jeudi 28 décembre 2017

MOURIR Á JERADA

Pour survivre, des personnes continuent d’extraire du charbon à Jerada,[1] et à risquer leur vie.
Cela ne gêne en rien le régime de l’imposture qui sévit au Maroc, au service du système colonialo-impérialo-sioniste, régime responsable des innombrables maux qui écrasent les populations depuis des lustres.
En raison de la misère que ce régime maintient, deux hommes[2] sont décédés vendredi 22 décembre 2017.[3]
Les populations qui manifestent pour crier leur colère, et dénoncer les injustices, affrontent la répression, marque de fabrique du régime de la tyrannie.
L’exploitation des mines de charbon[4] par le colonialisme français à partir de 1927 a fait de cette localité un centre minier qui employait des milliers de travailleurs.
Les maladies, principalement la silicose, se répandaient et la mort aussi.
Avec « l’indépendance dans l’interdépendance », l’exploitation s’est poursuivie, plus féroce encore, jusqu’à la fin des années quatre-vingt-dix.
En 1998, officiellement, l’exploitation s’est arrêtée car non rentable.
Parmi la population cependant, plusieurs centaines de personnes continuaient à extraire du charbon en descendant dans des mines désaffectées, parfois jusqu’à plus de quatre-vingt-cinq mètres de profondeur, pour un revenu de quelques dirhams[5] par jour en moyenne.
Le régime de l’imposture se contente de répéter que ces personnes ont une activité « clandestine ».
Les rassemblements par lesquels des populations à Jerada signifient qu’elles sont privées de tout, sont réprimées pour « atteinte à l’ordre public » ![6]
  
BOUAZZA



[1] Jraada (le ʺrʺ roulé) dans le nord-est du pays, à une soixantaine de kilomètres au sud d’Oujda (wjda).
[2] Deux frères de vingt trois et 30 ans (selon le calendrier dit grégorien).
[3] Selon le calendrier dit grégorien.
[4] Anthracite.
[5] Un euro vaut dix dirhams.

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