lundi 31 juillet 2023

NEUVIÈME JOURNÉE À AGAADIIR


« Après un bon séjour, nous quittons donc Agaadiir, cette ville magnifique.
Les travaux ne manquent pas : aménagent de routes, de jardins, et autres.
Ill y a de nouveaux hôtels qui se construisent : c'est une ville touristique.
Mais pas seulement, il y a le port ou le poisson arrive en abondance, beaucoup moins cher qu'à Salaa aljaadiida.
Ce matin, à la place de la plage, nous avons fait une petite marche sur la côte comme dernière activité.
Nous prendrons la route demain matin inchaa-e Allaah.
Nous ferons escale à Benguerir,[1] c'est près de Marrakech, chez des amis des anciens voisins.
À Marrakech, nous comptons visiter jaam’e lfnaa.[2]
Ce matin, en voiture nous avons aussi fait une tournée dans la ville.
Nous avons vu cinéma ssalaam[3] qui n’a pas é »té détruit par le tremblement de terre de 1960.[4]
Il cessé ses activités : les salles de cinéma ne marchent plus car avec le téléphone portable, les gens peuvent regarder ce qu’ils veulent : c’est une autre époque.
Nous avons vu des supporters du club de football, Haçaniyya d'Agaadiir :[5] des gamins qui défilaient, tous vêtus de noir : j’étais étonné de voir Swaasa[6] ainsi.
Ils sont vraiment plus doux que les Slaawii[7]...hahaha... »
Ma réponse :
« Fin du séjour à Agaadiir.
Fin de nos échanges à partir de cette escapade.
Et me revoilà, emporté par des souvenirs.
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Souvenirs tristes et pas tristes.
Pour les tristes, j’y suis pour beaucoup.
Certains et certaines « proches » aussi.
Pour les pas tristes, c’est la famille à laquelle je souhaite être rattaché.
La famille de l’Islaam, des musulmans et des musulmanes, des croyants et des croyantes,
Je l’ai déjà dit, je sais.
Souvent, je reprends ce dont j’ai déjà parlé.
J’estime qu’il est parfois bon de rappeler, encore rappeler, toujours rappeler.
Se remémorer.
Les jours heureux ?
Ce sont les jours qu’une personne passe en faisant de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
Les jours malheureux ?
Ce sont les jours qu’une personne passe sans faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
« Innaa lillaah wa innaa ilayh raaji’oune ».[8]
« Nous sommes à Allaah et à Lui nous retournons ».
« Ainsi sont les jours qu’Allaah répartit entre les êtres ».
Les jours s’en vont, l’Adoration demeure.[9]
Les musulmans et les musulmanes, les croyants et les croyantes marchent dans l’impermanence de la vie ici-bas, pour la permanence de la vie dernière.
Depuis combien de temps ?
Quelle distance ont-ils parcouru ?
Pour eux, le temps ne compte pas et ils ne mesurent pas l'espace.
C’est la marche des résistants.
De ceux et de celles qui se souviennent de Demain.
La marche que personne ne peut arrêter.
La marche de l’Islaam.[10]
Les marcheurs et les marcheuses entendent des mots, et voient des images.
Des mots et des images en mouvement.
Des mots et des images qui font voler en éclats l’imposture.
Des mots et des images qui font sortir des ténèbres.
Des mots et des images qui envoient la Lumière au coeur.
Des mots et des images qui se répandent dans tout l’être.
Des mots et des images qui permettent de saisir le Sens.[11]
Des mots et des images qui renforcent le Lien.[12]
Les marcheurs témoignent.
Avec eux, le ciel, le soleil, la lune, les étoiles, le vent, la mer, les cours d’eau, la terre, les saisons, les animaux, les plantes, les univers, témoignent.
Témoignage proclamé, renouvelé, transmis.
"Et l’Avenir est à la piété".[13] 
 
BOU’AZZA

Minaret du masjid (du verbe sajada, se prosterner), prosternatoire, lieu de prosternation (mosquée) du quartier de séjour de mon neveu à Agaadiir.

[1] Le « r » roulé, Ben Guerir (Ibn jariir), à soixante douze kilomètres de Marrakech.
[2] Jamaa Lfna, Jemaa el fna (place de la mosquée des trépassés).
Célébre place publique de diverses animations touristiques.
[3] Assalaam.
Cinéma que j’ai bien connu et où j’ai vu peut-être des films.
[4] Selon le calendrier dit grégorien.
[5] Hassania Union Sport d’Agadir, alittihaad arriyaadhii haçania (le « r » roulé), union sportive haçania.
Club fondé en 1946 sous le nom d’Association Sportive d’Agadir.
Je suis allé une seule fois voir jouer cette équipe qui ne m’intéresser pas.
[6] Masculin pluriel de Sousi (de la région de Sous).
[7] Masculin pluriel de Slaawii (de Salé).
[8] Le « r » roulé.
Alqoraane (Le Coran), sourate 2 (chapitre 2), Albaqara (le « r » roulé), La Vache, aayate 156 (verset 156).
Dans sa traduction du Qoraane (le « r » roulé) Kachriid (le « r » roulé)  note que « la formule de consolation citée dans le verset 156, s’appelle « istirjaa’e » (le « r » roulé).
Celui qui la prononce avec sincérité et conviction y trouve en effet une réelle consolation dans les moments les plus difficiles.
Quand on se rappelle qu’on est entièrement la propriété d’Allaah et que c’est vers Lui que doit se faire notre retour, comment peut-on être écrasé de chagrin devant la perte des biens éphémères de ce monde ? Quand Allaah nous reprend un être cher ou un bien auquel nous sommes attachés, Allaah n’a fait que récupérer ce qu’il nous a prêté par pure bonté de Sa part et sans aucune contrepartie de la nôtre.
Que pouvons-nous donner à Celui qui possède toute chose en exclusivité totale ? »
Salah Eddine Kechrid (Salaah Addiine Kachriid), traduction du Qoraane (Coran), Loubnaane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaamii, cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984).
Note en bas de la page 30.
[9] L’Adoration d’Allaah, al’ibaada.
[10] L’Islaam depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
L’Islaam n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de clan, de classe sociale, de sexe, de couleur, de langue, de parti politique, de pays, de nationalité, d’Etat (le fait qu’un État ne soit pas fondé sur l’islaam, ne signifie nullement que les croyants et les croyantes installés dans une contrée ayant un tel État, ne font pas de leur mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande).
L’Islaam c’est ce qui unit les croyants et les croyantes où qu’ils soient, sur la base du Message d’Allaah, Le Seigneur des univers.
Alqoraane est la continuation, la synthèse, le parachèvement du Message d’Allaah, L’Unique.
Mohammad, l’ultime Messager et Prophète sur lui la bénédiction et la paix, a eu pour mission de le transmettre.
[11] Le Sens du Message d’Allaah.
[12] Le Lien avec Allaah.
[13] « Wa al’aaqiba littaqwaa ».
Alqoraane (Le Coran), sourate 20 (chapitre 20), Ta-ha, aayate 132 (verset 132).


dimanche 30 juillet 2023

HUITIÈME JOURNÉE À AGAADIIR


« Ça y est mon Général notre voyage à Agaadiir est presque fini.
Demainine chaa-e Allaah, nous ferons la dernière baignade et le lendemain, nous prendrons la route pour salaa ljadiida.
Nous sommes contents de notre séjour, qualifié par le plus jeune de mes fils de mkhyyr.[1]
Il a ajouté que c’est la première fois qu’il trouve les gens gentils et qui communiquent mzyaane.[2]
Hier, dans la résidence du frère de mon épouse, une fête a été donnée à l’occasion sboua’e.[3]
Nous étions invités, le frère de mon épouse et moi à zrda.[4]
Il y a eu bien sûr la récitation du Qoraane, des gâteaux et du  thé.
Pour le repas, nous avons eu d’abord un plat au poulet, puis une tanejiaa[5] de Marrakech préparée comme il se doit par l’hôte, originaire de cette ville.
L’ambiance était bonne.
À alaadaane d’al’ichaa-e,[6] nous accompli la prière, alhamdo lillaah.
Après ce repas, nous avons marché un peu dans la ville pour digérer, et le frère de mon épouse a tenu à me faire savoir que la sécurité règne, qu’il n’y a pas de bagarre, et que les gens sont bien éduqués.
Comme tu l’a dit mon général, il a de la chance d’habiter à Agaadiir ».
J’ai répondu :
« Tout a une fin mon maréchal.
Je me suis attaché à cette escapade et voilà qu’elle se termine.
« Au téléphone, ma soeur installée dans une commune mitoyenne de celle où j’habite, m’a fait part de son intérêt pour tes textes et les miens, en me demandant de continuer.
Nous continuons donc, et je reste à Taroudaanete.
Cette soeur est née dans cette ville où vous étiez hier.
C’était en 1957.[7]
J’avais sept ans.
Nous habitions une maison de fonction avec un magnifique jardin.[8]
Dans mes souvenirs, il est encore plus que cela.
Des fleurs de toutes les couleurs partout.
Des orangers, des citronniers, des bananiers, des arbres dont je ne connais même pas le nom, des plantations diverses, variées.
La basse cour était fabuleuse.
Je me revois contemplant derrière le grillage, sans jamais me lasser, des coqs, des poules, des poussins, des pigeons, des lapins, deux béliers,[9]le dindon qui, avec sa manière de se gonfler tout le temps, m’impressionnait, et surtout les canards qui jouissaient de l’eau d’un petit bassin avec une satisfaction communicative.
Ce spectacle m’enchantait.[10]
Mon père avait été nommé à un poste « important » et nous habitions alors cette maison occupée avant nous, par une famille de colonialistes de France.
L’eau était en abondance, alhamdo lillaah.
J’ai toujours aimé observer l’eau, la toucher, cheminer avec elle, et sentir qu’elle participe à irriguer mes pensées.
En arrosant le bout de jardin de la maison où je suis installé depuis des décennies en France, je redeviens souvent l’enfant du  jardin de la maison à Taroudaanete.
Le son de l’eau qui coule.
Allaah a fait de l’eau toute chose vivante.[11]
Le jardin disposait d’un système d’irrigation fait de « saagyaate ».[12]
La terre accueillait cette eau avec bonheur et j’étais heureux de tenir compagnie aux plantes qui se désaltéraient avec joie.
Une bénédiction.
Je ne me lasse pas de rappeler des souvenirs et certaines sensations liés à l’eau.
Lorsque j’arrose, je sens le bonheur des plantes et de la terre accueillant l’eau avec reconnaissance.
Avec elles, je suis reconnaissant à Allaah pour ce bienfait et pour tous les autres.
Et je suis heureux de partager la joie de ces créatures qui se désaltèrent.
Il m’est arrivé plusieurs fois d’arroser mes deux fils lorsqu’ils étaient enfants.
Ils en redemandaient.
De m’arroser moi-même.
D’arroser les amigos, mes petits-enfants.
Il m’a été offert plus d’une fois de suivre des cours d’eau, et d’être transporté par mes observations.
Un jour, pendant une marche, il y a de cela un certain temps déjà, je me suis arrêté pour admirer un canard et son épouse évoluant paisiblement.
Un peu plus loin, une cane regardait ses neuf enfants s’adonnant aux joies de la baignade tout en apprenant à trouver leur nourriture.
Une petite maison avec un bout de terrain le long du cours d’eau, a éveillé en moi, encore une fois, un désir d’y être.
Qu’Allaah nous accorde une demeure avec l’eau qui coule, au firdaws ala’laa,[13] et fasse que le bébé dont vous avez fêté la naissance, soit éclairé et guidé par Allaah ». 
 
BOU’AZZA

Cette photo m’a été envoyée du Maroc par une de mes soeurs. 

[1] Le « r » roulé, merveilleux.
[2] Bien.
[3] Sab’e, le septième, le septième jour de la naissance, baptême.
C’est fêté le septième jour.
[4] Le festin.
[5] Tanejiyya, spécialité culinaire à base de viande et de légumes cuits dans un pot de terre dit taanejiyya justement, pendant plusieurs heures dans les cendres d’un four à bois, frraane (« r » roulés).
[6] L’chaa, prière du soir, à la disparition du crépuscule (le terme désigne aussi le dîner).
[7] Selon le calendrier dit grégorien.
[8] Plus tard, dans certaines maisons de fonction, avec piscine, nous avons disposé d’un chauffeur, d’un homme de ménage, d’un cuisinier et d’un ou deux jardiniers.
[9] Tous deux avaient d’impressionnantes cornes.
Ils prenaient du recul, chacun face à l’autre, couraient à toute vitesse, et se tapaient les têtes.
Ils avaient l’air d’apprécier ce genre de « sport », car ils y avaient recours pendant des moments assez longs. Dans mon esprit, l’un représentait mon père et l’autre ma belle-mère. Allez savoir pourquoi.
[10] Aujourd’hui encore, j’aime observer les animaux et des canards qui s’ébrouent dans l’eau, me transportent de joie.
Nous avons toujours eu des animaux.
Il m’est arrivé  avec des enfants d’en maltraiter.
Je fais des invocations pour qu’Allaah me pardonne mes égarements et me couvre de Sa miséricorde.
[11] Alqoraane (Le Coran), sourate 21 (chapitre 21), Alanebiyaa-e, Les Prophètes, aayate 30 (verset 30).
[12] Swaaguii, swaaqii, pluriel de saagya, saaqya (qui irrigue, rigole).
[13] Au Paradis suprême. 


samedi 29 juillet 2023

SEPTIÈME JOURNÉE À AGAADIIR


« Mon Général  :je pense que tu as réussi la préparation du repas pâtes et viande fait pour les amigos et pour vous.
Pour nous c’était du poisson blanc.
Crevettes, calamar, soles , merlan, et salades.
Il est presque dix-sept heures, on vient d'arriver de Taroudant[1] une ville que tu connais je crois.[2]
ton père, Allaah irhmou,[3] y était.[4]
Elle est située à quatre-vingt huit kilomètres d'Agaadiir.
Nous avons pris le départ après le petit-déjeuner.
La route est bonne et droite.
Nous sommes passés par Howara,[5]Oulad Tayma : c’est un même village avec deux noms.
Il se  trouve à mi chemin.
Nous avons vu des arganiers partout.[6]
Il faisait très chaud.
À notre arrivée, nous sommes allés à l’ancienne ville.[7]
Mon épouse a acheté des bijoux en argent[8]
Moi j'ai acheté des sandales artisanales en cuir.
Les gens sont gentils, calmes, accueillants.
Le frère de mon épouse a souligné que plus nous nous éloignons des grandes villes, plus les gens sont authentiques, niya.
Les enfants étaient plutôt intéressés par les glaces et l’eau fraîche.
Il y a peu de touristes : selon un commerçant, la saison touristique c’est les mois de janvier et de février.
Nous avons acheté des gâteaux locaux et avons repris la route pour Agaadiir par l’autoroute qui est gratuite.
Le plus jeune de mes deux fils m’a demandé de mettre la climatisation ».
« Faisant de l’humour, je t’ai dit dans un message que nos échanges à partir de l’escapade à Agaadiir, allaient constituer comme un feuilleton qui allait plaire à ceux et à celles qui en sont destinataires, qui vont cesser de regarder des feuilletons à la télévision, et suivre le notre.
Et voila que ma soeur installée à ddaar[9] lbiida[10] envoie un message dans ce sens à mon épouse :
ʺj’aime cette ʺécriture à deux mainsʺ entre Bou’azza et ‘abd Assalaam. Un échange plein de bienveillance et d’amour. Continuezʺ.
Nous continuons donc mon maréchal.
Après une semaine d’absence, mon épouse est rentrée avec les deux amigos[11] et leur mère.[12]
Ils ont fait honneur au plat qu’ils ont commandé et que j’ai cuisiné. avec succès.
Une personne de nos relations a offert aux amigos un livre chacun.
Le plus âgé est plongé dans le sien depuis deux jours, m’a-t-on dit.
Une histoire d’espionnage de deux cents pages, dont il veut connaître le dénouement le plus rapidement possible : il n’a arrêté de lire que pour manger, et pour me parler un peu, vite fait, de son séjour à Ault.
Tout d’un coup, j’entends sa voix annonçant qu’il avait achevé la lecture.
Et maintenant, un peu de météorologie :
Depuis deux ou trois jours, il pleut et fait beaucoup moins chaud, alhamdo lillaah.
La semaine d’avant, les insatisfaits gueulaient, étalaient leur colère, leur arrogance, parce qu’il faisait trop chaud.
Actuellement, ils gueulent, étalent leur colère, leur arrogance, parce qu’il fait frais.
Dans les deux cas, ils pestent, râlent, insultent, enragent, et pire encore.
Ils ne savent pas adresser des invocations à Allaah.
Ils ignorent la reconnaissance pour les bienfaits d’Allaah.
Ils ne cherchent pas à observer Ses signes.[13]
Qu’Allaah nous éclaire et nous guide.
À la prochaine ine chaa-e Allaah ». 
 
BOU’AZZA

Photo prise dans notre bout de jardin.

[1] Le « r » roulé, Taroudanete.
Ville du Sud-Ouest du Maroc, à une heure de route d’Agaadiir.
[2] C’est en effet une ville où j’ai vécu enfant, et où je me suis rendu plusieurs fois par la suite ;
Une ville chère à mon coeur.
[3] Le « r » roulé.
Qu’Allaah lui accorde Sa miséricorde.
[4] Il y a exercé pendant plus d’un an je crois.
[5] Le « r » roulé, Houara.
[6] L’arganier est un arbre qui n’existe pratiquement qu’au Maroc.
C’est l’rbre de l’huile d’rgane.
[7] Dite médina en français.
Madiina en arabe signifie la ville.
[8] Dans le Sud, les bijoux en argent sont très appréciés
[9] Le « r » roulé.
[10] Casablanca.
[11] Le troisième est avec ses parents à Grenoble.
[12] Le père n’est pas encore en vacances.
[13] Aayaate, pluriel de aaya. 


vendredi 28 juillet 2023

SIXIÈME JOURNÉE À AGAADIIR


« C'est aljomo’a[1] dix moharram[2] jour de ‘aachoura[3] un jour sacré pour almoslimiine.[4]
J'étais à la mosquée pour salaate aljomo’a,[5] près de la maison où nous passons nos vacances à Agaadiir,  chez le frère de de mon épouse.
j'y étais un peu tôt, j'ai vu deux Soussis parmi les anciens : ils avaient rrza[6] étaient vieux mais en bonne forme.
Puis la mosquée s’est remplie petit à petit.
Alimaame[7] a salué en disant assalaam ‘alaykom.[8]
Après alaadaane, il a commencé alkhotba.[9]
Il a parlé d’al bay’a.[10]
C’est une obligation religieuse pour chaque musulman, pour chaque croyant, envers son chef d'Etat musulman, croyant.
C’est comme un serment qui oblige le musulman, le croyant à obéir à son chef d'Etat dans l'obéissance à Allaah et au Messager d’Allaah.[11] Sallaa Allaah ‘alayhi wa Sallam.[12]
Alimaame a appuyé son intervention par des aayaate[13]  du Qoraane et des hadiite.[14]
Au retour à la maison, nous avons mangé kssksou[15] avec plaisir.
Un plat, comme tu le sais, fait de semoule, de viande, de légumes pour les uns et de t'faya[16] pour les autres.
Nous avons discuté pendant le déjeûner de certaines habitudes liées à ‘aachouraa comme acheter lfakya,[17] s’arroser d’eau les uns les autres, sauter par dessus un feu.
Des personnes égarées s’adonnent en ce jour à shour[18] ce qui est  Hraam[19] bien sûr ».
J’ai répondu à mon neveu :
« Votre escapade continue, mais celle de mon épouse à Ault prend fin.
Demain samedi 29 juillet 2023,[20] elle sera de retour à la maison où elle déjeunera, ainsi que nos petits enfants et leur mère. ine chaa-e Allaah.
À le demande des petits enfants, je vais préparé des pâtes avec de la viande.[21]
Lorsqu’ils savent qu’ils vont manger ici, les petits-enfants que j’appelle les amigos, me demandent de temps à autre, de leur préparer un plat dont ils ont envie.
Quand ils ne le font pas, c’est moi qui leur demande ce qu’ils veulent manger.
Et c’est avec plaisir que je cuisine pour eux.
Je ne cuisine pas souvent, mais lorsque je le fais, je suis souvent en contact avec ma soeur, décédée en 1970, à l’âge de 28 ans.[22]
C’est chez elle qu’il m’est arrivé de cuisiner, pour la première fois je crois.
Elle m’a beaucoup transmis dans le domaine culinaire.
J’ai appris en la regardant faire.
Elle m’encourageait à préparer des plats, et elle était contente de voir que j’étais réceptif.[23]
C’est en France que je me suis mis à cuisiner un peu plus.
Cuisiner, ce n’est pas seulement préparer des mets.
C’est observer, réfléchir, se remémorer, cultiver des sensations, transmettre, partager, offrir, témoigner sa reconnaissance au Seigneur des univers.[24]
Un contact avec des êtres, des sons, des images, des couleurs, des senteurs, des goûts, et autres.
Un parcours à travers le temps et l’espace, des saveurs d’amour dans les plats cuisinés.
Revenons à Ault, dans le département de la Somme.[25]
« Située au bord de la Manche, Ault est un point de transition côtière entre les falaises de craie commençant à Ault où elles surplombent une plage de galets, et se continuant vers le sud sans interruption jusqu'à l'estuaire de la Seine ; et, en direction du nord, une côte basse de galets (et de sable à marée basse) jusqu'à l'embouchure de la Somme, puis de sable au-delà. La falaise se termine au niveau de la plage d'Onival-sur-Mer qui dépend aussi de la commune d'Ault ».[26]
J’attends la suite mon maréchal.
portez-vous bien.
Qu’Allaah nous protège tous. 
 
BOU’AZZA

C’est une photo prise à Ault.

[1] Vendredi.
[2] Dix moharram (le « r » roulé) 1445 du mois d’ahijra (le « r » roulé).
[2] Le « r » roulé.
Alhijra, L’émigration, l’exil qui marque le départ de Mohammad, l’ultime Messager et Prophète sur lui la bénédiction et la paix de Makka (La Mecque), chassé par les ennemis de l’Islaam et l’arrivée à Yathribe (le « r » roulé) devenue Almadiina (Médine).
Le calendrier de l’Islaam est un calendrier lunaire.
Les douze mois de l’année sont :
Moharram, safar, rabii’e alawwal, rabii’e aththaanii jomaadaa aloulaa, jomaadaa aththaaniyya, rajab, cha’baane, ramadaane, chawwaal, dhou alqi’da, dhou alhijja.
Le mois dans le calendrier lunaire est de 29 à 30 jours.
L’année hijriya (d’alhijra) est de 354 à 355 jours.
[3] Le « r » roulé, ‘aachouraa-e, vient du chiffre dix, ‘achara, ‘chra, et qui renvoie au dixième jour du mois de Moharram..
C’est la commémoration du jour où le Messager et Prophète Mouçaa (Moïse) sur lui la bénédiction et la paix, poursuivit par Pharaon et son armée ennemis, a fait traverser, par la volonté d’Allaah, la mer Rouge à son peuple de l’Islaam.
Pharaon et son armée ont été noyés en mer.
En souvenir de cet événement, les musulmans et les musulmanes, les croyants et les croyantes jeûnent.
[4] Almoslimiine.
[5] La prière de vendredi.
Salaate aljomo’a est une prière hebdomadaire.
Elle remplace celle d’addohr et s’accomplit donc à l’heure de la prière d’addohr.
[6] Le "r" roulé, le turban.
[7] L’imam, le guide de la prière.
[8] Paix sur vous, c’est la manière de se saluer en Islaam.
[9] L'intervention, le discours, le prêche.
[10] Allégeance au responsable de la communauté musulmane (alomma, la matrie).
[11] Mohammad, l’ultime Messager et Prophète sur lui la bénédiction et la paix.
[12] Bénédiction d’Allaah et paix sur lui.
[13] Pluriel de aaya, signes, verset.
[14] Lorsqu’on parle de hadiite (hadite, hadiith, hadith) cela renvoie à ce qui a été rapporté concernant la conduite de Mohammad, l’ultime Messager et Prophète sur lui la bénédiction et la paix.
[15] Couscous, plat préparé souvent le vendredi.
[16] Oignons avec des raisins secs (zbiib) et de la cannelle (lqrfa).
[17] Composée généralement de fruits secs.
[18] Le « r » roulé, assihr, la sorcellerie.
[19] Le « r » roulé, haraame, illicite.
[20] Selon le calendrier grégorien.
[21] Lmaqaroniyya blhm, les macaronis avec de la viande.
[22] J’avais vingt ans, j’étais en France pour des études universitaires, et personne ne m’a informé de ce décès, pour ne pas perturber mes études, m’avaient- dit des membres de la famille.
[23] Au Maroc, lorsque j’y étais, il n’était pas habituel qu’un garçon se mette à cuisiner.
[24] Rabb al’aalamiine (le « ʺr » roulé).
[25] Département désigné par le nombre 80.
[26] Wikipédia.


jeudi 27 juillet 2023

CINQUIÈME JOURNÉE À AGAADIIR


L’escapade se poursuit :
« Après des préparatifs un peu fatigants, nous sommes retournés à la page Imi Wadaar avec les enfants.
L’organisation est assurée par mon épouse, mais c’est comme à l'armée : chacun est responsable de quelque chose.
Pour le repas, nous avons préparé des sandwichs de thon avec des légumes à la mayonnaise, et avons pris une cannette de limonade chacun.
Sur le bord de mer, une fois le déjeuner pris, j’ai fait un peu de marche avec les vagues qui arrivent jusqu’à mes pieds, puis refluent : un moment plaisant.
Les estivants s’occupent chacun à quelque chose.
Des jeunes jouent au foot avec parfois quelques vieux.
Il y a ceux qui jouent aux tennis de plage.
Le jet ski c’est pour les riches : le coût de la location est de trois cents dirhams[1] les quinze minutes : c’est cher.
Après al’asr,[2] nous avons quitté la plage pour la maison.
Nous avons pris une douche et une bonne tardida [3]avec amelou, thé pour les uns, café pour les autres, et chacun a plongé, tête la première, dans son téléphone portable ».
« Pour ce qui me concerne, j’ai regardé un documentaire et j’étais par moments à Agaadiir, mais dans une autre atmosphère.
À mes débuts d’étudiant à Grenoble, en 1970,[4] j’étais souvent invité chez la famille qui s’était occupée de moi pendant les premiers jours de mon arrivée : un vieux couple, des parents d’un coopérant qui travaillais à l’époque avec mon frère aîné.
Mon père était installé Agaadiir[5] que ce couple voulait voir.
Je n’ai donc pas manqué de leur donner l’adresse en leur demandant d’aller à la maison.
À son retour, ce couple m’a raconté son déjeuner à la maison où le service était assuré par  petite fille qui était bonne[6] chez nous.
Le couple n’a pas osé en parler à mon père de ce fait intolérable et condamnable.
Les bonnes chez nous, adultes ou enfants, ont toujours été mal traitées, exploitées comme des esclaves.
Il m’a été rapporté qu’une petite handicapée qui était employée chez nous, où elle subissait tous les sévices et était debout du matin tôt jusqu’au soir tard : elle en ai morte et personne ne s’est soucié d’elle.[7]
Que dire le Jour du Jugement ?
« Le Jour où quiconque aura fait le poids d’un atome de bien le verra et quiconque aura fait le poids d’un atome de mal le verra » ?[8]
Des situations blâmables de ce genre continuent d’exister au Maroc où les populations se réclament de l’Islaam,[9] alors que l’Islaam dénonce, rejette, condamne, combat tout ce qui est blâmable.
En 2013 à Agaadiir, une jeune fille de quatorze ans est morte des suite des sévices cruels que lui infligeaient ses tortionnaire, un gendarme et son épouse, qui l’exploitaient depuis qu’elle avait onze ans.[10]
Le documentaire intitulé « Fatima-Mourir à quatorze ans » a été réalisé par Hakim EL HACHOUMI.[11]
Il est actuellement visible sur « Arte.tv ».[12]
Qu’Allaah nous éclaire, nous guide, pardonne nos fautes, nos erreurs, nos égarements, nos comportements blâmables, nous aide à reconnaître nos méfaits, nous accompagne dans la voie du repentir,[13] et couvre de Sa miséricorde les petites filles et autres victimes des sévices, de la maltraitance, et de mille et un maux ». 
 
BOU’AZZA
[1] Trente euros.
[2] Le « r » roulé, prière de l’après midi, après addohr.
Au moment où le soleil décline, lorsque l’ombre de chaque objet devient égale à celui-ci.
[3] Goûter.
[4] Selon le calendrier dit grégorien.
[5] Après le logement à Inzgane, il a quitté Agaadiir où il est retourné quelques années plus tard, et où il a logé.
[6] Khddaama, travailleuse, employée de maison, femme de ménage, et autres.
[7] Le fléau de l’exploitation des enfants au Maroc fait des ravages .
J’ai consacré dans les années soixante-dix un article dans un quotidien du Maroc, à ce fléau qui continue.
[8] Alqoraane (le Coran), sourate 99 (chapitre 99), Azzalzala, La Secousse, Le Tremblement de Terre, aayate 7 et aayate 8 (versets 7 et 8).
[9] L’Islaam depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
L’Islaam n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de clan, de classe sociale, de sexe, de couleur, de langue, de parti politique, de pays, de nationalité, d’Etat (le fait qu’un État ne soit pas fondé sur l’islaam, ne signifie nullement que les croyants et les croyantes installés dans une contrée ayant un tel État, ne font pas de leur mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande).
L’Islaam c’est ce qui unit les croyants et les croyantes où qu’ils soient, sur la base du Message d’Allaah, Le Seigneur des univers.
Alqoraane est la continuation, la synthèse, le parachèvement du Message d’Allaah, L’Unique.
Mohammad, l’ultime Messager et Prophète sur lui la bénédiction et la paix, a eu pour mission de le transmettre.
[10] Depuis 2018, des textes sur papier glacé condamnent les situations de ce genre qui se poursuivent impunément.
[11] Hakiim ALHACHCHOUMII.
[12] Documentaires et reportages.
[13] Attawba.