vendredi 18 novembre 2022

CINQUIÈME VACCINATION

Sa famille c’est d’abord la famille de l’Islaam.
L’Islaam depuis Aadame[1] sur lui la bénédiction et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
L’Islaam n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de clan, de classe sociale, de sexe, de couleur, de langue, de parti politique, de pays, de nationalité, d’Etat.[2]
L’Islaam c’est ce qui unit les croyants et les croyantes[3] où qu’ils soient, sur la base du Message d’Allaah, Le Seigneur des univers.
Alqoraane est la continuation, la synthèse, le parachèvement du Message d’Allaah, L’Unique.
Mohammad, l’ultime Messager et Prophète sur lui la bénédiction et la paix, a eu pour mission de le transmettre.
Autrefois, elle avait beaucoup rêvé qu’elle allait quelque part et qu’elle se perdait.
Au départ, tout lui semblait aisé pour trouver son chemin, mais les complications ne manquaient pas et le rêve prenait parfois une autre tournure, dont les détails ne lui revenaient pas au réveil.
elle n’arrivait pas à se souvenir de tout ce qu’elle avait vécu en dormant.
Dans ses rêves durant lesquels elle gardait confiance, des personnes cherchaient à l’aider pour la sortir des impasses.
Une fois, une petite fille devant sa maison, était la première à se rendre compte qu’elle allait s’engager dans une voie sans issue.
En revenant sur ses pas, elle n’avait pas eu le temps d’écouter les indications pour retrouver sa voie : elle s’était réveillée.
Une autre fois, elle était en train de préparer des affaires pour partir.
Elle finissait de prendre des vivres dans une sorte de cuisine.
Quelques personnes accomplissaient la prière.
L’homme qui dirigeait cette prière lui avait demandé si elle allait partir pour de bon.
Après avoir répondu par l’affirmative, elle avait souhaité aux personnes que leur prière soit acceptée.
Elle s’était retrouvée dans les ruelles d’une vieille cité et assez vite, elle s’était perdue.
Elle  tournait en rond.
Une femme s’était chargée de la guider vers une place bien aménagée où se tenait un marché avec sur les étalages des produits noirs et blancs.
Ces couleurs rendaient bien.
Elle ne reconnaissait pas les produits, et n’avait pas cherché à en savoir davantage.
Un stand était tenu par une femme.
Le marché n’avait pas de clients.
Sur la place, il y avait aussi un hôtel avec une façade assez haute en verre.
Elle avait passé très peu de temps au marché, et avait continué à chercher son chemin.
Auparavant, elle avait  aperçu un couple de touristes en train de prendre un repas à l’extérieur d’un autre hôtel, dans le coin d’un jardinet aride, avec une ou deux plantes.
La vieille cité lui était familière, elle n’était pas inquiète, même si elle ne trouvait pas son chemin.
Le matin, de la fenêtre de sa chambre, elle aime regarder le néflier enraciné dans la terre et s’élançant vers le ciel.
Il  lui a été vendu dans un petit vase.
Elle l’a planté dans un coin du petit bout de jardin et a été surprise de le voir s’y plaire.
Son rythme pour fleurir et donner des fruits fut très long par contre.
Elle l’observe et réfléchit.
La terre et le ciel se rejoignent, se mélangent, font jaillir des images, des couleurs, des formes, des mouvements, des sons.
Elle continue de le fixer et pense à autre chose.
Quelques images de moments dans le métro lui reviennent.
Mines froissées d’usagers.
Certains mâles et certaines femelles collés les uns aux autres.
Des mains prises entre des fesses.
L’heure de pointe.
Parmi les usagers assis, une femelle qui a l’âge d’être épouse, mère, presque grand-mère, avec une robe entièrement déboutonnable devant, les jambes écartées, scrute des braguettes.
Des émanations variées, des secousses multiples, le bruit de la machine et autres.
Un brouhaha se déversait et dégoulinait, illustré par des gesticulations.
D’autres mâles et d’autres femelles entraient en scène.
Plus d’une fois elle a voulu intervenir.
Les mots se tassaient au fond de sa gorge pour ne pas tomber dans sa bouche.
Ils se perdaient dans une sorte de labyrinthe afin de ne pas atteindre la sortie.
Ils se pressaient ensuite pour atteindre des zones retirées, voire des recoins inexplorés, comme pour se mettre à l’abri, derrière une sorte de rempart infranchissable.
Ils insistaient pour qu’elle ne soit pas tenté de rompre son silence en parlant dans le vide et lui demandaient d’attendre, de patienter, de faire preuve d’endurance et qu’au moment voulu, ce qui doit être fait se fera.
Ils voulaient lui signifier que dans chaque mot, il y a ce qu’il y avait avant le mot.
Elle a mis du temps avant de comprendre.
Qu’est-ce qui embrumait la vue de son cœur ?
Aujourd’hui, elle s’abreuve et s’irrigue de l’eau qui coule en elle.
Elle ne réalisait pas qu’il lui fallait veiller sur cette eau, l’offrande la plus précieuse.
Sont-ils égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?
Les feuilles s’étiolaient, les branches s’affaiblissaient et l’arbre était à l’agonie.
La renaissance est arrivée.
L’eau alimentait des ruisseaux rouges.
Couleur de terre.
Sang des artères.
L’herbe jaillissait.
Verte.
Sont-ils égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?
Des mots se mettent en mouvement.
Font voler en éclats les illusions.
Gomment les chimères.
Regagnent le cœur, puis se répandent dans tout l’être.
Sont-ils égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?
Recevoir.
Transmettre.
Se regarder dans les yeux.
Déchiffrer ce qui s’y trouve.
Sont-ils égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?
Des graines ont germé.
Des fleurs se sont élancées.
Le parfum est partout.
Atteindre l’équilibre.
Elle a eu sa cinquième vaccination.
En raison de l’épidémie du coronavirus, elle a vécu le premier confinement du 17 mars au 11 mai 2020.[4]
Ensuite, un deuxième confinement mis en place du 30 octobre au 15 décembre 2020.
Puis un troisième et un quatrième, avant même la fin de la période fixée pour le troisième.
Comme pour le troisième confinement qui a été appelé « mesures de freinage », le terme « déconfinement » a été écarté pour celui de « réouverture », avec étalement d’avril à fin juin.
En de novembre 2021, une vague de l’épidémie a failli entraîner un nouveau confinement.
Les vagues continuent, avec des variants et des sous-variants.
En juillet 2022, c’était la septième vague.
Installée sur le fauteuil de la petite pièce qu’elle affectionne tout particulièrement, elle est transportée.
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Elle est en Chine en 1992.
À l’époque, personne ne parlait de la condition des musulmans et des musulmanes dans ce pays.
Aujourd’hui, elle est au courant de la terrible oppression planifiée contre les populations musulmanes.
le parti communiste chinois recourt à divers moyens dont il dispose, pour éradiquer l’Islaam.
Comme ailleurs, il suffit d’accoler aux musulmans et aux musulmanes n’importe quel terme pour s’autoriser n’importe quelles atteintes aux droits les plus élémentaires des populations, pour se lancer dans la répression tous azimuts, pour se permettre des horreurs.
Plus d’un million de musulmans et de musulmanes en Chine, principalement ceux et celles appelés les Ouïgours[5] du Xinjiang, l’extrême nord-ouest,[6] sont enfermés dans des camps de concentration où ils subissent les cruautés, les atrocités d’un régime criminel, d’un régime de terreur.
Des centaines de milliers d’enfants sont arrachés à leurs parents, enfermés dans des bâtiments avec des clôtures électriques à 10.000 volts, soumis au pire afin d’effacer de leur mémoire tout ce qui a trait à l’Islaam.
Des femmes sont stérilisées, violées, déportées, enrôlées dans le travail forcé.
Imperturbable, le parti communiste continue les internements, les massacres, l’extermination.
Il vise toujours la « sinisation » de l’Islaam, c’est à dire la poursuite des agressions.
Les musulmans et les musulmanes résistent, comme partout où les attaques sont menées contre eux.
Les croyants et les croyantes ont fait, font, et feront face à ceux et à celles qui, sous divers prétextes, les agressent de mille et une manières en les accusant de tous les maux afin de porter atteinte à leur Adoration[7] d’Allaah, comme Allaah le demande.
Ils ont résisté, résistent et résisteront à l’incompréhension, au rejet, aux attaques, aux insultes, aux injures, aux calomnies, aux humiliations, et autres.
Et leur capacité de résistance a fait, fait, et fera d’eux, partout, la cible des imposteurs.
Mais les violations continues de leurs droits élémentaires et les multiples attaques contre eux, n’ont pas mis fin, ne mettent pas fin, et ne mettront pas fin à leur marche.
Des hommes, des femmes, des enfants marchent.
Depuis combien de temps ?
Quelle distance ont-ils parcouru ?
Pour eux, le temps ne compte pas et ils ne mesurent pas l'espace.
Ils entendent des mots, et voient des images.
Des mots et des images en mouvement.
Des mots et des images qui font voler en éclats l’imposture.
Des mots et des images qui font sortir des ténèbres.
Des mots et des images qui envoient la Lumière au coeur.
Des mots et des images qui se répandent dans tout l’être.
Des mots et des images qui permettent de saisir le Sens.[8]
Des mots et des images qui renforcent le Lien.[9]
Les marcheurs témoignent.
Avec eux, le ciel, le soleil, la lune, les étoiles, le vent, la mer, les cours d’eau, la terre, les saisons, les animaux, les plantes, les univers, témoignent.
Témoignage proclamé, renouvelé, transmis.
Une marche qui se poursuivra jusqu’à la fin de la vie ici-bas.
Aucun ennemi du Message d’Allaah ne peut l’arrêter.
Personne ne peut éradiquer l’Islaam.
Elle revient à 1992.
Un écrivain,[10] Driss Chraïbi,[11] dans le cadre de l’émission radiophonique de France culture, « À voix nue »,[12] a eu cinq entretiens avec Rachel Assouline,[13] sur ses écrits, son parcours.
En juillet 1992, quelques mois après son retour de Chine, elle a reçu une cassette vidéo concernant cet écrivain arrivé en 1945 de la colonie du Maroc, à la métropole en France, pour des études universitaires.
Il s’est installé dans ce pays et y a vécu jusqu’à la fin de son existence ici-bas survenue le premier avril 2007, à l’âge de 81 ans.
Il était dans la Drôme[14] lorsqu’il a rejoint la vie dernière.
À un moment de ses entretiens avec Rachel Assouline, Driss Chraîbi a précisé que dans sa vie, il a réussi une certaine harmonie entre l’Orient et l’Occident.
Il en avait peut-être « rêvé ».
Est-ce qu’elle s’intéressait à lui parce qu’elle avait aussi ce « rêve » ?
Le coronavirus[15] n’a pas encore disparu.
Elle a fait sa cinquième vaccination sans ignorer que les personnes vaccinées peuvent ne pas échapper à l’épidémie.
Les soignants soignent et Allaah guérit. 
 
BOU’AZZA
[1] Adam sur lui la bénédiction et la paix.
[2] Le fait qu’un État ne soit pas fondé sur l’islaam, ne signifie nullement que les croyants et les croyantes installés dans une contrée ayant un tel État, ne font pas de leur mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
[3] Almouminoune wa almouminaate.
[4] Selon le calendrier dit grégorien.
[5] Ouighours.
[6] Et les populations d’autres régions.
[7] ’ibaada (la première lettre du mot ‘ibaada c’est la lettre ‘ (‘iine) qui n’existe pas dans l’alphabet français et non la lettre i qui n’est donc pas écrite ici en lettre majuscule).
[8] Le Sens du Message d’Allaah.
[9] Le Lien avec Allaah.
[10] Qu’elle a beaucoup lu.
[11] Idriis Achchraaïbii  (les ʺrʺ roulé).
[12] Entretiens d’hier et d’aujourd’hui.
[13] Présentatrice et productrice de l’émission.
[14] Il habitait à Crest.
[15] Covid 19.


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