« Ça y est mon Général notre voyage à Agaadiir est presque fini.
Demainine chaa-e Allaah, nous ferons la dernière baignade et le lendemain, nous prendrons la route pour salaa ljadiida.
Nous sommes contents de notre séjour, qualifié par le plus jeune de mes fils de mkhyyr.[1]
Il a ajouté que c’est la première fois qu’il trouve les gens gentils et qui communiquent mzyaane.[2]
Hier, dans la résidence du frère de mon épouse, une fête a été donnée à l’occasion sboua’e.[3]
Nous étions invités, le frère de mon épouse et moi à zrda.[4]
Il y a eu bien sûr la récitation du Qoraane, des gâteaux et du thé.
Pour le repas, nous avons eu d’abord un plat au poulet, puis une tanejiaa[5] de Marrakech préparée comme il se doit par l’hôte, originaire de cette ville.
L’ambiance était bonne.
À alaadaane d’al’ichaa-e,[6] nous accompli la prière, alhamdo lillaah.
Après ce repas, nous avons marché un peu dans la ville pour digérer, et le frère de mon épouse a tenu à me faire savoir que la sécurité règne, qu’il n’y a pas de bagarre, et que les gens sont bien éduqués.
Comme tu l’a dit mon général, il a de la chance d’habiter à Agaadiir ».
J’ai répondu :
« Tout a une fin mon maréchal.
Je me suis attaché à cette escapade et voilà qu’elle se termine.
« Au téléphone, ma soeur installée dans une commune mitoyenne de celle où j’habite, m’a fait part de son intérêt pour tes textes et les miens, en me demandant de continuer.
Nous continuons donc, et je reste à Taroudaanete.
Cette soeur est née dans cette ville où vous étiez hier.
C’était en 1957.[7]
J’avais sept ans.
Nous habitions une maison de fonction avec un magnifique jardin.[8]
Dans mes souvenirs, il est encore plus que cela.
Des fleurs de toutes les couleurs partout.
Des orangers, des citronniers, des bananiers, des arbres dont je ne connais même pas le nom, des plantations diverses, variées.
La basse cour était fabuleuse.
Je me revois contemplant derrière le grillage, sans jamais me lasser, des coqs, des poules, des poussins, des pigeons, des lapins, deux béliers,[9]le dindon qui, avec sa manière de se gonfler tout le temps, m’impressionnait, et surtout les canards qui jouissaient de l’eau d’un petit bassin avec une satisfaction communicative.
Ce spectacle m’enchantait.[10]
Mon père avait été nommé à un poste « important » et nous habitions alors cette maison occupée avant nous, par une famille de colonialistes de France.
L’eau était en abondance, alhamdo lillaah.
J’ai toujours aimé observer l’eau, la toucher, cheminer avec elle, et sentir qu’elle participe à irriguer mes pensées.
En arrosant le bout de jardin de la maison où je suis installé depuis des décennies en France, je redeviens souvent l’enfant du jardin de la maison à Taroudaanete.
Le son de l’eau qui coule.
Allaah a fait de l’eau toute chose vivante.[11]
Le jardin disposait d’un système d’irrigation fait de « saagyaate ».[12]
La terre accueillait cette eau avec bonheur et j’étais heureux de tenir compagnie aux plantes qui se désaltéraient avec joie.
Une bénédiction.
Je ne me lasse pas de rappeler des souvenirs et certaines sensations liés à l’eau.
Lorsque j’arrose, je sens le bonheur des plantes et de la terre accueillant l’eau avec reconnaissance.
Avec elles, je suis reconnaissant à Allaah pour ce bienfait et pour tous les autres.
Et je suis heureux de partager la joie de ces créatures qui se désaltèrent.
Il m’est arrivé plusieurs fois d’arroser mes deux fils lorsqu’ils étaient enfants.
Ils en redemandaient.
De m’arroser moi-même.
D’arroser les amigos, mes petits-enfants.
Il m’a été offert plus d’une fois de suivre des cours d’eau, et d’être transporté par mes observations.
Un jour, pendant une marche, il y a de cela un certain temps déjà, je me suis arrêté pour admirer un canard et son épouse évoluant paisiblement.
Un peu plus loin, une cane regardait ses neuf enfants s’adonnant aux joies de la baignade tout en apprenant à trouver leur nourriture.
Une petite maison avec un bout de terrain le long du cours d’eau, a éveillé en moi, encore une fois, un désir d’y être.
Qu’Allaah nous accorde une demeure avec l’eau qui coule, au firdaws ala’laa,[13] et fasse que le bébé dont vous avez fêté la naissance, soit éclairé et guidé par Allaah ».
BOU’AZZA
Demainine chaa-e Allaah, nous ferons la dernière baignade et le lendemain, nous prendrons la route pour salaa ljadiida.
Nous sommes contents de notre séjour, qualifié par le plus jeune de mes fils de mkhyyr.[1]
Il a ajouté que c’est la première fois qu’il trouve les gens gentils et qui communiquent mzyaane.[2]
Hier, dans la résidence du frère de mon épouse, une fête a été donnée à l’occasion sboua’e.[3]
Nous étions invités, le frère de mon épouse et moi à zrda.[4]
Il y a eu bien sûr la récitation du Qoraane, des gâteaux et du thé.
Pour le repas, nous avons eu d’abord un plat au poulet, puis une tanejiaa[5] de Marrakech préparée comme il se doit par l’hôte, originaire de cette ville.
L’ambiance était bonne.
À alaadaane d’al’ichaa-e,[6] nous accompli la prière, alhamdo lillaah.
Après ce repas, nous avons marché un peu dans la ville pour digérer, et le frère de mon épouse a tenu à me faire savoir que la sécurité règne, qu’il n’y a pas de bagarre, et que les gens sont bien éduqués.
Comme tu l’a dit mon général, il a de la chance d’habiter à Agaadiir ».
J’ai répondu :
« Tout a une fin mon maréchal.
Je me suis attaché à cette escapade et voilà qu’elle se termine.
« Au téléphone, ma soeur installée dans une commune mitoyenne de celle où j’habite, m’a fait part de son intérêt pour tes textes et les miens, en me demandant de continuer.
Nous continuons donc, et je reste à Taroudaanete.
Cette soeur est née dans cette ville où vous étiez hier.
C’était en 1957.[7]
J’avais sept ans.
Nous habitions une maison de fonction avec un magnifique jardin.[8]
Dans mes souvenirs, il est encore plus que cela.
Des fleurs de toutes les couleurs partout.
Des orangers, des citronniers, des bananiers, des arbres dont je ne connais même pas le nom, des plantations diverses, variées.
La basse cour était fabuleuse.
Je me revois contemplant derrière le grillage, sans jamais me lasser, des coqs, des poules, des poussins, des pigeons, des lapins, deux béliers,[9]le dindon qui, avec sa manière de se gonfler tout le temps, m’impressionnait, et surtout les canards qui jouissaient de l’eau d’un petit bassin avec une satisfaction communicative.
Ce spectacle m’enchantait.[10]
Mon père avait été nommé à un poste « important » et nous habitions alors cette maison occupée avant nous, par une famille de colonialistes de France.
L’eau était en abondance, alhamdo lillaah.
J’ai toujours aimé observer l’eau, la toucher, cheminer avec elle, et sentir qu’elle participe à irriguer mes pensées.
En arrosant le bout de jardin de la maison où je suis installé depuis des décennies en France, je redeviens souvent l’enfant du jardin de la maison à Taroudaanete.
Le son de l’eau qui coule.
Allaah a fait de l’eau toute chose vivante.[11]
Le jardin disposait d’un système d’irrigation fait de « saagyaate ».[12]
La terre accueillait cette eau avec bonheur et j’étais heureux de tenir compagnie aux plantes qui se désaltéraient avec joie.
Une bénédiction.
Je ne me lasse pas de rappeler des souvenirs et certaines sensations liés à l’eau.
Lorsque j’arrose, je sens le bonheur des plantes et de la terre accueillant l’eau avec reconnaissance.
Avec elles, je suis reconnaissant à Allaah pour ce bienfait et pour tous les autres.
Et je suis heureux de partager la joie de ces créatures qui se désaltèrent.
Il m’est arrivé plusieurs fois d’arroser mes deux fils lorsqu’ils étaient enfants.
Ils en redemandaient.
De m’arroser moi-même.
D’arroser les amigos, mes petits-enfants.
Il m’a été offert plus d’une fois de suivre des cours d’eau, et d’être transporté par mes observations.
Un jour, pendant une marche, il y a de cela un certain temps déjà, je me suis arrêté pour admirer un canard et son épouse évoluant paisiblement.
Un peu plus loin, une cane regardait ses neuf enfants s’adonnant aux joies de la baignade tout en apprenant à trouver leur nourriture.
Une petite maison avec un bout de terrain le long du cours d’eau, a éveillé en moi, encore une fois, un désir d’y être.
Qu’Allaah nous accorde une demeure avec l’eau qui coule, au firdaws ala’laa,[13] et fasse que le bébé dont vous avez fêté la naissance, soit éclairé et guidé par Allaah ».
Cette photo m’a été envoyée du Maroc par une de mes soeurs.
[1] Le « r » roulé,
merveilleux.
[2] Bien.
[3] Sab’e, le septième, le septième jour de la naissance, baptême.
C’est fêté le septième jour.
[4] Le festin.
[5] Tanejiyya, spécialité culinaire à base de viande et de légumes cuits dans un pot de terre dit taanejiyya justement, pendant plusieurs heures dans les cendres d’un four à bois, frraane (« r » roulés).
[6] L’chaa, prière du soir, à la disparition du crépuscule (le terme désigne aussi le dîner).
[7] Selon le calendrier dit grégorien.
[8] Plus tard, dans certaines maisons de fonction, avec piscine, nous avons disposé d’un chauffeur, d’un homme de ménage, d’un cuisinier et d’un ou deux jardiniers.
[9] Tous deux avaient d’impressionnantes cornes.
Ils prenaient du recul, chacun face à l’autre, couraient à toute vitesse, et se tapaient les têtes.
Ils avaient l’air d’apprécier ce genre de « sport », car ils y avaient recours pendant des moments assez longs. Dans mon esprit, l’un représentait mon père et l’autre ma belle-mère. Allez savoir pourquoi.
[10] Aujourd’hui encore, j’aime observer les animaux et des canards qui s’ébrouent dans l’eau, me transportent de joie.
Nous avons toujours eu des animaux.
Il m’est arrivé avec des enfants d’en maltraiter.
Je fais des invocations pour qu’Allaah me pardonne mes égarements et me couvre de Sa miséricorde.
[11] Alqoraane (Le Coran), sourate 21 (chapitre 21), Alanebiyaa-e, Les Prophètes, aayate 30 (verset 30).
[12] Swaaguii, swaaqii, pluriel de saagya, saaqya (qui irrigue, rigole).
[13] Au Paradis suprême.
[2] Bien.
[3] Sab’e, le septième, le septième jour de la naissance, baptême.
C’est fêté le septième jour.
[4] Le festin.
[5] Tanejiyya, spécialité culinaire à base de viande et de légumes cuits dans un pot de terre dit taanejiyya justement, pendant plusieurs heures dans les cendres d’un four à bois, frraane (« r » roulés).
[6] L’chaa, prière du soir, à la disparition du crépuscule (le terme désigne aussi le dîner).
[7] Selon le calendrier dit grégorien.
[8] Plus tard, dans certaines maisons de fonction, avec piscine, nous avons disposé d’un chauffeur, d’un homme de ménage, d’un cuisinier et d’un ou deux jardiniers.
[9] Tous deux avaient d’impressionnantes cornes.
Ils prenaient du recul, chacun face à l’autre, couraient à toute vitesse, et se tapaient les têtes.
Ils avaient l’air d’apprécier ce genre de « sport », car ils y avaient recours pendant des moments assez longs. Dans mon esprit, l’un représentait mon père et l’autre ma belle-mère. Allez savoir pourquoi.
[10] Aujourd’hui encore, j’aime observer les animaux et des canards qui s’ébrouent dans l’eau, me transportent de joie.
Nous avons toujours eu des animaux.
Il m’est arrivé avec des enfants d’en maltraiter.
Je fais des invocations pour qu’Allaah me pardonne mes égarements et me couvre de Sa miséricorde.
[11] Alqoraane (Le Coran), sourate 21 (chapitre 21), Alanebiyaa-e, Les Prophètes, aayate 30 (verset 30).
[12] Swaaguii, swaaqii, pluriel de saagya, saaqya (qui irrigue, rigole).
[13] Au Paradis suprême.
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