J’avais
sept ou huit ans.
Nous
habitions au quartier de l’Océan.[1]
Notre
maison avait un patio où j’aimais jouer et auquel je repense avec douceur.
Nous
occupions le rez-de-chaussée, ma belle-mère, mes sœurs, mes frères et moi.
Mon
père, lui, avait le premier étage où son épouse le rejoignait la nuit.
Pour
y accéder, mon père passait cependant par notre espace et y restait un peu
parfois.
À notre tour, nous empruntions les allées
de son territoire pour monter à la terrasse.
Cette
terrasse était un lieu enchanteur.
Et
c’est à cet endroit que j’ai eu des sensations qu’il m’est difficile,
aujourd’hui encore, de décrire avec des mots.
Un
jour, j’y suis resté un long moment.
Il
faisait beau.
La
terrasse voisine était couverte d’une toile qui la transformait en une sorte de
grande tente. C’était la fête pleine de chants et de joie.
J’écoutais.
Je
pouvais regarder aussi et je ne me privais pas de le faire.
Je
ne sais pas comment les choses se sont passées, mais subitement, elle était devant
moi. Lumineuse au milieu des chants et d’innombrables personnes.
Je
ne regardais qu’elle.
Je
n’avais jamais vu quelqu’un comme elle.
J’étais
transporté.
Je
ne savais pas qu’une femme pouvait être aussi radieuse.
C’était
une femme, mais pour moi c’était « autre chose ».
Je
ne savais pas quoi.
Une
sorte de pureté.
Je
pensais qu’elle ne regardait que moi et j’avais la sensation qu’elle me
caressait du regard, me transmettait l’affection, m’offrait l’amour.
Une
coulée de bonheur irriguait mon cœur.
C’est
ma belle-mère, je crois, qui m’a expliqué que j’avais vu la mariée.
La
signification exacte m’échappait un peu et j’avais une forte envie de rejoindre
cette femme et de rester avec elle.
C’est
peut-être à partir de cette époque que le mariage est devenu pour moi un
symbole fort que les mots peinent à décrire.[2]
BOUAZZA
[2] Je ne
fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé, et dont je reparlerai encore, ine
chaa-Allaah (si Allaah veut).
Voir :
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com
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