dimanche 2 avril 2017

RE-NAISSANCE


Autrichien, petit-fils d’un rabbin, Léopold Weiss est né en 1900[1] en Europe centrale et a rejoint l’au-delà le 20 février 1992 en Espagne.[2]
Il a passé son enfance en Galicie orientale, à Lwow, territoire à l’époque rattaché à l’Autriche.
De famille aisée matériellement, son grand-père maternel était un banquier fortuné.
Son père, avocat avait nourri l’ambition de devenir physicien, alors qu’on espérait le voir opter pour le rabbinat, comme d’autres membres de la famille, dont le grand-père paternel de Léopold Weiss.
Celui-ci a bénéficié dans sa formation de cours assez poussés, relatifs au judaïsme et à l’hébreu.
Plus tard, en 1926, il a choisi de retourner à l’Islaam et de s’appeler Muhammad Asad[3]
En 1953-54, il a écrit ʺLe chemin de la Mecqueʺ qui retrace – à travers ses déplacements en Europe et au Moyen-Orient, en Occident et en Orient dans les années vingt – les grandes lignes de son parcours durant ses trente deux premières années qui font partie de l’histoire de son retour à la croyance.[4]
« Le retour d’un cœur dans sa patrie », avait-il écrit.[5]
En 1960, il a décidé de traduire Alqoraane en anglais.
La traduction complète est parue en 1974.
Sa première épouse dont le coeur est retourné également dans sa patrie, une Autrichienne, veuve, de douze ans son aînée, Elsa Schiemann, de son nom de jeune fille Specht, avait choisi de s’appeler ‘Aziiza.[6]
Elle est née en 1878.
Son existence ici-bas s’est achevée en 1927,[7] juste après l’accomplissement de l’obligation du pèlerinage,[8] en compagnie de son époux, Mohammad Açad qui a écrit :
« […] Alors que je faisais mon ablution en me lavant les mains, le visage et les pieds avec l’eau d’une outre, quelques gouttes tombèrent sur une touffe sèche à mes pieds, petite plante misérable, jaune, flétrie et sans vie sous les âpres rayons du soleil. Mais dès que l’eau commença à s’égoutter sur elle, un frisson parcourut ses feuilles recroquevillées que je vis s’ouvrir lentement et en tremblant. Quelques gouttes de plus, et les petites feuilles s’animèrent, s’enroulèrent et se redressèrent doucement, en hésitant et frissonnant…Je retins ma respiration et versai encore un peu d’eau sur la touffe d’herbe. Elle s’anima plus vivement, presque avec violence, comme si quelque force mystérieuse la faisait sortir du rêve de la mort. Ses feuilles se contractèrent et s’étendirent comme les tentacules d’une étoile de mer, apparemment saisies par un délire timide, mais irrépressible, véritable petite orgie de joie sensuelle. Ainsi la vie entra victorieusement dans ce qui, il y a un moment, n’était que chose morte ; elle y entrait visiblement, passionnément, irrésistiblement, avec une majesté dépassant l’entendement ».[9]



Aquarelle réalisée par mon épouse.
[1] Selon le calendrier dit grégorien.
[2] Il est enterré au cimetière musulman à Grenade.
[3] Mohammad Açad.
[4] Á l’Islaam.
[5] Cela rappelle que les êtres humains naissent croyants.
ʺEt lorsque ton Seigneur tira des reins des fils d’Aadame leur progéniture et les fit témoigner contre eux-mêmes : Ne suis-Je pas votre Seigneur ? Ils dirent : Si, nous en témoignonsʺ.
Alqoraane (Le Coran), sourate 7 (chapitre 7), Ala’raaf, L’Enceinte du Paradis, aayate 172 (verset 172).
Dans sa traduction du Qoraane, Kachriid (le ʺrʺ roulé) note  qu’il s’agit du fameux pacte pris par Allaah sur la race humaine dès sa création. C’est un acte de foi et d’allégeance selon lequel les enfants d’Adam sur lui la bénédiction et la paix, reconnaissent et attestent qu’Allaah est leur Seigneur-et-Maître en exclusivité et sans restriction aucune.
Donc chaque être humain est lié à sa naissance par ce pacte et s’il renie son Seigneur-et-Maître ou Lui donne quelque associé, il a manqué à son engagement et commis la plus grosse injustice.
Salaah Addine Kachriid (Salah Eddine Kechrid), traduction du Qoraane (Coran), Loubnane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaami, cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984).
Note en bas de la page 221.
Ainsi, l’histoire des êtres humains commence avant leur apparition ici-bas.
Ils sont créés avec une disposition naturelle à la croyance à Allaah.
Une nature conformément à laquelle ils sont croyants, alfitra (le ʺrʺ roulé).
Des changements interviennent ensuite, tout au long de l’existence ici-bas.
Les uns, par exemple gardent cette croyance, les autres la perdent, et certains, selon des modalités différentes, des cheminements divers et des voies multiples y retournent.
[6] Aziza, aimée, chérie, chère.
[7] Elle est enterrée à Makka (La Mecque).
[8] Alhajj.
[9] Muhammad Asad (Mohammad Açad), Le chemin de la Mecque, Paris, Fayard, 1976, P.17.
Je ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.

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