samedi 8 juillet 2017

DEVENIR ...


Des mots prennent le temps et font des efforts pour traverser l’espace et vous parvenir … Certains ne font pas tout le chemin … mais lorsqu’ils se mettent en mouvement, c’est pour chercher à combattre l’ignorance … à mettre en relief l’esthétique … à rappeler et à traduire l’essentiel …
Vous arrive t-il d’imaginer les mots qui ruissellent le long des barreaux d’une cellule d’un mineur délinquant incarcéré ?
Vouloir décoloniser « les ducs à tiffes »,[1] parler de résistance, souligner la place de l’humilité …
Faire cela à partir de situations de mineurs concernés par des mesures judiciaires, nécessite des mots AUTRES …
Ces mots défilent comme un film qui projette l’avenir …
Je me vois très âgé, avec les os qui fléchissent en moi et la tête allumée de blancheur, continuant la Marche
« Et marche aujourd’hui, marche demain, à force de marcher, on fait du chemin … ».
À quand remonte cette Marche ?
« Au temps où les dromadaires avaient des ailes et les grenouilles des plumes … ».
Nous ne sommes pas à une contradiction près entre des principes affichés et les attitudes réelles …
Le savez-vous ?
L’éducatrice du département de la Seine-Saint-Denis en région parisienne, le neuf trois, continue d’exhiber son string à travers le pantalon, taille basse, transparent.
Elle cligne des yeux, se gratte entre les cuisses.
Devant et derrière.
Elle se met l’index dans le nez pendant un long moment et reprend ses ânes à Lyse[2]
La juge qui a horreur de la délinquance juvénile a toujours les jambes juridiquement écartées laissant entrevoir un bout de linge dit cul-otte …
Elle jette toujours des regards noirs malgré ses yeux verts …
Elle n’a jamais perdu sa réputation de chienne policière dans l’exercice de ses fonctions …
Une éducatrice, brune, à laquelle une petite place a été faite au bout d’une table, pour « services rendus », s’est teinte en blonde car « c’est mieux » et s’est mise à se présenter comme « sociologue » et comme « anthropologue » parce que « c’est plus important » …
Les principes ?
« Elle s’en bat les couilles » …
Certains zé certaines[3] pensent , cela leur arrive parfois, que dans le cadre des mesures qui sont confiées à leur service par des magistrats, ils se doivent d’obtenir de ces derniers, de placer, quand ils le désirent, dans des structures « appropriées », des mineurs pour les éloigner le plus possible de leur cité de banlieue « pourrie » et les séparer de parents « inaptes », afin de les « socialiser » …
S’ils n’obtiennent pas ce qu’ils veulent, ils se mettent à dénigrer ce qui les contredit et les empêche, dans ce cas par exemple, d’entretenir l’idéologie du bannissement, revisitée par « les ducs à tiffes » et présentée dans un emballage qui se veut « au goût du jour » …
Des mineurs relevant du civil et d’autres du pénal, c’est du pareil au même disent-ils, sont placés ensemble … et alors, on disserte à n’en plus finir sur « les bienfaits de l’hébergement collectif » et sur « la marche des mineurs, guidés par les ducs à tiffes, vers l’autonomie » …
Pour les mineurs qui ne montrent pas qu’ils acceptent « les ducs à tiffes », la main levée peut tomber et ils sont renvoyés dans leur cité de banlieue « pourrie », auprès de parents « inaptes » …
Comprenne qui pourra …
Certains zé certaines, butés, fermés, sans écoute, caractériels, ne respectant pas grand chose dans plusieurs domaines, vivant mal la frustration, allergiques à toute hiérarchie, à toute autorité, ne pensant jamais aux conséquences néfastes de leurs comportements, se prenant pour le nombril de l’univers, dont ils n’ont pas encore fini de faire le tour, continuent en toute tranquillité leur manège et croient « valoriser » leur « mission » auprès des « sauvageons » à qui ils doivent « apprendre le respect de la loi », « donner des repères », « fixer des normes », « enseigner la responsabilité » …
Il vaut mieux entendre « ça » que d’être sourd comme dirait l’autre … à moins que ce ne soit l’inverse …
Certains zé certaines, des chieurs et des pisseuses, incapables d’arrêter de radoter, débordant d’arrogance, de mépris, de suffisance, combinant incompétence et médiocrité, s’embrouillent dans des expressions sur « le mineur abandonnique », sur « la toute puissance du mineur », sur « le borderline », sur « le leader négatif », sur « le rôle identificatoire » … et déblatèrent à satiété sur « l’objet du désir » en jouissant d’être « le mauvais objet sous l’impulsion duquel le mineur va grandir et verbaliser » …
Lorsqu’une « mère met tout en échec » comme ils disent, lorsqu’elle est « castratrice »,[4] ils souhaitent sa mort « pour que le travail éducatif soit possible » …
Lorsqu’un mineur, séparé de son père par exemple, parfois dès sa naissance, livré à lui-même, malmené par les uns et les autres, incarcéré … ils exposent, doctement, qu’« il faut mettre fin à la relation fusionnelle entre lui et sa mère pour qu’il puisse découvrir la souffrance et comprendre la loi » …
Orgie perverse de discours dont ils n’ont aucune maîtrise … diarrhée dissertative, dégoulinante … danse obscène de neurones débauchés, malsains, perturbés, désaxés, chaotiques … des armes de déstructuration massive …
Les dégâts qu’ils causent sont incalculables …
Certaines zé certaines, qui ne savent même pas dire bonjour et au revoir, entretiennent une agitation de minus en tous genres, recourent à des mots brouillés, souillés, trahis, s’autoproclament « spécialistes et experts en travail avec les mineurs concernés par des mesures judiciaires », s’attribuent des rôles et étalent une incapacité crasse qui les empêche de sortir d’un enfermement dans lequel ils se complaisent pour entretenir leurs inaptitudes et refuser de voir les effets ravageurs de leurs attitudes …
Ayant été formatés pendant quelques mois par les nullités et les inepties de « formateurs maison », ils ont réussi à retenir trois à cinq phrases qu’ils utilisent à toutes les sauces et tout le temps « pour se donner un air » … qui leur procure du plaisir …
Vous est-il arrivé par exemple de les regarder parler au téléphone ?
Souvent, ils n’utilisent cet appareil que lorsque quelqu’un les regarde.
Et alors, ils se mettent à appeler à tort et à travers, à dire n’importe quoi, toujours « pour se donner un air » …
Le ridicule ne tue pas et ne les empêche pas de continuer leurs minables mises en scène débilo-hystériques …
Leur reproduction est assurée … pas besoin de clonage …
Tout cela n’empêche pas des personnes d’apprendre, de découvrir, d’observer, de sentir, d’appréhender, d’étudier, de transmettre, de communiquer, de développer, d’enseigner ou de partager la modestie, l’humilité, la simplicité, la dignité, l’échange, le dedans, le dehors, les dérives, les faiblesses, les forces, l’estime, la crédibilité, la responsabilité, les devoirs, les droits, l’autorité, la sanction, l’ouverture, l’émotion, la différence, les luttes, les épreuves, les souffrances, l’amour, l’apaisement, la résistance, l’endurance, le sens, le lien, l’équilibre, l’espoir, la foi, la relation, et autres …
LA LOI …
SAVEZ-VOUS CE QU’EST LA LOI ?
ET QUI VOUS DIRA JAMAIS CE QU’EST LA LOI ?
En prison par exemple, il arrive à des détenus de voir un éducateur et des mineurs délinquants incarcérés, tourner, avec des corbeaux et des mouettes, dans une ronde sacrée, autour d’un peuplier aux feuilles d’émeraude, arrosé par une lumière coulant d’une cruche en rubis …
J’ai déjà dit tout cela en utilisant un site sur internet, pendant plus d’une année, avec l’espoir de susciter une participation …
Vous vous souvenez ?
J’ai eu recours à un style AUTRE pour essayer de parler du Sens … de réfléchir sur le Lien …
Vous n’avez pas oublié ?
J’ai souhaité faire du site un espace où mille et un doigts sur les claviers composeraient des battements de cœurs …
J’ai parlé d’harmonie … une harmonie qui n’est ni d’Orient, ni d’Occident … du désir d’allumer un feu dont les braises ne sont pas encore éteintes … de la force d’aimer … Aimer à retrouver la Raison … de la joie de chanter le chant de la louange en se souvenant de Demain …
Vous vous rappelez ?
Salaam.
Paix.
Pace.
Peace …
Parfum fabuleux …
Coulée de miséricorde …
J’ai décidé d’arrêter d’utiliser le site …
Sur le site, je ne peux plus dire plus … je ne peux plus dire mieux …
Le regard couleur d’espoir …
Le rire odeur de clarté …
Les pas goût d’éternité …
Lla Marche continue … au son des saisons … en caressant la Vie…
Salut …[5]

BOUAZZA



[1] L’éducatif.
[2] Analyses.
[3] Certains et certaines.
[4] Fan de Castro de Cuba ? Casse trop de culs-bas ?
[5] Texte mis sur le net, sans l’illustration, le 20 avril 2005, selon le calendrier dit grégorien, à partir d’écrits antérieurs.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire