jeudi 20 décembre 2018

SES MOTS M’ONT FAIT MONTER LES LARMES AUX YEUX


Lundi 17 décembre 2018,[1] j’ai eu mon frère aîné au téléphone, et dans l’échange, il a parlé, entre autres, de mes efforts dans l’attachement au Message d’Allaah.
J’ai répondu que ses mots me font monter les larmes aux yeux.
Je sais mon frère, a-t-il dit, que tu es une personne attachée à la piété, quelqu’un de généreux, quelqu’un qui pense aux autres, qui demande après nous, un bon frère, un bon époux, un bon père, un bon grand-père.
Á la fin de cet appel, je suis resté un moment songeur.
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Dans un texte daté de 2006 et intitulé « Juin 1967 », j’ai écrit :
J’étais sociable, soucieux des autres, assez attentionné.
J’avais beaucoup d’humour.
Je ne pense pas avoir perdu cela avec le temps.
Je suis sensible, d’un abord facile, mais je peux être distant, ferme, inflexible et tranchant, lorsque je le juge nécessaire.
Je n’apprécie pas les complications, les tromperies, les tricheries, les mensonges, les hypocrisies et autres comportements de ce genre.
Je suis attaché à la modestie, à la simplicité des relations, à la pudeur, à l’hospitalité à la solidarité, à la générosité, à la sincérité, à l’honnêteté, à la confiance, à la dignité, à l’honneur, à l’équité, à la justice, à l’éthique.
Je fuis les compromissions.
Je les fuis, y compris physiquement.
J’ai aussi des mauvais côtés, je fais des faux pas, je commets des erreurs, des injustices.
Je me fais du tort, je fais du tort à d’autres.
J’ai des moments d’agressivité.
Je suis impulsif, parfois très dur, têtu, avec beaucoup d’autres attitudes négatives et je ne sais quoi encore.
Cependant, je fais des efforts pour m’améliorer, et j’invoque le Créateur pour qu’Il me guide et me soutienne.
Les établissements scolaires m’ont permis d’être en contact avec des personnes de diverses couches sociales.
Ce fut pour moi très bénéfique.
Surtout à l’internat.
J’ai écrit aussi, dans un texte au sujet de l’internat, intitulé « Duralex », et daté de 2012 :
Une période avec des compagnons auxquels j’étais très attaché.
Un temps où il arrivait parfois, instantanément que naisse une relation qui se scelle et se renforce, comme par enchantement.
J’en ai un peu parlé au sujet d’un ami que j’appelais « alfaylasouf » (le philosophe).
Beaucoup de ces compagnons venaient d’un milieu démuni matériellement.
La richesse était grande cependant par l’authenticité des sentiments, la confiance, l’élan du cœur.
Au réfectoire, les compagnons avec qui j’étais à la même table, me désignaient souvent comme « chef de table », en dépit de mon jeune âge.
Et ce n’était pas pour se décharger d’une corvée.
C’était un encouragement, je pense, pour mes efforts visant à être fidèle et intègre.
Un soutien à mon esprit de probité (J’ai réalisé plus tard et je réalise toujours, combien ces attitudes sont détestées, méprisées, rejetées, et combattues partout, à tous les niveaux, dans tous les domaines).
Je prenais à cœur la « fonction » de « chef de table ».
Elle contribuait à me rappeler, je crois, qu’il est important de faire de son mieux pour ne pas être indigne de confiance.
Pour témoigner du respect à l’égard des personnes dignes de respect.
Pour ne pas perdre de vue l’équité.
Pour ne léser personne (principes auxquels je suis attaché avec l’aide d’Allaah qui m’appuie pour résister au mensonge, au faux, à l’imposture.
Je l’invoque pour qu’Il me protège, m’éclaire, et me guide).
Mon deuxième fils a écrit dans un texte daté de 2010 :
France, 1970.
En ce mois de janvier, l’air est glacial mais ni plus ni moins qu’à l’accoutumée. D’ailleurs, personne ne semble particulièrement troublé. Les passants se croisent, souvent sans un regard, sans un bruit. Le froid semble les avoir envahis. Pourtant, parmi cette multitude, il est un homme dont le corps et le cœur sont saisis à vif. Un manque d’habitude sûrement…
Qui est-il ? D’où vient-il ? Où va-t-il ? Nul ne le sait encore… Et personne ne se le demande, pas même lui. Il sait simplement qu’il vient de quitter sa terre natale, pour un ailleurs dont il ne rentrerait jamais. Une éducation autonome, un père parachuté haut fonctionnaire [...], un asthme qui l’empêche de vivre dans cette ville marocaine qui l’oppresse physiquement (tout un symbole) : pêle-mêle, voilà quelques-unes des raisons de son départ. Voilà donc quelques-unes des raisons de ma naissance.
[...] Mon père…
Vingt ans. Je t’imagine fier, enthousiaste, passionné, orateur, excessif, meneur, révolté, bouleversant, rêveur, bouleversé, vivant tout simplement. La vie t’a élevé et tu lui ressembles. Tu es plein de certitudes et tu veux révolutionner le monde. Un idéaliste, voilà ce que tu es !
Un idéaliste, voilà ce que tu resteras…
[...] Tu as quitté le Maroc. Tu y as laissé tes proches, tes amis, ta famille, une partie de ton cœur… Tel un arbre élagué qui poursuit sa course vers le ciel avec plus d’aplomb et une force régénérée, ton cœur « amputé » s’en est trouvé renforcé. Libre arbitre et prédestination…
  
BOUAZZA


[1]  Selon le calendrier dit grégorien.

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