Nous
continuons, mon neveu et moi, d’échanger sur le voyage à Agaadiir:
« Souk lhad.[1]
« C'est un grand Souk bien organisé au cœur d'Agadir.
Il y a tout.
Nous l’avons visité ce matin après le petit déjeuner.
Nous avons a acheté amlou chez un marchand que connaît le frère de mon épouse et qui nous a fait un bon prix.
Une belle mosquée a été construite à l’entrée du Souk.[2] on a construit un belle mosquée.
Les Sousis tiennent beaucoup à la prière.[3]
Comme tu le sais, ils sont des commerçants très professionnels qui exercent dans tout le Maroc, et sont beaucoup plus sérieux que d’autres personnes du pays.
Mon épouse acheté des produits à base de l’huile d’agan :[4] des savons, des crèmes, et autres.
J'aime bien les gens d'Agadir qui sont très respectueux : lorsqu’une personne est correcte, elle doit s’attendre à être accueillie par eux.
Ce sont des gens travailleurs, simples, disciplinés et fiers ».
En réponse, j’ai transmis un texte écrit il y a des décennies, qui fait partie d’un document romancé intitulé « AINSI PARLE UN MUSULMAN DE FRANCE NÉ AU MAROC ».
Texte qui rappelle une période de mon internat à Faas,[5] au collège Moulay Driss,[6]et du travail de mon père à Agaadiir.
L’État sioniste colonisateur de la Palestine venait, dans ce qui a été appelé la guerre des six jours de juin 1967,[7] d’humilier les armées de plusieurs régimes de pays arabes, et toutes les populations de tout le monde dit arabo-musulman.
« Le mois de juin tire à sa fin. Après avoir pris un autocar Fès-Casablanca, j’ai[8] longuement marché dans cette ville en attendant l’autocar de nuit pour Agadir.
C’est presque l’aube. L’autocar roule encore. L’arrivée approche. Je connais le trajet. Souira[9]
est déjà loin. Et voilà Agadir.
Devant l’arrêt de l’autocar, une Fiat 124 attend.
C’est le chauffeur de mon père[10] venu pour m’emmener à Inzgane.[11] Le chaffeur est un grand gaillard impressionnant qui adore plaisanter et qui n’arrête pas de raconter des blagues. Il accompagne mon père partout.
Avant de prendre la direction de la maison, le chauffeur m’a donné les nouvelles d’un ton monotone, sans le moindre trait de son extravagance habituelle et sans l’éclat de son rire.. J’ai vite compris que cette transformation est profondément et intimement liée à ce que je ressens moi-même depuis ce qui a été appelé la guerre des six jours [...] Au salon, mon père prend son café en lisant le journal Français, le Petit Marocain. Après les salutations, je m’assois, sers du thé au chauffeur, raconte un peu mon voyage, puis me lève pour aller faire un tour du jardin [...].
Le teint rouge du soleil donne au ciel un magnifique éclat. Il n’y a personne sur la plage. Le silence n’est rompu que par la musique des vagues [...]. Je contemple la mer et semble vivre avec ardeur ce moment, à l’intérieur de moi-même et dans une parfaite harmonie. Parfois, un semple regard porté sur certaines choses procure, une paix profonde, un grand apaisement, une coulée de sérénité, une pluie de bonheur. [...]. La contemplation de la mer prend de plus en plus d’importance. Il m’arrive d’effacer Agadir comme ville pour ne garder que le soleil, l’eau, le sable et de me mêler à ces élément qui me transportent loin.
Le ciel et la mer se rejoignent, se confondent, font jaillir d’autres images, d’autres couleurs, d’autres formes, d’autres mouvements, ‘autres sons et créent d’autres sensations.
Je vois du sable couleur de lumière à perte de vue. Sous le regard chaud du soleil, une tache bleue. Elle est mouvante. Ce sont des hommes, des femmes, des enfants qui forment cette tache. Ils sont à pied, sur des dromadaires, des chevaux, des mulets, des ânes. I ls viennent de loin. Leur corps supporte la soif la faim, la fatigue. Depuis combien de temps marchent-ils ? Combien ont-ils fait de kilomètres ? Pour eux, le temps ne compte pas et ils ne mesurent pas l’espace. [...] n immense souffle est en eux. [...].Le souffle de l’enfant qui naît semble être l’écho de ce souffle qui est en eux. Ils sont habillés de la parure de la piété.[...]. Et maintenant là-bas au loin, dans le Sud, je vois une tache qui grandit ».[12].
BOU’AZZA
[1] Alahad, lhd, dimanche.
C’est l’appellation de ce souq, de ce marché.
[2] À mon époque cette mosquée n’existait pas.
La photo envoyée par mon neveu montre une mosquée magnifique.
[3] Assalaate, assalaa.
La prière est l’un des piliers majeurs du Message d’Allaah.
C’est la clé de voûte de l’Adoration en Islaam.
Tous les Prophètes et Messagers, sur eux la bénédiction et la paix, accomplissaient la prière et avaient pour mission de l’enseigner.
Elle a connu des variations à travers le temps et l’espace, et a été fixée telle que nous la connaissons aujourd’hui, par Allaah et enseignée par Mohammad, l’ultime Messager et Prophète sur lui la bénédiction et la paix.
En dehors de certains aménagements prévus, rien ne dispense une personne pubère, saine d’esprit, d’accomplir la prière durant l’existence ici-bas.
Les cinq prières quotidiennes sont d’une obligation impérieuse.
Outre les cinq prières quotidiennes, les musulmans et musulmanes, les croyants et les croyantes peuvent accomplir d’autres prières.
[4] Argane (le « r » roulé).
[5] Fès, ville à presque deux cents kilomètres à l’Est de Rabat.
[6] L’année d’après, les élèves inscrits pour préparer le baccalauréat en lettres originelles, ont été chassés de cet établissement et installés dans un nouvel établissement créé pour l’occasion (collège-lycée Chraarda) pour sauvegarder l’image élitiste de l’autre établissement.
La branche lettres originelles était mal vue par les employés mis en place par le colonialisme français.
[7] Selon le calendrier grégorien.
[8] Dans le texte d’origine, je me suis donné le prénom d’Amalou, qui signifie ombre en tamazight (berbère).
[9] Souira, Essouira, Mogador.
[10] Appelé Smali dans le texte d’origine.
[11] Mon père travaillait à Agadiir mais occupait un logement de fonction à une dizaine de kilomètres, à la cité d’Inezgane.
[12] Dans le texte d’origine, je fais parler un personnage nommé Lmslm qui représente un peu le frère de ma belle- mère, surnommé« Monnou ».
« Souk lhad.[1]
« C'est un grand Souk bien organisé au cœur d'Agadir.
Il y a tout.
Nous l’avons visité ce matin après le petit déjeuner.
Nous avons a acheté amlou chez un marchand que connaît le frère de mon épouse et qui nous a fait un bon prix.
Une belle mosquée a été construite à l’entrée du Souk.[2] on a construit un belle mosquée.
Les Sousis tiennent beaucoup à la prière.[3]
Comme tu le sais, ils sont des commerçants très professionnels qui exercent dans tout le Maroc, et sont beaucoup plus sérieux que d’autres personnes du pays.
Mon épouse acheté des produits à base de l’huile d’agan :[4] des savons, des crèmes, et autres.
J'aime bien les gens d'Agadir qui sont très respectueux : lorsqu’une personne est correcte, elle doit s’attendre à être accueillie par eux.
Ce sont des gens travailleurs, simples, disciplinés et fiers ».
En réponse, j’ai transmis un texte écrit il y a des décennies, qui fait partie d’un document romancé intitulé « AINSI PARLE UN MUSULMAN DE FRANCE NÉ AU MAROC ».
Texte qui rappelle une période de mon internat à Faas,[5] au collège Moulay Driss,[6]et du travail de mon père à Agaadiir.
L’État sioniste colonisateur de la Palestine venait, dans ce qui a été appelé la guerre des six jours de juin 1967,[7] d’humilier les armées de plusieurs régimes de pays arabes, et toutes les populations de tout le monde dit arabo-musulman.
« Le mois de juin tire à sa fin. Après avoir pris un autocar Fès-Casablanca, j’ai[8] longuement marché dans cette ville en attendant l’autocar de nuit pour Agadir.
C’est presque l’aube. L’autocar roule encore. L’arrivée approche. Je connais le trajet. Souira[9]
est déjà loin. Et voilà Agadir.
Devant l’arrêt de l’autocar, une Fiat 124 attend.
C’est le chauffeur de mon père[10] venu pour m’emmener à Inzgane.[11] Le chaffeur est un grand gaillard impressionnant qui adore plaisanter et qui n’arrête pas de raconter des blagues. Il accompagne mon père partout.
Avant de prendre la direction de la maison, le chauffeur m’a donné les nouvelles d’un ton monotone, sans le moindre trait de son extravagance habituelle et sans l’éclat de son rire.. J’ai vite compris que cette transformation est profondément et intimement liée à ce que je ressens moi-même depuis ce qui a été appelé la guerre des six jours [...] Au salon, mon père prend son café en lisant le journal Français, le Petit Marocain. Après les salutations, je m’assois, sers du thé au chauffeur, raconte un peu mon voyage, puis me lève pour aller faire un tour du jardin [...].
Le teint rouge du soleil donne au ciel un magnifique éclat. Il n’y a personne sur la plage. Le silence n’est rompu que par la musique des vagues [...]. Je contemple la mer et semble vivre avec ardeur ce moment, à l’intérieur de moi-même et dans une parfaite harmonie. Parfois, un semple regard porté sur certaines choses procure, une paix profonde, un grand apaisement, une coulée de sérénité, une pluie de bonheur. [...]. La contemplation de la mer prend de plus en plus d’importance. Il m’arrive d’effacer Agadir comme ville pour ne garder que le soleil, l’eau, le sable et de me mêler à ces élément qui me transportent loin.
Le ciel et la mer se rejoignent, se confondent, font jaillir d’autres images, d’autres couleurs, d’autres formes, d’autres mouvements, ‘autres sons et créent d’autres sensations.
Je vois du sable couleur de lumière à perte de vue. Sous le regard chaud du soleil, une tache bleue. Elle est mouvante. Ce sont des hommes, des femmes, des enfants qui forment cette tache. Ils sont à pied, sur des dromadaires, des chevaux, des mulets, des ânes. I ls viennent de loin. Leur corps supporte la soif la faim, la fatigue. Depuis combien de temps marchent-ils ? Combien ont-ils fait de kilomètres ? Pour eux, le temps ne compte pas et ils ne mesurent pas l’espace. [...] n immense souffle est en eux. [...].Le souffle de l’enfant qui naît semble être l’écho de ce souffle qui est en eux. Ils sont habillés de la parure de la piété.[...]. Et maintenant là-bas au loin, dans le Sud, je vois une tache qui grandit ».[12].
[1] Alahad, lhd, dimanche.
C’est l’appellation de ce souq, de ce marché.
[2] À mon époque cette mosquée n’existait pas.
La photo envoyée par mon neveu montre une mosquée magnifique.
[3] Assalaate, assalaa.
La prière est l’un des piliers majeurs du Message d’Allaah.
C’est la clé de voûte de l’Adoration en Islaam.
Tous les Prophètes et Messagers, sur eux la bénédiction et la paix, accomplissaient la prière et avaient pour mission de l’enseigner.
Elle a connu des variations à travers le temps et l’espace, et a été fixée telle que nous la connaissons aujourd’hui, par Allaah et enseignée par Mohammad, l’ultime Messager et Prophète sur lui la bénédiction et la paix.
En dehors de certains aménagements prévus, rien ne dispense une personne pubère, saine d’esprit, d’accomplir la prière durant l’existence ici-bas.
Les cinq prières quotidiennes sont d’une obligation impérieuse.
Outre les cinq prières quotidiennes, les musulmans et musulmanes, les croyants et les croyantes peuvent accomplir d’autres prières.
[4] Argane (le « r » roulé).
[5] Fès, ville à presque deux cents kilomètres à l’Est de Rabat.
[6] L’année d’après, les élèves inscrits pour préparer le baccalauréat en lettres originelles, ont été chassés de cet établissement et installés dans un nouvel établissement créé pour l’occasion (collège-lycée Chraarda) pour sauvegarder l’image élitiste de l’autre établissement.
La branche lettres originelles était mal vue par les employés mis en place par le colonialisme français.
[7] Selon le calendrier grégorien.
[8] Dans le texte d’origine, je me suis donné le prénom d’Amalou, qui signifie ombre en tamazight (berbère).
[9] Souira, Essouira, Mogador.
[10] Appelé Smali dans le texte d’origine.
[11] Mon père travaillait à Agadiir mais occupait un logement de fonction à une dizaine de kilomètres, à la cité d’Inezgane.
[12] Dans le texte d’origine, je fais parler un personnage nommé Lmslm qui représente un peu le frère de ma belle- mère, surnommé« Monnou ».
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