mardi 24 septembre 2019

LUC-SUR-MER


J’avance dans l’impermanence d’ici-bas, pour la permanence de l’au-delà.
Je suis au crépuscule de ma vie.[1]
Mon parcours touche à sa fin.[2]
Qu’est-ce que j’ai fait de ce qui m’a été confié par Allaah ?
Ai-je fait de mon mieux ?
Mes fautes sont innombrables.
Je n’ai jamais cherché à les minimiser.
J’invoque Allaah pour qu’Il me pardonne.
Je l’invoque pour qu’Il efface mes comportements blâmables.
Je l’invoque pour qu’Il me protège, m’éclaire, me guide.
Je l’invoque pour qu’Il déverse sur moi Sa miséricorde.
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Des souvenirs s’assemblent.
Des pensées se rassemblent.
Des mots s’associent.
La mémoire résonne au rythme de l’inoublié, des couleurs originelles.
Saisir le Sens.[3]
Approfondir le Lien.[4]
Être à l’écoute.
L’écoute qui se nourrit de la raison pour apprendre, réapprendre, chercher, s’interroger, réfléchir, voir, analyser, comprendre, se repentir, aimer, croire, élaborer, choisir, évoquer, invoquer, construire, agir, lutter, résister, et autres.
« Ceux qui écoutent ce qui est dit[5] et en suivent le meilleur. Ce sont ceux-là qu’Allaah a bien guidés et ce sont ceux-là les gens qui ont un cerveau[6] ».[7]
Des paroles qui vont au coeur, irriguent tout l’être.
Bilaal[8] appelle à la prière.
« Telles des senteurs exquises émanant d’une buire précieuse, ces paroles [...] se répandirent
[...] jusqu’au fond de toutes les demeures, et les Croyants accoururent aussitôt en rangs pressés, pour aspirer avec délices le parfum vivifiant de la prière[9] ».[10]
Je pense à Luc-sur-Mer.[11]
À mes petits-enfants.
Mes amigos. [12]
J’ai séjourné avec eux plusieurs fois à Luc-sur-Mer.
Du 22 au 29 août 2015.[13]
Puis du 23 au 30 juillet 2016.
Et du 13 au 20 juillet 2019.[14]
Nous y retournerons encore, ine chaa-e Allaah.[15]
Les enfants.
Savez-vous ce que sont les enfants ?
Et qui vous dira jamais ce que sont les enfants ?
Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, les tenait en haute estime, leur réservait une place de choix dans son coeur, « avec sa nature aimante, [...] se préoccupant constamment des rapports entre les enfants et leurs mères.
[...]. Et, lorsque, pendant les oraisons, il entendait un enfant pleurer, il accélérait la prière, pour permettre à sa mère d’aller le consoler, car il savait bien combien souffre une mère, en entendant les pleurs de son enfant ».[16]
J’avance vers la certitude.
Alyaqiine.
La mort.
Le passage de l’impermanence à la permanence.
« Innaa lillaah wa innaa ilayh raaji’oune ».[17]
Nous sommes à Allaah et à Lui nous retournons.
Quand le moment viendra pour moi de rejoindre l’au-delà, je souhaite que mes dernières paroles soient :
Je témoigne qu’il n’y a d’Ilaah[18] qu’Allaah, et je témoigne que Mohammad est le Messager d’Allaah.
Qu’Allaah fasse que je sois parmi ceux et celles qui suivent Sa Voie, la bonne Voie pour mériter d’être cette âme sereine dont Il dit :
« Ô âme sereine. Retourne à ton Seigneur satisfaite et donnant satisfaction.[19] Entre parmi Mes serviteurs. Et entre dans Mon Paradis ».[20]
  
BOUAZZA



[1] À quelques mois des 70 ans.
[2] Allaah seul connaît le temps qui est imparti à chacun dans cette vie.
[3] Le Sens du Message d’Allaah.
[4] Le Lien avec Allaah.
[5] Alqawl.
[6] Oulou alalbaab, les personnes douées d’intelligence.
[7] Alqoraane (Le Coran), sourate 39 (chapitre 39), Azzomar (le r roulé), Les Groupes, aayate 18 (verset 18).
[8] Bilal, un des premiers compagnons de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Esclave, il a compris que l’affranchissement est dans la résistance pour l’Islaam.
Les tortures, les mauvais traitements, les insultes et autres n’ont fait que renforcer sa foi.
Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, l’a désigné pour assurer l’appel à la prière, alaadaane, pour être mouaddine (le mot en français et devenu muezzin).
[9] Assalaate, assalaa.
La prière est l’un des piliers majeurs du Message d’Allaah, la clé de voûte de l’Adoration, al’ibaada.
En dehors de certains aménagements prévus, rien ne dispense une personne, saine d’esprit et pubère, d’accomplir la prière durant l’existence ici-bas (qu’Allaah nous pardonne nos errements et nous accorde la guidance, alhidaaya, Il est Celui qui répond aux invocations).
Les cinq prières quotidiennes sont d’une obligation impérieuse (outre les cinq prières quotidiennes, les croyants et les croyantes (almouminoune wa almouminaate) peuvent accomplir d’autres prières).
Tous les Prophètes et tous les Messagers, sur eux la bénédiction et la paix, accomplissaient la prière et avaient pour mission de l’enseigner (elle a connu des variations à travers le temps et l’espace, et a été fixée telle que nous la connaissons aujourd’hui, par Allaah et enseignée par Mohammad sur lui la bénédiction et la paix).
[10] Étienne Dinet et Slimaane Ben Ibraahiime, La vie de Muhammad, Éditions Maison d’Ennour, p. 197, Pais 2006.
C’est en Algérie colonisée par la France, où il passait du temps, qu’Étienne Dinet est retourné à la croyance.
Il a choisi de s’appeler Naaçir Addiine (le ʺrʺ roulé).
Il est né à Paris en mars 1861, et il est décédé dans la même ville en décembre 1929.
Il a écrit ce livre, avec Slimaane Ibn Ibraahiime (le ʺrʺ roulé) dans les premières années du vingtième siècle.
Ils sont enterrés en Algérie.
[11] C’est en Normandie, une commune située au sud de la baie de Seine, au coeur de la Côte de Nacre, aux confins nord du Bassin et de la plaine de Caen, au nord du Calvados (Wikipédia, internet).
[12] Je les appelle ainsi pour dire mes amis, et ça leur plaît.
[13] Selon le calendrier dit grégorien.
[14] Pour le plus jeune, c’était son deuxième séjour et non le troisième.
[15] Si Allaah veut.
[16] Étienne Dinet et Slimaane Ben Ibraahiime, ibid, p.459-460, Pais 2006.
[17] Le ʺrʺ roulé.
ʺNous sommes à Allaah et à Lui nous retournonsʺ.
Alqoraane (Le Coran), sourate 2 (chapitre 2), Albaqara (le ″r″ roulé), La Vache, aayate 156 (verset 156).
Dans sa traduction du Qoraane (le ʺrʺ roulé) Kachriid (le ʺrʺ roulé)  note que ʺla formule de consolation citée dans le verset 156, s’appelle ʺistirjaa’eʺ (le ʺrʺ roulé).
Celui qui la prononce avec sincérité et conviction y trouve en effet une réelle consolation dans les moments les plus difficiles.
Quand on se rappelle qu’on est entièrement la propriété d’Allaah et que c’est vers Lui que doit se faire notre retour, comment peut-on être écrasé de chagrin devant la perte des biens éphémères de ce monde ? Quand Allaah nous reprend un être cher ou un bien auquel nous sommes attachés, Allaah n’a fait que récupérer ce qu’il nous a prêté par pure bonté de Sa part et sans aucune contrepartie de la nôtre.
Que pouvons-nous donner à Celui qui possède toute chose en exclusivité totale ?ʺ
Salaah Addiine Kachriid (Salah Eddine Kechrid), traduction du Qoraane (Coran), Loubnaane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaamii, cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984).
Note en bas de la page 30.
[18] De Divinité.
[19] Raadiya mardiya (les r roulés).
[20] Alqoraane (Le Coran), sourate 89 (chapitre 89), Alfajr (le r roulé), L’Aube, aayate 27 à aayate 30 (verset 27 au verset 30).

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