1]
Nous
avons fait les trois années au lycée ensemble.[2]
Il
venait d’Oujda.[3]
Lorsque
nous avions un moment de libre dans une salle de cours par exemple, je lui
demandais souvent de nous chanter « Istambul, Istambul ».[4]
Tous
les camarades aimaient qu’il la chante, et lui aimait nous faire plaisir.
Il
commençait par tambouriner sur la table, lançait des notes de musique avec sa voix
chaude, qui nous transportait par « Istambul, Istambul, j’ai soif de tes
baisers ».
L’émotion
m’étreignait, mon coeur était tout ouï, et entendait un autre temps, un autre
espace.
Parfois,
je suis saisi par une sorte de nostalgie en pensant à ces années.
Que
sont mes camarades devenus ?
Se
souviennent-ils de ces moments et d’autres ?
Avais-je
eu une pensée pour eux lorsque je m’étais rendu à Istambul ?
Sont-ils
encore tous de ce monde ?
Qu’Allaah
déverse sur nous Sa miséricorde.[5]
BOUAZZA
[1]
Fès.
[2]
De 1966 à 1969, selon le calendrier grégorien.
[3]
Wjda.
[4]
Marc ARYAN, ʺIstambulʺ, 1966.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire