C’est
le début de l’année scolaire.
Les voix des enfants montent de la cour de récréation et
emplissent l’espace tout autour.
Tous les matins durant lesquels il accompagne son fils
à l’école, un père voudrait toujours faire augmenter, encore et encore, les
saveurs de ce délice.
L’eau coule le long du trottoir.
Le père tient l’enfant par la main en l’encourageant
car il faut d’un saut « traverser la rivière », passer à l’autre
rive.
Il lui déroule un conte où l’eau qui coule le long du
trottoir, c’est « la rivière » au bord de laquelle il leur arrive de
se mettre accroupis, les doigts dans le liquide pour sentir le courant.
Des années auparavant, bien avant la naissance de Mahdii,[1] son père
né en Belgique, aimait écouter ses parents lui conter l’autre rive d’albahr alabyad
almotawassite, de la mer blanche intermédiaire, de la mer Méditerranée.
La rive de là-bas, quittée pour celle d’ici.[2]
Après ses études de médecine, son épouse, libraire, est
devenue la mère de Mahdii.
Un soir, en regardant le cahier de correspondance[3] de son
fils, la mère a trouvé un mot de l’enseignante qui demandait à rencontrer les
parents dès que possible.
Pourquoi veut-elle les voir, peu de temps après la
rencontre de la rentrée, avec tous les parents ?
- Je suis contente que nous ayons pu nous mettre
d’accord assez vite pour nous revoir.
Mehdi est un enfant intéressant.
Il s’adapte vite, et a soif d’apprendre.
Je suis contente qu’il soit parmi nous.
Maintenant que les élèves savent un peu lire et
écrire, ils ont hâte de grandir, et tiennent à le montrer dans les réponses,
par exemple, à certaines de mes questions.
En demandant à Mehdi ce qu’il veut devenir quand il
sera grand, il m’a répondu qu’il veut être comme Omar.[4]
Je dois admettre que je n’ai pas bien compris ce qu’il
veut dire.
Il m’a expliqué qu’en islam,[5] Omar est
un homme d’une grande valeur, et qu’il veut devenir comme lui.
J’ai consulté un peu internet, puis j’ai voulu en
parler avec vous.
- Alhamdo lillaah[6] a dit la
mère qui a embrassé Mahdii assis à côté d’elle, ajusté son foulard, sourit à
son époux, puis s’est adressée à l’enseignante :
- En Islaam,‘omar Ibn Alkhattaab est en effet, comme Mahdii
vous l’a précisé, un homme d’une grande valeur.
Lorsque Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur
lui la bénédiction et la paix, a commencé sa mission, les idolâtres, hommes
et femmes, dont ‘omar faisait partie, et autres imposteurs l’ont obligé, avec
les quelques croyants et croyantes[7] autour
de lui, à se cacher pour Adorer[8] Allaah.
Convaincu par la suite que Mohammad est un Prophète et
Messager sur lui la bénédiction et la paix, ‘omar a proclamé son adhésion à la
croyance. [9]
Au
temps de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la
paix ─ comme au temps d’autres
Prophètes et Messagers sur eux la bénédiction et la paix ─ la résistance n’a pas cessé.[13]
Mohammad
sur lui la bénédiction et la paix, était injurié, calomnié, accusé de
mensonges, maltraité, humilié, marginalisé, persécuté, pourchassé, menacé
d’être tué, avec ses compagnons les plus proches, dont ‘omar.
Á la
mort de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la
paix, Abou Bakr[14]
Assidiiq a été désigné pour diriger la communauté des croyants et des
croyantes.
Suite à son décès, la désignation de ‘omar Ibn
Alkhattaab pour lui succéder a eu lieu.
‘omar Ibn Alkhattab, tout en acceptant de servir et
d’assumer ses responsabilités, n’a pas manqué de s’interroger sur la politique
à suivre afin d’assurer au mieux sa fonction dans le respect du Message
d’Allaah et des enseignements de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur
lui la bénédiction et la paix.
Il a exprimé en public sa crainte devant cette lourde
tâche et sa peur de faillir à son devoir vis à vis des croyants et des
croyantes.
Dans l’assistance, des personnes l’ont rassuré et lui
ont fait savoir que tout manquement à sa mission serait combattu, au besoin par
les armes.
Après les avoir écoutées, ‘omar a remercié Allaah qui
a fait de lui un membre de cette prodigieuse omma[15]
d’Alqoraane[16] et d’Assonna.[17]
Le fondement de cette omma procède du Message d’Allaah
depuis Aadame sur lui la bénédiction et la paix.
Après Abou Bakr Assidiiq et‘omar Ibn Alkhattaab, il y
a eu ‘othmaane[18] Ibn ‘affaane[19] et ‘aliyy[20] Ibn
Abii Taalib.
Ce sont les quatre dirigeants de la communauté des
croyants et des croyantes, dits les successeurs bien guidés.[21]
Ils étaient parmi les compagnons les plus proches de
Mohammad, l’ultime prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
[1] Ce prénom signifie guidé
en arabe.
Mehdi est la transcription répandue.
Il est fait usage parfois de Mahdi.
[2] Le système colonialo-impérialo-sioniste a imposé à
des populations entières de par le monde de chercher des moyens de subsistance
dans des conditions, le plus souvent, atroces.
Beaucoup parmi elles, rurales, se sont trouvées dans
des faubourgs de villes nouvelles coloniales, contraintes de s’adapter à des
modes de survie dans des bidonvilles.
Ces populations ont connu la transplantation forcée
dans leur pays d’origine, avant qu’elles ne soient poussées à le quitter
parfois pour fournir la main d’œuvre, taillable et corvéable à merci, dont les
métropoles avaient besoin.
Les
régimes mis en place dans les colonies par la suite et qui sévissent toujours,
ont accéléré les migrations pour répondre aux exigences des métropoles, et pour
en faire un trafic qui rapporte.
C’est
dire que le processus migratoire lié au colonialisme, ne peut pas être compris
en occultant l’histoire de la transplantation d’êtres de sociétés rurales,
d’êtres colonisés, maintenus dans l’ignorance et la misère, dépossédés et sans
moyens dans des sociétés industrialisées.
ʺL’oubli
de l’histoire n’est jamais neutre. Effacer le passé constitue l’un des plus
sûrs moyens de stériliser toute analyse du présent, pour répéter inlassablement
de vieilles recettes et réitérer les mêmes mécanismes de dominationʺ.
Philippe
Norel, ʺMalgré les sanglots de l’homme blanc...ʺ, dossier ʺPolémiques sur
l’histoire colonialeʺ, Le Monde diplomatique, bimestriel, juillet-août 2001, p.
73.
Les
immigrés des colonies ne cessent de faire face à de multiples injustices et
agressions, qui n’épargnent pas ceux et celles qui ont obtenu la nationalité
des pays dits ʺd’accueilʺ.
Le
processus migratoire a bien entendu divers ʺvisagesʺ que beaucoup s’acharnent à
défigurer, afin de masquer ce qu’ils veulent cacher.
Il
importe donc d’essayer sans cesse d’en saisir les développements, les
modifications, les changements, et autres.
Cette
main d’oeuvre, dont l’Europe ne veut plus en raison des changements intervenus,
continue néanmoins d’essayer d’arriver par n’importe quel moyen, en prenant
tous les risques.
Elle
fuit les colonies, même s’il n’est pas fait appel à elle, car elle n’arrive pas
à se débarrasser de la merde qui gicle de partout, en Afrique et ailleurs.
Ce ʺprocessus migratoireʺ ne cesse donc pas de mettre en relief
certaines conséquences des méfaits du système colonialo-impérialo-sioniste qui
a semé, qui sème l’oppression, continue d’alimenter, d’entretenir et de
répandre les ordures, la pourriture, la puanteur, en entretenant à domicile des
employés pour cela.
En effet, les régimes mis en place par les employeurs
des pays dominants, contribuent à faire de ces pays une décharge d’immondices
dans tous les domaines.
Ces colonies et autres contrées dites du ʺtiers-mondeʺ,
restent pour les métropoles des réserves de matières premières et de main
d’œuvre, des marchés pour tout écouler, des points stratégiques pour les
militaires, des terrains d’expérimentations des armements, des lieux de
pédophilie et autres ʺloisirs pour touristesʺ, des dépotoirs multiples et
variés.
Bien
sûr, elles bénéficient de ce qui a été appelé ʺl’indépendance dans
l’interdépendanceʺ, ʺl’indépendance nationaleʺ, ʺla révolution populaireʺ, et
autres.
Pour
les remplacer, les employeurs n’ont que l’embarras du choix : les employés
ne manquent pas, tous plus serviles les uns que les autres.
Ces ʺÉtatsʺ ont des ʺchefs d’Étatʺ, des ʺGouvernementsʺ,
des ʺParlementsʺ et même des ʺConstitutionsʺ et des ʺélections démocratiquesʺ.
Les régimes mis en place dans ces pays, sanguinaires,
tyranniques, doivent veiller à maintenir l’oppression, et tout mettre en œuvre
pour servir les intérêts de leurs employeurs.
[3] Cahier pour assurer la
liaison entre les parents de l’élève, et l’institution.
[4] Le
ʺrʺ roulé.
C’est
la transcription connue du prénom ‘omar (la première lettre du prénom ‘omar
c’est le lettre ‘ (‘iine) qui n’existe pas dans l’alphabet latin, et non la
lettre o (qui n’est donc pas écrite ici en lettre majuscule).
[5] Islaam.
[6] La louange est à Allaah.
[7] Mouminoune wa mouminaate.
[8] Adoration, ‘ibaada.
[9] Il est important de rappeler que l’histoire de l’être
humain a commencé avant son apparition ici-bas, par l’adhésion à la croyance à
Allaah.
Un fabuleux don du Créateur qui fait que le plus
important est en chaque personne qui
bénéficie d’une disposition à la foi.
L’être humain naît croyant.
C’est
ʺalfitraʺ (le ʺrʺ roulé), la nature
conformément à laquelle l’être est créé avec la croyance à Allaah.
Toutefois, cela n’empêche pas que des personnes nient
l’engagement par lequel elles ont reconnu qu’Allaah Est leur Seigneur.
Des changements interviennent en effet tout au long de
l’existence ici-bas.
Les uns gardent cette croyance, les autres la perdent,
et certains, selon des modalités différentes, des cheminements divers et des
voies multiples y retournent.
[10] L’Islaam depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction
et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah
le demande.
L’Islaam n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de
clan, de classe sociale, de sexe, de couleur, de langue, de parti politique, de
pays, de nationalité, d’Etat.
L’Islaam c’est ce qui unit les croyants et les
croyantes où qu’ils soient, sur la base du Message d’Allaah, dont le fondement
est l’unicité (attawhiid).
Il n’y a de Divinité qu’Allaah.
Laa Ilaah illaa
Allaah.
[11] Almoslimoune.
[12] Almoslimaate.
[13] Cette résistance
continue, et continuera, avec le soutien d’Allaah, jusqu’à la fin de
l’existence ici-bas.
ʺEt l’avenir est à la piétéʺ, ″Wa al’aaqiba littaqwaa″.
Alqoraane
(Le Coran), sourate 20 (chapitre 20), Ta-ha, aayate 132 (verset 132).
[14] Le
ʺrʺ roulé.
[15] Matrie, communauté.
[16] Le
ʺrʺ roulé, Le Coran.
La continuation, la synthèse et le parachèvement du Message
d’Allaah.
[17] Ce
qui a trait à la conduite de Mohammad sur lui la bénédiction et la paix.
[18]
Othman, Otmane.
La
première lettre du prénom ‘othmaane c’est le lettre ‘ (‘iine) qui n’existe pas
dans l’alphabet latin, et non la lettre o (qui n’est donc pas écrite ici en
lettre majuscule).
[19]
Affane.
La
première lettre de ‘affaane c’est le lettre ‘ (‘iine) qui n’existe pas dans
l’alphabet latin, et non la lettre a (qui n’est donc pas écrite ici en lettre
majuscule).
[20] Ali.
La
première lettre du prénom ‘aliyy c’est le lettre ‘ (‘iine) qui n’existe pas
dans l’alphabet latin, et non la lettre a (qui n’est donc pas écrite ici en
lettre majuscule).
[21]
Alkholafaa-e arraachidoune (Le ʺrʺ roulé).
[22] Mahdii.
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