QU’EST-CE QUE TU DIS ?

 - Le narratif en amont ne rejoint pas ce qui se passe en aval et de ce fait, la question de la résilience reste posée.
- Qu’est-ce que tu dis ?
- Tu n’as pas compris ?
- Non.
- Pourtant c’est évident.
- C’est thé vidant ?
- Tout entreprendre pour faire croire que l’épée de Damoclès[1] menace tout le monde.
- Les pets de dame Oclès ?
- oui.
- Ça me transporte au temps où j’intervenais en prison auprès de jeunes délinquants incarcérés dans le cadre dit « éducatif ».
Un jeune m’avait parlé des pets de dame Oclès.
Ça foutait les tonsje[2] …
Il avait connu dame Oclès à Roubaix.[3]
Il était petit.
Elle l’impressionnait et il avait peur de se trouver seul avec elle.
Il ne se souvenait plus de ce qu’il faisait dehors, la nuit, lorsqu’il était tombé sur elle.
Au tournant d’une rue.
Elle le visait et ses pets, comme des tirs de flingue, ont failli l’atteindre.
Il a dû faire appel à toute sa souplesse ancestrale, pas la gauloise, l’autre, pour les semer.
En les semant, ils poussaient instantanément, et dame Oclès se réapprovisionnait comme elle voulait et continuait ses tirs.
À la gare ferroviaire, il avait eu du répit.
Une voix d’hôtesse de l’air ménopausée annonçait le départ immédiat du TGV[4] au quai IVG[5] … comme avortement …
Son coup avait avorté d’ailleurs puisqu il avait raté le train …
- Qu’est-ce que tu dis ?
- Il n’était pas de ceux qui prennent le train en marche ou qui attendent l’autre. 
 
BOU’AZZA

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[1] Damoclès, familier du tyran de Syracuse, Denys l’Ancien (IVème s. av. J.C.).
Pour lui faire comprendre combien le bonheur des rois est fragile, Denys, au cours d’un banquet, fit suspendre au dessus de la tête de Damoclès, une lourde épée attachée à un crin de cheval.
Danger susceptible de se produire d’un instant à l’autre.
[2] Les jetons, la trouille, la peur.
[3] Une ville du Nord de la France.
[4] Train de Grande Vitesse.
[5] Interruption Volontaire de Grossesse.