Je suis né en 1950[1] dans un pays
colonisé.[2]
En 1956, ce pays, le Maroc,[3] s’est vu octroyer « l’indépendance dans l’interdépendance ».
Statut accordé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des « États » supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces « États » sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
Au Maroc, occupé par la France, l’Espagne, et autres, occupation dite « protectorat », le système colonialo-impérialo-sioniste a transformé le sultanat moribond, en monarchie héréditaire, dite de « droit divin ».
Le sultan, protégé, est alors devenu roi, au service de ce système.
Je n’ai commencé à comprendre cela que des années plus tard bien sûr.
Mon père qui était un employé subalterne avant 1956, s’est trouvé propulsé ensuite pour occuper des fonctions dites importantes.
Je ne vivais pas avec ma mère qui a été divorcée, et à laquelle j’ai été arraché lorsque j’avais à peine trois ans.
Elle a été privée également de mes trois soeurs et de son dernier enfant, mon frère.
mon père qui s’est débarrassé d’elle,[4] a considéré qu’il lui appartenait de nous priver de notre mère pour nous scolariser.
Nous avons vécu avec notre belle-mère.[5]
Lors de ma scolarité, j’ai connu l’internat dès l’école primaire et pratiquement jusqu’au baccalauréat.[6]
Baccalauréat que j’ai obtenu en 1969.
À l’époque, je ne pouvais entamer des études universitaires qu’à Rabat,[7] ville côtière qui a un climat auquel j’étais allergique car j’avais de l’asthme.
En dépit de cette contre indication, j’y ai entamé des études à l’E.N.S.[8]
Très vite cependant, mon état de santé s’est détérioré.
Mon frère aîné qui venait juste de regagner le Maroc après des études universitaires en France, a décidé avec mon père, de m’y envoyer.
J’ai donc quitté le Maroc et effectué des études universitaires en France.
En 1977, j’ai décidé de retourner au Maroc, avec mon épouse[9] et notre fils qui n’avait pas encore trois ans.
En 1981, j’ai décidé de revenir en France, avec mon épouse et nos deux fils.
À notre retour en France, notre deuxième fils, né au Maroc, n’avait pas encore trois ans.
Concernant ce retour,j’avais écrit, des années plus tard :
Souvent, lorsque quelqu’un me demande pourquoi j’ai quitté le Maroc, je réponds par le silence, parce qu’il ne m’est pas simple de répondre de manière satisfaisante à cette question.
Parfois, je réponds par un rire.
Il m’arrive aussi de dire, en riant, que je suis parti parce que je ne suis pas resté, ou que je suis parti parce que je connais.
Dans tous ces cas, je crois que c’est une manière de signifier qu’il vaut mieux parler d’autre chose.
Il m’est arrivé d’écrire[10] que je n’étais pas dans « la justification » à posteriori, en notant que j’ai quitté le Maroc pour fuir l’atmosphère avilissante entretenue et répandue par un régime corrompu, fondé sur l’imposture, et maintenu par le système colonialo-impérialo-sioniste.
À l’époque où j’ai décidé de partir, je ne m’exprimais pas ainsi, mais je ne le sentais peut-être pas autrement.
J’ai quitté le Maroc surtout pour ramener mon épouse au pays qu’elle a quitté afin de m’accompagner, pour protéger nos enfants et ─ je le dis en mots que je n’étais pas en mesure d’utiliser à l’époque ─ « pour ne pas me faire vider de ce qui me remplit avant même que je ne sois de ce monde.
Depuis, nous sommes toujours en France où avec mon épouse, nous sommes grands-parents.[11]
« Ainsi sont les jours qu’Allaah répartit entre les êtres ».[12]
BOU’AZZA
[1] Selon le calendrier dit grégorien.
[2] Le colonialisme est un crime contre l’humanité.
[3] Almaghrib (le ʺrʺ roulé).
[4] Ma mère était la deuxième épouse.
Après avoir été divorcée, elle s’est remariée et a eu quatre enfants : un frère et trois soeurs.
La première épouse avec laquelle il a eu deux enfants, mon frère aîné et ma grande soeur (décédée en 1970, à l’âge de 28 ans), a subi le même sort.
[5] La troisième épouse de mon père, et non la dernière, avec laquelle il a eu huit enfants, mes frères et soeurs : cinq garçons et trois filles (deux garçons sont morts il y a quelques années).
Mon père a eu avec une quatrième femme un fils, un frère que je connais à peine.
Et avec une cinquième femme il a eu une fille et un garçon, une soeur et un frère que je connais très peu.
[6] Avec une interruption de moins de deux ans.
[7] Arribaate, rrbaate (le ʺrʺ roulé).
[8] École Normale Supérieure.
[9] Une franco-italienne connue à l’Université, et avec laquelle je me suis marié en 1973.
[10] À peu de chose près.
[11] Alhamdo lillaah, la louange est à Allaah.
[12] Je ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.
Voir :
http://raho.over-blog.com
http://paruredelapiete.blogspot.com
http://ici-bas-et-au-dela.blogspot.com
http://laroutedelafoi.blogspot.com
http://voyageur-autre.blogspot.com
http://lmslm.blogspot.com
http://iimaane.blogspot.com
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com
En 1956, ce pays, le Maroc,[3] s’est vu octroyer « l’indépendance dans l’interdépendance ».
Statut accordé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des « États » supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces « États » sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
Au Maroc, occupé par la France, l’Espagne, et autres, occupation dite « protectorat », le système colonialo-impérialo-sioniste a transformé le sultanat moribond, en monarchie héréditaire, dite de « droit divin ».
Le sultan, protégé, est alors devenu roi, au service de ce système.
Je n’ai commencé à comprendre cela que des années plus tard bien sûr.
Mon père qui était un employé subalterne avant 1956, s’est trouvé propulsé ensuite pour occuper des fonctions dites importantes.
Je ne vivais pas avec ma mère qui a été divorcée, et à laquelle j’ai été arraché lorsque j’avais à peine trois ans.
Elle a été privée également de mes trois soeurs et de son dernier enfant, mon frère.
mon père qui s’est débarrassé d’elle,[4] a considéré qu’il lui appartenait de nous priver de notre mère pour nous scolariser.
Nous avons vécu avec notre belle-mère.[5]
Lors de ma scolarité, j’ai connu l’internat dès l’école primaire et pratiquement jusqu’au baccalauréat.[6]
Baccalauréat que j’ai obtenu en 1969.
À l’époque, je ne pouvais entamer des études universitaires qu’à Rabat,[7] ville côtière qui a un climat auquel j’étais allergique car j’avais de l’asthme.
En dépit de cette contre indication, j’y ai entamé des études à l’E.N.S.[8]
Très vite cependant, mon état de santé s’est détérioré.
Mon frère aîné qui venait juste de regagner le Maroc après des études universitaires en France, a décidé avec mon père, de m’y envoyer.
J’ai donc quitté le Maroc et effectué des études universitaires en France.
En 1977, j’ai décidé de retourner au Maroc, avec mon épouse[9] et notre fils qui n’avait pas encore trois ans.
En 1981, j’ai décidé de revenir en France, avec mon épouse et nos deux fils.
À notre retour en France, notre deuxième fils, né au Maroc, n’avait pas encore trois ans.
Concernant ce retour,j’avais écrit, des années plus tard :
Souvent, lorsque quelqu’un me demande pourquoi j’ai quitté le Maroc, je réponds par le silence, parce qu’il ne m’est pas simple de répondre de manière satisfaisante à cette question.
Parfois, je réponds par un rire.
Il m’arrive aussi de dire, en riant, que je suis parti parce que je ne suis pas resté, ou que je suis parti parce que je connais.
Dans tous ces cas, je crois que c’est une manière de signifier qu’il vaut mieux parler d’autre chose.
Il m’est arrivé d’écrire[10] que je n’étais pas dans « la justification » à posteriori, en notant que j’ai quitté le Maroc pour fuir l’atmosphère avilissante entretenue et répandue par un régime corrompu, fondé sur l’imposture, et maintenu par le système colonialo-impérialo-sioniste.
À l’époque où j’ai décidé de partir, je ne m’exprimais pas ainsi, mais je ne le sentais peut-être pas autrement.
J’ai quitté le Maroc surtout pour ramener mon épouse au pays qu’elle a quitté afin de m’accompagner, pour protéger nos enfants et ─ je le dis en mots que je n’étais pas en mesure d’utiliser à l’époque ─ « pour ne pas me faire vider de ce qui me remplit avant même que je ne sois de ce monde.
Depuis, nous sommes toujours en France où avec mon épouse, nous sommes grands-parents.[11]
« Ainsi sont les jours qu’Allaah répartit entre les êtres ».[12]
[1] Selon le calendrier dit grégorien.
[2] Le colonialisme est un crime contre l’humanité.
[3] Almaghrib (le ʺrʺ roulé).
[4] Ma mère était la deuxième épouse.
Après avoir été divorcée, elle s’est remariée et a eu quatre enfants : un frère et trois soeurs.
La première épouse avec laquelle il a eu deux enfants, mon frère aîné et ma grande soeur (décédée en 1970, à l’âge de 28 ans), a subi le même sort.
[5] La troisième épouse de mon père, et non la dernière, avec laquelle il a eu huit enfants, mes frères et soeurs : cinq garçons et trois filles (deux garçons sont morts il y a quelques années).
Mon père a eu avec une quatrième femme un fils, un frère que je connais à peine.
Et avec une cinquième femme il a eu une fille et un garçon, une soeur et un frère que je connais très peu.
[6] Avec une interruption de moins de deux ans.
[7] Arribaate, rrbaate (le ʺrʺ roulé).
[8] École Normale Supérieure.
[9] Une franco-italienne connue à l’Université, et avec laquelle je me suis marié en 1973.
[10] À peu de chose près.
[11] Alhamdo lillaah, la louange est à Allaah.
[12] Je ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.
Voir :
http://raho.over-blog.com
http://paruredelapiete.blogspot.com
http://ici-bas-et-au-dela.blogspot.com
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