lundi 14 novembre 2022

RENCONTRES À MARRAKECH

Habitués aux ébats sans frontières, ils aiment les rencontres à Marrakech où les indigènes[1] sont aux ordres.
Débarquant de métropoles à l’occasion de congrès, de festivals, de réunions pour tout et n’importe quoi, de manifestations en tous genres, et autres, ils contribuent à conserver à la ville sa place de baisodrome.
Au bar d’un hôtel de luxe où ils font partie des personnalités compétentes, deux consommateurs très connus, se font servir un énième whisky, et attendent deux adolescents avec qui ils ont rendez-vous.
Pour eux, la célébration de la journée dite mondiale de l’alimentation, a manqué de caviar et de foie gras, même si les soirées dansantes, le champagne, et ce qui a suivi, ont cherché a sauver la manifestation.
À une table  proche d’eux, une des deux femelles, en short moulant, chemisette échancrée, et seins qui débordent, s’énerve parce que l’indigène qui les sert ne comprend pas le français.
Elle exige qu’un serveur, usant parfaitement de la langue, se mette à leur service.
En attendant, celle qui n’est pas en short lui caresse la cuisse pour la calmer.
Dans une manifestation de ce genre, parallèlement aux ébats habituels, et aux drogues qui vont avec, certaines « surprises » sont alimentées et entretenues.
À peu de distance de la mosquée « Koutoubia »,[2] le bar de l’hôtel de luxe fait le plein, et les bavardages vont bon train.
─ Lorsque nos soldats ont pénétré cette contrée, le colonel Mangin[3] voulait que ces obscurantistes bénéficient de nos lumières, de notre acquis civilisationnel.
C’est ainsi qu’il a participé à faire le Maroc.
─ Quand je pense que des descendants de ces  obscurantistes sont en métropole, j’ai des envies de meurtres.
─ T’inquiète, ils resteront toujours des indigènes qui auront besoin du maître[4] que nous sommes, ici et là-bas.
─ L’indigène que j’employais lorsque j’étais en métropole, refusait de retirer le voile islamiste, et je n’ai pas pu la libérer de son aliénation.
─ Avec moi, celle que j’employais ne le mettait pas, précise l’autre en robe courte, qui ne porte pas de culotte, et donne à voir un vagin fraîchement épilé.
Les deux femelles apprécient cette ville où elles aiment manger et pisser.[5]
Elles continuent les bavardages.
─ Elles refusent d’enlever leur voile[6] en métropole alors qu’ici, elles enlèvent tout et te font de ces trucs inimaginables.
─ Et il n’y a pas que les filles qui s’y connaissent.
Le serveur sait que ce n’est pas « sa rakech ».[7] 
 
BOU’AZZA
[1] Appellation arrogante et méprisante donnée par le colonialisme, la métropole, aux populations des territoires colonisés, la colonie
[2]Alkotbia, (de kotob, livres, (kitaab au singulier) autrefois avoisinant le quartier des marchands de manuscrits disparu depuis.
Construite sous les Almoravides (Almoraabitoune) au 12ème siècle selon le calendrier dit grégorien, elle a été profondément transformée sous les Almohades (Almowahhidoune).
La Giralda de Séville (chbiilya) en Espagne a été construite d’après le modèle de la Koutoubia.
[3] Référence aux massacres perpétrés par la soldatesque colonialiste de la France en 1912, contre les populations résistantes du Sud.
[4] En parlant de la ville où une femelle de ses connaissances s’est installée comme beaucoup d’autres, elle dit ma rakech (Marrakech).
[5] Manger épicé.
[6] Le foulard qu’utilisent les croyantes (almouminaate) pour se couvrir les cheveux.
[7] Je ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.
Voir :
http://raho.over-blog.com
http://paruredelapiete.blogspot.com
http://ici-bas-et-au-dela.blogspot.com
http://laroutedelafoi.blogspot.com
http://voyageur-autre.blogspot.com
http://lmslm.blogspot.com
http://iimaane.blogspot.com
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com


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