« Mes
os se sont affaiblis et ma tête s’est enflammée de cheveux blancs ».[1]
Flots
de pensées.
Averses
d’images.
Afflux
de sensations.
« Et
voici : j’étais issu de l’Orient et des traditions de l’Orient. J’avais
été instruit et éduqué dans les écoles d’Occident. Et non seulement la greffe
avait pris, mais l’arbre n’avait jamais donné autant de fruits. Je l’ai pris
alors à deux bras et je suis parti vers cet Occident d’où venaient toutes
sortes de greffes. Et voici : c’était comme si j’avais transporté avec moi
tout un lambeau de terre, tout un monde. Et le monde vers lequel je me
dirigeais m’a semblé froid, fermé et hostile. […]
J’ai
vu l’Occident prôner l’humanisme et agir en cruautés. Et assis entre deux
portes fermées, j’ai tant crié à la fraternité humaine et à la connaissance
mutuelle que j’en suis devenu malade, insomniaque et tressautant au vol d’une
simple mouche. […]
Longtemps,
longtemps, j’avais lutté dans un souterrain, parlant à tort et à travers
d’Orient et d’Occident. »[2]
«Fils du Levant et de la Berbérie écoutez :
l’Orient est en voie de mort. Il est derrière votre dos avec ses Damas, ses
Baghdad et ses divisions sans fin qui ensanglantent la terre et dénaturent la
parole de Dieu.[3] Plus jamais vous n’y
retournerez. Vous êtes ici à présent, en Occident, et c’est comme si vous
veniez d’y naître. Parce que, moi, je vous dis que c’est ici, en Occident, que
se lèvera désormais le soleil du monde !»[4]
Des
larmes.
« Sont-elles
des perles de la pensée, comme la rosée après une nuit noire : l’ultime de
ce qu’un homme a pu ressentir et penser et que sa plume n’a pas pu traduire en
mots ? »[5]
Encore des larmes.
J’aimerais
tant qu’elles participent à l’irrigation de ma Foi pour que les fleurs
continuent de s’épanouir.[6]
« Allaah Est la Lumière des cieux et de la terre.[7] Sa
Lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe.[8] La
lampe est dans un verre.[9] Le
verre est comme un astre resplendissant ; son combustible vient d’un arbre
béni, un olivier ni oriental ni occidental ; son huile éclairerait presque
même sans avoir été touchée par le feu.[10]
Lumière sur Lumière.[11]
Allaah guide vers Sa Lumière qui Il veut.[12]
Allaah propose aux humains des paraboles.[13] Et
Allaah Est Omniscient ».[14]
Toujours des larmes.
BOU’AZZA
[1] Alqoraane (Le Coran),
sourate 19 (chapitre 19), Mariame (le "r" roulé), Marie, aayate 4 (verset 4).
[2] Driss
Chraïbi, Succession ouverte, Paris, Denoël, 1962, pages 180-182.
Idriis
Achchraaïbii (le "r" roulé).
Écrivain
d’origine du Mghrib (Maroc) arrivé en France en 1945 (selon le calendrier dit
Grégorien) pour faire des études universitaires. Il n’avait pas encore vingt
ans. Il s’est installé dans ce pays et y a vécu jusqu’à la fin de son existence
ici-bas survenue le premier avril 2007 à l’âge de 81 ans (toujours selon le
calendrier dit Grégorien). Il était dans la Drôme (à Crest) lorsqu’il a rejoint
l’au-delà. Son corps a été ramené au Maroc et enterré à Ddaar lbidaa
(Casablanca).
Occirient, contraction des mots Occident et
Orient.
[3]
Allaah.
[4] Driss
Chraïbi, Naissance à l’aube, Paris, éditions du Seuil, 1986, P.55-56.
J’ai
déjà cité ces lignes, en bas de page du texte intitulé "Les signes" et je les ai reprises pour en faire le texte
intitulé "Moi
je vous dis".
[5] Driss
Chraïbi, L’Homme du Livre, Balland-Eddif (Eddif, Maroc, 1994, Balland,
France, 1995), p. 85.
[7] Allaah Nour assamaawaate wa alard.
[8] Mathal Nourih kamichkaate
fiiha misbaah.
[9] Almisbaah fii zojaaja.
[10]
Azzozaaja kaannahaa kawkab dorriyy youqade mine chajara mobaaraka, zaytouna laa
charqiyya wa laa gharbiyya, yakaade zaytohaa yodii-e wa law lam tamçasho naar.
[12] Yahdi Allaah linourih
mane yachaa-e.
[13] Wa yadrib Allaah alamthaal linnaas.
[14] Bikoll chay-e ‘aliim.
Et Allaah a parfaitement la science de toute chose.
Alqoraane (Le Coran), sourate 24 (chapitre 24), Annour
(le "r" roulé), La Lumière, aayate 35 (verset 35).
[15] Je
ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.
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