- Tu
sais ce que j’en pense, la merde là-bas et dans le reste des colonies
d’Afrique, sera la même pour très longtemps encore.
- Tu
te répètes mon frère.
Pourquoi
tu refuses d’admettre que nous avons fait un pas en avant ?
- Je
veux bien l’admettre si tu admets que nous sommes au bord du gouffre.[2]
-
Prenons la culture mon frère, le cinéma plus exactement, est-ce que tu sais que
maintenant même un douar[3] a son
festival sur l’Algérie ?
-
Non je ne sais pas.
Je
suis né en France, mes parents aussi et le bled[4]ne nous
intéresse pas spécialement.
-
Moi aussi mon frère je suis né ici, à la téci,[5] comme
mes parents, mais nous essayons de suivre ce qui se passe là-bas, au bled.
-
Alors c’est quoi ce douar qui organise un festival de cinéma en Algérie ?
-
C’est douar nenez mon frère.
-
Douarnenez ?
-
Exactement mon frère.
-
Douarnenez c’est une ville dans le Finistère, en Bretagne.
Son
festival de cinéma cet été a pour thème en effet l’Algérie.[6]
-
C’est ce que j’ai dit mon frère.
BOUAZZA
[1] Le rangement de la momie dite Boutafliiqa (Abou
tafliiqa) en avril 2019, selon le calendrier dit grégorien n’a rien changé à la
nature du régime mis en place en Algérie par le système colonialo-impérialo-sioniste.
Ce régime, comme ses frères en Afrique, dans les
contrées dites ʺarabo-musulmanesʺ et ailleurs, est immonde, infâme, abject,
hideux, féroce, cruel.
Un régime de l’injustice, du vice, de l’abîme, du
chaos.
Un régime du pillage, de la corruption dans tous les
domaines.
Un régime de massacres, de carnages, de vols, de viols.
Un régime d’une arrogance et d’une cupidité
indescriptibles.
Un régime de tous les trafics.
Un régime de débauchés.
[2] Dans les
années 70, un des serviteurs de ce régime avait dit que le pays était au bord
du gouffre, mais qu’avec Boumédiène, il avait fait un pas en avant.
[3] Douaar
(le ʺrʺ roulé) sorte de hameau regroupant la population d’une tribu ou d’une
fraction de tribu en Afrique du Nord.
[4] Blad,
blaad, bilaad, pays.
[5] À la
cité.
Cité
de banlieue où sont parquées des populations issues du processus migratoire lié
au colonialisme français, principalement en Afrique du Nord, et dans d’autres
contrées d’Afrique.
[6] Son
42ème festival du cinéma prévu du 17 au 24 août a pour thème Algériens
Algériennes.
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