Dans les pays dits « musulmans », des
populations se réclament de l’Islaam, tout simplement parce qu’elles font
partie de pays dits « musulmans ».
Parmi elles, des personnes dites instruites, cultivées,
modernes, évoluées, laïques, adoratrices des imposteurs, et tout le toutim, craignent
de dire qu’elles ne croient pas à Allaah.
Elles préfèrent dire qu’elles croient à « quelque
chose ».
L’Islaam
depuis Aadame[1] sur lui la bénédiction et
la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer[2]
Allaah, comme Allaah le demande.
L’Islaam
n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de clan, de classe sociale, de sexe,
de couleur, de langue, de parti politique, de pays, de nationalité, d’Etat.
L’Islaam
est ce qui unit les personnes qui croient où qu’elles soient, sur la base du
Message d’Allaah.
Alqoraane[3] est
la continuation, la synthèse, le parachèvement du Message d’Allaah.
Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la
bénédiction et la paix[4] a eu
pour mission de le transmettre.
Faire partie d’un pays dit « musulman », ne
peut donc, en aucun cas, signifier automatiquement être Moslime.[5]
Et c’est quoi ce « quelque chose » auquel
croient ceux qui, dans des pays dits « musulmans », craignent de dire
qu’ils ne croient pas à Allaah ?
Je suis originaire d’un pays dit
« musulman », où dans leurs relations, beaucoup de personnes
cultivent, depuis des lustres, le « non-dit » qu’elles habillent de
bavardages stériles, creux, vides, mensongers.
Les
combines et les magouilles n’épargnent aucun domaine.
Cette
attitude est tellement ancrée qu’elle est même transmise comme un
« savoir », un « capital », une « richesse », un
« patrimoine ».
C’est
du « tribalisme » et du « clanisme » qui alimentent et
entretiennent des dysfonctionnements graves.
Du
« tribalisme » et du « clanisme » qui se parent de
n’importe quoi pour que n’émerge pas ce qui est caché, dissimulé, enfoui,
camouflé, masqué, travesti.
S’opposer
à ce « tribalisme » et à ce « clanisme », c’est s’exposer à
subir l’incompréhension, le rejet, l’insulte, et autres.
Les
personnes attachées à ce « tribalisme » et à ce
« clanisme » s’appuient sur le faux, derrière un masque d’emprunt.
Les
codes et les rituels qui sous-tendent ces agissements parfois dévastateurs,
sont présentés comme une « force », alors que c’est le reflet de
profondes désagrégations.
Et comme le pays est dit « musulman », ces
personnes se réclament de l’Islaam, pour essayer de « justifier » des
agissements que l’Islaam rejette, dénonce, condamne et combat.
Le « quelque chose » auquel croient des
personnes qui craignent de dire qu’elles ne croient pas à Allaah, c’est tout
simplement du bavardage stérile, creux, vide, mensonger.
« Par
le soleil et par sa clarté.[6] Par
la lune quand elle le suit.[7] Par
le jour quand il l’éclaire.[8] Par
la nuit quand elle l’enveloppe.[9] Par
le ciel et par Celui qui l’a construit. Par la terre et par Celui qui l’a
étendue.[10] Par l’âme et par Celui
qui l’a harmonieusement façonnée.[11] Et
lui a inspiré son immoralité et sa piété. A réussi celui qui l’a purifiée.[12] Et a
perdu celui qui l’a
corrompue ».[13]
Allaah n’a besoin de personne, c’est nous qui avons
besoin de Lui pour tout.
D’après
Abou dharr[14] qu’Allaah le bénisse, le
Prophète sur lui la bénédiction et la paix a rapporté qu’Allaah tabaaraka[15] wa
ta’aalaa[16] a dit[17] :
Ô
Mes serviteurs, si du premier au dernier d’entre vous, les humains[18] et
les jinn,[19] étiez aussi pieux que le
cœur de l’homme le plus pieux qui soit parmi vous, cela n’ajouterait rien à Mon
pouvoir.
Ô
Mes serviteurs, si du premier au dernier d’entre vous, les humains et les jinn,
étiez aussi débauchés que le cœur de l’homme le plus débauché, cela ne
diminuerait rien de mon pouvoir.
Ô
Mes serviteurs, si du premier au dernier d’entre vous, les humains et les jinn,
se trouvaient en un même lieu, m’adressaient des demandes et que J’accorde à
chacun ce qu’il a demandé, cela ne diminuerait pas ce que Je possède, pas plus
que ne diminuerait une aiguille si elle était trempée dans la mer.
Ô
Mes serviteurs, ce sont vos œuvres que Je comptabilise pour vous et pour
lesquelles Je vous rétribuerai.
Celui
qui trouvera du bien qu’il loue Allaah, et celui qui trouvera autre chose que
cela qu’il ne s’en prenne qu’à lui-même ».[20]
L’être humain naît croyant.[21]
C’est
« alfitra »,[22] la
nature conformément à laquelle l’être est créé avec la croyance à Allaah.
Toutefois,
des changements interviennent tout au long de l’existence ici-bas.
Les
uns gardent cette croyance, les autres la perdent, et certains, selon des
modalités différentes, des cheminements divers et des voies multiples y
retournent.[23]
Le
Message d’Allaah depuis Aadame jusqu’à Mohammad sur eux la bénédiction et la
paix, est Un.
C’est
le même Message.
Il
concerne les univers.
Les
Prophètes et les Messagers sur eux la bénédiction et la paix, ont tous eu pour
mission de transmettre ce qui leur a été révélé par Allaah.
La
multiplicité des révélations se rapporte aux diverses étapes du Message et met
en relief son essence qui est l’unicité,[24]
l’Adoration d’Allaah.
L’Islaam
par conséquent, n’est pas né à l’époque où Mohammad, l’ultime Prophète et
Messager sur lui la bénédiction et la paix, a commencé la mission qui lui a été
confiée par Allaah.
Tout
cela souligne combien la dimension de la connaissance est importante en Islaam.
Elle
est fondamentale.
L’Islaam
rejette l’obscurantisme, l’ignorance[25] et
pousse à l’effort[26] pour
l’acquisition de la connaissance qu’il élève aux degrés les plus hauts.
Une
personne peut ne pas être « cultivée » et atteindre la connaissance,
comme elle peut être « cultivée » et rester dans l’ignorance.
L’Adoration
d’Allaah, n’a pas été imposée à l’être humain.[27]
Allaah
lui a accordé la liberté du choix.
Chacun
est libre de croire ou de ne pas croire, en toute connaissance de cause.
Bien
entendu, chacun est responsable de son choix et chacun aura à en assumer les
conséquences.[28]
Chacun
sera fixé le Jour où quiconque aura fait le poids d’un atome de bien le verra
et quiconque aura fait le poids d’un atome de mal le verra.[29]
Il
va de soi que la liberté du choix ne s’oppose pas à la Volonté d’Allaah.
C’est
parce qu’Allaah l’a voulu, que l’être humain bénéficie de cette liberté du
choix.
Allaah
peut imposer ce qu’Il veut, à qui Il veut, comme Il veut, quand Il veut.
L’Islaam
n’impose donc pas de croire.
« Pas
de contrainte en religion ![30] La
voie de la raison s’est différenciée de l’égarement. Quiconque renie la
tyrannie des fausses divinités[31] et
croit à Allaah saisit l’anse la plus solide, qui ne se brise pas ».[32]
Que
chacun se pose cette question et réfléchisse :
« Ô
être humain ! Qu’est-ce qui t’a trompé au sujet de ton Seigneur, Le
Généreux ? »[33]
BOUAZZA
[1] Adam sur lui la bénédiction
et la paix.
[2]
Adoration, ’ibaada (la première lettre du mot ‘ibaada c’est la lettre ‘ (‘iine)
qui n’existe pas dans l’alphabet français, et non la lettre i (qui n’est donc
pas écrite ici en lettre majuscule).
[3] Le ʺrʺ roulé, le Coran.
[4]
Sallaa Allaah ‘alayh wa sallame (la première lettre du mot ‘alayh c’est la
lettre ‘ (‘iine) qui n’existe pas dans l’alphabet français, et non la lettre a
(qui n’est donc pas écrite ici en lettre majuscule).
[5] Musulman.
[6] Et par ses lueurs
matinales.
[7] Quand elle vient après
lui.
[8] Quand il le refait
paraître dans toute sa splendeur.
[9] Quand elle le recouvre de
son voile.
[10] Et par Celui qui a aplani
sa surface.
[11] Par un être vivant et par
Celui qui l’a fabriqué dans une harmonie parfaite.
[12] A récolté le succès celui
qui l’a purifiée.
[13] Et a
échoué celui qui n’a pas laissé son humanité s’épanouir.
Dans
sa traduction du Qoraane Kachriid (le ʺrʺ roulé) note que le verbe "dassa"
en arabe veut dire cacher, empêcher de paraître au grand jour.
L’être
humain étant à l’origine d’essence divine, son humanité est l’ensemble de
toutes les vertus et noblesses.
Celui
qui suit la voie de l’immoralité est comme celui qui a empêché sa bonne nature
d’éclater au grand jour pour ne montrer que sa fausse nature inspirée par satan
(achchaytaane) et les passions charnelles.
Salaah
Addine Kachriid (Salah Eddine Kechrid), traduction du Qoraane (Coran),
Lobnaane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaamii,
cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984). Note en bas de
la page 809.
Alqoraane
(Le Coran), sourate 91 (chapitre 91), Achchamç, Le Soleil, aayate 1 à aayate 10
(verset 1 au verset 10).
[16] Que
soient exaltées Sa Gloire et Sa Puissance.
[17]
C’est ce qui est désigné par ″hadiite
qodosiyy″ (qodsiyy),
c'est-à-dire une révélation faite par Allaah, Seigneur des univers, à Mohammad,
l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix et qui n’est
pas dans Alqoraane (″r″ roulé).
[18] Vos humains.
[19] Vos jinn.
Aljinn
(les jinn, jnoune les Génies) sont une ″race″ autre que la ″race″
humaine, qui compte des croyants et des mécréants, à qui Allaah permet
de vivre ici-bas, et qui aura des comptes à rendre dans l’autre monde, le Jour
du Jugement.
[20]
Hadiite rapporté par Moslime (la première partie du hadiite qui traite d’autres
points, n’est pas citée ici).
Lorsqu’on
parle de hadiite (hadite, hadiith, hadith), cela renvoie à ce qui a été
rapporté concernant la conduite de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur
lui la bénédiction et la paix, à Assonna.
Alqoraane
n’a de sens qu’avec Assonna et Assonna ne peut exister sans Alqoraane.
Assonna
procède d’Alqoraane.
[21] Moumine.
[23] Et
lorsqu’une personne après des errements retourne à la croyance à Allaah, c’est
le "retour du cœur dans sa patrie" comme le dit pour ce qui le concerne
Léopold Weiss, qui a choisi de s’appeler Muhammad Asad (Mohammad Açad).
[24] Attawhiid.
[25]
Aljahl.
[26]
Alijtihaad.
[27] Nous
ne traitons pas d’autres créatures dans le cadre de ce travail.
[28] Le
choix est entre la Voie d’Allaah et celle d’achchaytaane (satan), la Voie du
Paradis et celle de l’Enfer.
″Quiconque prend le droit chemin le prend pour lui-même
et quiconque s’égare, s’égare à son propre détriment″.
Alqoraane
(Le Coran), sourate 17 (chapitre 17), Alisraa-e, Le Voyage Nocturne, aayate 15
(verset 15).
[29] Alqoraane (le Coran),
sourate 99 (chapitre 99), Azzalzala, La Secousse, Le Tremblement de Terre,
aayate 7 et aayate 8 (versets 7 et 8).
[31] Dans
sa traduction du Qoraane, Kachriid (le ″r″ roulé) note en bas de page au sujet
de ″taaghoute″, qu’il traduit par ″tyrannie des fausses divinités″, que le mot est ainsi employé au
singulier comme au pluriel. Il vient du verbe ″taghaa″ c'est-à-dire outrepasser les
limites, déborder. Il désigne tous ceux qui s’attribuent ou à qui on attribue
une force ou une prérogative n’appartenant qu’à Allaah. Ce sont, selon les cas,
les idoles, le diable (achchaytaane, satan), les puissants de ce monde, son
propre orgueil, etc…
Seul
Allaah est capable de bien faire ou de nuire et nulle obéissance n’est due à
personne si elle implique la désobéissance à Allaah.
Salaah
Addine Kachriid (Salah Eddine Kechrid), op.cit,.note en bas de la page 53.
[32] Alqoraane (Le Coran),
sourate 2 (chapitre 2), Albaqara, La Vache, aayate 256 (verset 256).
[33] Yaa ayyohaa alineçaane
maa gharraka birabbik alkariime ?
(Les ″r″ roulés).
Alqoraane (Le Coran), sourate 82 (chapitre 82),
Alinefitaar ((Le ″r″ roulé), La Fissuration, aayate 6
(verset 6).