lundi 21 août 2023

IL VENAIT DU PAKISTAN


Il passait presque toute le journée à sillonner l’université, pour vendre le journal.
Achetii libiratioune,[1] répétait-il en continu, sans se lasser.[2]
Il venait du Pakistan,[3] ne parlait pas français et connaissait juste l’expression qui lui servait à proposer le journal à d’éventuels acheteurs.[4]
Il offrait un sourire sentant l’aube de la vie.
À cette époque, dans les années 70,[5] ce journal[6] se réclamait fièrement des événements de mai 68.[7]
Une sorte de porte parole de la Révolution en devenir.
Un outil de la gauche avant-gardiste.[8]
Ce journal a commencé à bien se vendre en publiant des annonces pour la baise.[9]
À l’heure de la prière, le vendeur qui venait du Pakistan, faisant de son mieux pour vivre l’Islaam,[10] se mettait face à alqibla,[11] pour l’accomplissement de la prière :[12]
Allaah Akbar.[13]
Je l’enviais.[14]
En quittant une ville du Sud-Est de la France, j’ai atterri à l’université Paris VIII-Vincennes[15] en 1972,[16] sous le règne de Georges Pompidou.[17]
Cette université dite expérimentale a ouvert en 1969,[18] un peu plus d’un an après les événements de mai 68.[19]
Beaucoup d’enseignants, de gauche pour la plupart, très à l’aise dans la culture de l’imposture,[20] s’adonnaient à la manipulation et parlaient des étudiants comme des combattants engagés avec eux et avec d’autres, dans un combat pour l’avenir de l’humanité.[21]
Ils parlaient du plaisir de l’échange, de la confrontation dans la jouissance sans entraves, de la contribution au triomphe du désir, et autres.
Des mâles, parfois époux et pères, des femelles, parfois épouses et mères parlaient avec excitation de l’acquis civilisationnel de la Révolution française[22] qui a ouvert à la baise patriotique, et de mai 1968 qui a ouvert à la baise sans frontières.
La cafétéria, baignant dans la fumée de la tabagie et les effluves des divers joints, était le lieu préféré des échanges pour changer le monde.
Ces échanges alimentaient et entretenaient des débats sur la liberté des femelles à s’exhiber comme elles veulent, à baiser avec qui elles veulent, à avorter quand elles veulent.
Ils alimentaient et entretenaient également des débats sur la liberté des mâles à faire ce qu’ils veulent de leur cul, de leur bite, et à baiser avec qui ils veulent.
Ces échanges aboutissaient à des ébats, dans les chiottes, dans les voitures baisodromes, dans des salles de cours, dans divers recoins, et ailleurs.
Les murs des chiottes, plus que d’autres, étaient tapissés d’expressions et de dessins sur la baise, de dates de rendez-vous pour copuler, de trous dans les cloisons pour les spectacles.
Une garderie d’enfants était gérée sur la base de cet esprit de la Révolution en devenir.
Il n’était pas rare de voir des enfants barboter dans la boue, sous la pluie, pour vivre les plaisirs de la liberté, pendant que le personnel s’alcoolisait, s’échangeait des joints, mettait de la musique pour danser : prélude à la baise sans frontières.[23] 
 
BOU’AZZA
[1] Le « r » roulé.
Achetez libération.
[2] Je l’entends encore.
[3] Bakistaane.
[4] Qu’est-il devenu ?
Il a toujours une place dans mon coeur.
Qu’Allaah déverse sur lui Sa miséricorde.
[5] Selon le calendrier grégorien.
[6] Mis sur le marché en 1973.
[7] Mouvement de révolte à une large échelle en France, lancé au mois de mai 1968.
Révolte contre un régime pour changer la vie.
Des revendications attribuées à des étudiants, avaient mobilisé différentes catégories sociales.
Des révoltés voulaient de la drogue, de la musique engagée, de la danse qui fait bander, des soirées psychédéliques, du sexe enchanté, du cul libéré, de la baise sans frontières, une société de rêve, et d’innombrables choses que développent encore des personnes de gauche, du centre, de droite du système colonialo-impérialo-sioniste.
[8] Des mots qui ne veulent rien dire.
Des mots qui n’engagent surtout pas ceux et celles qui les tiennent.
[9] Les petites annonces de libération (libé pour les intimes).
Des annonces pour des rencontres de baise.
À l’époque, sur le marché de la baise, les sites internet, les réseaux qui contribuent à étendre ce marché, n’existaient pas.
Des années plus tard, il s’est avéré que ce journal était devenu la propriété d’un financier de la famille Rothschild, famille milliardaire, aux investissements multinationaux.
Argent de gauche ? Du centre ? De droite ?
Il faut être dans l’égarement pour donner crédit aux bavardages selon lesquels la gauche combat l’oppression et veut éradiquer les injustices (adhdholomaate).
L’arrogance, l’immoralité, la criminalité et autres font partie des fondements de cette mafia internationale qui gangrène tout depuis des lustres, et qui se permet tout.
Une mafia qui défend l’étable de sa loi (les tables de sa loi).
Une mafia qui se charge de réduire au silence, quiconque ose porter atteinte à ses intérêts.
Une mafia qui calomnie, diffame, souille, salit, humilie, écrase, détruit, extermine quiconque ose s’opposer à ses pratiques.
Une mafia qui innocente les coupables et condamne les victimes.
[10] L’Islaam depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
L’Islaam n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de clan, de classe sociale, de sexe, de couleur, de langue, de parti politique, de pays, de nationalité, d’Etat (le fait qu’un État ne soit pas fondé sur l’islaam, ne signifie nullement que les croyants et les croyantes installés dans une contrée ayant un tel État, ne font pas de leur mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande).
L’Islaam c’est ce qui unit les croyants et les croyantes où qu’ils soient, sur la base du Message d’Allaah, Le Seigneur des univers.
Alqoraane est la continuation, la synthèse, le parachèvement du Message d’Allaah, L’Unique.
Mohammad, l’ultime Messager et Prophète sur lui la bénédiction et la paix, a eu pour mission de le transmettre.
[11] La direction d’alka’ba (la kaaba) à Makka (La Mecque) qui sert de point d’orientation pour l’accomplissement de la prière par les musulmans et les musulmanes, les croyants et les croyantes (almoslimoune wa almoslimaate, almouminoune wa almouminaate)
Alka’ba est le premier édifice sacré sur terre.
Bayte Allaah Alharaame(le « r » roulé), la Maison Sacrée d’Allaah.
[12] Assalaate, assalaa.
La prière est l’un des piliers majeurs du Message d’Allaah.
La clé de voûte de l’Adoration (al’ibaada).
En dehors de certains aménagements prévus, rien ne dispense une personne, saine d’esprit et pubère, d’accomplir la prière durant l’existence ici-bas (alhayaate addoneyaa).
Les cinq prières quotidiennes sont d’une obligation impérieuse (outre les cinq prières quotidiennes, les croyants et les croyantes peuvent accomplir d’autres prières).
Tous les Prophètes et Messagers, sur eux la bénédiction et la paix, accomplissaient la prière et avaient pour mission de l’enseigner (elle a connu des variations à travers le temps et l’espace et a été fixée telle que nous la connaissons aujourd’hui, par Allaah et enseignée par Mohammad sur lui la bénédiction et la paix.
[13] Le « r » roulé, Allaah est Le Plus Grand, takbiirate alihraame, attakbiir (les « r » roulés) c’est ce qui marque le commencement de la prière proprement dite.
[14] En Islaam, il est permis d’envier quelqu’un pour un tel acte.
Je l’écris, mais qu’en était-il vraiment ?
Qu’Allaah pardonne mes errements, mes compromissions, mes fautes, mes manquements, mes faiblesses, mes insuffisances, mes incapacités, et autres.
[15] Après les événements de mai 68, l’université de Paris a été divisée en plusieurs universités, d’où les numéros 1, 2, 3...etc.
[16] J’avais 22 ans et quelques mois.
[17] Installé sur le trône du palais de l’Élysée, comme président de la République.
[18] L’année où j’ai obtenu le baccalauréat au Mghrib (le « r »r roulé), Maroc, à Faas (Fès).
[19] Elle n’existe plus aujourd’hui.
Elle a été détruite et remplacée par une autre en Seine-Saint-Denis.
[20] À l’époque, je n’exprimais pas tout cela ainsi, mais je le sentais.
Les choses sont parfois senties, comme une odeur insolite, puis se confirment et deviennent un constat.
[21] Des inepties de ce genre étaient monnaie courante.
[22] De 1789.
[23] Je ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.


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