« Khémisset ou le retour au souq ».
C’est le titre d’un texte de Jean-François Troin, paru dans une publication consacrée au Maroc,[1] qui vient de m’être offerte par la soeur de l’épouse de mon fils aîné.
« Oui, si l’on ne devait voir qu’un seul souq[2] au Maroc, c’est bien celui-là qu’il faudrait visiter, car il les résume tous ! »[3]
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Je délaisse le texte de Troin.
Lkhmiiçaate[4] fait partie de moi.
J’y ai vécu un certain temps.
J’en ai parlé dans quelques textes que j’ai adressés par internet à quelques personnes.
Dans l’un d’eux, intitulé « Enlever le sang »,[5] j’avais écrit :
« Je pense avoir assisté à cette opération dans un souq.[6]
C’était sous une tente[7] près de laquelle des ânes ou des mulets, pleins de patience, attendaient tranquillement.
La personne venue pour « enlever le sang » s’asseyait sur une natte à même le sol.
Le « soigneur », accroupi derrière, réalisait son intervention.
Dans les allées du souq, poussiéreuses l’été, boueuses l’hiver, chacun vaquait à ses occupations et la personne qui se faisait « enlever du sang », ne tardait pas à se mêler à la foule.
Au souq, j’appréciais l’espace réservé aux tapis et celui des animaux ».
Dans un autre, intitulé « Mutations », je racontais un peu mon arrivée à Lkhmiiçaate, et écrivais, entres autres :
« Après Rrbatae,[8] mon père[9] a été muté à Lkhmiçaate, sur la route de Mknaas.[10]
Khémisset est considérée comme la « capitale » de Zmmour,[11] populations Berbères dont ma mère est originaire et dont mon père est l’un des « fils adoptifs ».
C’était, je crois, juste avant le début de l’année scolaire 1959-1960.[12]
La maison de fonction était dans le « quartier administratif », un peu en retrait par rapport au reste de l’agglomération.
Avant « l’indépendance dans l’interdépendance »,[13] les maisons de ce quartier étaient occupées par des familles de France.
Avec le colonialisme Français en effet, Khémisset, comme d’autres lieux, était, et c’est encore le cas aujourd’hui, un centre pour contrôler les populations et vaincre la résistance.
S’agissant de résistance, je pense qu’il n’y a pas lieu ici de parler du « dahir Berbère », ni de la situation avant, ni des événements après.
Je peux cependant signaler, que dans l’agitation dite politique à notre arrivée à Khémisset, mon père avait décidé de me « confier », avec deux de mes frères, aux « organisateurs d’une « colonie de vacances » à Ras Lma,[14] vers Ifrane, dans le Moyen Atlas. afin de cultiver notre « Berbèritude ».
Fort heureusement pour moi, je n’avais plus jamais été utilisé pour alimenter ce genre d’opération.
À cette époque, mon frère aîné a été embrigadé parmi les « jeunes organisateurs ».
Plus tard, après des études universitaires en France, il était devenu un pion de ce genre de montages.[15]
Revenons à la maison.
Elle était entourée d’un jardin agréable, et sur son toit, les cigognes à leur retour, retrouvaient leur nid, comme cela était le cas sur plusieurs toits des constructions à Khémisset.
Tôt le matin, ma sœur s’occupait de traire les vaches.
Je l’accompagnais parfois.
J’aimais assister à cette activité, et plus particulièrement au moment où elle permettait aux veaux de téter.
Il m’arrivait d’emmener ensuite les vaches au berger qui attendait, non loin de la maison, dans une petite forêt d’eucalyptus,[16]et d’aller les récupérer en fin de journée pour les ramener à la maison.
La forêt donnait aussi sur la fin du boulevard de la route Rabat-Meknès.
Le boulevard principal de Khémisset.
On le voit de l’établissement scolaire Mouàaa Ibn Noçaïr.[17]
Cet établissement est devenu un lycée.
À l’époque, il servait comme école primaire et collège avec internat.
Au départ, le colonialisme Français l’avait baptisé école Franco-Musulmane.
J’allais à l’école dans cet établissement.
Mes sœurs y étaient également scolarisées.
Dans la forêt d’eucalyptus, il y avait aussi une église, transformée par la suite en « locaux administratifs ».
Nous l’appelions « lmrbbou dnçaraa ».[18]
La prison est un peu en retrait de cette forêt, près de la route qui mène au cimetière dit « sidi Ghriib »[19]et pas loin de huttes,[20] habitations de forces auxiliaires dites de l’ordre[21] composées de marocains et mises en place par le colonialisme Français.
Au milieu de ces habitations, une hutte servait d’école coranique.
Je la fréquentais en dehors des cours à l’école primaire.
Vers l’été, les petits moineaux qui essayaient de voler tombaient des nids et nous étions plusieurs à leur courir après dans la forêt pour les attraper.
C’était à cette époque que j’ai commencé à jouer au football et à aller voir des matchs de l’Ittihad Zemmouri de Khémisset.[22]
Lkhmiiçaate n’est qu’à une cinquantaine de kilomètres à peine de Tiddaas.[23]
Avant sa mutation à Meknès, à la fin de mon cycle élémentaire à l’établissement scolaire, mon père avait décidé de me laisser à l’internat, « pour ne pas perturber mes études ».
Ce régime ne me déplaisait pas car j’avais beaucoup d’amis et je jouais au football tout ce que je pouvais.
L’intendant faisait partie des dirigeants de l’I.Z.K. et faisait de son mieux pour que les internes ne soient pas privés de leur plaisir footballistique.
En 1962-1963, j’étais en sixième, c'est-à-dire en première année de collège. Je me rendais parfois en fin de semaine et aussi pendant les vacances scolaires, à Meknès.
La maison était en ville nouvelle, réservée avant « l’indépendance dans l’interdépendance » aux familles de France.
J’avais douze ans ».
J’ai consacré d’autres textes à Lkhmiiçaate.
Je les rappellerai peut-être un jour, comme je parlerai peut-être du texte de Troin, ine chaa-e Allaah.[24]
BOU’AZZA
[1] Maroc, les signes de l’invisible. Autrement, série monde, H.S. Nunéro 48, septembre 1990.
[2] Souk, marché rural qui sert à l’échange de marchandises et où les ruraux cherchaient à se faire soigner par des personnes désignées comme ayant des compétences dans c domaine.
[3] Page 64.
[4] Khémisset.
[5] J’ai entendu parler, lorsque j’étais enfant, de l’importance d’enlever le sang (hyyed ddmme) pour éloigner la maladie.
Hjjme, qui vient de hijaama (hijama), mot traduit par saignée et qui est lié à hjjaame, c'est-à-dire celui qui pratique la saignée.
Le mot signifie aussi coiffeur, barbier qui rasait aussi complètement la tête, et aujourd’hui, le mot est utilisé au Maroc pour signifier coiffeur.
Il s’agissait, d’après ce que j’ai retenu, de retirer du sang de l’organisme, à l’aide de deux sortes d’objets en cuivre, ayant la forme de cornes fines, pas très longues.
La personne chargée d’effectuer ce travail, procédait à des incisions derrière la tête, près de la nuque, et plaçait les objets pour récupérer le sang (retirer du mauvais sang m’avait-on expliqué, pouvait aider la personne malade à retrouver la santé ; il fallait même, par prévention, ″enlever le sang″ à intervalles réguliers).
[6] Le souq de Lkhmiiçaate.
[7] Lkhima, alkhayma, lguitoune.
[8] Le ʺrʺ roulé, Rabat.
[9] Procureur (magistrat).
[10] Meknès.
[11] Le ʺrʺ roulé, Zemmour.
[12] Selon le calendrier dit grégorien.
[13] Statut octroyé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des "États" supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces "États" sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
Au Maroc, occupé par la France, l’Espagne, et autres, occupation dite ″protectorat″, le système colonialo-impérialo-sioniste a transformé le sultanat moribond, en monarchie héréditaire, dite de "droit divin".
Le sultan, protégé, est alors devenu roi, au service de ce système.
[14] La tête de l’eau.
[15] Ses patrons sont allés jusqu’à faire de lui un élu parlementaire.
[16] Elle n’est plus aujourd’hui que l’ombre d’elle-même.
[17] Mouçaa Ben Noçayr.
Le ʺrʺ toujours roulé ; lorsqu’il ne l’est pas, c’est écrit ʺghʺ.
[18] Le marabout des Nazaréens.
[19] Littéralement « monsieur l’étranger », par référence à un pieux personnage qui s’était installé à khémisset dans le passé, bien avant l’arrivée du colonialisme.
[20] Nouayl ou noualaate (pluriel de nouala), remplacées plus tard par des habitations en dur.
[21] Mkhaznia (pluriel de mkhznii).
[22] I.Z.K. (Ittihad signifie union).
[23] Tiddas.
[24] Si Allaah veut.
Voir :
http://raho.over-blog.com
http://paruredelapiete.blogspot.com
http://ici-bas-et-au-dela.blogspot.com
http://laroutedelafoi.blogspot.com
http://voyageur-autre.blogspot.com
http://lmslm.blogspot.com
http://iimaane.blogspot.com
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com
C’est le titre d’un texte de Jean-François Troin, paru dans une publication consacrée au Maroc,[1] qui vient de m’être offerte par la soeur de l’épouse de mon fils aîné.
« Oui, si l’on ne devait voir qu’un seul souq[2] au Maroc, c’est bien celui-là qu’il faudrait visiter, car il les résume tous ! »[3]
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Je délaisse le texte de Troin.
Lkhmiiçaate[4] fait partie de moi.
J’y ai vécu un certain temps.
J’en ai parlé dans quelques textes que j’ai adressés par internet à quelques personnes.
Dans l’un d’eux, intitulé « Enlever le sang »,[5] j’avais écrit :
« Je pense avoir assisté à cette opération dans un souq.[6]
C’était sous une tente[7] près de laquelle des ânes ou des mulets, pleins de patience, attendaient tranquillement.
La personne venue pour « enlever le sang » s’asseyait sur une natte à même le sol.
Le « soigneur », accroupi derrière, réalisait son intervention.
Dans les allées du souq, poussiéreuses l’été, boueuses l’hiver, chacun vaquait à ses occupations et la personne qui se faisait « enlever du sang », ne tardait pas à se mêler à la foule.
Au souq, j’appréciais l’espace réservé aux tapis et celui des animaux ».
Dans un autre, intitulé « Mutations », je racontais un peu mon arrivée à Lkhmiiçaate, et écrivais, entres autres :
« Après Rrbatae,[8] mon père[9] a été muté à Lkhmiçaate, sur la route de Mknaas.[10]
Khémisset est considérée comme la « capitale » de Zmmour,[11] populations Berbères dont ma mère est originaire et dont mon père est l’un des « fils adoptifs ».
C’était, je crois, juste avant le début de l’année scolaire 1959-1960.[12]
La maison de fonction était dans le « quartier administratif », un peu en retrait par rapport au reste de l’agglomération.
Avant « l’indépendance dans l’interdépendance »,[13] les maisons de ce quartier étaient occupées par des familles de France.
Avec le colonialisme Français en effet, Khémisset, comme d’autres lieux, était, et c’est encore le cas aujourd’hui, un centre pour contrôler les populations et vaincre la résistance.
S’agissant de résistance, je pense qu’il n’y a pas lieu ici de parler du « dahir Berbère », ni de la situation avant, ni des événements après.
Je peux cependant signaler, que dans l’agitation dite politique à notre arrivée à Khémisset, mon père avait décidé de me « confier », avec deux de mes frères, aux « organisateurs d’une « colonie de vacances » à Ras Lma,[14] vers Ifrane, dans le Moyen Atlas. afin de cultiver notre « Berbèritude ».
Fort heureusement pour moi, je n’avais plus jamais été utilisé pour alimenter ce genre d’opération.
À cette époque, mon frère aîné a été embrigadé parmi les « jeunes organisateurs ».
Plus tard, après des études universitaires en France, il était devenu un pion de ce genre de montages.[15]
Revenons à la maison.
Elle était entourée d’un jardin agréable, et sur son toit, les cigognes à leur retour, retrouvaient leur nid, comme cela était le cas sur plusieurs toits des constructions à Khémisset.
Tôt le matin, ma sœur s’occupait de traire les vaches.
Je l’accompagnais parfois.
J’aimais assister à cette activité, et plus particulièrement au moment où elle permettait aux veaux de téter.
Il m’arrivait d’emmener ensuite les vaches au berger qui attendait, non loin de la maison, dans une petite forêt d’eucalyptus,[16]et d’aller les récupérer en fin de journée pour les ramener à la maison.
La forêt donnait aussi sur la fin du boulevard de la route Rabat-Meknès.
Le boulevard principal de Khémisset.
On le voit de l’établissement scolaire Mouàaa Ibn Noçaïr.[17]
Cet établissement est devenu un lycée.
À l’époque, il servait comme école primaire et collège avec internat.
Au départ, le colonialisme Français l’avait baptisé école Franco-Musulmane.
J’allais à l’école dans cet établissement.
Mes sœurs y étaient également scolarisées.
Dans la forêt d’eucalyptus, il y avait aussi une église, transformée par la suite en « locaux administratifs ».
Nous l’appelions « lmrbbou dnçaraa ».[18]
La prison est un peu en retrait de cette forêt, près de la route qui mène au cimetière dit « sidi Ghriib »[19]et pas loin de huttes,[20] habitations de forces auxiliaires dites de l’ordre[21] composées de marocains et mises en place par le colonialisme Français.
Au milieu de ces habitations, une hutte servait d’école coranique.
Je la fréquentais en dehors des cours à l’école primaire.
Vers l’été, les petits moineaux qui essayaient de voler tombaient des nids et nous étions plusieurs à leur courir après dans la forêt pour les attraper.
C’était à cette époque que j’ai commencé à jouer au football et à aller voir des matchs de l’Ittihad Zemmouri de Khémisset.[22]
Lkhmiiçaate n’est qu’à une cinquantaine de kilomètres à peine de Tiddaas.[23]
Avant sa mutation à Meknès, à la fin de mon cycle élémentaire à l’établissement scolaire, mon père avait décidé de me laisser à l’internat, « pour ne pas perturber mes études ».
Ce régime ne me déplaisait pas car j’avais beaucoup d’amis et je jouais au football tout ce que je pouvais.
L’intendant faisait partie des dirigeants de l’I.Z.K. et faisait de son mieux pour que les internes ne soient pas privés de leur plaisir footballistique.
En 1962-1963, j’étais en sixième, c'est-à-dire en première année de collège. Je me rendais parfois en fin de semaine et aussi pendant les vacances scolaires, à Meknès.
La maison était en ville nouvelle, réservée avant « l’indépendance dans l’interdépendance » aux familles de France.
J’avais douze ans ».
J’ai consacré d’autres textes à Lkhmiiçaate.
Je les rappellerai peut-être un jour, comme je parlerai peut-être du texte de Troin, ine chaa-e Allaah.[24]
[1] Maroc, les signes de l’invisible. Autrement, série monde, H.S. Nunéro 48, septembre 1990.
[2] Souk, marché rural qui sert à l’échange de marchandises et où les ruraux cherchaient à se faire soigner par des personnes désignées comme ayant des compétences dans c domaine.
[3] Page 64.
[4] Khémisset.
[5] J’ai entendu parler, lorsque j’étais enfant, de l’importance d’enlever le sang (hyyed ddmme) pour éloigner la maladie.
Hjjme, qui vient de hijaama (hijama), mot traduit par saignée et qui est lié à hjjaame, c'est-à-dire celui qui pratique la saignée.
Le mot signifie aussi coiffeur, barbier qui rasait aussi complètement la tête, et aujourd’hui, le mot est utilisé au Maroc pour signifier coiffeur.
Il s’agissait, d’après ce que j’ai retenu, de retirer du sang de l’organisme, à l’aide de deux sortes d’objets en cuivre, ayant la forme de cornes fines, pas très longues.
La personne chargée d’effectuer ce travail, procédait à des incisions derrière la tête, près de la nuque, et plaçait les objets pour récupérer le sang (retirer du mauvais sang m’avait-on expliqué, pouvait aider la personne malade à retrouver la santé ; il fallait même, par prévention, ″enlever le sang″ à intervalles réguliers).
[6] Le souq de Lkhmiiçaate.
[7] Lkhima, alkhayma, lguitoune.
[8] Le ʺrʺ roulé, Rabat.
[9] Procureur (magistrat).
[10] Meknès.
[11] Le ʺrʺ roulé, Zemmour.
[12] Selon le calendrier dit grégorien.
[13] Statut octroyé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des "États" supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces "États" sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
Au Maroc, occupé par la France, l’Espagne, et autres, occupation dite ″protectorat″, le système colonialo-impérialo-sioniste a transformé le sultanat moribond, en monarchie héréditaire, dite de "droit divin".
Le sultan, protégé, est alors devenu roi, au service de ce système.
[14] La tête de l’eau.
[15] Ses patrons sont allés jusqu’à faire de lui un élu parlementaire.
[16] Elle n’est plus aujourd’hui que l’ombre d’elle-même.
[17] Mouçaa Ben Noçayr.
Le ʺrʺ toujours roulé ; lorsqu’il ne l’est pas, c’est écrit ʺghʺ.
[18] Le marabout des Nazaréens.
[19] Littéralement « monsieur l’étranger », par référence à un pieux personnage qui s’était installé à khémisset dans le passé, bien avant l’arrivée du colonialisme.
[20] Nouayl ou noualaate (pluriel de nouala), remplacées plus tard par des habitations en dur.
[21] Mkhaznia (pluriel de mkhznii).
[22] I.Z.K. (Ittihad signifie union).
[23] Tiddas.
[24] Si Allaah veut.
Voir :
http://raho.over-blog.com
http://paruredelapiete.blogspot.com
http://ici-bas-et-au-dela.blogspot.com
http://laroutedelafoi.blogspot.com
http://voyageur-autre.blogspot.com
http://lmslm.blogspot.com
http://iimaane.blogspot.com
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire