dimanche 12 février 2017

« BAMBOULA »

La France,[1] métropole colonisatrice, continue de répandre son poison dans les colonies et en métropole, où les populations originaires de ces colonies et issues du processus migratoire, doivent mener des luttes incessantes contre ce poison.
Gonflée d’orgueil et d’arrogance, la métropole débite, encore et encore, les insanités de toujours, les bassesses, les mensonges, les supercheries, maintient un regard de mépris et haine sur les indigènes des colonies, alimente et entretient l’imposture, selon l’étable de sa loi,[2]
En Afrique par exemple, l’esclavage a fait des ravages, les crimes colonialistes n’ont rien épargné et les régimes mis en place par la supercherie de « l’indépendance dans l’interdépendance »,[3] et autres,[4] font ce que leurs employeurs leur demandent, afin que le continent[5] reste une décharge d’immondices dans tous les domaines : la merde gicle de partout, nauséabonde.[6]
Dans les innombrables agressions, les mots accompagnent les autres moyens et s’avèrent souvent aussi dangereux, aussi terribles.
Tel un virus, ils soutiennent l’infection et la décomposition.
Des chro-niqueurs et des chro-niqueuses, salariés de détenteurs de médias dont ils exécutent les ordres,[7] déversent leurs ordures, des mots salis, enlaidis, abîmés, falsifiés, contaminés, détournés, souillés, trahis, dénaturés, pourris, pour grossir le flot des maux.
Ils se contorsionnent dans tous les sens et y vont de leur « danse du ventre » afin de consolider le faux.
Les imposteurs, à l’œuvre depuis des lustres, ont toujours usé d’une diarrhée verbale concernant leurs crimes.
Il est nécessaire de rappeler, encore rappeler, toujours rappeler qu’à travers le temps et l’espace, des imposteurs à divers niveaux, ont cherché à faire passer des vessies pour des lanternes.
Et de tout temps, les mots ont occupé une place de choix dans cette entreprise.
Dans les opérations de domination, les mots accompagnent les autres moyens.
Les imposteurs ont toujours falsifié les mots pour les utiliser comme des armes de destruction massive.
Ils mobilisent tous les moyens dont ils peuvent disposer pour faire dire aux mots ce qui correspond à ce qui les arrange.
Ils ne cessent de parler de « droits de l’homme » par exemple, et nient la violation des droits humains à laquelle ils ne cessent de recourir.
Pour rester dans la période contemporaine, il est connu que tous les résistants et toutes les résistantes, à quelque niveau que ce soit, savent que ces imposteurs ont usé de tout, pour déformer tout ce qui a trait au colonialisme, à l’impérialisme, au sionisme, et autres.
Ils usent de termes trompeurs, de termes faux, de termes de la supercherie, de la tromperie.
Ils « varient » les bavardages sur « la lutte pour le bien de l’humanité », afin de camoufler leur soif d’imposer partout leur domination.
Ils sont arrivés par des mots truqués à faire passer pour du « progrès », leurs crimes contre l’humanité.
Le pire dans ce domaine, c’est que des individus dominés, reprennent servilement ces bavardages qu’ils utilisent pour se donner une contenance dite de « civilisés », d’« évolués », de « cultivés », de « modernes », conformément aux souhaits de leurs dominateurs.
Des serpillières adorant les semelles qui les foulent.
Et ces serviles, à divers niveaux, se mettent à déverser leur puanteur qui rejoint celle de leurs maîtres, pour se répandre partout.
L’imposture, encore l’imposture, toujours l’imposture.
Lorsque le recours à certains mots est dénoncé, les imposteurs parlent de « dérapage », de « malentendu », de « mauvaise interprétation », de « dégât collatéral », et font semblant de « s’offusquer » des effets de ce dont ils sont la cause.
Mais en réalité, ils sont toujours plus que satisfaits de leurs crimes.
Lors d’un contrôle policier le jeudi 2 février 2017[8] à Aulnay-sous-Bois,[9]visant des jeunes Français originaires d’Afrique,[10] issus du processus migratoire,[11] Théodore, dit « Théo », à été victime, comme des milliers d’autres en d’autres occasions, partout en France, de la violence policière.[12]
Après le chapelet d’injures habituelles, où le mot « bamboula » est toujours servi lorsqu’il s’agit d’un noir, les crachats, les coups, un policier a introduit sa matraque dans l’anus de Théodore avant qu’il ne soit embarqué au commissariat.
Son état a nécessité une hospitalisation d’urgence, et une intervention chirurgicale.
Le jeudi 9 février, durant l’émission télévisuelle « C à vous »,[13] un policier syndicaliste, invité à blablater sur ce qui est arrivé, a trouvé que « bamboula » est une insulte qui reste à peu près convenable.
Ce terme qui renvoie à une danse de noirs d’Afrique, au rythme du bamboula,[14] est en bonne place dans le lexique des injures de la métropole contre des populations des colonies.
Il est utilisé pour humilier les noirs d’Afrique, les traiter d’inférieurs, d’incapables, de rebuts de l’humanité, d’ennemis de la civilisation.[15]
Dans des guerres contre l’Allemagne, la France a utilisé comme chair à canon des populations des colonies, et le terme « bamboula » a été utilisé avec un mépris infini pour désigner les soldats noirs d’Afrique, auxquels le système français[16] a eu recours pour se maintenir.
Les discours mensongers, les commentaires désobligeants, les déclarations arrogantes, les campagnes de dénigrement, les insultes continues, les vexations répétées, les sous-entendus outrageants, les élaborations humiliantes, les propagandes malfaisantes, les tromperies constantes, les combinaisons funestes, les amalgames cruels, les menaces ouvertes, les décisions discriminatoires, les attaques brutales, les entreprises de démolition et autres pratiques, alimentent et entretiennent les fondements de la métropole dans de multiples domaines.
Les coups les plus inimaginables sont montés.
Les manipulations les plus incroyables sont pratiquées.
Les mensonges les plus éhontés sont servis.
Les amalgames de toutes sortes, dans tous les domaines, à tous les niveaux, sont la règle.
La métropole ne recule devant rien.
Elle calomnie, travestie, dénigre, diffame, salit, humilie, maltraite, écrase, détruit, élimine, extermine.
Elle continue de recourir à tout et à n’importe quoi pour porter atteinte aux droits humains.
Des hommes et des femmes, de droite et de gauche, toutes tendances confondues, continuent de vanter la métropole, et de considérer que les crimes du système colonialo-impérialo-sioniste contre les colonies, contre l’humanité, crimes qui se poursuivent, sont des « inventions des obscurantistes, ennemis de la civilisation ».
Lorsqu’il s’agit de certains points se rapportant à des hommes et à des femmes originaires des colonies, issus du processus migratoire, le mépris affiché par la métropole ne date pas d’aujourd’hui.
La résistance non plus.[17]

BOUAZZA




[1] Et ailleurs.
[2] Les tables de sar loi.
[3] Statut octroyé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des "États" supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces "États" sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
[4] ʺL’indépendance nationaleʺ, ʺla révolution nationaleʺ, ʺla révolution populaireʺ...
[5] Comme d’autres lieux ailleurs.
[6] Les colonies et autres contrées dites du ʺtiers-mondeʺ, restent pour les métropoles des réserves de matières premières et de main d’œuvre, des marchés pour tout écouler, des points stratégiques pour les militaires, des terrains d’expérimentations des armements, des lieux de pédophilie et autres ʺloisirs pour touristesʺ, des dépotoirs multiples et variés.
[7] Cela n’empêche pas un véritable tapage d’être entretenu pour répandre que des journalistes et autres sont  ʺau service de la véritéʺ.
[8] Selon le calendrier dit grégorien.
[9] Commune de la banlieue de Paris, dans le département de Seine-Saint-Denis (93).
[10] Produits de la ʺcolopoleʺ (contraction des mots "colonie" et "métropole", qui dans le cas de la France par exemple, rappelle, encore et encore, la continuation des interventions, en Afrique et ailleurs, pour maintenir la domination et entretenir des régimes mis en place par le système colonialo-impérialo-sioniste), du viol de la colonie par la métropole.
Ils sont français comme le sont les bougnoules, les ratons, les melons,  c’est à dire les arabes, les musulmans.
La métropole recours sciemment à l’amalgame, à la confusion entre ʺethnieʺ, ʺcroyanceʺ et ʺdélinquanceʺ.
Ainsi, pour parler d’hommes et de femmes originaires d’Afrique du Nord, des ʺmaghrébinsʺ, la métropole use de connotations négatives pour dire les ʺarabesʺ, c’est à dire les ʺmusulmansʺ, autrement dit des ʺviolentsʺ, des ʺvoleursʺ, des ʺvioleursʺ, des ʺassassinsʺ et autres.
Pour cela, la gauche et la droite, avec leurs ʺdiverses variantesʺ, sont interchangeables,
[11] Le système colonialo-impérialo-sioniste a imposé à des populations entières de par le monde de chercher des moyens de subsistance dans des conditions, le plus souvent, atroces.
Beaucoup parmi elles, rurales, se sont trouvées dans des faubourgs de villes nouvelles coloniales, contraintes de s’adapter à des modes de survie dans des bidonvilles.
Ces populations ont connu la transplantation forcée dans leur pays d’origine, avant qu’elles ne soient poussées à le quitter parfois pour fournir la main d’œuvre, taillable et corvéable à merci, dont les métropoles avaient besoin.
Les régimes mis en place dans les colonies par la suite et qui sévissent toujours, ont accéléré les migrations pour répondre aux exigences de la métropole, et pour en faire un trafic qui rapporte.
C’est dire que le processus migratoire lié au colonialisme, ne peut pas être compris en occultant l’histoire de la transplantation d’êtres de sociétés rurales, d’êtres colonisés, maintenus dans l’ignorance et la misère, dépossédés et sans moyens dans des sociétés industrialisées.
ʺL’oubli de l’histoire n’est jamais neutre. Effacer le passé constitue l’un des plus sûrs moyens de stériliser toute analyse du présent, pour répéter inlassablement de vieilles recettes et réitérer les mêmes mécanismes de dominationʺ.
Philippe Norel, ʺMalgré les sanglots de l’homme blanc...ʺ, dossier ʺPolémiques sur l’histoire colonialeʺ, Le Monde diplomatique, bimestriel, juillet-août 2001, p. 73.
La France a eu recours à la main d’œuvre colonisée et transplantée en métropole et il a fallu de longues années pour que des travailleurs immigrés, dans le cadre dit du regroupement familial, puissent entreprendre des démarches afin d’avoir l’autorisation de faire venir leurs femmes et leurs enfants.
Les immigrés des colonies ne cessent de faire face à de multiples injustices et agressions, qui n’épargnent pas ceux et celles qui ont obtenu la nationalité française.
Le processus migratoire a bien entendu divers ʺvisagesʺ que beaucoup s’acharnent à défigurer, afin de masquer ce qu’ils veulent cacher.
Il importe donc d’essayer sans cesse d’en saisir les développements, les modifications, les changements, et autres.
Cette main d’oeuvre, dont la France et l’Europe ne veulent plus en raison des changements intervenus, continue néanmoins d’essayer d’arriver par n’importe quel moyen, en prenant tous les risques.
Elle fuit les colonies, même s’il n’est pas fait appel à elle, car elle n’arrive pas à se débarrasser de la merde qui gicle de partout, en Afrique et ailleurs.
Ce ʺprocessus migratoireʺ  ne cesse donc pas de mettre en relief certaines conséquences des méfaits du système colonialo-impérialo-sioniste qui a semé, et qui sème l’oppression.
[12] L’indignation et la colère de populations originaires d’Afrique, liées au processus migratoire, ont abouti à la mise en examen pour viol du policier qui a mis sa matraque dans l’anus de Théodore, et trois autres policiers ont été mis en examen pour violences.
Tous sont en liberté, maintenus dans la police.
Par contre, des jeunes arrêtés dans un rassemblement réclamant justice pour Théodore, ont été condamnés à plusieurs mois de prison ferme.
Et l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN)  conteste le mot viol pour parler  d’accident, et préparer le terrain afin que le procès, si procès il y a, ne puisse déboucher que sur l’impunité des policiers.
De temps à autre des poursuites judicaires sont engagées contre des policiers, mais débouchent, le plus souvent, sur l’impunité, y compris lorsque des jeunes sont tués.
Des rassemblements de populations originaires des colonies, se poursuivent dans plusieurs endroits de la métropole, contre les violences policières.
Les arrestations aussi.
[13] Sur la 5.
[14] Tambour.
[15] comme les autres  indigènes des colonies.
[16] Qui a utilisé pour se maintenir, des hommes de toutes ses colonies comme chair à canon.

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