samedi 6 août 2016

MAINTENIR LE MARIAGE

« Ô humains ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle et avons fait de vous des peuples et des tribus[1] afin que vous vous entreconnaissiez.[2] Le plus noble d’entre vous auprès d’Allaah est le plus pieux ».[3]
En Islaam, dans le cadre des relations entre les êtres, le couple se fonde sur le mariage[4] entre un homme et une femme.
L’Islaam,[5] accorde une grande importance aux liens du mariage.
Alqoraane rappelle, entre autres, aux époux et aux épouses, les liens de tendresse et de miséricorde réciproques, la confiance, la complémentarité, la solidarité, l’équilibre, l’harmonie, et autres.
« Et parmi Ses signes[6] Il[7] a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de la tendresse et de la miséricorde.[8] Il y a en cela des signes pour des gens qui réfléchissent.[9]
« Elles sont une parure[10] pour vous et vous êtes une parure pour elles ».[11]
Alqoraane rappelle aux époux et aux épouses, les limites à ne pas dépasser.
Il a été rapporté qu’Almadiina,[12] au temps où ‘Omar[13] Ibn Alkhttaab[14] qu’Allaah le bénisse, était à la tête des croyants et des croyantes, une épouse était particulièrement mauvaise avec son époux qui, désireux de maintenir les liens du mariage, supportait cet état, en faisant preuve d’une grande endurance.[15]
L’épouse ne cherchant pas à s’améliorer, des personnes au fait de ce que l’époux supportait, ont conseillé à celui-ci le divorce.[16]
L’époux, voulait d’abord exposer sa situation à ‘Omar Ibn Alkhattaab.[17]
Á cet effet, il s’était rendu au domicile de ce dernier.
Il avait frappé à la porte et au bout d’un moment, il avait décidé de s’en aller.
Á peine s’était-il éloigné qu‘Omar Ibn Alkhattaab qui avait tardé à ouvrir, l’avait rappelé et lui avait demandé de revenir.
Le visiteur se devait donc de s’expliquer.
Il avait alors exposé l’objet de sa visite, et avait dit à ‘Omar Ibn Alkhattaab qu’en attendant qu’il le reçoive, il avait entendu qu’il était l’objet de sévères remontrances de la part de son épouse, et qu’il avait préféré ne pas entendre plus, et rebrousser chemin.
‘Omar Ibn Alkhattaab[18] lui avait parlé de l’utilité de relativiser ce qui doit l’être, et avait souligné l’importance de ce qui est accompli par l’épouse au sein du couple, qui devrait inciter l’époux à être conciliant.
Certes, des épouses ne sont pas toujours à la hauteur des exigences du mariage.
Elles ignorent les efforts à consentir au sein du couple, cultivent les idées d’opposition, alimentent et entretiennent les malentendus, recourent à ce qui déplaît, cherchent à contredire, ne font qu’à leur tête, se croient tout permis, et s’autorisent des comportements condamnables.
Il en est de même, bien sûr, concernant d’innombrables époux.
Dans des situations de ce genre, si le mariage ne peut être maintenu, l’Islaam autorise le divorce.
Mais l’autorisation du divorce ne signifie pas la porte ouverte aux abus.
Autrement dit, face aux difficultés, l’époux et l’épouse se doivent d’abord de faire de leur mieux pour maintenir le mariage.
Le thème du mariage me renvoie par moments à un épisode de mon enfance.
J’avais sept ou huit ans.
C’était à la fin des années cinquante.[19]
Nous habitions au quartier de l’Océan à Rbaate,[20] au Mghrib.[21]
Notre maison avait un patio où j’aimais jouer et auquel je repense avec douceur.
Nous occupions le rez-de-chaussée, ma belle-mère, mes sœurs, mes frères et moi.
Mon père, lui, avait le premier étage où son épouse le rejoignait la nuit.
Pour y accéder, mon père passait cependant par notre espace et y restait un peu parfois.
À notre tour, nous empruntions les allées de son territoire pour monter à la terrasse.
Cette terrasse était un lieu enchanteur.
Et c’est à cet endroit que j’ai eu des sensations qu’il m’est difficile, aujourd’hui encore, de décrire avec des mots.
Un jour, j’y suis resté un long moment.
Il faisait beau.
La terrasse voisine était couverte d’une toile qui la transformait en une sorte de grande tente. C’était la fête pleine de chants et de joie.
J’écoutais.
Je pouvais regarder aussi et je ne me privais pas de le faire.
Je ne sais pas comment les choses se sont passées, mais subitement, elle était devant moi.
Lumineuse au milieu des chants et d’innombrables personnes.
Je ne regardais qu’elle.
Je n’avais jamais vu quelqu’un comme elle.
J’étais transporté.
Je ne savais pas qu’une femme pouvait être aussi radieuse.
C’était une femme, mais pour moi c’était « autre chose ».
Je ne savais pas quoi.
Une sorte de pureté.
Je pensais qu’elle ne regardait que moi et j’avais la sensation qu’elle me caressait du regard, me transmettait l’affection, m’offrait l’amour.
Une coulée de bonheur irriguait mon cœur.
C’est ma belle-mère je crois, qui m’avait expliqué que j’avais vu la mariée.
La signification exacte m’échappait un peu et j’avais une forte envie de rejoindre cette femme et de rester avec elle.
C’est peut-être à partir de cette époque que le mariage est devenu pour moi un symbole fort que les mots peinent à décrire.[22]
Qu’Allaah nous éclaire et nous guide.[23]
  
BOUAZZA




[1] Qabaail.
[2] Lita’aarafou (le "r" roulé), vous vous connaissiez entre vous.
[3] Alqoraane (le Coran), sourate 49 (chapitre 49), Alhojoraate (le "r" roulé), Les chambres, aayate13 (verset13).
[4] Azzawaaj, annikaah.
[5] L’Islaam depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
L’Islaam n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de clan, de classe sociale, de sexe, de couleur, de langue, de parti politique, de pays, de nationalité, d’Etat.
L’Islaam c’est ce qui unit les croyants et les croyantes (almouminoune wa almouminaate) où qu’ils soient, sur la base du Message d’Allaah L’Unique, Le Seigneur des univers.
Alqoraane est la continuation, la synthèse et le parachèvement du Message d’Allaah L’Unique, Le Seigneur des univers.
Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix (sallaa Allaah ‘alayh wa sallame), a eu pour mission de le transmettre.
Assonna a trait à la conduite de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Lorsqu’on parle de hadiite (hadite, hadiith, hadith), cela renvoie à ce qui a été rapporté concernant la conduite de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Alqoraane n’a de sens qu’avec Assonna et Assonna ne peut exister sans Alqoraane.
Assonna procède d’Alqoraane.
L’Islaam se résume dans le témoignage (achchahaada) qu’il n’y a d’Ilaah (Divinité) qu’Allaah et que Mohammad est le Messager d’Allaah, l’accomplissement de la Prière (assalaate), l’acquittement du prélèvement purificateur (azzakaate), le jeûne du mois de ramadaane (assawme) et le pèlerinage (alhajj) à la Maison Sacrée d’Allaah (bayte Allaah alharaame, que symbolise Alka’ba, la Kaaba à Makka, à la Mecque).
À cela, il faut lier la Foi (aliimaane) et le Bienfait (alihçaane).
La Foi est de croire à Allaah, à Ses Anges, à Ses Livres, à Ses Envoyés, au Jour Dernier (la Résurrection) et à la Prédestination qu’il s’agisse du Bien ou du Mal.
Le Bienfait étant d’Adorer Allaah comme si nous le voyons car, si nous ne le voyons pas, Lui nous voit.
(Contenu de la réponse faite à l’Ange Jibriil (le ″r″ roulé), Gabriel, paix sur lui, par Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Hadiithe rapporté dans ″Sahiih Moslime″, (Recueil authentique de Moslime).
ʺLes musulmans et les musulmanes, les croyants et les croyantes, les obéissants et les obéissantes, les loyaux et les loyales, les endurants et les endurantes, les craignants et les craignantes, les donneurs d’aumône et les donneuses d’aumône, les jeûneurs et les jeûneuses, les gardiens de leur chasteté et les gardiennes, ceux qui invoquent beaucoup Allaah et les invocatrices, Allaah leur a préparé un Pardon et une Récompense Immense. Il n’appartient pas à un croyant ni à une croyante, une fois qu’Allaah et Son Messager ont décidé d’une chose, d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir. Et quiconque désobéit à Allaah et à Son Messager, s’est égaré d’un égarement évidentʺ.
Alqoraane (Le Coran), sourate 33 (chapitre 33), Alahzaab, Les Coalisés, aayate 35 et aayate 36 (verset 35 et verset 36).
Les représentations, les fantasmes, les mythes et tout ce qui en découle, ne peuvent jamais anéantir cette Vérité.
Aujourd’hui, et depuis des lustres, l’État (ou la même institution appelée autrement) des croyants et des croyantes n’existe plus, nulle part.
Les ʺÉtats″ qui prétendent l’être sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement et autres.
L’Islaam les dénonce, les rejette, les condamne, les combat.
L’État des croyants et des croyantes n’existe plus, nulle part, mais les membres de la communauté (alomma, la matrie) des croyants et des croyantes sont partout et seront partout, par la miséricorde d’Allaah, jusqu’à la fin de l’existence ici-bas.
Pour ce qui est des êtres humains, le Message d’Allaah L’Unique, Le Seigneur des univers, est adressé à toute l’humanité.
Les bavardages stériles, les divagations hystériques, les discours mensongers, les commentaires désobligeants, les déclarations arrogantes, les campagnes de dénigrement, les insultes continues, les vexations répétées, les sous-entendus outrageants, les élaborations humiliantes, les propagandes malfaisantes, les tromperies constantes, les combinaisons funestes, les amalgames cruels, les menaces ouvertes, les attaques brutales, les entreprises de démolition et autres pratiques immondes recourent au faux pour entretenir et maintenir la confusion, l’imposture.
[6] Les signes d’Allaah, aayaate (pluriel de aaya).
[7] Allaah.
[8] Dans sa traduction du Qoraane (le ʺrʺ roulé), Kachriid (le ʺrʺ roulé) note que dans ce verset il y a le rappel que la femme est de la propre nature de l’homme c'est-à-dire qu’elle lui est, de ce point de vue, parfaitement égale et qu’il n’a aucune raison de se croire supérieur à elle.
Il y a le rappel que l’homme ne peut retrouver son calme, c'est-à-dire son équilibre psychique, qu’en vivant avec la femme. C’est un rappel à l’époux qu’il doit cohabiter avec son épouse.
Enfin Allaah nous rappelle que la vie conjugale tire sa force des liens de tendresse et d’amour réciproques qui unissent les deux époux et qui sont parfois remplacés par des liens de miséricorde quand l’un d’eux est malade, ou trop vieux, ou frappé de quelque infirmité avilissante.
Salaah Addiine Kachriid (Salah Eddine Kechrid), traduction du Qoraane (Coran), Loubnaane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaamii, cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984).
Note en bas de la page 533.
[9] Alqoraane (Le Coran), sourate30 (chapitre 30), Arroum (le ʺrʺ roulé), aayate 21 (verset 21).
[10] Libaas, vêtement.
[11] Alqoraane (Le Coran), sourate 2 (chapitre 2), Albaqara (le "r" roulé), La Vache, aayate 187 (verset 187).
[12] Médine, en Arabie.
[13] Le ʺrʺ roulé.
[14] Compagnon de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Après Abou Bakr Assidiiq et‘Omar Ibn Alkhattaab qu’Allaah les bénisse, il y a eu ‘Othmaane Ibn ‘Affaane et ‘Aliyy Ibn Abii Taalib (‘Ali) qu’Allaah les bénisse.
Ce sont les quatre chefs de l’État des croyants et des croyantes, dits alkholafaa-e arraachidoune(les successeurs bien guidés).
Tous les quatre étaient des compagnons de Mohammad, l’ultime prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
[15] Assabr ( le "r" roulé).
[16] Attalaaq.
[17] Connu pour son sens profond du discernement,  pour son intransigeance lorsqu’il s’agit de faire respecter les règles de l’Islaam, et autres.
[18] Craint pour son autorité.
[19] Selon le calendrier dit grégorien.
[20] Le "r" roulé, Rabat..
[21] Le "r" roulé, au Maroc.
[22] J’ai déjà parlé, plus d’une fois, de cet épisode.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire