Autrichien,
petit-fils d’un rabbin, Léopold Weiss est né en 1900[1]
en Europe centrale et a rejoint l’au-delà le 20 février 1992 en Espagne.[2]
Il a passé son enfance en Galicie orientale, à Lwow,
territoire à l’époque rattaché à l’Autriche.
De famille aisée matériellement, son grand-père maternel
était un banquier fortuné.
Son père, avocat avait nourri l’ambition de devenir
physicien, alors qu’on espérait le voir opter pour le rabbinat, comme d’autres
membres de la famille, dont le grand-père paternel de Léopold Weiss.
Celui-ci a bénéficié dans sa formation de cours assez
poussés, relatifs au judaïsme et à l’hébreu.
Plus tard, en 1926, il a choisi de retourner à l’Islaam et
de s’appeler Muhammad Asad[3]
En 1953-54, il a écrit ʺLe chemin de la Mecqueʺ qui
retrace – à travers ses déplacements en Europe et au Moyen-Orient, en Occident
et en Orient dans les années vingt – les grandes lignes de son parcours durant
ses trente deux premières années qui font partie de l’histoire de son retour à
la croyance.[4]
« Le
retour d’un cœur dans sa patrie », avait-il écrit.[5]
En 1960, il a décidé de
traduire Alqoraane en anglais.
La traduction complète
est parue en 1974.
Sa première épouse dont le coeur est retourné
également dans sa patrie, une Autrichienne, veuve, de douze ans son aînée, Elsa
Schiemann, de son nom de jeune fille Specht, avait choisi de s’appeler ‘Aziiza.[6]
Elle est née en 1878.
Son existence ici-bas s’est achevée en 1927,[7] juste
après l’accomplissement de l’obligation du pèlerinage,[8] en
compagnie de son époux, Mohammad Açad qui a écrit :
« […]
Alors que je faisais mon ablution en me lavant les mains, le visage et les
pieds avec l’eau d’une outre, quelques gouttes tombèrent sur une touffe sèche à
mes pieds, petite plante misérable, jaune, flétrie et sans vie sous les âpres
rayons du soleil. Mais dès que l’eau commença à s’égoutter sur elle, un frisson
parcourut ses feuilles recroquevillées que je vis s’ouvrir lentement et en
tremblant. Quelques gouttes de plus, et les petites feuilles s’animèrent,
s’enroulèrent et se redressèrent doucement, en hésitant et frissonnant…Je
retins ma respiration et versai encore un peu d’eau sur la touffe d’herbe. Elle
s’anima plus vivement, presque avec violence, comme si quelque force
mystérieuse la faisait sortir du rêve de la mort. Ses feuilles se contractèrent
et s’étendirent comme les tentacules d’une étoile de mer, apparemment saisies
par un délire timide, mais irrépressible, véritable petite orgie de joie
sensuelle. Ainsi la vie entra victorieusement dans ce qui, il y a un moment,
n’était que chose morte ; elle y entrait visiblement, passionnément,
irrésistiblement, avec une majesté dépassant l’entendement ».[9]
Aquarelle
réalisée par mon épouse.
[1] Selon le calendrier dit
grégorien.
[2] Il est enterré au cimetière musulman à Grenade.
[3] Mohammad Açad.
[4] Á l’Islaam.
[5] Cela
rappelle que les êtres humains naissent croyants.
ʺEt lorsque ton Seigneur tira des reins des fils
d’Aadame leur progéniture et les fit témoigner contre eux-mêmes : Ne
suis-Je pas votre Seigneur ? Ils dirent : Si, nous en témoignonsʺ.
Alqoraane
(Le Coran), sourate 7 (chapitre 7), Ala’raaf, L’Enceinte du Paradis, aayate 172
(verset 172).
Dans
sa traduction du Qoraane, Kachriid (le ʺrʺ roulé) note qu’il
s’agit du fameux pacte pris par Allaah sur la race humaine dès sa création.
C’est un acte de foi et d’allégeance selon lequel les enfants d’Adam sur lui la
bénédiction et la paix, reconnaissent et attestent qu’Allaah est leur
Seigneur-et-Maître en exclusivité et sans restriction aucune.
Donc chaque être humain est lié à sa naissance par ce
pacte et s’il renie son Seigneur-et-Maître ou Lui donne quelque associé, il a
manqué à son engagement et commis la plus grosse injustice.
Salaah
Addine Kachriid (Salah Eddine Kechrid), traduction du Qoraane (Coran),
Loubnane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaami,
cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984).
Note
en bas de la page 221.
Ainsi, l’histoire des êtres humains commence avant
leur apparition ici-bas.
Ils sont créés avec une disposition naturelle à la
croyance à Allaah.
Une nature conformément à laquelle ils sont croyants,
alfitra (le ʺrʺ roulé).
Des changements interviennent ensuite, tout au long de
l’existence ici-bas.
Les uns, par exemple gardent cette croyance, les
autres la perdent, et certains, selon des modalités différentes, des
cheminements divers et des voies multiples y retournent.
[6] Aziza, aimée, chérie,
chère.
[7] Elle
est enterrée à Makka (La Mecque).
[8] Alhajj.
[9]
Muhammad Asad (Mohammad Açad), Le chemin de la Mecque, Paris, Fayard,
1976, P.17.
Je
ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire