J’avance
dans l’impermanence d’ici-bas, pour la permanence de l’au-delà.
Je
suis au crépuscule de ma vie.[1]
Mon
parcours touche à sa fin.[2]
Qu’est-ce
que j’ai fait de ce qui m’a été confié par Allaah ?
Ai-je
fait de mon mieux ?
Mes
fautes sont innombrables.
Je
n’ai jamais cherché à les minimiser.
J’invoque
Allaah pour qu’Il me pardonne.
Je
l’invoque pour qu’Il efface mes comportements blâmables.
Je
l’invoque pour qu’Il me protège, m’éclaire, me guide.
Je
l’invoque pour qu’Il déverse sur moi Sa miséricorde.
Flots
de pensées.
Averses
d’images.
Afflux
de sensations.
Des
souvenirs s’assemblent.
Des
pensées se rassemblent.
Des
mots s’associent.
La
mémoire résonne au rythme de l’inoublié, des couleurs originelles.
Saisir le Sens.[3]
Approfondir le Lien.[4]
Être
à l’écoute.
L’écoute
qui se nourrit de la raison pour apprendre, réapprendre, chercher,
s’interroger, réfléchir, voir, analyser, comprendre, se repentir, aimer,
croire, élaborer, choisir, évoquer, invoquer, construire, agir, lutter,
résister, et autres.
« Ceux qui écoutent ce qui est dit[5] et en
suivent le meilleur. Ce sont ceux-là qu’Allaah a bien guidés et ce sont ceux-là
les gens qui ont un cerveau[6] ».[7]
Des paroles
qui vont au coeur, irriguent tout l’être.
Bilaal[8] appelle
à la prière.
« Telles
des senteurs exquises émanant d’une buire précieuse, ces paroles [...] se
répandirent
[...]
jusqu’au fond de toutes les demeures, et les Croyants accoururent aussitôt en
rangs pressés, pour aspirer avec délices le parfum vivifiant de la prière[9] ».[10]
Je pense
à Luc-sur-Mer.[11]
À
mes petits-enfants.
Mes
amigos. [12]
J’ai
séjourné avec eux plusieurs fois à Luc-sur-Mer.
Du
22 au 29 août 2015.[13]
Puis du 23 au 30
juillet 2016.
Et
du 13 au 20 juillet 2019.[14]
Nous
y retournerons encore, ine chaa-e Allaah.[15]
Les
enfants.
Savez-vous
ce que sont les enfants ?
Et
qui vous dira jamais ce que sont les enfants ?
Mohammad,
l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, les tenait en
haute estime, leur réservait une place de choix dans son coeur, « avec sa
nature aimante, [...] se préoccupant constamment des rapports entre les enfants
et leurs mères.
[...].
Et, lorsque, pendant les oraisons, il entendait un enfant pleurer, il
accélérait la prière, pour permettre à sa mère d’aller le consoler, car il
savait bien combien souffre une mère, en entendant les pleurs de son
enfant ».[16]
J’avance
vers la certitude.
Alyaqiine.
La
mort.
Le
passage de l’impermanence à la permanence.
« Innaa lillaah wa innaa
ilayh raaji’oune ».[17]
Nous
sommes à Allaah et à Lui nous retournons.
Quand
le moment viendra pour moi de rejoindre l’au-delà, je souhaite que mes
dernières paroles soient :
Je
témoigne qu’il n’y a d’Ilaah[18]
qu’Allaah, et je témoigne que Mohammad est le Messager d’Allaah.
Qu’Allaah
fasse que je sois parmi ceux et celles qui suivent Sa Voie, la bonne Voie pour
mériter d’être cette âme sereine dont Il dit :
« Ô âme sereine. Retourne à ton Seigneur satisfaite et
donnant satisfaction.[19] Entre
parmi Mes serviteurs. Et entre dans Mon Paradis ».[20]
BOUAZZA
[1]
À quelques mois des 70 ans.
[2]
Allaah seul connaît le temps qui est imparti à chacun dans cette vie.
[3]
Le Sens du Message d’Allaah.
[4]
Le Lien avec Allaah.
[5]
Alqawl.
[6] Oulou
alalbaab, les personnes douées d’intelligence.
[7]
Alqoraane (Le Coran), sourate 39 (chapitre 39), Azzomar (le ″r″
roulé), Les Groupes, aayate 18 (verset 18).
[8] Bilal,
un des premiers compagnons de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui
la bénédiction et la paix.
Esclave,
il a compris que l’affranchissement est dans la résistance pour l’Islaam.
Les
tortures, les mauvais traitements, les insultes et autres n’ont fait que
renforcer sa foi.
Mohammad,
l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, l’a désigné
pour assurer l’appel à la prière, alaadaane, pour être mouaddine (le mot en
français et devenu muezzin).
[9]
Assalaate, assalaa.
La prière est l’un des piliers majeurs du Message
d’Allaah, la clé de voûte de l’Adoration, al’ibaada.
En
dehors de certains aménagements prévus, rien ne dispense une personne, saine
d’esprit et pubère, d’accomplir la prière durant l’existence ici-bas (qu’Allaah
nous pardonne nos errements et nous accorde la guidance, alhidaaya, Il est
Celui qui répond aux invocations).
Les
cinq prières quotidiennes sont d’une obligation impérieuse (outre les cinq
prières quotidiennes, les croyants et les croyantes (almouminoune wa
almouminaate) peuvent accomplir d’autres prières).
Tous
les Prophètes et tous les Messagers, sur eux la bénédiction et la paix,
accomplissaient la prière et avaient pour mission de l’enseigner (elle a connu
des variations à travers le temps et l’espace, et a été fixée telle que nous la
connaissons aujourd’hui, par Allaah et enseignée par Mohammad sur lui la
bénédiction et la paix).
[10]
Étienne Dinet et Slimaane Ben Ibraahiime, La vie de Muhammad, Éditions
Maison d’Ennour, p. 197, Pais 2006.
C’est
en Algérie colonisée par la France, où il passait du temps, qu’Étienne Dinet
est retourné à la croyance.
Il
a choisi de s’appeler Naaçir Addiine (le ʺrʺ roulé).
Il
est né à Paris en mars 1861, et il est décédé dans la même ville en décembre
1929.
Il
a écrit ce livre, avec Slimaane Ibn Ibraahiime (le ʺrʺ roulé) dans les
premières années du vingtième siècle.
Ils
sont enterrés en Algérie.
[11] C’est en Normandie, une commune située au sud de la
baie de Seine, au coeur de la Côte de Nacre, aux confins nord du Bassin et de
la plaine de Caen, au nord du Calvados (Wikipédia, internet).
[12] Je les
appelle ainsi pour dire mes amis, et ça leur plaît.
[13]
Selon le calendrier dit grégorien.
[14]
Pour le plus jeune, c’était son deuxième séjour et non le troisième.
[15]
Si Allaah veut.
[16]
Étienne Dinet et Slimaane Ben Ibraahiime, ibid, p.459-460, Pais 2006.
[17]
Le ʺrʺ roulé.
ʺNous sommes à Allaah et à Lui nous retournonsʺ.
Alqoraane (Le Coran), sourate 2 (chapitre 2), Albaqara
(le ″r″ roulé), La Vache, aayate 156 (verset 156).
Dans
sa traduction du Qoraane (le ʺrʺ roulé) Kachriid (le ʺrʺ roulé) note que ʺla formule de consolation citée
dans le verset 156, s’appelle ʺistirjaa’eʺ (le ʺrʺ roulé).
Celui
qui la prononce avec sincérité et conviction y trouve en effet une réelle
consolation dans les moments les plus difficiles.
Quand
on se rappelle qu’on est entièrement la propriété d’Allaah et que c’est vers
Lui que doit se faire notre retour, comment peut-on être écrasé de chagrin
devant la perte des biens éphémères de ce monde ? Quand Allaah nous
reprend un être cher ou un bien auquel nous sommes attachés, Allaah n’a fait
que récupérer ce qu’il nous a prêté par pure bonté de Sa part et sans aucune
contrepartie de la nôtre.
Que
pouvons-nous donner à Celui qui possède toute chose en exclusivité
totale ?ʺ
Salaah
Addiine Kachriid (Salah Eddine Kechrid), traduction du Qoraane (Coran),
Loubnaane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaamii,
cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984).
Note
en bas de la page 30.
[18]
De Divinité.
[20]
Alqoraane (Le Coran), sourate 89 (chapitre 89), Alfajr (le ″r″
roulé), L’Aube, aayate 27 à aayate 30 (verset 27 au verset 30).
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