« L’ogre ».
C’était
ainsi qu’elle désignait son époux.
Sur
son lieu de travail où on se roulait des pelles, où on se tripotait, où on se
faisait des fellations, où on se léchait, où on aménageait des moments pour se
livrer à des enculeries, où on procédait à des explorations anatomiques, où on
baisait dans des bureaux, dans des chiottes, dans des voitures, et n’importe
où, elle ne perdait pas de vue son thème de prédilection consistant à dénigrer son
époux.
À
des repas qui entretenaient la culture de la baise sans frontières, elle
participait aux bavardages, vantant des saveurs, détaillant des prémices, insistant
sur des préliminaires, mettant des bas-ventres en appétit.
Des
bavardages qui faisaient saliver, baver, humecter, mouiller.
Des
bavardages qui alimentaient l’envie de laper, de mordre, de se délecter, et
autres.
Pour
elle, c’était « valorisant ».
Elle
n’oubliait pas « l’ogre », en parlait à tort et à travers, faisait de
lui « le coupable » et d’elle « la victime ».
La « victimologie », encore la
« victimologie », toujours la « victimologie ».
Elle en usait pour continuer à ne faire qu’à sa tête.
Et s’irritait de la moindre critique, du moindre
reproche, de la moindre remarque, qui provoquaient chez elle des réactions
immatures, irresponsables, délirantes, et mettaient en relief son entêtement,
ses dérèglements, ses troubles.
Elle
ne se souciait pas des conséquences de ses comportements, s’en foutait de tout
ce qui n’était pas elle.
Tout
ce qui était incompatible avec elle était nul et non avenu.
Seuls
comptaient ses caprices, ses envies, ses désirs, ses pulsions, ses impulsions.
Pour
elle, être épouse c’était avoir quelqu’un à qui imputer ses frustrations, ses
insatisfactions, ses sautes d’humeur, ses dérives, ses défaillances, ses désordres,
ses dérapages, et autres.
Quelqu’un
à rendre responsable de ses inconséquences, de ses incohérences, de ses
dévoiements, de ses errements, de ses dysfonctionnements, de ses divagations,
de ses confusions, de ses déséquilibres.
Pour celles qui pensent à l’adultère, qui s’y
adonnent, l’époux n’a jamais été un obstacle.
Des fournisseurs de bites, d’autres débauchés mâles et
femelles, tous portés sur des ébats avec des putes, dont celles qui s’en
tapaient d’êtres épouses, d’avoir des enfants, savaient parfaitement que le
dénigrement de l’époux signifiait en fait que l’épouse était ouverte à la baise
sans frontières.
Ce n’était pas la première fois qu’elle faisait ce
rêve, qu’elle vivait des événements de ce genre en dormant.
BOU’AZZA
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