Un couple, parmi d’autres, marche
avec des hommes, des femmes, des enfants.
Tous savent que la marche va
continuer jusqu’à la fin de l’existence ici-bas.
Les yeux de l’épouse s’adressent au coeur et à l'esprit.
Sa peau couleur de miel se marie parfaitement avec sa
douceur.
Son foulard donne à sa beauté une force sereine.
Son visage, sa façon d'accompagner sa parole de gestes
lents, son sourire, l'éclat de ses dents, son corps lui donnent une grâce
particulière.
L’époux ne la quitte pas du regard.
Un chuchotement le sort de sa rêverie :
─ Je suis prête, ine chaa-e Allaah.[1]
Lorsque son épouse s'est penchée et lui a chuchoté ces
mots, il s'est passé ceci :
À la seconde même qui a suivi le chuchotement, tout son être
a chanté la louange.
« Il vous a créés d’un seul être[2]
dont Il a créé l’épouse et par eux multiplié les hommes et les femmes ».[3]
La multitude, de tous les horizons, de toutes les
conditions, de tous les âges, de toutes les couleurs a repris les invocations.
La nuit n'était pas encore tout à fait remplacée par le
jour lorsque l'appel à la prière s’est répandu.
Au même moment, les oiseaux ont répandu le chant du jour
naissant.
Le fleuve se voyait couler dans les yeux de la multitude et
sa mélodie se pressait pour se mélanger à albahr alabyad almotawassite, la mer
blanche intermédiaire, la mer méditerranée.
Et il en fut ainsi :
Après la prière, l’épouse enceinte s’est étendue.
Un cercle s’est formé autour d’elle.
Une femme s’est dégagée, avançant lentement, et ce fut
comme si tous ceux qui formaient le cercle avaient été en elle pour voir ce
qu’il faut voir avec le coeur.
Et dès le début des caresses de la femme sur le ventre de
la future mère, l'accouchement a commencé.
Au bout d'un moment, le père s’est dégagé du cercle.
L'enfant dans les bras de sa mère agitait ses mains comme
s'il voulait attraper le ciel.
─ C'est une fille, dit la mère.
Le père a posé un baiser sur le front de son épouse, a pris
sa fille avec émotion, l'a embrassé sur les yeux et lui a récité alaadaane[4]
dans l’oreille droite, et aliqaama[5]
dans l’oreille gauche, pendant que ses larmes de père brillaient comme des
perles.
─ Elle est saine, comme toi, a-t-il dit ensuite à la mère.
Et la fille a été prénommée Saliima.[6]
Une voix s’est élevée pour rappeler la générosité d’Allaah
dans la beauté du ciel, la puissance des montagnes, l'éclat du soleil, la
grandeur des arbres, les parfums des fleurs, les bienfaits des herbes, la
fidélité des hommes, des femmes, des enfants, la chaleur d’alomma.[7]
BOUAZZA
[1]
Si Allaah veut.
[2]
D’un seul et même souffle (nafs waahida).
[3]
Alqoraane (Le Coran), sourate 4 (chapitre 4),
Anniçaa-e, Les Femmes, aayate 1 (verset 1).
[4]
L’appel à la prière.
[5]
Le deuxième appel à la prière.
[6]
Saine.
[7]
La communauté, la matrie.
Je ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.
Voir :
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com
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