« Par
les chevaux qui halètent. Qui font jaillir des étincelles. Qui montent à
l’assaut à l’aube. Qui font voler la poussière. Et pénètrent au milieu du
rassemblement ennemi. L’être humain est ingrat envers son Seigneur ».[1]
Il
accomplissait la prière de l’aurore,[2] et
cette récitation sentait « la nostalgie douloureuse et sereine à la fois
de cette autre vie qui était la nôtre et vers laquelle nous étions destinés à
retourner tous, vainqueurs et vaincus, accomplis ou à l’état larvaire, fidèles
et athées, de par la Toute Miséricorde de Dieu ».[3]
Il a
passé quinze ans en détention pour « atteinte à la sûreté de
l’État ».
Des
personnes sans nombre ont subi, subissent, et subiront le même sort[4] dans
des pays dits « musulmans », où les « États » mis en place
n’ont rien à voir avec l’Islaam.[5]
Des
pays où les populations font face aux multiples visages de l’horreur depuis des
siècles :
Le
système d’avant le colonialisme, le colonialisme, « l’indépendances dans
l’interdépendance »,[6] l’impérialo-sionisme
et autres.
Il a
été enlevé en plein jour et mis au secret dans un lieu de tortures.
Les
yeux bandés, les poignets menottés, il a été jeté parmi d’autres comme un
paquet d’ordures.
Les
gémissements, l’odeur nauséabonde, les insultes, les bruits des coups lui ont
fait comprendre qu’il était dans un lieu où la notion d’être humain était
inconnue.
Il
n’allait pas tarder à mesurer qu’il était en deçà de ce qu’il avait compris à
son arrivée.
L’ordre
lui a été immédiatement intimé de s’allonger sur le dos à même le sol sur une
« couverture » répugnante,[7] de ne
pas bouger, de ne pas retirer le bandeau,[8] de ne
pas parler sauf pour demander à être accompagné aux toilettes,[9] et de
ne s’asseoir[10] que pour ingurgiter ce
qui devait lui permettre de ne pas crever de faim[11]
avant d’avoir livré toutes les informations qui lui seraient demandées.
Dans
le lieu où il a été jeté, il ne pouvait pas voir les autres alignés comme des
cadavres,[12] avec les atroces douleurs
de corps déchiquetés par les tortures.
Deux
jours après son arrivée, il a été livré à des criminels :
Complètement
dénudé, ses pieds ont été transformés en bouillie par les coups.
Il a
été maintenu la tête dans une eau crasseuse jusqu’à l’évanouissement.
Il a
eu des décharges électriques partout.
Il a
été mis de force assis sur le goulot d’une bouteille qui lui a déchiré l’anus.
Les
séances de tortures se répétaient.
Un
jour, il était à l’agonie quand il a entendu des aboiements et senti la
présence du chien dressé pour violer les torturés.
Lorsque
le chien a refusé de faire ce qu’il devait, une détonation a retenti, suivie du
gémissement de l’animal qu’un des criminels venait de flinguer.
Des
semaines plus tard, le corps complètement abîmé, il a été transporté dans le
« bureau » du « commissaire » pour apprendre qu’un procès[13]
allait avoir lieu et qu’il serait jugé par contumace parce que vis-à-vis de
l’extérieur, comme beaucoup d’autres torturés disséminés dans les multiples
lieux de tortures, il était en fuite après avoir « mis les institutions en
danger ».
Les
« médias » donneraient plus tard des « informations » sur
son arrestation ou, a précisé le « commissaire » avec un sourire
maussade, sur sa mort si les « forces de l’ordre » étaient obligées
de tirer dans le cadre de la « légitime défense ».
Il a
été condamné à quinze ans de prison.
Personne
ne savait où il était, ni ne pouvait imaginer ce qu’il subissait avec d’autres.
Il a
été livré aux tenants d’un lieu d’enfermement qui avait servi au colonialisme
contre les résistants traités, comme lui, de « terroristes ».
Il a
fallu de nombreux mois pour que sa famille le découvre après des efforts
inouïs, des désagréments sans nombre, des ennuis multiples et des démarches
douloureuses et coûteuses.
Des
prisonniers[14] meurent en détention,
d’autres deviennent gravement malades, handicapés physiques et mentaux, cassés,
ravagés, délabrés, usés, détruits.[15]
Des
lieux de tortures et d’enfermement sont partout dans les pays dits
« musulmans », où les « États » mis en place n’ont rien à
voir avec l’Islaam.
C’est
le cas au Maroc, par exemple, où le régime de l’imposture continue de sévir.[16]
BOUAZZA
[1]
Alqoraane (Le Coran), sourate 100 (chapitre 100), Al’aadiyaate, Les Chevaux qui
Galopent, aayate 1 à aayate 6 (verset 1 à verset 6).
[2] Assobh.
[3] Driss
Chraïbi (Driis chchraaïbii), succession
ouverte, Paris, Denoël, 1962.
[4] Et le subissent encore.
[5] L’Islaam depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction
et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah
le demande.
L’Islaam n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de
clan, de classe sociale, de sexe, de couleur, de langue, de parti politique, de
pays, de nationalité, d’Etat.
L’Islaam c’est ce qui unit les croyants et les
croyantes (almouminoune wa almouminaate) où qu’ils soient, sur la base du
Message d’Allaah L’Unique, Le Seigneur des univers.
Alqoraane
est la continuation, la synthèse et le parachèvement du Message d’Allaah
L’Unique, Le Seigneur des univers.
Mohammad,
l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix (sallaa Allaah
‘alayh wa sallame), a eu pour mission de le transmettre.
Assonna
a trait à la conduite de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la
bénédiction et la paix.
Lorsqu’on
parle de hadiite (hadite, hadiith, hadith), cela renvoie à ce qui a été
rapporté concernant la conduite de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur
lui la bénédiction et la paix.
Alqoraane
n’a de sens qu’avec Assonna et Assonna ne peut exister sans Alqoraane.
Assonna
procède d’Alqoraane.
L’Islaam
se résume dans le témoignage (achchahaada) qu’il n’y a d’Ilaah (Divinité)
qu’Allaah et que Mohammad est le Messager d’Allaah, l’accomplissement de la
Prière (assalaate), l’acquittement du prélèvement purificateur (azzakaate), le
jeûne du mois de ramadaane (assawme) et le pèlerinage (alhajj) à la Maison
Sacrée d’Allaah (bayte Allaah alharaame, que symbolise Alka’ba, la Kaaba à
Makka, à la Mecque).
À cela, il faut lier la Foi (aliimaane) et le Bienfait
(alihçaane).
La Foi est de croire à Allaah, à Ses Anges, à Ses
Livres, à Ses Envoyés, au Jour Dernier (la Résurrection) et à la Prédestination
qu’il s’agisse du Bien ou du Mal.
Le Bienfait étant d’Adorer Allaah comme si nous le
voyons car, si nous ne le voyons pas, Lui nous voit.
(Contenu
de la réponse faite à l’Ange Jibriil (le ″r″ roulé), Gabriel, paix sur lui, par
Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Hadiithe
rapporté dans ″Sahiih Moslime″ (Recueil authentique de Moslime).
ʺLes musulmans et les musulmanes, les croyants et les
croyantes, les obéissants et les obéissantes, les loyaux et les loyales, les
endurants et les endurantes, les craignants et les craignantes, les donneurs
d’aumône et les donneuses d’aumône, les jeûneurs et les jeûneuses, les gardiens
de leur chasteté et les gardiennes, ceux qui invoquent beaucoup Allaah et les
invocatrices, Allaah leur a préparé un Pardon et une Récompense Immense. Il
n’appartient pas à un croyant ni à une croyante, une fois qu’Allaah et Son
Messager ont décidé d’une chose, d’avoir encore le choix dans leur façon
d’agir. Et quiconque désobéit à Allaah et à Son Messager, s’est égaré d’un
égarement évidentʺ.
Alqoraane
(Le Coran), sourate 33 (chapitre 33), Alahzaab, Les Coalisés, aayate 35 et
aayate 36 (verset 35 et verset 36).
Les représentations, les fantasmes, les mythes et tout
ce qui en découle, ne peuvent jamais anéantir cette Vérité.
Aujourd’hui, et depuis des
lustres, l’État (ou une institution semblable, appelée autrement) des
croyants et des croyantes n’existe plus, nulle part.
Les
ʺÉtats″ qui prétendent l’être sont fondés sur l’imposture, le crime, la
trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche,
le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la
torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
L’Islaam les dénonce, les rejette, les condamne, les
combat.
L’État
des croyants et des croyantes n’existe plus, nulle part, mais les membres de la
communauté (alomma, la matrie) des croyants et des croyantes sont partout et
seront partout, par la miséricorde d’Allaah, jusqu’à la fin de l’existence
ici-bas.
Pour ce qui est des êtres humains, le Message d’Allaah
L’Unique, Le Seigneur des univers, est adressé à toute l’humanité.
Les bavardages stériles, les divagations hystériques,
les discours mensongers, les commentaires désobligeants, les déclarations
arrogantes, les campagnes de dénigrement, les insultes continues, les vexations
répétées, les sous-entendus outrageants, les élaborations humiliantes, les
propagandes malfaisantes, les tromperies constantes, les combinaisons funestes,
les amalgames cruels, les menaces ouvertes, les attaques brutales, les
entreprises de démolition et autres pratiques immondes recourent au faux pour
entretenir et maintenir la confusion, l’imposture.
[6]
Statut octroyé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est
traduit dans les colonies par la multiplication des "États"
supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de
servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces
"États" sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la
tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge,
le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture,
l’enfermement, la négation de l’être humain.
Au
Maroc, occupé par la France, l’Espagne, et autres, occupation dite
″protectorat″, le système colonialo-impérialo-sioniste a transformé le sultanat
moribond, en monarchie héréditaire, dite de "droit divin".
Le
sultan, protégé, est alors devenu roi, au service de ce système.
[7] Par
la suite, cette ʺcouvertureʺ, et celle aussi répugnante par laquelle il était
couvert, étaient pour lui un bien précieux.
[8] Les
gardiens lui ont fait savoir que même avec les menottes certains retiraient le
bandeau mais que lorsqu’ils étaient
pris, ils regrettaient d’être nés.
[9] Un endroit de la puanteur.
[10] Il ne pouvait plus le
faire après les séances de tortures et essayait de ʺs’alimenterʺ, allongé.
[11] Une pitance difficile à
avaler au début, tellement elle était infecte, mais qu’il avait fini par
apprécier ensuite.
[12] Ils restaient dans cette
position des semaines, voire des mois.
[13] Les
ʺpuissances dominantesʺ tiennent à ce que des procès aient lieu pour soigner la
vitrine de leurs pions et disserter sur le ʺdroitʺ des accusés garanti par la
présence des ʺavocatsʺ !
[14] De divers lieux de
détention disséminés partout.
[15]
Parmi les survivants, certains sont devenus des ʺpersonnalitésʺ assoiffés
d’argent et de ʺnotoriétéʺ, au service du système de ʺl’indépendance dans
l’interdépendanceʺ mis en place par les ʺpuissances dominantesʺ pour les
servir.
Des
résistants ayant ʺséjournéʺ dans des bagnes, avaient été enrôlés dans le
système et s’étaient illustrés dans l’oppression des populations, l’usurpation,
le vol, la débauche et les multiples autres crimes.
[16] Je ne fais que reprendre
ce dont j’ai déjà parlé.
Voir :
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com
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