dimanche 5 février 2023

« TU M’AS ‘AYYNE »

Le système colonialo-impérialo-sioniste a imposé à des populations entières de par le monde de chercher des moyens de subsistance dans des conditions, le plus souvent, atroces.
Beaucoup parmi elles, rurales, se sont trouvées dans des faubourgs de villes nouvelles coloniales, contraintes de s’adapter à des modes de survie dans des bidonvilles.
Ces populations ont connu la transplantation forcée dans leur pays d’origine, avant qu’elles ne soient poussées à le quitter parfois pour fournir la main d’œuvre, taillable et corvéable à merci, dont les métropoles avaient besoin.
Les régimes mis en place dans les colonies[1] par la suite et qui sévissent toujours, ont accéléré les migrations pour répondre aux exigences de la métropole, et pour en faire un trafic qui rapporte.
C’est dire que le processus migratoire lié au colonialisme, ne peut pas être compris en occultant l’histoire de la transplantation d’êtres de sociétés rurales, d’êtres colonisés, maintenus dans l’ignorance et la misère, dépossédés et sans moyens dans des sociétés industrialisées.
« L’oubli de l’histoire n’est jamais neutre. Effacer le passé constitue l’un des plus sûrs moyens de stériliser toute analyse du présent, pour répéter inlassablement de vieilles recettes et réitérer les mêmes mécanismes de domination ».[2]
La France, par exemple, a eu recours à la main d’œuvre colonisée et transplantée en métropole et il a fallu de longues années pour que des travailleurs immigrés, dans le cadre dit du regroupement familial, puissent entreprendre des démarches afin d’avoir l’autorisation de faire venir leurs femmes et leurs enfants.
Les immigrés des colonies ne cessent de faire face à de multiples injustices et agressions, qui n’épargnent pas ceux et celles qui ont obtenu la nationalité française.
Le processus migratoire a bien entendu divers « visages » que beaucoup s’acharnent à défigurer, afin de masquer ce qu’ils veulent cacher.
Il importe donc d’essayer sans cesse d’en saisir les développements, les modifications, les changements, et autres.
Le processus migratoire ne cesse de mettre en relief de multiples conséquences, dans divers domaines.
Certaines, plus ou moins inattendues, commencent à être étudiées.
Des jeunes, issus de ce processus, et dont des membres des familles sont originaires d’Afrique du Nord,[3] usent de termes de la langue arabe, qui sont intégrés à la langue française.
En effet, cela s’observe dans les échanges à l’intérieur et à l’extérieur des établissements scolaires.
Parmi ces termes, il y a lieu de citer :
- « Wach » ? pour dire quoi ? Quoi de neuf ?
Aujourd’hui ce terme est très répandu.
- « Le seum » qui vient de ssmm qui veut dire poison, et qui est aussi utilisé pour dire qu’il y a du ssmm en quelqu’un, c’est à dire de la méchanceté, de la jalousie, de la rancoeur.
Avoir le seum c’est être en colère, être dégoûté, être énervé.
- « Tu m’as ‘ayyne », une expression qui fait référence au « mauvais oeil » que l’Islaam[4] reconnait.
Le mauvais oeil[5] c’est le regard sur une personne qui pour diverses raisons est jalousée, enviée, et autres.
Il provoque des nuisances, entraîne des effets néfastes.
En « darija »,[6] l’arabe parlé au Maroc, on dit « dhrbtinii[7] bl’iine », qui, traduit mot à mot, devient « tu m’a frappé avec l’oeil ».
« Tu m’as ‘ayyne », « ‘yynetinii »,  tu m’a porté la poisse.
-  « Wallaah », signifi que la personne juré par Allaah.
Et d’autres encore.[8] 
 
BOU’AZZA

[1] ʺIndépendance dans l’interdépendanceʺ.
Statut octroyé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des "États" supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces "États" sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
[2] Philippe Norel, ʺMalgré les sanglots de l’homme blanc...ʺ, dossier ʺPolémiques sur l’histoire colonialeʺ, Le Monde diplomatique, bimestriel, juillet-août 2001, p. 73.
[3] Maghreb.
[4] L’Islaam depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
L’Islaam n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de clan, de classe sociale, de sexe, de couleur, de langue, de parti politique, de pays, de nationalité, d’Etat (le fait qu’un État ne soit pas fondé sur l’islaam, ne signifie nullement que les croyants et les croyantes installés dans une contrée ayant un tel État, ne font pas de leur mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande).
L’Islaam c’est ce qui unit les croyants et les croyantes où qu’ils soient, sur la base du Message d’Allaah, Le Seigneur des univers.
Alqoraane est la continuation, la synthèse, le parachèvement du Message d’Allaah, L’Unique.
Mohammad, l’ultime Messager et Prophète sur lui la bénédiction et la paix, a eu pour mission de le transmettre.
[5] Al’ayne, l’iine, l’oeil.
[6] Le ʺrʺ roulé.
[7] Le ʺrʺ roulé.
[8] Voir :
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com 


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