Je
ne sais pas comment j’y ai pensé hier soir ni pourquoi j’ai envie d’en parler.
C’étai
une valise que j’avais lorsque j’étais interne à Fès.[1]
En
partant pour la France afin d’étudier, je l’ai laissée chez ma soeur à
Khémisset.[2]
De
retour au Maroc[3]
durant l’été 1970,[4]
après la première année de découverte de l’université, ma soeur, atteinte de
leucémie, était morte depuis un peu plus de deux mois.[5]
Personne
de la famille au Maroc n’a pensé à m’en a informer.
Je
l’ai appris, au début de l’été[6] par un
beau frère, fonctionnaire au consulat à Paris,[7] et avec
qui j’ai fait le voyage en voiture pour regagner le Maroc.
En
arrivant chez l’époux de ma défunte soeur, j’ai écrit, sous forme de poème, un
petit texte sur ma douleur.
J’ai
mis ce texte dans la valise avec d’autres documents qu’elle contenait.[8]
Lorsque
je suis revenu la fois d’après, je ne sais plus quand exactement, la valise n’y
était plus.
Personne
à la maison ne s’en souvenait je crois.
Et à
ce jour, après plusieurs dizaines d’années,[9] je ne
sais toujours pas ce qui est arrivé à cette valise.[10]
BOUAZZA
[1]
Faas.
[2]
Lkhmiçaate.
[3]
Lmghrib (le ʺrʺ roulé).
[4]
Selon le calendrier dit grégorien.
[5]
Elle avait vingt huit ans (selon le calendrier dit grégorien).
[6]
J’avais vingt ans et quelques mois.
[7] Le
consulat général, était installé à l’époque dans des locaux luxueux du premier
arrondissement vers l’opéra, non loin du jardin des Tuileries.
Ces
locaux ont été vendus afin que les corrompus du régime de l’imposture se servent
du montant de la vente pour continuer à alimenter et à entretenir la
corruption.
Et
aussi pour éloigner les indigènes qui se rendent au consulat dans ce quartier huppé
que la métropole voulait protéger des hordes de la colonie.
Le
consulat a été installé dans des locaux délabrés au dix-neuvième arrondissement,
espace où les immigrés originaires des colonies n’indisposent pas trop la
métropole.
Et
la corruption continue.
[8]
Divers documents de l’époque du lycée.
[9]
Je vais avoir soixante huit ans dans un peu plus de deux mois, ine chaa-e
Allaah (si Allaah veut).
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