mardi 26 juillet 2022

AINSI SONT LES JOURS QU’ALLAAH RÉPARTIT ENTRE LES ÊTRES

Il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour dîner : une tomate fraîche, bien rouge, débarrassée de sa peau, coupée en morceaux, salée, saupoudrée de coriandre qui l’habille d’un peu de vert, accompagnée d’une escalope de dinde grillée : alhamdo lillaah.[1]
J’attends un moment avant de m’offrir un décaféiné avec une ou deux gaufrettes au chocolat.
Avant de dîner, j’ai arrosé.
Il a fait chaud, comme les jours précédents.
Alors, j’ai donné à boire aux plantes du petit jardin.
Un bonheur de sentir leur joie en accueillant l’eau.
Il m’est déjà arrivé, plus d’une fois, d’en parler.
Je ne me lasse pas en effet de rappeler des souvenirs et certaines sensations liés à l’arrosage.
En arrosant, je redeviens un peu un enfant dans un jardin à Taroudanete,[2] au Maroc.[3]
C’était en 1957-1958, je crois.[4]
Nous habitions une maison de fonction avec un magnifique jardin.
Dans mes souvenirs, il est encore plus que cela.
Des fleurs de toutes les couleurs partout.
Des orangers, des citronniers, des bananiers, des arbres dont je ne connais même pas le nom, des plantations diverses, variées.
Un enchantement.
Et la musique de l’eau.
De l’eau, Nous avons fait toute chose vivante nous dit Allaah.[5]
Le jardin disposait d’un système d’irrigation fait de « saagyaate ».[6]
La terre accueillait cette eau avec bonheur et j’étais heureux de tenir compagnie aux plantes qui se désaltéraient avec joie.
Une bénédiction.
C’était le début du Maroc de « l’indépendance dans l’interdépendance ».[7]
Mon père avait été nommé à un poste « important » et nous habitions alors cette maison de fonction avec le magnifique jardin.
Avant nous, la maison était occupée par une famille de colonialistes de France.
La France, pays où je suis installé dans la maison avec le bout de jardin.
J’arrose et je sens le bonheur des plantes et de la terre accueillant l’eau avec reconnaissance.
Avec elles, je suis reconnaissant à Allaah pour ce bienfait et pour tous les autres.
Et je suis heureux de partager la joie de ces créatures qui se désaltèrent.
Il m’est arrivé plusieurs fois d’arroser mes deux fils lorsqu’ils étaient enfants.
Ils en redemandaient.
Dernièrement je me suis arrosé moi-même au jardin.
L’un de mes petits-fils était à côté, assis dans l’eau.
Mon épouse est à Ault avec notre fils cadet, notre belle-fille et leurs deux fils, nos petits-enfants, les « amigos ».[8]
Ault, commune de la Région des Hauts-de-France, dans le département de la Somme.[9]
D’ici l’été, mon fils cadet et son épouse auront achevé, ine chaa-e Allaah, les formalités pour
« Située au bord de la Manche, Ault est un point de transition côtière entre les falaises de craie commençant à Ault où elles surplombent une plage de galets, et se continuant vers le sud sans interruption jusqu'à l'estuaire de la Seine ; et, en direction du nord, une côte basse de galets (et de sable à marée basse) jusqu'à l'embouchure de la Somme, puis de sable au-delà. La falaise se termine au niveau de la plage d'Onival-sur-Mer qui dépend aussi de la commune d'Ault.
Immédiatement au nord d'Onival, on trouve le Hâble-d’Ault, espace naturel protégé composé principalement de terrains sédimenteux aux espaces enherbés plutôt marécageux, gagnés sur la mer et riches en espèces d'oiseaux diverses. En effet, le Hâble d’Ault est à la limite sud de l'ancienne baie de la Somme, autrefois beaucoup plus étendue qu'aujourd'hui. À l'époque romaine, elle allait d'Ault au sud jusqu'à Quend au nord. Elle comportait des îlots qui ont permis l'installation de quelques foyers, donnant naissance ensuite à des villages (Cayeux, Le Crotoy). Ces îlots ont ensuite été reliés les uns aux autres par les dépôts d'alluvions, réduisant ainsi la surface de la baie. Cette évolution se poursuit de nos jours et semble même s'accélérer avec l'ensablement progressif de la baie.
Au sud de la commune se trouve un grand bois résidentiel, le Bois de Cise, dans une valleuse qui donne sur le littoral et possède son propre accès à la mer.
En 1837, quand Victor Hugo passe pour la première fois dans le bourg, il est impressionné par la beauté du site et de la falaise qui lui inspireront « quelques » vers. Il raconte aussi les vestiges de l'ancien Ault : « Il n'était resté debout dans l'inondation qu'une ancienne halle et une vieille église dont on voyait encore le clocher battu des marées quelques années avant la Révolution ». Séduit par les lieux, il y reviendra en 1843 et 1849.
Victor Hugo a peut-être vu l’épi financé en 1834 par Louis Philippe qui accorde alors « un secours de 300 francs pour exécuter des travaux qui doivent mettre la commune à l'abri des envahissements de la mer ». L'épi est formé de galets accumulés. Mais en peu d'années la mer l'a déjà partiellement détruit.
Les années 1970 et 1980 voient un certain déclin du tourisme balnéaire en raison de l'attrait de destinations plus lointaines et réputées plus ensoleillées ».[10]
Auparavant, avec les « amigos », nous nous rendions pour quelques jours l’été, à Luc-sur-Mer en Normandie.
Le pain au chocolat du matin et la glace de la fin de l’après-midi, n’étaient pas négociables.
Est-ce le cas à Ault ?
Notre fils aîné avec notre belle-fille et leur fils, notre petit-enfant, passent quelques jours de vacances en Espagne.[11]
Ainsi sont les jours qu’Allaah répartit entre les êtres.
Et me voilà emporté par des souvenirs.
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Tant de souvenirs.
Ils ne me quittent pas.
Tristes et pas tristes.
Pour les tristes, j’y suis pour beaucoup.
Certains et certaines « proches » aussi.
Pour les pas tristes, c’est la famille à laquelle je souhaite être rattaché.
La famille de l’Islaam,[12] des croyants et des croyantes, almouminoune wa almouminaate.
Je l’ai déjà dit, je sais.
Souvent, je reprends ce dont j’ai déjà parlé.
J’estime qu’il est parfois bon de rappeler, encore rappeler, toujours rappeler.
Prendre le temps.
Éviter l’agitation.
Les jours heureux ?
Ce sont les jours qu’une personne passe en faisant de son mieux pour Adorer[13] Allaah, comme Allaah le demande.
Les jours malheureux sont donc ceux qu’une personne passe sans faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
La marche dans l’impermanence d’ici-bas,[14] conduit à la permanence de la vie dernière.[15]
« Innaa lillaah wa innaa ilayh raaji’oune ».[16]
« Nous sommes à Allaah et à Lui nous retournons ».
Qu’Allaah nous éloigne des pratiques blâmables, pardonne nos fautes, nous aide à résister à achachaytaane,[17] à ceux et à celles qui suivent sa voie, la mauvaise voie, la voie de l’Enfer.
Qu’Il nous éclaire et nous soutienne pour continuer la marche, afin que nous soyons parmi les heureux dans la vie ici-bas[18] et dans la vie dernière.[19]
Qu’Il nous aide à faire de notre mieux pour l’Aimer comme Il doit être Aimé, pour l’Adorer comme Il doit être Adoré.
Qu’Il nous guide sur le droit chemin, le chemin de ceux qu’Il a comblés de bienfaits, non de ceux qui ont encouru Sa colère, ni des égarés.[20]
Qu’Il nous couvre de Son Amour et déverse sur nous Son infinie miséricorde.
Qu’Il fasse que nous soyons parmi ceux et celles qui suivent Sa Voie, la bonne Voie pour mériter d’être cette âme sereine dont Il dit :
« Ô âme sereine. Retourne à ton Seigneur satisfaite et donnant satisfaction.[21] Entre parmi Mes serviteurs. Et entre dans Mon Paradis ».[22] 
 
BOU’AZZA
[1] La louange est à Allaah.
[2] Le r roulé, Taroudant.
[3] Almaghrib (le ʺrʺ roulé).
[4] Selon le calendrier dit grégorien.
Nous avons presque toujours eu des maisons avec de beaux jardins, mais souvent, c’est à celui de la maison de Taroudanete que je pense.
[5] Alqoraane (Le Coran), sourate 21 (chapitre 21), Alanebiyaa-e, Les Prophètes, aayate 30 (verset 30).
[6] Swaaguii, swaaqii, pluriel de saagya, saaqya (qui irrigue, rigole).
[7] Statut octroyé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des "États" supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces "États" sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
Au Maroc, occupé par la France, l’Espagne et autres, occupation dite ″protectorat″, le système colonialo-impérialo-sioniste a transformé le sultanat moribond, en monarchie héréditaire, dite de "droit divin".
Le sultan, protégé, est alors devenu roi, au service de ce système.
[8] J’appelle ainsi mes petits-fils pour dire mes amis, et ça leur plaît.
Ils m’appellent Bagui et ça me fait plaisir.
[9] Département désigné par le nombre 80.
[10] Wikipédia.
[11] C’est lui qui m’a appelé Bagui et les autres ont suivi.
[12] L’Islaam depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
L’Islaam n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de clan, de classe sociale, de sexe, de couleur, de langue, de parti politique, de pays, de nationalité, d’Etat (le fait qu’un État ne soit pas fondé sur l’islaam, ne signifie nullement que les croyants et les croyantes installés dans une contrée ayant un tel État, ne font pas de leur mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande).
L’Islaam c’est ce qui unit les croyants et les croyantes où qu’ils soient, sur la base du Message d’Allaah, Le Seigneur des univers.
Alqoraane est la continuation, la synthèse, le parachèvement du Message d’Allaah, L’Unique.
Mohammad, l’ultime Messager et Prophète sur lui la bénédiction et la paix, a eu pour mission de le transmettre.
[13] Adoration, ‘ibaada.
La première lettre du mot ‘ibaada c’est la lettre ‘ (‘iine) qui n’existe pas dans l’alphabet français et non la lettre i qui n’est donc pas écrite ici en lettre majuscule.
[14] Addonyaa.
[15] Alaakhira (le ʺrʺ roulé), l’au-delà.
[16] Le ʺrʺ roulé.
Alqoraane (Le Coran), sourate 2 (chapitre 2), Albaqara (le ″r″ roulé), La Vache, aayate 156 (verset 156).
Dans sa traduction du Qoraane (le ʺrʺ roulé) Kachriid (le ʺrʺ roulé)  note que ʺla formule de consolation citée dans le verset 156, s’appelle ʺistirjaa’eʺ (le ʺrʺ roulé).
Celui qui la prononce avec sincérité et conviction y trouve en effet une réelle consolation dans les moments les plus difficiles.
Quand on se rappelle qu’on est entièrement la propriété d’Allaah et que c’est vers Lui que doit se faire notre retour, comment peut-on être écrasé de chagrin devant la perte des biens éphémères de ce monde ? Quand Allaah nous reprend un être cher ou un bien auquel nous sommes attachés, Allaah n’a fait que récupérer ce qu’il nous a prêté par pure bonté de Sa part et sans aucune contrepartie de la nôtre.
Que pouvons-nous donner à Celui qui possède toute chose en exclusivité totale ?ʺ
Salah Eddine Kechrid (Salaah Addiine Kachriid), traduction du Qoraane (Coran), Loubnaane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaamii, cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984).
Note en bas de la page 30.
[17] À satan.
[18] Addoneyaa.
[19] Alaakhira (le ʺrʺ roulé), l’au-delà.
[20] Alqoraane (Le Coran), sourate 1 (chapitre 1), Alfaatiha, aayate 6 et aayate 7 (verset 6 et verset 7).
[21] Raadiya mardiya (les r roulés).
[22] Alqoraane (Le Coran), sourate 89 (chapitre 89), Alfajr (le r roulé), L’Aube, aayate 27 à aayate 30 (verset 27 au verset 30).
Voir :
http://raho.over-blog.com
http://paruredelapiete.blogspot.com
http://ici-bas-et-au-dela.blogspot.com
http://laroutedelafoi.blogspot.com
http://voyageur-autre.blogspot.com
http://lmslm.blogspot.com
http://iimaane.blogspot.com
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com


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