mardi 29 janvier 2019

MÉTRO


C’était un peu avant 18 heures.
Il y avait affluence dans le métro
Les usagers qu’il m’est déjà arrivé de décrire[1]changent peu.
Des mines froissées.
Des femelles et des mâles se tripotaient et s’introduisaient mutuellement la langue dans la bouche.[2]
D’autres femelles, sorties de ghettos,[3] des « beurettes »,[4] dites « émancipées et libérées » riaient bruyamment, s’esclaffaient, répandaient la vulgarité, usaient d’un langage corporel invitant à la débauche et se montraient « fières » d’être impudiques.[5]
Des culs étaient collés à des sexes.
Des mains étaient prises entre des fesses.
C’était l’heure de pointe.
Celles et ceux qui voulaient monter à l’arrêt, coinçaient ceux et celles qui voulaient descendre.
Les émanations variées, les secousses multiples, le bruit de la machine et autres étaient au rendez-vous.
À chaque arrêt, des affiches le long du quai étalaient la femelle modèle, en objet sexuel, support pour tout vendre dans la société de con-sommation.[6]
Instant de répit ?
Songe ?
Vision ?
Une femme en habit long et foulard.[7]
Un homme barbu.
Échanges sur Soumayya.[8]
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.[9]
  
BOUAZZA



[1] Dans un texte daté de 1992.
[2] Il arrive que des femelles et des mâles de ce genre regagnent ʺle domicile con-jugalʺ, retrouvent l’époux ou l’épouse, des enfants à ʺéduquerʺ, cul-tivent la ʺfidélitéʺ et l’ʺassistanceʺ au con-joint ou à la conne-jointe comme ils se sont engagés, le jour du mariage, à l’assumer jusqu’à la mort, parlent d’ʺamourʺ et jouent à la ʺfamilleʺ.
[3] ʺCités de banlieueʺ où sont parquées en majorité des populations originaires d’Afrique du Nord et du reste de l’Afrique, issues du processus migratoire de ʺl’indépendance dans l’interdépendanceʺ.
Certaines personnes provenant de ces ʺcitésʺ dites de rebut, de désagrégation, de décomposition et de trafics multiples, sont prêtes à tout pour s’installer ailleurs, mais n’arrivent pas à se départir de leur tendance à transformer les endroits où elles s’établissent en dépotoirs.
Pour ne pas admettre cette déviance et d’autres qu’elles refusent de corriger, elles ne cessent de disserter sur le clinquant, de s’embourber dans le bavardage ostentatoire, de s’attribuer des qualités qu’elles n’ont pas, de recourir à la manipulation et d’user de n’importe quel artifice afin de mieux se servir de ceux et de celles qui se laissent entuber..
[4] Les vocables ʺbeursʺ au masculin, ʺbeurettesʺ au féminin, supposés vouloir dire ʺarabesʺ en verlan et ʺmusulmansʺ en islamophobie, visent à détruire, dans la métropole, la mémoire des ʺarabesʺ, des musulmans issus du processus migratoire, originaires des colonies musulmanes d’Afrique du Nord.
[5] Les adeptes de ʺl’intégmilationʺ (contraction des mots intégration et assimilation) brandissent les ʺbeurettesʺ impudiques comme intégmilées et soulignent la réussite de ʺl’émancipation et de la libérationʺ.
[6] S’écrit aussi consommation.
[7] Ce foulard dit "voile", "tchador" et autres avec des connotations de mépris, des attaques, des insultes, des dénigrements, des injures, des accusations, des mensonges, des calomnies, des falsifications, des maltraitances, des humiliations, des marginalisations, des menaces, et de multiples autres agressions, est désigné comme "signe d’oppression".
Des textes ont été mis en place pour condamner le port du foulard dans des lieux dits publics.
Pour les opposantes et les opposants au foulard, y compris dans les pays où sévissent des "États" dits "musulmans", il est bon de se défouler contre celles qui le portent, cibles des surenchères en tous genres, au nom de la "modernité", du "progrès" et autres balivernes supposées vouloir signifier "vivre avec son temps".
Ces opposantes et ces opposants s’attaquent aux femmes parce qu’elles se couvrent les cheveux, ne sont pas dévêtues, ne fréquentent pas les bars, ne vont pas dans les boîtes de nuit, n’ont pas de rapports sexuels en dehors du mariage, ne s’adonnent pas à l’adultère, ne vont pas à des soirées ou autres pour tomber dans la débauche, ne se droguent pas, et autres.
Ces opposantes et ces opposants, au service de l’imposture, éructent, perdent tout sens de la retenue, usent de toutes les insanités pour semer le désordre.
En dépit de tout cela, en France par exemple,, des femmes issues du processus migratoire né du colonialisme français en Afrique, des femmes françaises dites de "souche", des femmes françaises autres, continuent de porter ce foulard.
[8] Résistante, assassinée par les ennemis de l’Islaam.
Elle a été assassinée après d’horribles tortures.
Son époux a également été torturé et assassiné.
L’un de leurs fils a été soumis à de terribles supplices.

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