Je
l’ai toujours appelé « khtii Malika »[1] ou « khtii ».[2]
Elle a maintenant quatre-vingt-six ans.[3]
Lorsque je l’ai vu pour la première fois, je n’avais peut-être pas encore quatre ans.[4]
Pour l’épouser, mon père lui avait fait croire qu’il était célibataire, alors qu’il avait deux enfants d’un premier mariage et cinq avec ma mère.
Lorsque ma belle-mère, la troisième épouse de mon père, avait débarqué à Tagziirte,[5] elle était loin d’imaginer ce qui l’attendait.
Du jour au lendemain, jeune épouse
qui n’avait pas encore dix sept ans, elle s’était trouvée responsable d’une
« famille » dont l’aîné des enfants avait deux ans de moins qu’elle.[6]
Elle n’avait pas encore dix sept
ans, mais se voulait une épouse capable de faire face et d’assumer la
responsabilité d’une « famille ».
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Il m’est arrivé bien sûr, d’écrire quelques textes qui se rapportent à elle.
C’est plus d’un livre qu’il faudrait.
Ai-je dit qu’elle aimait « lmlhoune »[7] et qu’elle a été la première à m’en parler ?
Oui, je crois.
C’était au temps de mon adolescence.
Lorsque j’étais à la maison,[8] il lui arrivait de me parler de « lmlhoune », en écoutant à la radio une « qaciida »[9] qu’elle fredonnait parce qu’elle en connaissait beaucoup par cœur.
En 2011, de passage en France, une de mes soeurs, installée à Casablanca,[10] à qui j’avais envoyé un « mail » pour lui parler d’un livre sur « lmlhoune »,[11] m’avait fait écouter, un très court enregistrement réalisé par ma belle-mère spécialement pour moi.
À la fin de cet enregistrement de quelques mots d’une « qaçiida », ma belle-mère me faisait part de son souhait qu’il me serve à ne pas l’oublier après sa mort.
Une autre de mes soeurs[12] m’a fait savoir un jour qu’elle a eu sa mère au téléphone, ma belle-mère, qui lui a dit ceci :
« Mon fils[13] m’a encore incité à accomplir la prière, et j’ai commencé à l’accomplir ».
Allaah guide qui Il veut.
En 2018, elle a accompli le pèlerinage par procuration.[14]
Alhamdo lillaah.[15]
Qu’Allaah nous éloigne des pratiques blâmables, pardonne nos fautes, nous aide à résister à achachaytaane,[16] à ceux et à celles qui suivent sa voie, la mauvaise voie, la voie de l’Enfer.
Qu’Il nous éclaire et nous soutienne pour continuer la marche, afin que nous soyons parmi les heureux ici-bas[17] et dans la vie dernière.[18]
Qu’Il nous aide à faire de notre mieux pour l’Aimer comme Il doit être Aimé, pour l’Adorer[19] comme Il doit être Adoré.
Qu’Il nous guide sur le droit chemin, le chemin de ceux qu’Il a comblés de bienfaits, non de ceux qui ont encouru Sa colère, ni des égarés.[20]
Qu’Il nous couvre de Son Amour et déverse sur nous Son infinie miséricorde.
Qu’Il fasse que nous soyons parmi ceux et celles qui suivent Sa Voie, la bonne Voie pour mériter d’être cette âme sereine dont Il dit :
« Ô âme sereine. Retourne à ton Seigneur satisfaite et donnant satisfaction.[21] Entre parmi Mes serviteurs. Et entre dans Mon Paradis ».[22]
BOU’AZZA
[1] Okhtii Malika, ma soeur Malika.
[2] Okhtii, ma sœur.
[3] Elle est née en 1937, selon le calendrier dit grégorien.
[4] Je suis né en 1950.
[5] Le ʺrʺ roulé.
Le patelin où nous habitions.
[6] Il est né en 1939.
[7] Almalhoune.
Une sorte de littérature dite populaire, dont la naissance et l’essor sont attribués à des artisans.
Cette littérature a vu le jour, paraît-il, au Maroc au 15ème siècle.
Les thèmes véhiculés sont divers et se présentent sous forme de ʺqaçaa-ideʺ (pluriel de ʺqaçiidaʺ), se référant à certains enseignements, à des événements passés, à des histoires de couples et autres.
[8] J’ai connu l’internat très jeune ; dès l’école primaire et j’y suis resté, presque sans interruption, jusqu’au baccalauréat.
[9] Singulier de "qaçaa-ide".
[10] Addaar albaybaa-e, ddaar lbida (le ʺrʺ roulé), la maison blanche.
[11] Livre qui m’a été envoyé par le père de l’épouse de l’un de mes neveux (enseignant universitaire, journaliste, auteur de livres sur le roi, ce neveu me consacre du temps chaque fois qu’il est de passage en France).
Fouad Guessous, Anthologie de la poésie du Melhoun marocain, éditions de l’association 1200ème anniversaire de la fondation de la ville de Fès, 2008.
[12] Installée dans une commune attenante à celle où je suis.
[13] Elle parlait de moi ainsi parfois.
[14] Hajj albadal.
Comme elle ne pouvait pas s’y rendre elle-même, en raison d’incapacité physique, quelqu’un a été chargé d’accomplir cette obligation pour elle : alhamdo lillaah.
Les croyants et les croyantes (almouminoune wa almouminaate), pubères et sains d’esprit, sont tenus, lorsqu’ils le peuvent, physiquement et matériellement, durant le mois de Dou alhijja, selon des règles précises, d’accomplir Alhajj, le pèlerinage à la Demeure sacrée d’Allaah, Bayte Allaah alharaame (le ʺrʺ roulé), que symbolise Alka’ba, la Kaaba à Makka (La Mecque), une fois durant l’existence ici-bas et plus s’ils veulent.
[15] La louange est à Allaah.
[16] Á satan.
[17] Addonyaa.
[18] Alaakhira (le ʺrʺ roulé), l’au-delà.
[19] Adoration, ‘ibaada.
[20] Alqoraane (Le Coran), sourate 1 (chapitre 1), Alfaatiha, aayate 6 et aayate 7 (verset 6 et verset 7).
[21] Raadiya mardiya (les ″r″ roulés).
[22] Alqoraane (Le Coran), sourate 89 (chapitre 89), Alfajr (le ″r″ roulé), L’Aube, aayate 27 à aayate 30 (verset 27 au verset 30).
Je ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.
Voir :
http://raho.over-blog.com
http://paruredelapiete.blogspot.com
http://ici-bas-et-au-dela.blogspot.com
http://laroutedelafoi.blogspot.com
http://voyageur-autre.blogspot.com
http://lmslm.blogspot.com
http://iimaane.blogspot.com
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com
Elle a maintenant quatre-vingt-six ans.[3]
Lorsque je l’ai vu pour la première fois, je n’avais peut-être pas encore quatre ans.[4]
Pour l’épouser, mon père lui avait fait croire qu’il était célibataire, alors qu’il avait deux enfants d’un premier mariage et cinq avec ma mère.
Lorsque ma belle-mère, la troisième épouse de mon père, avait débarqué à Tagziirte,[5] elle était loin d’imaginer ce qui l’attendait.
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Il m’est arrivé bien sûr, d’écrire quelques textes qui se rapportent à elle.
C’est plus d’un livre qu’il faudrait.
Ai-je dit qu’elle aimait « lmlhoune »[7] et qu’elle a été la première à m’en parler ?
Oui, je crois.
C’était au temps de mon adolescence.
Lorsque j’étais à la maison,[8] il lui arrivait de me parler de « lmlhoune », en écoutant à la radio une « qaciida »[9] qu’elle fredonnait parce qu’elle en connaissait beaucoup par cœur.
En 2011, de passage en France, une de mes soeurs, installée à Casablanca,[10] à qui j’avais envoyé un « mail » pour lui parler d’un livre sur « lmlhoune »,[11] m’avait fait écouter, un très court enregistrement réalisé par ma belle-mère spécialement pour moi.
À la fin de cet enregistrement de quelques mots d’une « qaçiida », ma belle-mère me faisait part de son souhait qu’il me serve à ne pas l’oublier après sa mort.
Une autre de mes soeurs[12] m’a fait savoir un jour qu’elle a eu sa mère au téléphone, ma belle-mère, qui lui a dit ceci :
« Mon fils[13] m’a encore incité à accomplir la prière, et j’ai commencé à l’accomplir ».
Allaah guide qui Il veut.
En 2018, elle a accompli le pèlerinage par procuration.[14]
Alhamdo lillaah.[15]
Qu’Allaah nous éloigne des pratiques blâmables, pardonne nos fautes, nous aide à résister à achachaytaane,[16] à ceux et à celles qui suivent sa voie, la mauvaise voie, la voie de l’Enfer.
Qu’Il nous éclaire et nous soutienne pour continuer la marche, afin que nous soyons parmi les heureux ici-bas[17] et dans la vie dernière.[18]
Qu’Il nous aide à faire de notre mieux pour l’Aimer comme Il doit être Aimé, pour l’Adorer[19] comme Il doit être Adoré.
Qu’Il nous guide sur le droit chemin, le chemin de ceux qu’Il a comblés de bienfaits, non de ceux qui ont encouru Sa colère, ni des égarés.[20]
Qu’Il nous couvre de Son Amour et déverse sur nous Son infinie miséricorde.
Qu’Il fasse que nous soyons parmi ceux et celles qui suivent Sa Voie, la bonne Voie pour mériter d’être cette âme sereine dont Il dit :
« Ô âme sereine. Retourne à ton Seigneur satisfaite et donnant satisfaction.[21] Entre parmi Mes serviteurs. Et entre dans Mon Paradis ».[22]
[1] Okhtii Malika, ma soeur Malika.
[2] Okhtii, ma sœur.
[3] Elle est née en 1937, selon le calendrier dit grégorien.
[4] Je suis né en 1950.
[5] Le ʺrʺ roulé.
Le patelin où nous habitions.
[6] Il est né en 1939.
[7] Almalhoune.
Une sorte de littérature dite populaire, dont la naissance et l’essor sont attribués à des artisans.
Cette littérature a vu le jour, paraît-il, au Maroc au 15ème siècle.
Les thèmes véhiculés sont divers et se présentent sous forme de ʺqaçaa-ideʺ (pluriel de ʺqaçiidaʺ), se référant à certains enseignements, à des événements passés, à des histoires de couples et autres.
[8] J’ai connu l’internat très jeune ; dès l’école primaire et j’y suis resté, presque sans interruption, jusqu’au baccalauréat.
[9] Singulier de "qaçaa-ide".
[10] Addaar albaybaa-e, ddaar lbida (le ʺrʺ roulé), la maison blanche.
[11] Livre qui m’a été envoyé par le père de l’épouse de l’un de mes neveux (enseignant universitaire, journaliste, auteur de livres sur le roi, ce neveu me consacre du temps chaque fois qu’il est de passage en France).
Fouad Guessous, Anthologie de la poésie du Melhoun marocain, éditions de l’association 1200ème anniversaire de la fondation de la ville de Fès, 2008.
[12] Installée dans une commune attenante à celle où je suis.
[13] Elle parlait de moi ainsi parfois.
[14] Hajj albadal.
Comme elle ne pouvait pas s’y rendre elle-même, en raison d’incapacité physique, quelqu’un a été chargé d’accomplir cette obligation pour elle : alhamdo lillaah.
Les croyants et les croyantes (almouminoune wa almouminaate), pubères et sains d’esprit, sont tenus, lorsqu’ils le peuvent, physiquement et matériellement, durant le mois de Dou alhijja, selon des règles précises, d’accomplir Alhajj, le pèlerinage à la Demeure sacrée d’Allaah, Bayte Allaah alharaame (le ʺrʺ roulé), que symbolise Alka’ba, la Kaaba à Makka (La Mecque), une fois durant l’existence ici-bas et plus s’ils veulent.
[15] La louange est à Allaah.
[16] Á satan.
[17] Addonyaa.
[18] Alaakhira (le ʺrʺ roulé), l’au-delà.
[19] Adoration, ‘ibaada.
[20] Alqoraane (Le Coran), sourate 1 (chapitre 1), Alfaatiha, aayate 6 et aayate 7 (verset 6 et verset 7).
[21] Raadiya mardiya (les ″r″ roulés).
[22] Alqoraane (Le Coran), sourate 89 (chapitre 89), Alfajr (le ″r″ roulé), L’Aube, aayate 27 à aayate 30 (verset 27 au verset 30).
Je ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.
Voir :
http://raho.over-blog.com
http://paruredelapiete.blogspot.com
http://ici-bas-et-au-dela.blogspot.com
http://laroutedelafoi.blogspot.com
http://voyageur-autre.blogspot.com
http://lmslm.blogspot.com
http://iimaane.blogspot.com
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com
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