samedi 18 mars 2017

FAUT PAS RÊVER


« Faut pas rêver ».
Une émission de télévision dite de découvertes, qui diffuse des documentaires sur divers pays.
Elle dure depuis 1990,[1] avec des restructurations, des modifications, et autres.
Cette semaine, le thème du documentaire était sur la « Tanzanie, du Kilimandjaro à Zanzibar ».[2]
Je regardais cette émission assez régulièrement, lorsqu’elle était présentée par Laurent Bignolas.[3]
Puis j’ai cessé de le faire.
Je me suis remis à la regarder de nouveau, bien que de manière très irrégulière.
Elle est présentée depuis 2014, par Philippe Gougler.[4]
Le Kilimandjaro, le cratère du Ngorongoro, les animaux, les pierres précieuses m’ont fait penser à la documentation sur un voyage que j’ai préparé dans le cadre professionnel au début des années 90 pour des employés d’une administration, et auquel je n’ai pas participé.
Mais je me suis surtout replongé dans des souvenirs d’une période où jeune étudiant dans les années soixante dix, je participais avec enthousiasme à des échanges sur les mouvements de libération en Afrique et ailleurs.
Échanges animés dans les milieux universitaires qui après les événements de mai 1968, se sont lancés dans d’infinis débats sur le système colonialo-impérialo-sioniste, entre autres. [5]
La Tanzanie à cette époque, c’était Nyerere,[6] premier président du pays devenu indépendant.[7]
Nyerere était considéré par des étudiants comme un révolutionnaire en lutte pour l’Afrique libérée.[8]
Un révolutionnaire qui, dès son installation comme président en 1964, a réalisé l’unification du Tanganyika et de Zanzibar, pour faire la Tanzanie.[9]
Zanzibar.
Je n’ai jamais compris pourquoi beaucoup de personnes en France, font de Zanzibar ce que l’émission n’a pas manqué d’alimenter et d’entretenir.
Un lieu mythique, un mirage, un mystère que des explorateurs, des écrivains, et autres, ont essayé de percer, un croisement harmonieux de cultures multiples.
Stone town, la ville de pierre aux cinq cents portes sculptées est dite endroit à couper le souffle, espace sublime, fascinant, baignant dans des couleurs et des parfums inimaginables, au bord d’une mer magique, et avec une joie de vivre inégalée, un bonheur communicatif.
Ces clichés mis de côté, il n’est peut-être pas inutile de rappeler que Zanzibar est un archipel de l’océan Indien, colonie de la Grande-Bretagne depuis 1890.[10]
Le territoire était, parait-il, dénommé Zinej par des marchands arabes, en raison de la couleur noire des habitants de la côte Est de l’Afrique.
Depuis l’Antiquité, ce territoire constitué un centre marchand, qui plus tard a été dominé par le sultanat d’Oman[11] dont il s’est  séparé, pour constituer un sultanat 1861.
Il était réputé pour le clou de girofle et la traite des esclaves.[12]
Les échanges enthousiastes de jadis sur les mouvements de libération en Afrique et ailleurs, ont pris d’autres tournures.
Le système colonialo-impérialo-sioniste sévit toujours.
Partout.
En Afrique, comme tout le monde le sait, l’esclavage a fait des ravages.
Les crimes colonialistes n’ont rien épargné.
Les régimes mis en place par la supercherie de « l’indépendance dans l’interdépendance », et autres,[13] continuent de faire ce que leurs employeurs du système colonialo-impérialo-sioniste, leur demandent, afin que le continent africain, et d’autres lieux ailleurs, restent une décharge d’immondices dans tous les domaines : la merde continue de gicler de partout, nauséabonde.
Les colonies et autres contrées dites du « tiers-monde », restent pour les métropoles des réserves de matières premières et de main d’œuvre, des marchés pour tout écouler, des points stratégiques pour les militaires, des terrains d’expérimentations des armements, des lieux de pédophilie et autres « loisirs pour touristes », des dépotoirs multiples et variés.
Depuis un certain temps, par la miséricorde d’Allaah, je connais les arrières pensées des imposteurs d’hier et d’aujourd’hui, la corruption, la servilité, les compromissions, les trahisons, les viols, les crimes, les tortures du présent et du passé, les êtres fracassés, les rêves détournés, les espoirs évanouis et les esprits souillés.
Je sais que rien n’arrêtera la marche.
« Et l’avenir est à la piété ».[15]
  
BOUAZZA




[1] Selon le calendrier dit grégorien.
[2] France 3, mercredi 15 mars 2017.
[3] De 1999 à 2009.
[4] Voir Wikipédia (internet).
[5] Événements attribués à une révolte estudiantine qui s’est vite étendue à diverse classes sociales.
Une sorte de dénonciation des ʺinterditsʺ.
Il est interdit d’interdire, disait un slogan.
Le sexe sans frontière et la drogue par exemple, sont devenues synonymes de liberté.
Comme pour d’autres événements, la nature réelle de ceux de mai 1968 reste complexe.
[6] Julius Nyerere, installé comme ʺchef d’Étatʺ de 1964 à 1985.
[7] Colonie de la Grande Bretagne, elle a bénéficié comme d’autres colonies de ʺl’indépendance dans l’interdépendanceʺ, statut octroyé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des "États" supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces "États" sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
Je ne voyais pas cela à cette époque.
[8] Il est mort en 1999 à Londres, dans un hôpital de la métropole, suivant en cela le chemin des ʺdirigeantsʺ installés dans les colonies, et qui se font toujours soigner dans les métropoles, chez leurs employeurs.
[9] Contraction de Tanganyika et de Zanzibar.
[10] Suite à une entente entre les colonialistes pour le partage de l’Afrique.
[11] 'omaane.
[12] Le giroflier nécessitant de la main d’oeuvre, la traite des esclaves a été très largement développée.
Voir Wikipédia (internet).
[13] ʺL’indépendance nationaleʺ, ʺla révolution nationaleʺ, ʺla révolution populaireʺ, et autres.
Statut octroyé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des "États" supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.

Ces "États" sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
[14] Wa al’aaqiba littaqwaa.

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