dimanche 21 avril 2019

CHAQUE ÊTRE SE DOIT D’ACCOMPLIR CE POURQUOI IL EST ICI-BAS


Hier et avant hier, j’ai regardé « Nos meilleures années », le film italien de Marco Tullio Giordana,[1] une saga familiale dans l’Italie des années soixante aux années deux mille.
« La fresque d’une génération qui, avec ses contradictions, avec sa fougue tantôt ingénue, tantôt violente, avec sa rage parfois déplacée, a essayé de ne pas se résigner au monde tel qu’il est, mais de le rendre un peu meilleur ».
Cette saga familiale « s’inscrit en parallèle avec les événements de l’Italie contemporaine : l’inondation de Florence, la lutte contre la mafia, les grands matches de football, les Brigades Rouges... ».
Une bonne partie de ce film qui dure six heures, se déroule à Turin, une ville où vivent des membres de la famille de mon épouse, dont le père était d’origine italienne, et où je me suis rendu plusieurs fois depuis les années quatre-vingts.
Je me souviens de la première fois chez la cousine de mon épouse, le mari de celle-ci, et leur fille qui était encore enfant.
Les grands parents paternels de l’enfant n’étaient pas encore décédés, et habitaient dans le même immeuble.
Les voisins étaient au courant de l’arrivée d’un Marocain et pensaient que j’allais arriver en gandoura[2] bleue avec voile de Targui,[3] ou en jllaba[4]et selham.[5]
Je suis arrivé habillé en pantalon d’été, en chemise colorée et avec des lunettes de soleil … Comme un Italien …
Je pouvais débarquer dans une des tenues qu’ils espéraient, mais j’ignorais leur attente …
En parlant maintenant de l’Italie, je pense à Haçane Ibn Alwazzane, capturé par des pirates au XVIème siècle, donné au Pape et devenu géographe.
Le géographe Jean Léon de Médicis, dit Léon l’Africain :
« […] Après avoir vécu à Grenade, sa ville natale, à Fès, à Tombouctou, au Caire, à Constantinople, Léon passe plusieurs années à Rome, où il enseigne l’arabe, écrit la partie hébraïque d’un dictionnaire polyglotte, et rédige en italien, sa célèbre « description de l’Afrique », qui va rester pendant quatre siècles une référence essentielle […].
Homme d’Orient et d’Occident […] »[6].
En regardant ce film, j’ai pensé bien sûr à la famille italienne de mon épouse, à ma famille, à d’autres familles, à mon parcours, à divers événements.
Ainsi sont les jours qu’Allaah répartit entre les êtres.[7]

BOUAZZA




Une vue de Turin.
[1] Sorti en 2003 selon le calendrier dit grégorien.
[2] Gandoura : robe longue.
[3] Targui : singulier de Touareg, populations du Sahara, appelées les « Hommes bleus », en raison du vêtement couleur de ciel qui déteint sur eux …
[4] Jllaba : jellaba, robe longue avec capuchon.
[5] Selham : burnous, cape avec capuchon, manteau …
[6] Amin Maalouf, Léon l’Africain, Jean Claude Lattès, Paris1986, page de présentation.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire